Bazzo.tv ne reviendra pas l'automne prochain. Faut-il s'en inquiéter?
Cette émission dépend d'une subvention d'Ottawa, qui a décidé de modifier les critères ouvrant droit à une subvention. Les émissions de «variétés» ne sont plus subventionnées. Pour Ottawa, Bazzo.tv et Ti-Mé Show, c'est du pareil au même.
Télé-Québec dit ne pas avoir un budget qui lui permettrait de produire une telle émission. Télé-Québec ne serait donc qu'une coquille vide dont la programmation est décidée par Ottawa. Une sorte de cheval de Troie culturel
Bien sûr, comme pour Mathieu Bock-Côté, on peut se désoler de perdre une des rares émission télé qui s'adresse à l'intelligence des gens. Malheureusement, il y a pire. Ce fait divers est une autre démonstration de la façon dont le fédéral s'est approprié du domaine culturel qui est censé être de juridiction exclusive des provinces.
Le Ministère du Patrimoine Canadien et des Langues Officielles est une véritable machine à distribuer des subventions. En 2014-2015, il saupoudrera $1.2G en subventions et contributions à travers le Canada. C'est $1,200 millions, ça, les amis.
53 programmes de subventions sont offerts. La plupart relèvent de responsabilités provinciales. C’est typique de la fédération canadienne. Les responsabilités aux provinces, mais l’argent à Ottawa. Non seulement Ottawa contrôle 27% du budget du Québec, mais il s’accapare en plus d’impôts qui devraient aller au Québec pour financer les arts et la culture. Ce faisant, il peut dicter ses conditions.
Voici quelques programmes de subventions gérés par Patrimoine Canada.
Programme d’appui aux langues officielles (2012-2013)
Canada : $340.5M
Québec : $71.2M (21%)
L’enseignement de l’anglais comme langue seconde au Québec relève du Ministère de l’Éducation du Québec (MÉQ). Avec notre argent, Ottawa peut se permettre d’imposer ses volontés au MÉQ.
C’est ça le dépendance!
Programme de soutien aux Festivals (2012-2013)
Québec: $4.6M (22.6%)
Canada: $20.5M
De ce côté, le partage semble équitable. Le problème avec Patrimoine Canada qui distribue les subventions aux festivals, c’est que les choix sont fait par Ottawa. Voici les choix qu’Ottawa a fait pour Gatineau en 2012-2013 :
Carnival of Cultures $5,700
Festival de montgolfières de Gatineau $90,900
Les grands feux du Casino du Lac-Leamy $22,200
Festival de l'Outaouais Émergent $67,900
Festival Molokaï $64,200
Pourquoi est-ce que le festival « Outaouais en Fête » ne fait pas parti de cette liste?
Ce festival se distingue en ce qu’il est un des rares festivals qui ne reçoit aucune subvention de Patrimoine Canada. Pourtant, c’est un festival très populaire en Outaouais. Un huitième refus consécutifde Patrimoine Canada en 2015. Les raisons invoquées sont tout à fait farfelues. Le promoteur de ce festival est "Impératif Français", de Jean-Paul Perrault. Se pourrait-il que ce festival ait un petit côté identitaire qui déplaît souverainement à Ottawa?
Toutefois, Patrimoine Canada accorde une subvention de $1 million pour construire une rampe d’accès à une synagogue de Toronto.
Tiens, pourquoi pas une subvention de $50,000. pour une sculpture de chien.
Programme d’appui à l’édition de livres
Canada: $36.6M
Québec : $18.0M (50%)
Ouvrez un livre édité au Québec. N’importe lequel, au hasard. Dans les premières pages, il est à peu près sûr que vous pourrez lire ces deux citations (ou quelque chose du genre):
«Nous remercions le Conseil des Arts du Canada de l’aide accordée…»
«Nous reconnaissons l’aide financière du Gouvernement du Canada…»
À peu près rien ne se publie au Québec sans avoir obtenu l’assistance financière du fédéral. Pourtant, la culture ne relève-t-elle pas des provinces? C’est typique de la fédération canadienne. Les responsabilités aux provinces, mais l’argent à Ottawa.
Récemment, Victor Lévy-Beaulieu a fait une sortie publique contre une nouvelle exigence de Patrimoine Canada aux éditeurs bénéficiant de subventions de cet organisme fédéral. Désormais, il faudra que la citation de reconnaissance soit bilingue, en français et en anglais.
Même si c’est un livre en français, il faut indiquer en anglais que c’est grâce à Ottawa si ce livre a pu être publié. C’est absurde, mais que voulez-vous, Ottawa knows best!
Patrimoine Canada s’est justifié en disant qu’il ne s’agit pas d’une obligation, mais d’une suggestion. Une suggestion, en effet, pour qui sait lire entre les lignes.
Programme d’appui aux Magazines 2013-2014
Canada : $57.5M
Québec : Indéterminé
Exemples:
- 7 Jours : $1.5M
- La Semaine : $1.1M
- Écho Vedettes : $0.7M
- Ricardo : $0.3M
- Québec Science : $0.1M
N’est-on pas en droit de se demander ce qu’Ottawa fait dans ce secteur?
Programme de soutien aux Journaux non quotidiens (2013-2014)
Canada : $16.2M
Québec : Indéterminé
Exemples :
- The Western Producer $1.3M (1er)
- La Terre de Chez-Nous : $0.8M (2ième)
- Ontario Farmer $0.7M
- The Cd Jewish News $0.4M
- The Catholic Register : $0.4M
- Western Catholic Register $0.4M
- Anglican Journal : $0.3M
- The B.C. Catholic : $0.3M
Programme de soutien aux Média (2013-2014)
Canada : $389.0M
Québec : Indéterminé
Bazzo-tv a probablement été victime de ce programme
Conseil des Arts du Canada (2013-2014)
Canada : $153.6M
Québec : Indéterminé
Programme pour les lieutenants-gouverneurs (2013-2014)
Canada : $832K
Québec : $157K (19%)
Étrangement, le lieutenant-gouverneur de l’Alberta ne mérite qu’une rémunération de $55K. Serait-ce que celui du Québec doit assumer des responsabilités bien plus lourdes que celui de l’Alberta?
Ce n’est pas tout…
Pour gérer tous ces programmes, ça prend du monde. En 2015, ce sont 1,773 fonctionnaires basés à Ottawa qui décident qui et comment on va subventionner avec notre propre argent. Dans un Québec indépendant, ce sont des centaines de fonctionnaires qu’il faudra rapatrier à Gatineau.
Un outil d'assimilation culturelle et linguistique
Patrimoine Canada
Assassinat de Bazzo-tv
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
4 commentaires
Archives de Vigile Répondre
21 janvier 2016La fin de Bazzo-tv: une belle occasion pour les quelques invités chouchou de
l'émission de se recycler dans la nouvelle patente de PKP.
Gaston Carmichael Répondre
20 janvier 2016@M. Beaumont,
«Vous, M. Carmichael, sentez-vous honnêtement que votre région de Gatineau est bien présente à Télé-Québec ?»
Mes attentes envers Télé-Québec ne sont pas très élevé. Le CRTC ne permet pas à Télé-Québec de produire des bulletins de nouvelles ou des téléjournaux. Alors, la nécessité de maintenir des antennes régionales n'est peut-être pas là. Même Radio-Canada n'arrive que très mal à respecter ce mandat.
D'autre part, leur budget ne leur permet pratiquement que de produire à Montréal.
Est-ce que j'en ai pour mon argent? Je répondrais Oui.
Maintenant, dans un Québec indépendant, cela serait une toute autre affaire.
Michel Beaumont Répondre
19 janvier 2016M. Carmichael
Vous avez dressé un très bon bilan qui démontre que Mme Bazzo est victime de mauvaises décisions et surtout de définitions.
La même chose, ou presque, fut dirigée vers Julie Snyder au provincial par l'Équipe Couillard.
Mon commentaire, plus spécifiquement, se veut un peu hors de votre sujet, mais quand même proche. Je désire cibler et surtout accuser Télé-Québec de profiter d'un financement à la grandeur de la province et de ne tourner ou produire qu'à Montréal.
Je n'ai rien contre Montréal.
Mais est-ce seulement Montréal qui finance et soutient Télé-Québec?
Vous, M. Carmichael, sentez-vous honnêtement que votre région de Gatineau est bien présente à Télé-Québec?
Sentez-vous en avoir pour votre argent?
Gaston Carmichael Répondre
19 janvier 2016Avant Bazzo.tv, c'était 125, Marie-Anne
Le suivant sur la liste à Télé-Québec semble être Deux hommes en or
Cherche-t-on à mettre la clé dans la porte de Télé-Québec?