Pas de mystère

L'indépendance? Pour quoi faire?

Une mentalité de vendeur de tapis - il faut relire Bourgault


«Un des mystères de ma vie, c'est que ça (l'indépendance du Québec) ne soit pas encore fait», dit Bernard Landry en ouverture du documentaire Questions nationales, présenté en première hier soir au Festival des films du monde.
Il n'y a pourtant là rien de mystérieux. La clé, on la trouve dans deux extraits du film. D'abord, ce discours prononcé par René Lévesque en 1970: «On veut cesser d'être un peuple caricaturalement pauvre dans une société riche qui est manipulée par les autres.» Ensuite, aujourd'hui, ce propos de M. Landry: «Quand je dis aux étrangers qu'on a le troisième avionneur au monde, ils ont peine à le croire. Quand je leur dis qu'on a plusieurs multinationales qui dominent la planète dans leur secteur... La Caisse de dépôt est le troisième ou quatrième investisseur immobilier au monde!»

Entre ces deux énoncés, il y a quatre décennies de fulgurant développement économique, social et culturel, à l'intérieur de la fédération canadienne. L'indépendance? Pour quoi faire?
«Depuis 50 ans, 111 pays ont obtenu leur indépendance, pourquoi pas le Québec?» se demandent les auteurs du documentaire. Parce que la grande majorité de ces pays étaient emprisonnés dans des régimes coloniaux qui bloquaient leur développement et brimaient leur culture. L'indépendance a paru à ces peuples comme la seule issue. Les Québécois ont eu le loisir d'emprunter une autre voie.
Dans l'entrevue qu'il a donnée pour Questions nationales, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, y va d'une prédiction étonnante: «Ce qui se passe avec les Franco-Canadiens et les Acadiens, l'assimilation fulgurante, c'est ce qui arrivera au Québec. On ne peut pas attendre 50 ans.»
Plus de six millions de francophones assimilés, vraiment? Alors que nous avons survécu à la Conquête et au «génocide culturel» qui, selon Pierre Bourgault, s'est abattu sur le Québec à compter de 1867?
* * *
Questions nationales nous fait prendre conscience des similitudes entre la situation du Québec et celle de deux autres nations minoritaires, les Catalans et les Écossais. Le parallèle entre ces derniers et nous est particulièrement fascinant. Le gouvernement régional écossais est aujourd'hui dirigé par un parti indépendantiste. Le Scottish National Party a été élu en 2007 après une campagne où il a peu parlé d'indépendance. Néanmoins, le SNP promet un référendum sur le sujet en 2010, référendum pour lequel il a choisi une question «douce». Ça ne vous rappelle pas quelque chose?
En Écosse, l'indépendance obtient seulement 28% d'appuis, selon le plus récent sondage. La raison de cette tiédeur est simple: l'Écosse a réussi à préserver sa culture et à prospérer au sein du Royaume-Uni. Cela étant, les Écossais, tout comme les Québécois, ne voient tout simplement pas la nécessité de se lancer dans l'aventure indépendantiste. Il n'y a là aucun mystère.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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