Paroles d’économistes

En marge du colloque hier à Québec sur les finances publiques du Québec, voici quelques interventions de certains des meilleurs économistes du Québec.

Budget Québec 2010


En marge du colloque hier à Québec sur les finances publiques du Québec, voici quelques interventions de certains des meilleurs économistes du Québec.
Robert Lacroix
«Le Québec vit nettement au-dessus de ses moyens. En 2005-2006, les dépenses du gouvernement s’établissaient à 10 469 dollars, soit 1529 dollars de plus par habitant que l’Ontario. On dépense proportionnellement 10 milliards de plus que l’Ontario alors que la capacité fiscale de la province voisine est de 11 milliards de dollars supérieure à la nôtre. Nous avons des programmes que les autres provinces n’ont pas. Nous ne les payons pas, nous ne faisons qu’accroître notre endettement. Nous refilons la facture aux générations suivantes. »

Robert Lacroix, professeur émérite au département de Sciences économiques de l’Université de Montréal, ancien recteur de l’Université de Montréal de 1998 à 2005.
Pierre Fortin
«Je ne suis pas un déclinologue et je ne suis pas obsédé par le déficit (en référence au dernier livre de Jacques Parizeau). Je suis obsédé par la stabilité budgétaire au moment où le défi démographique frappera durement le Québec. Les vieux vont coûter cher et ils n’ont pas fait assez d’enfants pour financer les programmes gouvernementaux.»

Pierre Fortin, professeur émérite au département de sciences économiques de l’Université du Québec à Montréal, ancien conseiller économique de René Lévesque, chroniqueur à L’actualité.
Marcelin Joanis
Dépendant de la comparaison effectuée, le Québec peut se situer au 6e rang comme au 37e rang des pays les plus endettés. Quelle est au juste la dette du Québec ? Je refuse de répondre car la réalité est trop complexe. Ce que je sais, c’est qu’elle est trop lourde. Que nous utilisons le concept de dette nette (dette brute mois les actifs financiers comme Hydro-Québec) ou de dette brute, le Québec est la province la plus endettée du Canada. Ultimement, c’est la taille de la dette brute qui détermine le service de la dette, c’est-à-dire les intérêts que nous devons payer chaque année. Dans quelques années, ces intérêts représenteront l’équivalent de tout ce que le gouvernement perçoit maintenant avec la TVQ.

Marcelin Joanis est professeur au département d’économique de l’Université de Sherbrooke.
Luc Godbout
Le Québec doit entreprendre un sprint au cours des prochaines années pour remettre de l’ordre dans ses finances publiques avant de s’engager dans un long marathon. Le nombre de personnes âgées de 15 à 64 ans déclinera de 3,3 % au cours des deux prochaines décennies alors qu’il augmentera de 12 % en Ontario. La diminution du bassin de travailleurs limitera la croissance de l’économie québécoise à 1,4 % par année. Cette faible croissance produira nécessairement moins de revenus fiscaux. Comment allons-nous faire pour maintenir l’équilibre budgétaire dans le futur ?

Luc Godbout est professeur de sciences comptables et fiscalité à l’Université de Sherbrooke.
Ces personnes ont contribué au livre Le Québec économique 2009, publié aux Presses de l’Université Laval. Voilà un livre de référence indispensable pour ceux que l’économie du Québec intéresse.


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