"On aime le Québec, mais on aime le Canada"

À La Rochelle, le président Sarkozy déroule le tapis rouge pour la gouverneure générale à l'occasion du lancement du 400e de Québec

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Robitaille, Louis-Bernard - La Rochelle - On ne sait pas si ce 8 mai, avec le départ des grands voiliers vers Québec, marquait vraiment en France le lancement officiel des célébrations du 400e anniversaire, mais en tout cas, il s'agissait d'un événement majeur. Et au beau milieu de la visite officielle de la gouverneure générale, ce fut indéniablement jour de gloire pour le Canada.
Éloge enflammé du Canada de la part du président Sarkozy, plus tôt dans la matinée, devant le cimetière militaire de Bény-Reviers, en Normandie, en présence de Michaëlle Jean, arrivée au milieu d'une imposante escorte, au milieu de l'après-midi, au vieux port de la Rochelle, pour le départ du Belem, qui avait attiré plusieurs personnalités françaises de haut niveau. La vedette incontestée de l'événement fut Mme Jean, ne serait-ce qu'en raison de son rang protocolaire. Mais aussi de sa personnalité. Et ce n'était pas le simple ministre Philippe Couillard qui pouvait lui disputer le devant de la scène. Le premier ministre Charest n'aurait-il pas dû être présent?
Au milieu d'une bousculade de journalistes et de sécurité, Mme Jean a éludé la question en invoquant cette journée de "réjouissances et d'amitié".
Lancement "officiel" des fêtes du 400e en France? Pas sûr. Mais en tout cas, événement majeur à La Rochelle, où une foule impressionnante de milliers de spectateurs était venue se masser autour du vieux port pour assister au spectaculaire départ du Belem, magnifique trois-mâts d'époque. Il y avait aussi des participants français de premier choix: l'ancienne candidate à la présidence Ségolène Royal, par ailleurs présidente de la région Poitou-Charentes. L'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin, lui aussi de la région et coprésident des fêtes du 400e. Le ministre des Transports Dominique Bussereau, autre élu du coin. Et la ministre de la Culture, Christine Albanel. Il n'est pas sûr qu'au moment de son passage à Bordeaux à la mi-mai, le premier ministre Jean Charest ait droit à un déploiement aussi impressionnant.
Opération de diplomatie et de relations publiques d'autant plus réussie pour le Canada que, le matin même, le président Sarkozy avait rendu un vibrant hommage au Canada. D'abord en invitant personnellement la gouverneure générale du Canada à participer, privilège rare, aux célébrations du 8 mai devant la plage d'Ouistreham, en Normandie. Ensuite par un discours (sans notes) qui commençait par ces mots: "Il faut que vous le sachiez: la France aime beaucoup le Canada." Après quoi il a rappelé le souvenir des soldats canadiens morts pendant le débarquement: "On aime le Québec. Mais on aime le Canada. On aime les deux. Et ceux qui sont morts ici, on savait de quel pays ils venaient, mais on ne leur a pas demandé de quelle région ils venaient ni quelle langue ils parlaient."


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