Texte publié dans Cyberpresse du lundi 10 août 2009 sous le titre "Un refus inadmissible"
Il y a aujourd'hui 15 ans, l'Assemblée générale des Nations unies consacrait le 9 août «Journée internationale des peuples autochtones». Célébrée annuellement par la communauté internationale, cette journée est cruciale pour l'ensemble des peuples autochtones de la planète. Il s'agit non seulement du moment de prendre conscience de la richesse culturelle des peuples premiers et de la diversité qu'ils représentent, mais aussi de l'occasion d'aborder les questions de discrimination, de pauvreté et de marginalisation qui façonnent le quotidien de la plupart des communautés.
Si le 15e anniversaire de cette journée permet de souligner les progrès réalisés au cours des dernières années, notamment en ce qui concerne la reconnaissance des droits fondamentaux des peuples autochtones sur la scène internationale, il met surtout en lumière tout le chemin qu'il reste à parcourir en matière de reconnaissance, de justice et d'égalité vis-à-vis des peuples autochtones.
Au Canada, les peuples autochtones représentent 4 % de la population, ce qui équivaut à plus d'un million d'individus. Parmi les collectivités, le taux de chômage, la mortalité infantile, la sous-scolarisation et les problèmes de logement sont plus élevés que partout ailleurs au pays. Cette triste réalité est le résultat d'une politique colonialiste (dont la pierre angulaire est la Loi sur les Indiens) qui perdure depuis trop longtemps, notamment en matière d'éducation, de services sociaux et de développement économique. Au Québec tout comme au Canada, ce triste constat est d'autant plus évident qu'il s'inscrit dans une situation où l'écart entre les conditions de vie des autochtones et des non-autochtones est incontestable et inacceptable.
En effet, la survie et le bien-être de nos communautés sont quotidiennement menacés par de graves et de persistantes violations de nos droits humains fondamentaux. L'adhésion du Canada à la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones constitue en ce sens un impératif incontournable pour assurer la survie de nos peuples. Nous sommes indignés par le refus du Canada d'y adhérer. À l'heure actuelle, le Canada est l'un des trois pays qui persistent (aux côtés des États-Unis et de la Nouvelle-Zélande) à refuser de reconnaître l'importance vitale du précieux document. Nous sommes d'avis que cette attitude ne reflète pas la volonté citoyenne. Nous invitons en ce sens tous les Québécois à manifester leur appui aux Premières Nations en signant la pétition destinée à cet effet (www.apnql-afnql.com).
Nous nous interrogeons sur les réelles intentions du gouvernement canadien et sur sa prétendue volonté de respecter et d'honorer sans discrimination les droits des peuples autochtones. Il est grand temps que les deux ordres de gouvernement prennent leurs responsabilités envers les Premières Nations. Il est grand temps pour eux de reconnaître notre droit à l'autonomie gouvernementale en vertu des nouveaux standards établis par la Déclaration. Nous, Premières Nations du Québec et du Labrador, formons des nations distinctes possédant le droit à notre propre statut politique afin d'assurer librement le développement économique, social et culturel de nos communautés.
Nous sommes présents, fiers et incontournables.
[Bonne Journée internationale des peuples autochtones!->14630]
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Ghislain Picard, Chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador
Journée internationale des peuples autochtones - 9 août
«Nous sommes présents, fiers et incontournables»
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Ghislain Picard : Chef régional de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador
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