Psychodrame au PQ

Notre démocratie en crise

Vers une plus grande démocratie

IDÉES - la polis

La crise au PQ illustre fort bien les maux de notre système de parlementarisme à la britannique. Ce système fait de nos élus des béni-oui-oui qui doivent nécessairement endosser et répéter les propos de leur chef. Le premier ministre, pour la durée de son mandat, est un véritable dictateur. la ligne de parti et son pouvoir sur les ministres lui donnent plein pouvoir.
Les deux principes essentiels de la démocratie sont le débat et l’égalité. Et son fonctionnement optimal réside en une nette division des pouvoirs : législatif, judiciaire et exécutif.


Débat

Qui dit débat, dit information. Un citoyen, pour débattre d’une question, doit être informé. Il a même un droit fondamental à cette information. Le droit à l’information est le droit fondamental de l’individu et de la collectivité de savoir et de faire savoir ce qui se passe et qu’on a intérêt à savoir.


Le citoyen aujourd’hui est mal informé. Les grands organes de presse sont souvent la propriété de financiers pour qui la liberté de presse consiste uniquement en la liberté de publier ou non ce que l’on veut, où l’on veut et de la manière que l’on veut pourvu que cela rapporte économiquement et politiquement. Heureusement que l’internet, du moins jusqu’à maintenant, permet de pallier les conséquences de cette information souvent tendancieuse.


Egalité

En une véritable démocratie, chacun doit avoir le même poids, la même influence.
Le principe en cause : une personne, un vote.

Il faut que toutes les opinions majeures soient justement représentées lors du débat, c’est-à-dire à l’Assemblée nationale ou au Parlement.

Il faut aussi que le représentant ou député jouisse de la plus grande liberté possible afin qu’il puisse faire valoir les opinions non seulement de son parti mais aussi, et surtout, les opinions de ceux et celles qui l’ont élu.

L’égalité veut aussi dire que personne, soit un individu ou un groupe d’individus, ne peut s’accaparer du système pour le dominer.


Que se passe-t-il dans la vraie vie?

A peu près toutes les démocraties existantes souffrent de carences soit dans l’application des principes soit dans le mode de fonctionnement ou soit dans les deux.

Je veux m’attarder principalement aux systèmes canadien et québécois.

Le système de style britannique


Une gouvernance véritablement démocratique fait une nette différence entre les trois pouvoirs : législatif, exécutif et judiciaire. Le système britannique est totalement bancal et fait du premier ministre un vrai monarque .Il dirige les législateurs (ses propres députés, à cause de la ligne de parti, ne sont là que pour endosser ses mesures); il supervise l’exécution du tout en nommant ou en dégommant les ministres. De plus, il a une certaine influence, sinon une influence certaine, sur la nomination des juges. C’est en fait un véritable dictateur pour la durée de son mandat.
Le système américain

Le système américain fait une nette distinction des pouvoirs. Les politiques et les budgets sont votés par le Congrès, ou par le Sénat, ou part le Congrès et le Sénat. Cependant les députés ou sénateurs, bien qu’appartenant à des partis politiques, ne sont pas tenus de voter selon une ligne de parti mais bien plutôt selon leur conscience et selon les préoccupations de leurs électeurs.

Pour cette raison, le système américain est démocratiquement supérieur au système britannique.


Le financement des partis

Le système américain fait une nette distinction des pouvoirs. Malheureusement ils ont perdu le contrôle de leur système à cause des caisses électorales. Eisenhower en 1958 avait averti ses compatriotes que le complexe militaro-industriel était à faire main basse sur leur gouvernement. Tous ses successeurs ont préféré ignorer son avertissement. Aujourd’hui, quand on y regarde de près, les Etats-Unis d’Amérique ne sont plus une démocratie mais une ploutocratie. Tout ce qu’il leur reste est le simulacre électoral qui est dominé par l’argent.

Nous retrouvons le même phénomène au Canada, bien qu’à un degré moindre. Seules les personnes peuvent financer un parti et ce, à hauteur de 3 000$ annuellement. Au Québec, ce seuil est maintenant fixé à 1 000$.

Combien, de la classe moyenne, surtout avec une famille, peuvent se permettre de donner 3 000$ ou même 1 000$ à un parti politique? Fort peu. Ce sont les riches qui donnent. Et non pas dans un but philanthropique. Et en plus ces riches reçoivent des crédits d’impôt qui, automatiquement, amènent la classe moyenne à défrayer une partie de ces dons sans qu’elle ne le sache.

Si l’on veut tendre vers une certaine égalité pour tous, il faut accepter un financement public des partis et, sinon une interdiction de tout don, du moins une limitation qui empêche les riches de s’accaparer du tout. Le Parti Québécois propose 100$ comme plafond. C’est déjà beaucoup mieux que 1 000$. C’est le prix à payer pour avoir une véritable démocratie.


Le débat

Pour le débat, nous sommes représentés par les députés que nous nous donnons lors d’élections.

Il est primordial que cette députation soit un éventail le plus riche possible de toutes les opinions les plus importantes qui ont cours, des régions économiques qui forment notre État et des personnes (hommes et femmes) qui peuplent notre pays.

Notre système uninominal à un tour avec pluralité simple des voix crée des distorsions qui font que des pans entiers de la population sont sous-représentés ou pas représentés. On en trouve des exemples dans toutes les élections, aussi bien canadiennes que québécoises. Il permet aussi à un parti qui obtient 40% des suffrages, et même moins, d’obtenir une majorité de sièges soit au Parlement soit à l’Assemblée nationale et devient donc le gouvernement majoritaire pour cinq ans et le premier ministre, dictateur pour cinq ans. Pourtant tout ce beau monde, qui ne représente même pas 50% de la population, va imposer ses vues et ses façons de faire à l’État tout entier.


Des changements nécessaires

Nous nous devons de bonifier notre système démocratique. Si nous croyons véritablement en la démocratie, nous n’avons pas le choix. C’est devenu une nécessité.

Donnons-nous une constitution qui établit une nette distinction des pouvoirs : législatif, exécutif et judiciaire.

Élisons notre président, ou chef de l’état, au suffrage universel.

Permettons à nos députés de voter selon leur conscience et selon les besoins de leurs commettants.

Revoyons le financement des partis politiques afin qu’ils demeurent la propriété de la population et non des machines au service des riches.

Donnons-nous un système électoral (à deux tours, ou une proportionnelle, ou une combinaison des deux) qui permettra d’avoir une députation vraiment représentative de toute la population.


François Ricard







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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    7 juin 2011

    Je ne suis pas d'accord avec cette idée de changer notre système de gouvernement.
    Il nous faut des chefs avec de la poigne pour bien mener l'état. Autrement ce sont tous ceux sur le bien-être social qui vont s'emparer du pouvoir. Et ce sont pas eux qui vont créer de la richesse. Le PQ a besoin d'un chef comme Jean Charest. Ça, c'est de la démocratie.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 juin 2011

    ==Il est vraiment temps d'établir une véritable démocratie au Québec et non seulement de fonder notre pays francophone .
    ==Finissons -en avec la monarchie totalitaire colonialiste à la canadians et ces premiers ministrres a la fois provincialiste et monarque tout puissant et toujours décevants au services des plus grands monarques coloniaux et impérialistes étrangers
    ==Pour y parvenir il faudrait des élus aux niveaux régionaux des élus aux niveaux des comtés nationaux Québecois et des élus diplomates internationaux nous représentant dans les différents pays du monde et aux seins des organisations internationales et le respect des trois pouvoirs législatif, éxécutif et légal
    == Les démissionnaires soulèvent enfin les véritables questions du comment il faut réaliser l'indépendance du Québec et comment nous devons mettre fin à la ligne de parti qui empèche la moindre démocratie sous prétexte d'éfficacité.
    == La Nation Québecoise et ses centaines d'organisations indépendantistes doivent prendre en main la réalisation de notre indépendance comme pays francophone et notre ouverture au monde . pour réaliser un tel projet de libération la partisanerie est une nuisance et pas du tout une nécessité
    Vive le Québec libre et vraiment démocratique
    TÉTRAÈDRE

  • Archives de Vigile Répondre

    7 juin 2011

    Monsieur Ricard vous cernez parfaitement bien le problème.
    C’est grâce à des penseurs comme vous qu’on pourra penser à réconcilier la politique avec les valeurs fondamentales que sont la vérité, le respect d'autrui et le sens du bien commun.
    Il faut garder comme objectif l’urgence d'imposer plus d'éthique à nos hommes politiques.
    Actuellement nous vivons une démocratie d’apparence.
    Un système dans lequel on a donné du pouvoir aux partis politiques en tombant dans la démagogie ou la loi du groupe le plus fort. Un système ou la liberté individuelle est en conflit avec l'autorité... Vous l’exprimez très bien.
    Grande utopie moderne à l'usage des foules, la démocratie ne va généralement pas plus loin qu'une incantation politico-médiatique dont se prévalent des gouvernants et les « décideurs ». D'un point de vue concret, elle n'est le plus souvent qu'une démocratie d'apparence aux mains d'oligarchies partisanes et de groupes de pressions puissants et organisés.
    Pourtant, au-delà des représentations imaginaires, se pose la question bien réelle et tout à fait actuelle de la participation effective des individus à la vie politique. Cette participation est difficile à organiser, mais, dans certaines conditions, elle pourrait être mise en œuvre utilement.
    Merci monsieur Ricard de nous aider à y voir plus clair
    Norma

  • Archives de Vigile Répondre

    7 juin 2011

    C'est ce qui ressort des messages des trois démissionnaires, surtout du message de Mme Beaudoin.
    Il est grand temps de changer notre système de gouvernance.