Trop souvent, en politique, on ne prend pas la peine de faire une distinction bien nette entre projet et programme, entre stratégie et tactiques.Cette absence de définitions précises produit confusion aussi bien chez les gouvernés que les gouvernants. Par exemple, depuis trop longtemps, au PQ, on identifie son projet comme étant la tenue d’un référendum qui n’est, en fait, qu’une simple tactique. Et non un projet.Un projet bien conçu voudra influencer durablement le destin historique de la nation.

Le programme, lui, identifie le plan d'action concernant la gestion immédiate de l'état.Pour le mandat à venir.

Alors quel est le projet du PQ ?L’indépendance ? La souveraineté ?Nenni. Un projet est une expression d’un état, d’une situation, bien définis, que l’on veut atteindre. Il n’ y a rien de plus flou que de dire « Nous sommes pour l’indépendance ». « Nous sommes pour la souveraineté ».

Le PQ doit se donner un but bien précis: créer une république démocratique laique française en Amérique du nord. Rien de moins. Rien de plus.Une république pour remplacer la monarchie. Une véritable république gouvernée par le peuple pour le peuple. Sa stratégie pour y parvenir :la rédaction d’une constitution républicaine qui fait une nette distinction entre les fonctions législatives et exécutives. Et cette constitution républicaine pourra être adoptée soit par référendum soit par une élection référendaire. Deux tactiques disponibles.

À la question « À quoi sert le PQ ? », on pourra répondre :« Se donner une république démocratique laique française en Amérique »

Mais le PQ, au pouvoir, devra se donner un programme aussi bien pour gérer le Québec jusqu’à ce qu’il acquiert son statut républicain que pour promouvoir immédiatement la souveraineté. Il devra donc se donner un programme en santé, en éducation, en transport, etc.Il doit aussi poser des gestes, petits et grands, pour affirmer, tout de suite,sa souveraineté.

Un pays ne se voit pas offrir l'indépendance. Il doit la prendre.Pour cela, seul un parti politique qui prend le pouvoir peut le faire.Des gestes de souveraineté doivent être posés. L'impôt de Duplessis était un geste de souveraineté. La loi 101 du gouvernement Lévesque était un geste de souveraineté. La loi sur la laicité est un geste de souveraineté. Il faut multiplier ces gestes: refuser de prêter serment à la reine et l'annoncer en campagne électorale; ne plus défrayer les dépenses du lieutenant-gouverneur.Mais surtout poser de grands gestes .Ces grands gestes possibles :-extension de la loi 101 aux petites entreprises et aux CEGEP ; 2- réduction graduelle des sommes allouées aux université anglophones qui jouissent d’un financement injuste par devers la majorité francophone ; 3- extension de la loi 21 à tous les fonctionnaires et à tous les enseignants.

L’Histoire des nations s’écrit au fil de l’épée. Au sens propre comme au sens figuré. Lorsque celle-ci passe trop de temps au fourreau, le sang de la nation s’affadit, et le pays meurt d’une mort lente mais certaine. Il faut au moins ne pas craindre quelques gifles sur le museau.Il est plus que temps que nos femmes et hommes politiques souverainistes dégainent leurs armes et lancent des coups fourrés plutôt que de se glousser de palabres insipides et endormants.

Gens du PQ, donnons-nous ce projet : NOTRE RÉPUBLIQUE BIEN À NOUS, RIEN QU’À NOUS EN CETTE AMÉRIQUE DU NORD TOUTE BRITANNIQUE.