Soyons précis !

Ni souveraineté, ni indépendance, ni projet de pays, ni option. Reconnaissance !

Le pays est déjà là, sous vos pieds

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Le destin québécois


Le grand philosophe chinois Confucius écrivait : « À moins de s’entendre sur le sens, la signification, la portée et le dynamisme des termes employés, on ne peut régler les affaires de l’État. »
L’État, qu’on le veuille ou non, se situe au coeur de nos préoccupations.
Non seulement sommes nous devenus par notre travail acharné une Nation qu’Ottawa a fini par reconnaître du bout des lèvres, mais nous avons acquis les assises d’un État, notre propre État.
Nation et État sont des statuts de grande envergure. Il n’est donc pas question pour nous d’option ni de projet de pays mais tout simplement d’assumer pleinement notre statut de Nation et d’État, et de le faire reconnaître par les autres.
C’est de cela qu’il s’agit, et de rien d’autre.
Tout ce qui nous reste à faire, c’est d’assumer un FAIT ACCOMPLI et le faire reconnaître.
Ce FAIT ACCOMPLI nous confère ce qu’on appelle en droit un statut « DE FACTO ». Pour que l’on passe d’un statut « DE FACTO » à un statut « DE JURE », donc qu’on acquière notre pleine autonomie et notre personnalité propre, il nous faut obtenir la reconnaissance de ce statut par le Canada et la communauté internationale.
Mais notre population, y compris dans les classes instruites, est tragiquement ignorante de ce qu’est un STATUT : l’état de fait ou de droit qui résulte de tout ce qui a été accompli et investi.
Investi, notre territoire l’est par nous depuis 400 ans. Nous avons également acheté les domaines et propriétés de la majorité des Loyalistes qui se sont installés en Estrie après avoir été chassés des États-Unis par la guerre de l’Indépendance américaine. Cf : Géopolitique et avenir du Québec, JRMS, Guérin 1994.
De peine et de misère, la Loi 99 (Loi sur l'exercice des droits fondamentaux et des prérogatives du peuple québécois et de l'État du Québec), adoptée le 11 novembre 2000 mais restée sans effet, avait été reconnue en principe lorsque je suis allé avec René Boulanger faire une présentation à cet effet à la Commission des Institutions de l’Assemblée Nationale le 15 février 2000.
De peine et de misère, le Bloc a fait reconnaître par le Parlement d’Ottawa le Québec comme une nation le 24 novembre 2006. Cette Loi est restée sans effet. Mais mercredi le 23 octobre dernier, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une motion réaffirmant le principe de la Loi 99.
Maintenant, nous reprenons notre démarche, et pour réussir, nous devons retenir les enseignements de Confucius sur l’utilisation rigoureuse des termes, et en même temps, mettre en pratique les Principes de la stratégie d’État.
Oubliez l’option et le projet de pays. Le pays est déjà là, sous vos pieds.

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René Marcel Sauvé217 articles

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J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].





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10 commentaires

  • Stéphane Sauvé Répondre

    1 juin 2014

    Vous l'avez écrit. Notre pays il est là, il n'a besoin que d'être révélé.
    En bref, voici comment on s'y prend.
    Des Cibles d'indépendances à créer (Taux de restoration des fôrets,
    Taux d'endettement, Taux de réussite scolaire, etc.)
    Des Indicateurs de succès à se donner pour mesurer la mesure de nos
    succès et pour identifier nos lecons apprises...
    Evaluation de nos progrès atteints sur une base trimestrielle
    et annuelle...
    Et des mesures draconiennes pour redresser notre démocratie.
    L'indépendance, ELLE SE FAIT.

  • François Ricard Répondre

    31 mai 2014

    Harper a reconnu la "nation québécoise".
    Ceci fait référence à un territoire habité par plusieurs nations possédant diverses cultures. Le multiculturalisme à son meilleur où la nation canadienne-française habitant le Québec n'est qu'une culture parmi tant d'autres. En d'atres mots, il a reconnu la province de Québec.
    Demandez donc à Harper de reconnaître la nation québécoise francophone. Un non retentissant.
    Harper nous a passé un joli sapin. Et nous, bernés, sommes tout heureux de proclamer que nous avons une nation.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 mai 2014


    «Monsieur»
    [->] Boulet, c'est à nous qu'il incombe de nous reconnaître Nation et État. C'est à nous d'en connaître les définitions et les conditions et c'est ce que j'explique dans
    Géopolitique et avenir du Québec (Guérin 1994).
    Votre erreur: vous attendez tout des autres alors qu'en matière collective, il faut d'abord procéder par nous-mêmes, nous reconnaître nous-mêmes et agir par nous-mêmes, toutes précautions étant prises par ailleurs.
    J'enseignais à Toronto au référendum de 1980 et je suis revenu à Montréal m'occuper d'un bureau de scrutin. Très décevant par ailleurs.
    Je suis ensuite retourné à Toronto, Qu'est-ce que les collègues profs m'ont dit, pensez-vous, en apprenant les résultats encore plus décevants? "Mais pourquoi avez-vous refusé de vous reconnaître vous-mêmes nation"? Si nous nous étions reconnus par un OUI massif, nous aurions été reconnus.
    En matière d'ÉTAT, la RÈGLE C'EST: AIDES-TOI LE CIEL T'AIDERA.
    Une majorité de Québécois ne le comprend toujours pas. Comme des enfants, ils attendent tout des autres.
    JRMS

  • Archives de Vigile Répondre

    30 mai 2014

    M. Sauvé, vous me faites pousser un large soupir. Je ne vous connais point. Cependant, vous semblez être un intellectuel se réfugiant sous divers rêves et/ou utopies. Plusieurs québécois peuvent très bien penser que le Québec est un état souverain, mais il n'en est fichtrement rien. Nous demeurons une province canadienne au même titre que toutes les autres provinces.
    Je me pose la question où le Québec est déclaré « de facto » un état à l'intérieur de textes juridiques? Citez-moi en même un seul. Nous sommes mêmes moins à même de décider de notre sort, car en réalité, depuis quelques décennies, nous avons perdu des droits acquis lors de la constitution de 1867. Par exemple, nous pouvons citer le droit de veto.
    Des canadiens vous ont endoctriné, en pensée, à ce que nous étions un état souverain. Il n'en est rien. Rappelons seulement que la Loi 99 est apparu lorsque Lucien Bouchard a désiré répondre à la Loi sur la clarté, qui prévoit que le Canada acceptera le sort du Québec si et seulement s'il y a une majorité claire de gens désirant la souveraineté, un nombre suffisant d'électeurs ayant été voté et toutes autres conditions que le Canada trouvera pertinent. Ainsi, le Canada décidera de la question et pourra imposer une majorité double, tout en étant dans l'obligation qu'un fort pourcentage d'électeurs aient exprimé leur intention (80%, 85%, voire même 90% de l'électorat). C'est seulement à ce moment, que le Canada se dit prêt à négocier bilatéralement les modalités d'une sécession. Alors que les Québécois peuvent se dire qu'une question comme: « Acceptez-vous que la province de Québec se sépare du Canada? » soit jugée très conforme, cette loi pourrait permettre de refuser cette question et la remplacer par une question référendaire constituée de plusieurs sous-questions telles que:
    « Acceptez-vous que la province de Québec se sépare du Canada? »
    « Advenant la séparation du Québec du reste du Canada, acceptez-vous que votre région administrative reste annexée au reste du Canada? »
    « Advenant que votre région administrative décide qu'elle est en faveur de la séparation du Québec du reste du Canada, acceptez-vous que votre municipalité reste annexée au reste du Canada? »
    Voyez-vous le dilemme? Après, dites-vous toujours que le Québec est de fait un état à part entier?
    Le plus embêtant dans tout ça, c'est quand Stéphane Dion a déposé ce projet de loi et qui a été accepté à la Chambres des communes et au Sénat, le traître, Lucien Bouchard a répondu faiblement avec la Loi 99 qui rejetait toute légitimité de la loi fédérale, on a manqué le bateau pas à peu près! Bernard Landry a déjà affirmé qu'il a pris sa première gorgée de travers à l'époque. Il pensait que Lucien Bouchard solliciterait un nouveau mandat aux Québécois, lui permettant de déclarer la souveraineté du Québec, s'il remportait les élections ou à tout le moins, de retourner en référendum. Il n'en fut pas le cas. C'est à ce moment que Lucien Bouchard venait de signer sa mort comme chef des souverainistes à Québec. De fait, toute sa clique (Legault, Facal, Boisclair, etc.) ont quitté. Le Parti Québécois se remettra difficilement de cette période. Ces gens croient au principe: « Un Québec fort, dans un Canada uni ».
    Je souhaite ardemment que cette période soit finie avec le départ de Pauline Marois. Les semblants de victoires, les étapes à passer pour obtenir la souveraineté, la désertion de souverainistes vers de nouveaux partis souverainistes (QS, ON, etc.), la gouvernance souverainiste, etc.
    En conclusion, nous pourrions en bavarder très longtemps. Par contre, ayez au moins l'audace de ne pas réinventer l'histoire.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 mai 2014

    euhhh en passant le Québec n'est pas reconnu
    au contraire, la motion "le Québec forme une nation" a été battue à ce moment !
    ce qui est reconnu est "que les Quebecois (en Français dans la version anglaise !) forment une nation au sein d'un canada uni"
    donc ce n'est pas le quebec, avec ses institutions et englobant toutes les personnes y vivant, mais les quebecois (j'imagine que les francophones ou ceux qui se "sentent" quebecois seulement)
    belle propagande si même les souverainistes pensent que le Québec est reconnu par le Canada...

  • Jean-Pierre Bélisle Répondre

    28 mai 2014

    "Que cette Chambre reconnaisse que les Québécoises et les Québécois forment une nation au sein d'un Canada uni." (26 novembre 2007) –

    Cette reconnaissance « du bout des lèvres » était certes un baume mais avait ceci de particulier que les parties ne se sont jamais entendues depuis lors sur ce qu’en était plus exactement la portée.
    Qui sait, le gouvernement de Philippe Couillard tentera-t-il d’en faire inscrire plus clairement la formule dans un amendement constitutionnel en contrepartie de la signature du Québec de la Constitution du Canada, le tout, sans consultation évidemment.
    Confucius : Je ne sais pas quel pourcentage des habitants russophones de la Crimée étaient au fait de la doctrine politique de ce grand ministre chinois de la justice, mais ils avaient en tout cas l’énorme avantage d’abriter l’importante base militaire russe de Sebastopol, de n’être séparés de de la Fédération de Russie que par un étroit bras de mer de moins de 4 Km.
    Les Criméens n’ont pas procrastiné à se demander qui est ou n’est pas criméen de souche; Ils n’ont pas tremblé en entendant le mot référendum. Le parlement régional de Crimée a déclaré un mardi 11 mars l’indépendance de la péninsule et ont plébiscité quelques jours plus tard leur rattachement à la Russie.
    Voyez maintenant le Québec : qui est au Sud; qui est à l’Ouest; qui est armé et qui ne l’est pas sans compter qu’il n’y a aucun État limitrophe pouvant nous venir en aide, ne serait-ce que par sa simple bienveillance militaire.
    Et surtout, Monsieur Sauvé : notre « conscience nationale ». Notre nation existe très certainement, mais sa conscience n’est pas homogène. Nous possédons deux personnalités distinctes. La cause des causes étant le « Pacte aristocratique » que fut l’Acte de Québec de 1774.
    En échange de leur soutien inconditionnel à la Couronne britannique, les principaux propriétaires terriens qu’étaient l’Église catholique et les seigneurs, devenaient les deux bénéficiaires de la promulgation.
    C’est donc l’Église catholique qui a modelé les premiers balbutiements de notre conscience nationale : essentiellement un peuple pieux, soumis aux cycles des saisons, aux princes de son Église, au Pape ainsi qu’à la couronne britannique.
    (...)
    Une nation « canadienne-française » ethno-catholique, dispersée sur un sur un vaste territoire mythique correspondant à celui des juridictions paroissiales et épiscopales à travers le Canada. Une nation disposant d’un État abstrait, composé des institutions religieuses à vocation sociale, comme les soins de santé et l’éducation.
    Cette Église catholique, dont se réclameraient encore - semble-t-il - 85% des québécois francophones a été, jusqu’aux années ’60 et un peu moins après, la principale force idéologique à la fois hostile à l’idée de l’indépendance du Québec, propice à l’absorption de la propagande fédéraliste et au développement d’un nationalisme ethnique de conservation.
    Mea culpa Mea culpa Monsieur Sauvé. Il y a encore loin de la coupe aux lèvres.
    JPB

  • Chrystian Lauzon Répondre

    28 mai 2014

    Et vous pourriez ajouter M. Sauvé :
    C’est à cette conscience du Pays déjà-là que faisait appel, au lendemain de l’élection du 7 avril dernier, les plus de 900 pétitionnaires québécois demandant à nos élus, spécialement aux péquistes revendiquant « représenter » la nation Québécoise, de prêter allégeance uniquement au peuple, non plus à la Reine, au Canada et à l’anglicanisme d’Angleterre.
    Hélas, ils ont lamentablement échoué à nouveau et fait la sourde oreille à cet appel du peuple électeur. Éblouis péquistes comme libéraux, tels des Stéphane Bédard, suivant leur chef tout sourire béat, agenouillés devant le décorum monarchiste de l’Assemblée nationale plutôt que fiers, revendicateurs et conscients par leur conviction.
    Cf. mon texte sur Vigile «Évitez la honte de vous parjurer devant le peuple! ».

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mai 2014

    Le pays est déjà là. Je le sais, vous le savez, tout le monde le sais. Il reste juste à l'affirmer. Se n'est pas simple mais s'est faisable.
    Commençons par remettre le Québec sur la "mappe" en faisant le
    ménage dans nos finances. S'est la base. Actuellement nous sommes comme une maison pas de solage. Avant de parler de toiture il faut commencer par la fondation. Les québécois sont un peuple "créatif" imaginatif et débrouillard. Prouvons-le.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    28 mai 2014

    Le mouvement souverainiste ignore en effet tout du langage statutaire. C'est pourquoi il pense que la souveraineté se résume à un souhait alors qu'il s'agit d'une somme (ce qu'est le statut). Le statut résume et porte l'histoire.
    ...
    Comment l'église, grâce au système des paroisses (et les écoles chrétiennes) ont repris petit à petit le territoire en Estrie (lieu des effectivités). Le bilan a été fait dans un livre (The tragedy of Quebec) publié par un anglophone en 1907. Selon ce dernier le problème remonterait à l'Acte de Québec de 1774 :
    https://archive.org/details/tragedyquebecex00sellgoog
    The tragedy of Quebec (Robert Sellar, 1907)
    Eastern Towshiphs
    1867 : Protesant number, 56,600 ; the catholic, 25, 583
    1911 : Protestants, 57 926 ; catholic, 174,000
    (...) The designe of the priest was,that this self-confident, self-reliant, and enterprising peoples should be brought under a pressure that will constraint them to leave their fields and homes to be occupy by french canadians (p 197=198)
    (...) The priests used two levers to drive protestants from township, the parish system and the separate schools. The parish system came first. This book has been writing in vain if it as not demontrate that the extension of that system to the township is a tyrannical invasion of free territory, a defiance of royal proclamation and imperial statute ; ; in one word a usurpation (p 201).
    (...)
    Possession of the soil mean sovereignty (p 196)
    ...
    JCPomerleau

  • Pierre Cloutier Répondre

    28 mai 2014

    La notion de "pays" ne fait pas partie du langage statutaire. Dire que le "pays" est déjà là sous nos pieds, c'est de la littérature. Le Québec, peut être un "pays" dans le coeur des gens et pour Gilles Vigneault, mais au point de vue juridique et statutaire, le Québec ce n'est pas un État. C'est une province de la fédération canadienne et seul le Canada est reconnu comme un État par la communauté internationale.
    La reconnaissance par la communauté internationale du Québec comme un État est une question politique. Cette reconnaissance peut être reconnue à la suite d'une déclaration d'indépendance adoptée par une autorité compétente et légitime mais il est préférable qu'elle soit précédée d'une manifestation d'une volonté populaire qui soit non équivoque pour la communauté internationale et qui laisse raisonnablement croire à cette communauté qu'elle émane d'un vaste consensus de la population vivant sur le territoire concerné.
    Pour que cela se produise, il faut d'abord faire une proposition d'indépendance nationale à cette population lors d'une élection et si cette proposition reçoit l'assentiment d'une majorité des voix et des sièges, le parti politique qui a fait cette proposition peut alors légitimement faire une déclaration d'indépendance et rechercher la reconnaissance internationale. Si la double majorité - des sièges et des voix - n'est pas acquise, il est préférable alors de rechercher la majorité des voix lors d'une consultation populaire pour faire en sorte que la communauté internationale ait l'assurance que la déclaration d'indépendance est appuyée par la majorité de la population.
    Je ne crois pas cependant que la bonne gouvernance de la province de Québec puisse parvenir à cet objectif. Il n'y pas de lien entre la gouvernance de la province de Québec et la déclaration d'indépendance. Autrement dit, ce n'est pas en faisant la promotion et la défense des intérêts du Québec à l'intérieur de la confédération canadienne qu'on va y arriver. C'est en mettant une proposition d'indépendance sur la table et rechercher l'appui de la population pour faire une déclaration d'indépendance et obtenir la reconnaissance internationale.