Pipe-lines au Québec

Ne nous énervons pas

L’affaire est loin d’être réglée

B4f0b5a872c3f9e7971417a3391314fc

Comme on nous l’a répété {ad nauseam}, les investisseurs n’aiment pas l’incertitude. Pour une fois, ce n’est pas contre le Québec qu’elle joue.

Même si l’on parle beaucoup de la possibilité que le pétrole des sables bitumineux soit prochainement acheminé au Québec et peut-être même au Nouveau-Brunswick, il ne faut surtout pas croire que l’affaire est réglée pour autant.

Au delà de la nécessité d’une entente politique entre le Québec et l’Alberta pour que le projet se réalise, d’autres facteurs, à caractère uniquement économiques ceux-là, vont peser lourd dans la balance.

Ces facteurs sont au nombre de trois :
-* 1. Le prix du pétrole
-* 2. Le taux de change du dollar canadien
-* 3. La possibilité de financer les projets

Lorsque les projets de pipe-lines ont été conçus, nous étions dans un contexte où le prix du pétrole était plus élevé qu’il ne l’est aujourd’hui. Les planificateurs tablaient sur un prix certainement supérieur à 100 $ le baril, et sans doute dans une fourchette de 110 à 125 $.

Or en 2012, le prix moyen pour l’ensemble de l’année n’a pas dépassé les 92 $. Cette information est capitale car le prix de revient moyen du pétrole des sables bitumineux se situe dans une fourchette de 60 à 75 $ selon les projets.

Qui plus est, l’économie mondiale est en voie de ralentissement, ce qui va avoir une incidence sur la demande. Dans un contexte de faible demande, le prix du pétrole a tendance à baisser. Et comme si la situation n’était pas déjà suffisamment préoccupante pour les producteurs de l’Alberta, la production de pétrole aux États-Unis est en pleine explosion, ce qui va également avoir une incidence sur le prix du pétrole. Lorsque l’offre est supérieure à la demande, ou que les marchés n'anticipent pas de rareté, les prix ont tendance à baisser.

De plus, si le prix du pétrole devait baisser substantiellement et que la question de la sécurité des approvisionnements ne se pose pas, pourquoi devrions-nous payer notre pétrole plus cher que le meilleur prix que nous serions en mesure d’obtenir sur le marché. Il serait insensé de payer plus cher le pétrole dont nous avons besoin uniquement pour maintenir à flot les producteurs albertains.

Mais il ne faut pas oublier le potentiel des taux de change à jouer les trouble-fêtes. La situation peut changer du tout au tout si le dollar canadien baisse contre le dollar américain. Ne perdons jamais de vue que le dollar canadien à atteint un creux de 0,64 $ US à l’automne de 1995, et qu’il s’est maintenu à un niveau très faible pendant quelques années. Ce qui s’est déjà passé peut encore se produire.

Et les chances que cela survienne ne sont pas si faibles que ça. Comme l’économie canadienne est de nouveau très dépendante du cours des matières premières à cause de l’affaiblissement de sa base manufacturière, s’il fallait que la demande se mette à fléchir substantiellement, la valeur du dollar canadien pourrait baisser en conséquence.

La vraisemblance de ce scénario est tempérée par le risque de décrochage du dollar américain en raison de l’endettement trop élevé des États-Unis. S’il fallait que cela survienne, il est difficile de prévoir dans quelle direction et dans quelle proportion le dollar canadien serait affecté.

La situation est donc assez incertaine, et cette incertitude risque de se répercuter sur la capacité des entreprises concernées (Enbridge, TransCanada Pipeline) à financer leurs projets.

Si leurs actions se négocient à prix fort, les investisseurs n’hésiteront pas répondre favorablement aux appels de financement. Si ce n’est pas le cas et que les actions de ces entreprises se négocient à des prix trop faibles, les marchés y verront un signal que la rentabilité de ces projets n’est pas assurée et se feront tirer l’oreille pour investir.

Or les entreprises n'investiront pas si elles croient que cela pourrait avoir comme effet de faire baisser durablement le cours de leurs actions.

Comme on nous l’a répété ad nauseam, les investisseurs n’aiment pas l’incertitude. Pour une fois, ce n’est pas contre le Québec qu’elle joue.

En fait, sur la base de l’expérience, il faut s’attendre à ce que ces projets soient retardés, avec la possibilité qu’ils soient même annulés si la conjoncture économique devait se détériorer de façon marquée ou prolongée.. Le reste, c’est de la littérature.


Laissez un commentaire



14 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    26 février 2013

    Excusez moi, un lien précédent ne fonctionne pas . Voici ce qu'il faut rechercher : Obama et Poutine vont-ils se partager le Proche-Orient ?

  • Alain Maronani Répondre

    25 février 2013

    @Pierre Gouin
    "il n’y a aucune justification pour des profits exceptionnels"
    Absolument, il y a une très bonne raison...faire des profits exceptionnels et ne pas faire baisser les revenus , gouvernements et entreprises, prélevés sur le dos des tondus (nous...).
    La décision devant la juridiction canadienne (inversion du flux), ce qui existait avant, est acquise. Au nom de quoi peut-on s'y opposer ?
    Les lamentations à propos du 'pétrole sale', cette industrie n'a jamais été propre, permet de mettre sous le tapis que le Québec, comme le Canada, est en tête des pays de l'OCDE pour la consommation en TEP (Tons Equivalent Pétrol) par habitant...
    Une société énergétivore qui se raconte des histoires (le recyclage, les bacs verts ou bleu ou..., l'éolien, plus de sacs en plastique à la SAQ, etc...) et qui achète des 4x4, des motoneiges, 2 fois plus de moto qu'en Ontario pour 2 fois moins de population, etc...
    La bonne conscience...

  • Pierre Gouin Répondre

    25 février 2013

    Il y a beaucoup d'incertitude quant à l'évolution des prix sur le marché mais les entreprises sont prêtes à investir parce que les gouvernements leur donnent l'assurance de leur appui. C'est la stratégie d'approvisionnement retenue par nos gouvernements comme l'explique M. Dion ci-dessus. S'il s'avérait impossible de s'opposer à cette stratégie, faute d'un soutien populaire, il faudrait que les subventions ou congés de redevances faites au niveau de l'extraction soient connus du public et aussi s'assurer que le prix de l'essence à la pompe n'inclut pas de profits exceptionnels après impôts pour les producteurs, les intermédiaires et les raffineurs. Avec du pétrole tiré du sol canadien et des marchés garantis par les gouvernements il n'y a aucune justification pour des profits exceptionnels.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 février 2013

    Pour un historique complet des TROIS pipelines Portland - Montréal voir ici : http://historien-sans-frontiere.com/?page_id=417

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    25 février 2013

    Pour faire suite à mon commentaire. Complément d'information.
    The Globe and Mail (sur abonnment):
    Oil export markets crisis has been years in the making
    (...)
    Sinking billions into extraction projects without lining up a dependable way to get the resource out is reckless, if not downright stupid.
    Oh, wait. Isn’t that the awkward spot Canada’s oil patch has put itself in?
    “Access to tidewater” is the new and increasingly forlorn mantra of oil executives and their political backers in Ottawa and the Western provinces.
    There’s a sudden panic about the dearth of options to get that heavy crude to refiners, and ultimately to customers.
    Alberta Energy Minister Ken Hughes declared recently that securing market access for the province’s oil is his government’s “single most important imperative.”
    (...)
    http://www.theglobeandmail.com/try-it-now/?articleId=9009978
    JCPomerleau

  • Marcel Haché Répondre

    25 février 2013

    Peu importe son prix, le pétrole va où est l’argent. La capacité nord américaine de payer le pétrole un bon prix est le facteur déterminant. Il n’y a donc pas à court terme un problème d’approvisionnement des marchés nord américains.
    Les saoudiens ont déjà déploré la sous-capacité de raffinage de l’Amérique du Nord, condition propice au maintien de prix élevés. Or il faut que les prix du pétrole soient élevés pour que les projets d’extraction en Alberta soient rentables. Les américains
    ( U.S.A.) ne sont plus capables d’imposer leurs intérêts par la force comme aux temps qu’ils étaient la nouvelle Rome, les sables bitumineux fournissent donc ce que les armées ne sont plus capables d’assurer à moindre coûts : la Sécurité des approvisionnements, la sécurité à prix abordables s’entend, de façon à prévenir tout nouveau choc pétrolier qui pourrait cette fois installer le Chaos, et peut-être même plus que le Chaos.

    Les « sables bitumineux » apparaissent donc incontournables. Cela peut être vertement déploré, mais ils vont rester incontournables. Les intérêts y travaillant sont gigantesques et, si des raisons de Sécurité des approvisionnements s’ajoutent en toile de fond, Québec devient alors un joueur secondaire dans des politiques énergétiques qui le dépassent de très loin, parce qu’ils dépassent de plus loin encore le seul marché québécois. Depuis que Nous avons déjà rêvé d’être les « arabes de l’amiante »… Nous devrions être humbles et prudents à l’égard de toute estimation de nos forces.
    Peu importe qu’il soit souverainiste ou fédéraliste, il apparaît évident que le gouvernement du Québec aurait grand tort de se laisser confier le mauvais rôle dans une histoire écrite à l’avance…et sans lui. D’autant que le gouvernement Marois est minoritaire. Cette position n’est en rien comparable à celle d’un gouvernement fédéraliste qui serait minoritaire, lui seulement minoritaire à l’A.N. mais néanmoins chez lui et en terre conquise. S’il est minoritaire et souverainiste, il s’agit d’un gouvernement unijambiste. Et, comme on devrait le deviner dans le dossier du pipeline, les unijambistes ne posent pas une grosse menace aux lutteurs sumos en présence.
    Il me semble que la position du gouvernement Marois est tout à fait conforme à la realpolitik la plus élémentaire concernant le pipeline et le pétrole en général, et qu’il a le temps de voir venir, qu’il a mieux à faire que de s’énerver, mais que, s’il doit absolument s’énerver parce qu’il aimerait l’énervement, cela devrait consister d’abord à se réconcilier son opinion public. On aurait tort, une autre fois, de sous-estimer le flair politique de Pauline Marois.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 février 2013


    Bonjour M. Le Hir.
    Juste quelques petits points concernant les pipelines et le MEGA-gisement Bakken.
    D’abord, le pipeline Enbridge # 9 entre Sarnia et Montréal
    n’a pas besoin d’entente politique entre l’Alberta et le Québec. Devant l’Office canadien de l’Énergie , seul le renversement du flot est au menu. Renversement en direction de Montréal, son flot original. Selon moi, pour un pipeline existant, la décision est certaine. En fonction en 2014.
    Le pétrole que nous consommons présentement (13 milliards $ annuel qui provient par cargos de 3 pays via un PIPELINE existant Portland - Montréal ) sera donc remplacé par du pétrole provenant de l’ouest américain et canadien. Ce pétrole est semi- raffiné....et n’est pas plus corrosif que le pétrole actuellement pompé vers Sarnia via Enbridge # 9.
    La raffinerie d’Ultramar de St-Romuald (Levis) sera approvisionnée par un bateau a double coque, deux fois par semaine, voguant de Montréal-Est a St-Romuald.
    Le surplus du pipeline pourra être exporté vers les raffineries de la cote est du continent. Trois possibilités pour l’exportation.
    1) Par bateaux via le port de Montréal.
    2) Par bateaux via le terminal pétrolier des Irving a
    St-John, Nouveau-Brunswick .
    3) Par bateaux de Portland, Maine via le renversement du pipeline Portland - Montréal.
    Je suis en totale opposition avec la première hypothèse ; la multiplication de pétroliers dans le golfe m’apparait, au mieux, hasardeuse .
    Je suis en opposition avec la deuxième hypothèse. Elle nécessite la transformation d’un gazoduc de Transcanada pipeline et la construction d’un NOUVEAU SEGMENT AU QUÉBEC JUSQU’À ST-JOHN, N.-B. Dans ce dossier, j’estime, M. Le Hir, que vos trois points seront des facteurs qui neutraliserons la réalisation de ce nouveau pipeline.
    Concernant le pipeline Portland - Montréal : j’estime qu’il s’agit de la meilleure option. Ce pipeline, actuellement en fonction, est récent , inspecté et en très bonne condition. Son diamètre est de 24 pouces et il a été construit en 1965. Fait a noter, le premier pipeline Portland - Montréal de 12 pouces avait été construit pendant la 2e guerre mondiale pour acheminer de façon sécuritaire du pétrole vers les raffineries de Montréal-Est.
    Le but étant, bien sur, d’empêcher les U-BOOT allemands de couler les pétroliers dans l’entrée du Golfe et aussi de mettre les raffineries a l’abri a l’intérieur du continent.
    Donc, le dernier est récent (1965) et inspecté avec les toutes dernières technologies de l’intérieur. Il est impératif, selon moi, que le gouvernement du Québec obtienne 2 choses lors du renversement du flot de cette section de pipeline :
    Le renouvellement (neuf) du pipeline sous le St-Laurent et sous le Richelieu. (principe de précaution)
    La négociation de redevance pour le passage et le pompage
    vers Portland, Maine.
    Les raffineries du Golfe du Mexique seront alimentées en partie par Keystone XL (les importations du Venezuela et du Moyen-Orient seront progressivement réduites a zéro.
    Les raffineries de la cote est américaine seront en bonne partie alimentées par bateaux via Portland , Maine.
    Pour une analyse de la stratégie américaine voir cet article de Thierry Meyssan : http://www.voltairenet.org/article1...

  • Archives de Vigile Répondre

    24 février 2013

    Bonjour M. Le Hir.
    Juste quelques petits points concernant les pipelines et le MEGA-gisement Bakken.
    D'abord, le pipeline Enbridge # 9 entre Sarnia et Montréal
    n'a pas besoin d'entente politique entre l'Alberta et le Québec. Devant l'Office canadien de l’Énergie , seul le renversement du flot est au menu. Renversement en direction de Montréal, son flot original. Selon moi, pour un pipeline existant, la décision est certaine. En fonction en 2014.
    Le pétrole que nous consommons présentement (13 milliards $ annuel qui provient par cargos de 3 pays via un PIPELINE existant Portland - Montréal ) sera donc remplacé par du pétrole provenant de l'ouest américain et canadien. Ce pétrole est semi- raffiné....et n'est pas plus corrosif que le pétrole actuellement pompé vers Sarnia via Enbridge # 9.
    La raffinerie d'Ultramar de St-Romuald (Levis) sera approvisionnée par un bateau a double coque, deux fois par semaine, voguant de Montréal-Est a St-Romuald.
    Le surplus du pipeline pourra être exporté vers les raffineries de la cote est du continent. Trois possibilités pour l'exportation.

    1) Par bateaux via le port de Montréal.
    2) Par bateaux via le terminal pétrolier des Irving a
    St-John, Nouveau-Brunswick .
    3) Par bateaux de Portland, Maine via le renversement du pipeline Portland - Montréal.
    Je suis en totale opposition avec la première hypothèse ; la multiplication de pétroliers dans le golfe m'apparait, au mieux, hasardeuse .
    Je suis en opposition avec la deuxième hypothèse. Elle nécessite la transformation d'un gazoduc de Transcanada pipeline et la construction d'un NOUVEAU SEGMENT AU QUÉBEC JUSQU’À ST-JOHN, N.-B. Dans ce dossier, j'estime, M. Le Hir, que vos trois points seront des facteurs qui neutraliserons la réalisation de ce nouveau pipeline.
    Concernant le pipeline Portland - Montréal : j'estime qu'il s'agit de la meilleure option. Ce pipeline, actuellement en fonction, est récent , inspecté et en très bonne condition. Son diamètre est de 24 pouces et il a été construit en 1965. Fait a noter, le premier pipeline Portland - Montréal de 12 pouces avait été construit pendant la 2e guerre mondiale pour acheminer de façon sécuritaire du pétrole vers les raffineries de Montréal-Est.
    Le but étant, bien sur, d’empêcher les U-BOOT allemands de couler les pétroliers dans l’entrée du Golfe et aussi de mettre les raffineries a l’abri a l’intérieur du continent.
    Donc, le dernier est récent (1965) et inspecté avec les toutes dernières technologies de l’intérieur. Il est impératif, selon moi, que le gouvernement du Québec obtienne 2 choses lors du renversement du flot de cette section de pipeline :
    Le renouvellement (neuf) du pipeline sous le St-Laurent et sous le Richelieu. (principe de précaution)
    La négociation de redevance pour le passage et le pompage
    vers Portland, Maine.
    Les raffineries du Golfe du Mexique seront alimentées en partie par Keystone XL (les importations du Venezuela et du Moyen-Orient seront progressivement réduites a zéro.
    Les raffineries de la cote est américaine seront en bonne partie alimentées par bateaux via Portland , Maine.
    Pour une analyse de la stratégie américaine voir cet article de Thierry Meyssan : http://www.voltairenet.org/article177546.html

  • Archives de Vigile Répondre

    24 février 2013

    Et ils demanderont l'aide financière de l'État vu la faible rentabilité du projet....

  • Archives de Vigile Répondre

    24 février 2013

    [1] Personne ne s'énerve, cher Richard LeHir. Mais personne ne se fait d'illusions non plus. Je ne verserai pas dans la littérature, ni dans la spéculation, ni dans la géopolitique, ni sur l'hypothèse d'une dislocation présumée du Canada, qui peut servir d'excuses pour ne pas mettre le cap sur l'indépendance et penser que ce sont les autres qui vont faire la job à notre place. Je vais m'en tenir juste aux faits.
    [2] Fait no 1 : Pauline ouvre la porte au pétrole des sables bitumineux. On est loin des 5-6 conditions imposées par la première ministre de la Colombie-Britannique:
    - "Après avoir signifié son intention de laisser le secteur privé exploiter l’or noir du sous-sol québécois, le gouvernement Marois a clairement manifesté son ouverture à la réalisation de deux projets d’oléoduc qui permettraient de faire couler du pétrole des sables bitumineux vers le Québec. Si les groupes environnementaux dénoncent la main tendue du Parti québécois aux pétrolières, certains experts estiment que ces projets devront tôt ou tard se concrétiser"
    (Le Devoir)
    [3] Il y a une différence entre ouvrir la porte à des vendeurs itinérants et les inviter à repasser à certaines conditions.
    [4] Fait no 2 : la promesse no 6 de la plate-forme électorale du PQMarois qui se lit comme suit :
    - Adopter une politique d'indépendance énergétique pour réduire nos importations de pétrole et diminuer drastiquement notre consommation de pétrole et de gaz.
    [5] Fait no 3 : l'annonce d'ouverture du gouvernement Marois ressemble plus à une politique de "l'open bar" néo-libéral du gouvernement Charest qu'à celle du "No pasaran" du gouvernement de la Colombie-Britannique.
    [6] Fait no 4 : C'est l'article 5.3 du programme du Parti Québécois qui parle de lui-même :
    - 5.3 Créer une richesse durable au moyen de l’indépendance énergétique
    - Pour participer à la lutte mondiale contre les changements climatiques, le Québec doit réduire sa consommation de carburants fossiles et en particulier de produits pétroliers. Cet impératif environnemental comporte aussi un volet stratégique pour l’économie puisque seule une réduction importante de nos importations de produits pétroliers nous permettra d’éliminer le déficit commercial ruineux du Québec.
    - Les nations qui se démarqueront au 21e siècle seront celles qui contrôleront leur approvisionnement en énergie et qui feront le choix des énergies renouvelables. Le Québec a tout ce qu’il faut pour y arriver! Il doit mettre à profit son formidable potentiel d’énergies renouvelables pour créer de la richesse et améliorer le bien-être de tous les Québécois.
    - En mobilisant tout le Québec pour atteindre son indépendance énergétique, un gouvernement souverainiste poursuivra l’oeuvre amorcée par René Lévesque qui a nationalisé l’électricité. L’indépendance énergétique contribuera à l’enrichissement des Québécois en leur offrant des moyens de se soustraire à l’achat de produits pétroliers – essence, diesel et mazout – qui grugent une part de plus en plus importante de leur budget. Une telle réduction permettra en outre de stimuler fortement l’économie québécoise puisque les milliards actuellement consacrés à l’importation de pétrole seront investis chez nous dans les énergies propres. Et bla, et bla et bla....
    [7] Usque tandem Paulina "enfumare nosostros"?
    Pierre Cloutier

  • Jean-Jacques Nantel Répondre

    24 février 2013

    ¨Désenclaver l'Alberta¨, voilà l'expression clé. Le Canada anglais, dont la richesse dépend de plus en plus de la vente du pétrole albertain, est obligé de passer par le Québec pour exporter à l'année longue son pétrole vers les marchés de l'Est. (Le port de Churchill sur la Baie d'Hudson est saisonnier).
    Cela met en relief la position stratégique du Québec. Du côté est, nous possédons le seul territoire vraiment indispensable du Canada, le seul qui contrôle les voies de sortie les plus rentables de l'Ontario et des Prairies (fleuve Saint-Laurent, Voie maritime, Transcanadienne, chemins de fer, oéloducs, etc.)
    Il est temps que les Québécois se rendent compte de leur véritable puissance et du fait qu'ils devraient se faire payer toute traversée de leur territoire (surtout quand il s'agit de pétrole sale) ... exactement comme cela se fait PARTOUT ailleurs dans le monde; PARTOUT sauf au Québec!
    On parle ici de milliards de dollars de ¨péréquation obligée¨. Quel argument juteux pour convaincre les Québécois de toutes origines de voter ¨oui¨!!!
    Jean-Jacques Nantel, ing.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 février 2013

    Vos commentaires font un certain contre-poids, ce n'en est que plus sain. Le seul hic, c'est lorsque les gouvernements prennent des décisions, sans tenir réellement compte de la logique intéressante de vos arguments.
    Vos arguments économiques sont très logiques, j'en conviens. Les choses vont se passer ainsi dans la mesure seulement où les gouvernements prendront des décisions qui reposeront en se basant essentiellement sur la logique de l'économie.
    Vous devez savoir comme moi que les gouvernements ne sont pas toujours aussi logiques. Il est très possible, en effet, de nous faire payer plus cher, si ça les arrange, en tenant un discours de circonstance et orchestré par les médias.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 février 2013

    Je le souhaite car cette merde qu'est l'exploitation des sables bitumineux est une calamité pour l'humanité.
    Le gouvernement Harper musèle les scientifiques canadiens mais instaure à grands frais Le Bureau de la liberté de religion en précisant que c'est maintenant devenu une priorité pour la politique extérieure canadienne.
    Je crois vivre en plein cauchemar.
    À l'autre bout,en Alberta on détruit des quantités phénoménales d'eau potable pour produire ce pétrole tout en augmentant les émissions de GES et ici au Québec,province supposément verte,le gouvernement Marois ne s'oppose pas au passage de ce symbole décadent de l' ''intelligence humaine'' .Nous agissons comme si nous avions plusieurs planètes de rechange.Ce sont les américains qui sont descendus par dizaines de milliers dans les rues la semaine dernière pour bloquer le passage du pipeline sur leur territoire.
    Pas sur que Daniel Breton est content de voir çà.
    Mais oui M. Le Hir,peut-être que pour des raisons économiques conjoncturelles cela ne se produira pas mais malgré tout nous n'aurons rien compris et ce ne sera que partie remise.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    24 février 2013

    Complément d'information :
    TransCanada says east route eases oil discount
    (...)
    Pipeline bottlenecks due to U.S. refinery downtime and increasing output are depressing prices of Canadian crude, which sold for 30% less than the U.S. benchmark in the fourth quarter, versus a 13% gap a year earlier. The gap narrowed to $28.50 a barrel Wednesday, from $42.50 on Dec. 14, according to data compiled by Bloomberg
    (...)
    http://business.financialpost.com/2013/02/07/transcanada-says-east-route-eases-oil-discount/?__lsa=e750-1275
    ....
    (En décembre dernier le pétrole albertain se transigeait sous la barre des 60 $)
    ....
    La vente à escompte affecte la santé financière de l'industrie :
    Suncor suffers first loss in more than 3 years as cheap oil hits Voyageur project
    (...)
    The Voyageur project “is likely to struggle to generate economic returns,” said UBS analyst George Toriola in a note before the earnings.
    Voyageur partners have been considering options for the project, including the implications of cancellation or indefinite deferral, the company said. The partners may decide on the project by March 31, according to the stateme
    On Tuesday, Suncor reported a net loss of $562-million on a $1.49-billion after-tax impairment tied to its long-delayed Voyageur upgrading plant.
    Mr. Williams said Suncor would determine Voyageur’s fate by the end of March. The company said the $11.6-billion joint venture with France’s Total SA continues to be “challenged” — not least by the oil boom underway across much of the U.S.
    (...)
    http://business.financialpost.com/2013/02/06/suncor-suffers-first-loss-in-more-than-3-years-as-cheap-oil-hits-voyageur-project/?__lsa=a15f-fe59
    ....
    Ce qui pèse sur les prix :
    Bakken tight oil to growth to 4.8 million barrels per day by 2020
    (Report) IHS CERA says some 2.2 million barrels per day flowed out of so-called tight reservoirs in the U.S. in 2012, surpassing current oilsands production of 1.7 million barrels.
    And growth from both resources is expected to be huge. IHS expects tight oil to growth to 4.8 million barrels per day by 2020 and the oilsands to hit 3.2 million barrels per day in that time frame.
    http://www.canadianbusiness.com/business-news/ihs-report-gulf-coast-best-market-for-oilsands-amid-u-s-shale-boom/
    ....
    En dehors des alléas des paramètres économiques. L'Alberta (lire Ottawa) a tout misé sur le pétrole et il est "impératif" de le désenclaver pour l'amener vers des marchés lucratifs. Dans ce contexte le passage par le Québec est "critique", donc c'est ce qui motive les décisions présentement.
    Pour le Québec le gain économique est marginale (le but visé par TCE est d'effacer l'escompte en passant par Montréal). Le gain possible est de nature politique. Le Québec peut il utiliser l'Alberta comme levier pour faire sauter le statu quo, et créer une nouvelle dynamque politique, et où peut-elle mené ?
    En toutes circonstances, il faut se demandr en quoi cela sert la cause. Cela suppose une appréciation correct du contexte et de la situation à partir des faits.
    JCPomerleau