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Mulcair condamne l'entente avec Gazprom

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Selon le député néo-démocrate et ancien ministre québécois de l'Environnement, Thomas Mulcair, le projet Rabaska est «littéralement prisonnier» de la firme russe Gazprom, ce qui va augmenter la fragilité énergétique du Canada et du Québec advenant une crise énergétique en raison des dispositions de l'ALENA.
Thomas Mulcair participera aujourd'hui même à une conférence de presse sur cette question dans la Vieille Capitale. Les promoteurs de Rabaska «ont été très prudents la semaine dernière», dit-il, et n'ont pas divulgué la part des actions détenues désormais par Gazprom dans Rabaska en devenant le «partenaire» des anciens actionnaires.
Mais, selon Thomas Mulcair, en contrôlant le robinet du gaz, Gazprom détient le contrôle effectif de cette société franco-québécoise qui va livrer du gaz naturel principalement aux Américains, «en passant par le Québec pour éviter les règles et les contrôles très stricts qu'ils imposent aux méthaniers étrangers qui pénètrent dans leurs périmètres urbains».
Il n'est pas sûr, poursuit le député néo-démocrate, que les Américains accepteraient de dépendre directement des Russes pour approvisionner des villes importantes comme Boston avec des navires dont le contenu équivaut à une bombe atomique de plusieurs mégatonnes en cas de conflagration.
Tous les méthaniers qui approvisionnement cette ville, explique l'ancien ministre, qui a visité le port de Boston à ce titre à l'époque, doivent être contrôlés dans tous leurs déplacements par les États-Unis. Au moindre détour, les navires doivent subir une sorte de validation afin de ne poser aucun risque pour la sécurité de la ville.
Mais comme le gaz de Gazprom proviendra du Québec par pipeline, ce danger et ces complications sont évités au fournisseur russe. Mais, en réalité, soutient Thomas Mulcair, on transfère les risques d'un terminal méthanier «sur un bijou comme Québec».
Les États-Unis vont avoir tous les avantages et le Québec, ainsi que le Canada, tous les risques dans ce projet, car, en plus des risques physiques, la règle de la proportionnalité imposée par l'ALENA obligera le Canada à réserver aux Américains, en cas de crise énergétique, le même pourcentage de nos réserves en gaz naturel qu'ils avaient dans les trois ans qui auront précédé la crise.
Ainsi, dit-il, si les livraisons de Rabaska augmentent la proportion du gaz disponible au Canada, cette proportion devra être maintenue en cas de crise si les Américains l'exigent. C'est donc le Canada et le Québec qui vont devoir se pénaliser pour garantir aux Américains la même part du gaz disponible en cas de crise.
Et comme on sait que les Russes utilisent le gaz comme arme politique, poursuit Thomas Mulcair, un pareil scénario est fort plausible.


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