Presse Canadienne - Après six tours de scrutin, Monique Leroux est devenue la première femme, samedi, à être choisie présidente et chef de la direction du Mouvement Desjardins, parmi huit candidats.
Mme Leroux, âgée 53 ans, était chef de la direction financière de Desjardins. Elle a devancé Bertrand Laferrière, président et chef de l'exploitation de la Fédération des caisses, au dernier tour.
Desjardins n'a pas divulgué le pourcentage de votes reçu par Mme Leroux. Il lui fallait au moins 50 pour cent des voix, plus une, pour l'emporter.
Dans sa présentation écrite au collège électoral, Mme Leroux, qui réside dans l'arrondissement montréalais d'Outremont, a notamment promis de «réaliser, avec courage, les adaptations organisationnelles nécessaires pour que les caisses soient toujours la force motrice du Mouvement».
Dans sa présentation écrite au collège électoral, M. Laferrière, qui habite Joliette, avait promis d'être le «rassembleur de l'ensemble des forces vives du Mouvement».
Sylvie St-Pierre Babin, présidente du conseil d'administration de Desjardins Sécurité financière, a été la première à être éliminée, suivie d'Andrée Lafortune, professeure à HEC Montréal et présidente du conseil régional des caisses de l'Ouest-de-Montréal, au deuxième tour.
Louis Roquet, président et chef de l'exploitation de Desjardins Capital de risque et ancien pdg de la Société des alcools du Québec, a été écarté au troisième tour, alors que Jude Martineau, président et chef de l'exploitation de Desjardins Groupe d'assurances générales, l'a été au quatrième.
Au cinquième tour, deux candidats sont tombés: Jean-Guy Langelier, président et chef de l'exploitation de la Caisse centrale Desjardins, et Clément Samson, président du conseil des représentants de Québec-Ouest-Rive-Sud, qui ont obtenu le même nombre de votes.
La lutte a été presque aussi corsée que lors de la dernière élection, tenue en février 2000, mais moins longue. Il y a huit ans, il avait fallu sept heures et six tours de scrutin pour départager le favori du moment, Jocelyn Proteau, alors président de la Fédération des caisses de Montréal et de l'Ouest du Québec, et Alban D'Amours, qui l'a finalement emporté au fil d'arrivée. Samedi, le système de vote électronique a été beaucoup plus rapide qu'en 2000, de sorte qu'on a connu le résultat final peu avant 14h30.
Derrière des portes closes
Le collège électoral de Desjardins était réuni à huis clos depuis samedi matin dans un hôtel de Québec. Il est composé de 256 délégués, dont 251 étaient présents samedi: des membres des conseils d'administration de caisses populaires et des directeurs de ces dernières provenant de toutes les régions du Québec et de l'Ontario, de même que de M. D'Amours, président et chef de la direction sortant.
Avant l'instauration de ce processus électoral qui se veut plus démocratique, c'est le conseil d'administration de Desjardins qui nommait le président. Le collège électoral rend le résultat plus difficile à prédire.
La principale tâche du futur président sera de concilier les valeurs coopératives de Desjardins avec les impératifs toujours plus pressants de la mondialisation du capitalisme et du secteur financier, a souligné Ghislain Paradis, professeur de management à l'Université de Sherbrooke et ancien dirigeant chez Desjardins.
Pendant la période électorale, amorcée le 29 janvier, les candidats pu échanger à six reprises avec différents membres du collège électoral, mais ils n'ont pu accorder aucune entrevue aux médias.
La personne élue entrera officiellement en fonction au terme des assemblées annuelles du Mouvement Desjardins, qui se tiendront le 29 mars à Québec. La période maximale durant laquelle une personne peut occuper le poste de président et chef de la direction est de huit ans, soit deux mandats consécutifs de quatre ans.
Plus important employeur privé au Québec, Desjardins compte 5,8 millions de membres et des effectifs de près de 40 000 personnes.
Sous le règne d'Alban D'Amours, l'actif de Desjardins a presque doublé, passant de 76 à 135 milliards $.
Le président sortant a aussi mené à bien la restructuration du Mouvement, notamment la mise en place d'une fédération unique des caisses.
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