Mazout déversé à Sept-Îles: «décourageant», dit le ministre Blanchet

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En matière d'environnement, un accident est toujours de trop en raison du caractère irréversible de certains dommages

(Sept-Îles) C'est à une vision «décourageante» que le ministre du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP), Yves-François Blanchet a eu droit dimanche, lorsqu'il a survolé la baie de Sept-Îles, contaminée par quelque 5000 litres de mazout lourd provenant d'un déversement survenu aux installations de Cliffs Natural Resources, le 31 août.
«De voir que des marais sont peut-être touchés, qu'il y aura des tonnes de sols à arracher et à enfouir de façon sécuritaire, qu'il y aura de la décontamination de façon importante à faire... Il n'est pas question de minimiser cet événement, c'est une opération un peu décourageante, et décourageant aussi que cela puisse se produire», a déclaré le ministre.
Bien que les effectifs en place, tant du côté du ministère que de l'entreprise, aient été en mesure de réagir rapidement, il ne faudrait pas maintenant réduire les efforts en matière de prévention, a expliqué le ministre Blanchet. «Il ne faut pas que ça devienne seulement un autre cas, a-t-il dit. Je comprends l'impact que ça peut avoir pour la population vivant ici, c'est le premier déversement significatif de l'histoire.»
Et ce déversement survient à l'heure où le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement étudie le projet d'exploitation d'une mine d'apatite, qui serait située non loin de la baie de Sept-Îles.
Les utilisateurs de ce secteur, des minières pour la plupart ainsi qu'Aluminerie Alouette, visent aussi des plans d'expansion. Le temps est donc d'autant plus venu, selon Yves-François Blanchet, de tabler d'une façon commune sur un resserrement des règles de protection et de prévention des risques environnementaux au Québec.
«Je ne souhaite pas qu'on se trouve dans une position où l'on confronte le développement économique et l'environnement. Il est essentiel qu'on soit capable de concilier les deux, et pour ça, il faut que les gens aient un niveau de sécurité convenable et ça passe par l'extrême rareté des incidents», a fait valoir le ministre, qui initie en ce sens, une «démarche énergique» à laquelle participera le milieu économique, afin d'émettre une série de recommandations d'ici les prochaines semaines.
État de la situation

Une semaine après le déversement de 450 000 litres de mazout lourd près de l'usine de bouletage de Cliffs, le MDDEFP confirme que les estacades ont permis de confiner les zones d'accumulation d'hydrocarbures. Le risque que les contaminants atteignent le secteur urbain ne serait plus significatif selon les autorités.
Samedi, des estacades ont néanmoins été installées près du Vieux-Quai et à la marina. Des matières souillées ont aussi été trouvées près du secteur de Moisie. Selon le ministère, il s'agirait de résidus ayant fui lorsque de forts vents ont eu raison d'estacades, mardi. Les berges contaminées s'échelonnent sur environ sept kilomètres, à partir des installations de la minière.
Un marais salé situé au bout de la baie n'aurait été que très peu touché. Plus de 150 personnes, en mer et au sol, s'affairent à l'opération nettoyage, qui devrait durer encore quelques semaines.
Aucun représentant de Cliffs Natural Resources n'était présent lors du point de presse du ministre Blanchet.
La minière a ouvert une enquête pour faire la lumière sur l'incident qui s'est produit pendant un transfert de réservoirs. Québec confirme que la société collabore avec les autorités depuis l'événement.
- Avec la collaboration de Steeve Paradis


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