Marchands d'élections

Billet de Caroline

Combien d’années faudrait-il demeurer ainsi,

dans cette sombre léthargie,

ployé, docile, écrasé

comme un bétail sous l’orage?

Irène Némirovsky

Suite française


La participation des Québécois

aux activités entourant

la Journée des Patriotes

témoigne, selon le Président

de la SSJBM, M. Jean Dorion,

de la vigueur du mouvement indépendantiste.
La vigueur dans la stagnation.
Et tandis que l’option se maintient

les partis souverainistes périclitent.

Les analystes analysent.

Le problème est profond.

Le problème, c’est l’option,

les chefs, le programme, le référendum

les purs, les durs, les mous,

Dumont, Québec solidaire.
En fait, le problème,

puisque les résultats du 26 mars dernier

ont clairement démontré qu’il en existait

bel et bien un,

réside dans le fait

que les partis indépendantistes

ne le sont pas

ou ne le sont qu’en paroles.

Les péquistes et les bloquistes

sont des souverainistes

non pratiquants

à l’image des catholiques qui ne vont pas à l’église

mais assistent, par tradition,

à la messe de minuit.
Être indépendantiste

c’est une manière de voir le monde, les choses,

de penser et d’agir

de réagir.

Être indépendantiste

c’est tout le temps en toutes circonstances.
Les députés du Bloc et du PQ

n’ont plus les sens aiguisés.

Leurs réflexes, quand ils en ont,

sont canadiens.

Ils vivent dans un avenir

toujours remis à plus tard.

Ce sont des marchands d’élections

qui ne font plus rêver.
La lutte pour l’indépendance

est un appel à la révolution.

Elle doit se placer sous le signe de l’urgence.

Elle ne peut s’accomplir

dans la passivité.

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Caroline Moreno476 articles

  • 261 020

Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


Chapitre 1
http://www.tagtele.com/videos/voir/73927/

Chapitre 2
http://www.tagtele.com/videos/voir/73949/

Chapitre 3
http://www.tagtele.com/videos/voir/73967/1/





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3 commentaires

  • Luc Bertrand Répondre

    24 mai 2007

    Monsieur Bousquet, au moins, les Acadien(ne)s et nos Patriotes peuvent se défendre en disant qu'ils (elles) ont été exilé(e)s ou pendu(e)s par le conquérant britannique, manu militari. Les Québécois(e)s, et même, n'ayons pas peur de le dire, les sympathisant(e)s et militant(e)s souverainistes (PQ, BQ, QS), se sont fait(e)s passer un sapin par leurs dirigeants par leur seule passivité ou leur grande naïveté.
    J'espère grandement, madame Moreno, quoique je ne me fasse plus aucune illusion, que les indépendantistes, LES VRAI(E)S, sauront se ressaisir et ne se laisseront pas dicter leur conduite par une clique plus soucieuse de retrouver les douceurs et privilèges de l'illusoire gestion provinciale que de respecter la cause de l'indépendance, la seule capable de nous faire sortir définitivement des ornières à l'intérieur desquelles nous nous enfonçons depuis 40 ans. Les beaux discours à l'emporte-pièce, nous les avons déjà entendus et rien n'a vraiment changé. Ce que nous voulons, c'est qu'on PASSE AUX ACTES, et DANS LE SENS DE RÉALISER NOTRE INDÉPENDANCE!
    Le Parti Québécois a justement une occasion en or de faire amende honorable, aussi bien auprès de la population que des membres et électeurs (électrices) indépendantistes, avec le vote sur le budget de Monique Jérôme-Forget cet après-midi. Que les député(e)s choisissent de manifester leur opposition au budget (qui a très peu de chances de rencontrer les quatre critères définis par l'opposition adéquiste, qui me semblent refléter le gros bon sens - à part la compression des services pour arriver à un équilibre budgétaire) en s'abstenant de voter ou en votant contre, le parti doit envoyer un signal très clair qu'en votant pour nous, on nous autorise à mettre en marche le mécanisme de rapatriement de tous les pouvoirs exercés par Ottawa en notre nom. Que ce soit lors de l'élection provoquée par la chute du gouvernement Charest ou plus tard, la création (dimanche dernier) d'un nouveau parti par les anglophones déçu(e)s des libéraux s'avère une chance inouïe pour nous de démontrer la vigueur du mouvement indépendantiste. Quand bien même ce serait Mario Dumont et l'ADQ qui l'emportaient, ce ne serait que partie remise pour l'élection du gouvernement national.
    Autrement, il faudra nous rassembler afin de créer un nouveau parti voué à réaliser l'indépendance du Québec dès son élection, ou à sa promotion lorsqu'il n'est pas élu. La population finira par réaliser que les copies de l'ADQ ne valent pas davantage que l'original et que l'utopisme de Mario Dumont ne les mènera pas plus loin que son mentor Robert Bourassa.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mai 2007

    La fin de la Révolution tranquille? Est-ce que la fiction va dépasser la réalité?
    Mercredi 7 juillet 1975: le Canada accepte l'immigration massive de Britanniques(1)
    << (...).
    -- Est-ce que le Québec va mettre à exécution sa menace de sécession?
    -- Je le crois. Vous savez, j'imagine, que l'Assemblée nationale a voté la sécession au cas où le gouvernement fédéral accepterait les Britanniques. La résolution a été unanime. Je ne pense pas qu'ils reviennent là-dessus.
    -- Allez-vous accepter la séparation du Québec simplement sur la base d'un vote de l'Assemblée législative?
    -- Que voulez-vous dire?
    Roussel --Premier ministre du Canada-- tend au Premier ministre britannique un scotch à l'eau, sans glace. Ils lèvent leurs verres et trinquent.
    -- Je pense, répond Sands --Premier ministre britannique--, qu'une décision aussi importante que la séparation politique et l'indépendance du Québec devraient faire l'objet d'une consultation, non seulement des membres de l'Assemblée nationale, mais aussi du peuple et des électeurs.
    Le Premier ministre canadien hoche la tête comme s'il ne comprenait pas.
    -- Vous voulez dire un référendum?
    -- Oui, exactement.
    -- Bien entendu, j'ai l'intention d'insister pour qu'un référendum se tienne et qu'on consulte le peuple. Mais je suis sûr que Bélisle --le Premier ministre du Québec, vous savez-- trouvera le moyen de s'y opposer >>(2).
    ***
    Lundi 30 mars 2007: une déclaration qui confirme le dépassement de cette non fiction au Québec
    La déclaration de Lord(3) Conrad Black(4) au quotidien National Post confirme cette non fiction de la réalité présente au Québec: « … si le Canada devient de plus en plus important dans le monde, et le Québec de moins en moins important dans le Canada(5), la souveraineté sera appelée à disparaître. Mario Dumont va ramener une économie du style Duplessis, les libéraux auront un chef comme Taschereau ou Lesage (…) et le Bloc et le PQ vont se dissoudre, car ils sont des anachronismes. Cette nouvelle popularité de l’ADQ signifie le retour d’un conservatisme fiscal et social au Québec, une première depuis l’époque où régnait l’Union nationale de Maurice Duplessis (…). Mario Dumont a le même concept d’autonomie pour le Québec comme l’avait Duplessis ».
    ___________________
    1. Titre du premier chapitre du livre mentionné à la note suivante.
    2. Passage extrait du livre de Richard Rohmer et intitulé Séparation. L'avenir du Québec révélé par la fiction?, p. 21. Les Éditions de l'Homme, 1977.
    3. Ce titre a probablement été acheté --Scotland Yard enquête présentement sur la vente de titres-- afin de financer le Parti de Tony Blair et pouvoir bénéficier de l'immunité que lui confère cette désignation.
    4. Cet ex-magnat de La Presse, l'un des opposants les plus acharnés à la souveraineté du Québec et membre actif du groupe Bilderberg, subit actuellement un procès devant jury à Chicago pour fraude, blanchiment d’argent, entrave à la justice, manœuvres frauduleuses et violation de la loi fiscale.
    5. Le projet de loi C-56 que le gouvernement Harper s'apprête à adopter a comme objectif cette diminution du pouvoir politique du Québec au Canada.

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mai 2007

    Mme. Moreno,
    J'apprécie votre style d'écriture et la citation d'Irène Némiravsky que vous me faites découvrir ici : Combien d’années faudrait-il demeurer ainsi, dans cette sombre léthargie, ployé, docile, écrasé comme un bétail sous l’orage ?
    Wow ! Si vous faites le rapprochement avec la situation des Québécois, vous y allez un peu fort Mme. Moreno. Ça pourrait décrire le sort des Palestiniens mais pas celle des Québécois qui sont minoritaires, il est vrai, au Canada mais qui n'ont pas été déplacés dans des camps "à part les Acadiens lors de leur déportation et quelques uns de nos Patriotes en 1839".
    Les Québécois, au dernier référendum, chez les francophones, ont voté OUI majoritairement à la souveraineté du Québec à environ 60 % même si ils pourraient probablement se satisfaire éventuellement d'un vraie Confédération ou de l'autonomie de l'ADQ.
    Le Québec, même du temps du PQ au pouvoir, ne semble pas avoir fait grand chose pour mieux enseigner le français aux Québécois à l'école. On pourrait peut-être commencer par ça qui n'a pas besoin de la permission du fédéral en plus de s'adopter une constitution québécoise etc...en attendant l'évolution de l'opinion de celles et ceux qui pensent plus à gouverner une province qu'à la sa souveraineté ou sa plus grande autonomie.