Dans la foulée de mon article, un lecteur de Vigile a porté à notre attention un entrefilet paru dans The Gazette il y a quinze jours qui fait état du prix de la meilleure entreprise de service public d’électricité en Amérique du Nord décerné à Hydro-Québec.
Or j’ai eu beau chercher, je n’ai trouvé nulle part dans un média francophone la moindre référence à ce prix même si Hydro-Québec avait tout de même jugé opportun d’émettre un communiqué de presse http://www.hydroquebec.com/4d_includes/surveiller/PcFR2011-003.htm.
Voici ce que disent les organisateurs du prix pour justifier leur choix :

« Notre équipe de rédaction a évalué toutes les compagnies d’électricité d’Amérique du Nord, a expliqué Mme Hansen. Hydro-Québec devance nettement ses concurrents sur les plans de la responsabilité environnementale, de la satisfaction des clients, des techniques de transport, des tarifs et des bénéfices. »

Et Hydro-Québec précise :
« En 2009, Hydro-Québec a atteint un record de plus de trois milliards de

dollars canadiens au chapitre du bénéfice provenant des activités poursuivies. La société d’État canadienne compte environ 23 000 employés, et la quasi-totalité (98 %) de sa production est d’origine hydraulique. Sa puissance installée totale de 36 810 MW provient de 60 installations hydroélectriques, d’une centrale nucléaire, de 27 centrales thermiques ainsi que d’un parc éolien. Hydro-Québec TransÉnergie, quant à elle, exploite le plus grand réseau de transport d’Amérique du Nord, totalisant plus de 33 000 km de lignes à différentes tensions et 515 postes. »

Quand je vous dis qu’il y a une stratégie délibérée de la part des pouvoirs en place pour nous maintenir dans l’impression que nous ne sommes que des bons à rien, endettés jusqu’au cou tant sur le plan public que privé, et que nous sommes bien chanceux de vivre au Canada, « le plusse meilleur » pays du monde. Surtout, ne donner aux Québécois aucun motif de fierté. Ils pourraient se mettre à imaginer des choses et ne plus se satisfaire des miettes… « Doux printemps, quand reviendras-tu ?... » (air connu).
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ERRATUM
Un lecteur de Vigile bien renseigné a porté à mon attention que le Québec impose depuis 2007 une redevance aux producteurs d’électricité hydraulique pour l’usage qu’ils font de l’eau. Selon le dernier rapport annuel d’Hydro-Québec (2009), cette redevance aurait rapporté à l’État québécois la somme de 573 millions $.
A priori, cette somme peut sembler importante, mais elle est en fait assez faible si on compare la situation du Québec avec un autre pays producteur d’hydro-électricité ayant mis en place un régime de redevances pour l’utilisation de l’eau à des fins industrielles.
La Suisse constitue justement un de ces pays. Selon les dernières statistiques, la Suisse produit environ 37 000 MWh d’électricité provenant de source hydraulique par année, alors que la production d’Hydro-Québec s’élève à 137 000 MWh. En Suisse, la redevance hydraulique génère 440 millions de FS de recettes annuelles, soit environ 466 millions de dollars en dollars canadiens au taux en vigueur aujourd'hui, soit environ 20 % de moins qu’au Québec pour une production quatre fois inférieure à celle du Québec http://www.tdg.ch/depeches/suisse/vers-augmentation-redevance-hydraulique-2011.
On constate donc que la redevance hydraulique au Québec est très peu élevée et qu’il y a beaucoup de marge pour l’augmenter.
Je m’excuse évidemment de mon erreur auprès des lecteurs de Vigile, mais elle n’infirme pas la thèse de mon article à l’effet que les richesses naturelles du Québec ne sont pas tarifées à leur juste valeur, que cela constitue un inacceptable transfert de richesse aux entreprises, et que c’est la population du Québec qui s’en trouve pénalisée.