Lundi dernier, nous avons perdu une bataille mais pas la guerre

Tribune libre - 2007

Lundi dernier, nous avons perdu une bataille mais pas la guerre. Nous
n'avons été ni terrassés, ni rayés de la carte. Nous avons plutôt été
sérieusement sonnés. Et alors? Je ne suis pas le plus optimiste des
hommes, pourtant, mon espoir de vivre un jour dans un Québec libre est
aujourd'hui plus féroce que jamais.
Durant la campagne électorale, j'ai pu constater dans mon entourage une
désaffection certaine envers le Parti Québécois mais pas envers l'idée
d'indépendance. Pourquoi? Parce que le Parti Québécois a évacué toute
notion d'identité, de culture et de langue pendant la campagne électorale.
Pourtant, la création du Mouvement Montréal Français, le nombre de plaintes
qui augmente d'année en année à l'Office québécois de la langue française
et, surtout, la question des accommodements raisonnables sont des signes,
des symptômes que nous avons négligés de reconnaître. De plus, ils ont été
défendu avec tant de mollesse par le chef du PQ (désolé M. Boisclair,
malgré la bonne campagne, la crisette à propos du vote voilé arrivait trop
tard) que c'est vers l'ADQ et Mario Dumont que se sont tournés les
Québécois. Malgré la faiblesse de son équipe et de son programme, il a su
respirer l'air du temps et se poser en défenseur de ce que nous sommes
profondément. Ce même Dumont qui, dans son allocution à la suite des
résultats, a affirmé sans équivoque que sa loyauté première allait au
Québec. Je ne suis pas adéquiste mais peut-être sont-ce sur les bases de
ce nationalisme que nous devons continuer le combat. Le traumatisme de
1995 est, je crois, encore palpable.
En effet, on ne fait pas un pays en insistant sur la façon d'accéder à
l'indépendance. On ne fait pas un pays en se lamentant sur les chicanes et
le déséquilibre fiscal. Ce sont des arguments importants mais secondaires.
On fait un pays en touchant la fibre patriotique des citoyens qui y
vivent, en se rappelant le travail accompli par les ancêtres qui l'ont bâti
et le chemin parcouru par les hommes et femmes politiques qui l'ont
gouverné. La fierté doit reprendre la place qu'elle mérite.
Nous sommes Québécois. Nous sommes un peuple de langue française et
formons toujours la majorité sur ce territoire qui nous appartient. Le
temps des divisions finira. Soyons actifs mais patients. Tôt ou tard,
nous prendrons nos responsabilités. Tôt ou tard, nous ouvrirons les portes
de la liberté. D'ici là, que l'espoir nous soude.
Rémi Tremblay

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