Louise Beaudoin renonce à se porter candidate pour le PQ aux prochaines élections. Bon, elle n’est pas la première ancienne ministre à ne pas vouloir revenir en politique. Mais, de tous ceux qui ont refusé de faire partie de l’«Équipe de rêve» d’André Boisclair, c’est la défection qui fait le plus mal.
D’autres avaient des raisons familiales, des raisons de carrière ou des raisons plus personnelles. Certains ne voyaient pas comment ils auraient pu gagner leur comté et ont préféré ne pas tenter l’aventure.
Mais aucune de ces raisons ne s’appliquait à Mme Beaudoin. À 61 ans, elle était libre, disponible et elle avait un comté tellement «gagnable» dans Chambly que la député libérale qui l’a battue a déjà quitté la politique.
Dans une lettre outerte qu'elle a fait parvenir aux journaux, Mme Beaudoin ne fait jamais mention d’André Boisclair ou de la conjoncture politique actuelle au Québec. Elle dit seulement vouloir s’engager pour une autre cause, celle du recul du français comme langue internationale.
Sans vouloir contredire Mme Beaudoin, disons qu’elle aurait été fort bien placée pour travailler sur ce dossier en étant Ministre des relations internationales d’un gouvernement péquiste. Si elle ne retourne pas en politique, c’est parce qu’elle ne croit pas qu’elle pourrait être ministre. Tout simplement.
Pour M. Boisclair, cela crée un autre problème pour recruter de nouveaux candidats. Quand des gens qui connaissent bien le PQ, comme Mme Beaudoin ou, il y a quelques semaines, Joseph Facal, disent non, cela crée nécessairement un effet d’entraînement.
Les grosses pointures appellent les grosses pointures, les refus alimentent les refus. Ajoutez à cela les départs – pour des raisons que l’on peut comprendre, mais des départs tout de même – de jeunes prometteurs comme Jonathan Valois ou Stéphane Tremblay et l’équipe de M. Boisclair en vue de la prochaine élection risque fort de ressembler à l’«Équipe du mauvais rêve»…