Ségolène vote Boisclair

Boisclair à Paris


Ségolène vote Boisclair. Bon, pas vraiment Boisclair, mais elle serait plutôt sympathique à la souveraineté du Québec, selon ce qu’elle dit. Le seul ennui, c’est qu’elle n’a pas le droit de vote au Québec.
C’est un vieux réflexe des péquistes que d’aller chercher une bénédiction à Paris, le plus souvent quand les choses ne vont pas trop bien au Québec. Comme si, à défaut de convaincre des Québécois, on allait chercher un peu de réconfort auprès des Français.
En janvier 1995, Jacques Parizeau avait été reçu avec tous les honneurs en France, où il trouvait des appuis d’autant plus facilement qu’on était en pré-campagne présidentielle et que le Québec était une manière de se rallier les vieux gaullistes.
Le seul ennui, c’est que pendant qu’il n’était pas là, on assistait au Québec à l’un des pires moments de son mandat, ce qui avait fait dire à un de ses conseillers : «On a gagné le référendum en France, il ne nous reste plus qu’à le gagner au Québec».
Il est vrai que si les Français votaient lors d’un référendum sur la souveraineté du Québec, le Oui l’emporterait facilement. Autrefois, la sympathie envers les souverainistes était l’apanage de la droite et, en particulier, des gaullistes. Aujourd’hui, il y a aussi des amis du Québec parmi les socialistes.
On se souviendra aussi que Jacques Chirac avait très publiquement donné un dîner d’adieu pour Jean Chrétien quand celui-ci a quitté la politique. Une manière comme une autre d’envoyer un message.
Mais ce qui est étrange dans cette visite de M. Boisclair en France, c’est qu’elle ait lieu à ce moment-ci, à quelques semaines du déclenchement d’une élection et alors que le Parti québécois est loin d’avoir le vent dans les voiles.
M. Boisclair devrait être ici, au Québec, à parler de déséquilibre fiscal, d’accommodements raisonnables ou du Mont Orford, si ça lui chante, mais il n’a pas vraiment d’intérêt à ce moment-ci d’aller recruter des appuis pour la souveraineté en France. Des appuis qui ne lui serviront pas à grand-chose lors du prochain scrutin.
S’il ne gagne pas la prochaine élection, le temps perdu à Paris ne lui aura été d’aucune utilité. S’il gagne, il peut déjà compter sur toutes sortes de sympathies pour le projet souverainiste et il sera toujours temps de les réactiver.
En attendant, qu’il se souvienne que Ségolène Royal ne vote pas au Québec.


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