Il y a quelques jours, une ancienne étudiante (anglophone) qui vit depuis quelques années en Afrique du Sud m’a écrit. Elle avait lu dans son journal local que les Anglais du Québec n’auraient plus droit à des services de santé dans leur langue. L’ayant assurée du contraire, je me suis demandé quelle était la source de cette désinformation. Mes soupçons se sont immédiatement tournés vers le Quebec Community Groups Network (QCGN).
Nazis, Russie et ségrégation
Depuis le début du débat entourant la loi 96, cette association anglophone alimente une campagne de salissage du Québec. Il y a eu d’abord Marlene Jennings, qui a fait un parallèle entre la loi 96 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Elle en a ajouté ensuite devant un comité parlementaire à Ottawa. Selon elle, les anglophones risquent d’être traités bientôt comme les Afro-Américains à l’époque de la ségrégation raciale.
Il y a eu également Arthur Ayers, le président de West Quebecers. Il nous a resservi le grand classique: le Québec est comme l’Allemagne nazie dans son traitement des anglophones. L’avocate Anne-France Goldwater, elle, a évoqué la Gestapo. Comme plusieurs anglophones, ils n’ont pas hésité à banaliser l’Holocauste et à profaner la mémoire sacrée de ce génocide.
Depuis peu, toutefois, la stratégie du QCGN s’est raffinée. Au lieu de comparaisons outrancières, on y va de sous-entendus insidieux. C’est ce que fait Robert Leckey, le doyen de la Faculté de droit de McGill. Ce personnage est aux premières loges du combat contre les droits de la minorité nationale québécoise. Sous son règne, par exemple, McGill n’a plus de professeurs spécialistes et permanents pour enseigner notre droit civil québécois. Ils ont été remplacés par des professeurs de droit autochtone, de droit islamique et de droit de la diversité, et par des théoriciens de la race.
Leckey est aussi actif dans le combat contre la loi 21. Il a écrit un article (malhonnête) en forme de mode d’emploi sur la façon, pour un juge, d’invalider la loi 21 malgré la protection de la clause dérogatoire.
Un Québec sans humanité
En ce moment, il répète que les anglophones pourraient être privés de soins dans leur langue à cause de la loi 96. La loi sur la santé et les services sociaux est pourtant claire. Son article 15 stipule que «toute personne d’expression anglaise a le droit de recevoir en langue anglaise des services de santé et des services sociaux». La loi 96 ne modifie en rien cette disposition.
Le but de Leckey, dans cette affaire, est de faire croire que le Québec refusera de soigner des êtres humains parce qu’ils parlent anglais, histoire de montrer à quel point nous sommes un peuple xénophobe et dépourvu d’humanité.
En réalité, les seuls au Canada qui soient privés régulièrement de soins dans leur langue officielle, ce sont les francophones hors Québec. Mais ça, bien sûr, les Canadiens anglais s’en fichent complètement.