Lettre ouverte à Pauline Marois

Comment pouvez-vous prendre ces démissions avec un grain de sel ? Allez-vous dire les choses enfin comme elles sont ?

Pacte électoral - gauche et souverainiste

Bonjour madame Marois,

je tiens à préciser tout de suite qu’il est fort probable que vous n’obtiendrez pas mon vote aux prochaines élections provinciales. Je suis indépendantiste depuis toujours, je déteste profondément les Libéraux véreux de John James Charest et force est de constater qu’il demeurera au pouvoir aux prochaines élections. Comment est-ce possible d’arriver à une telle situation, le chef libéral a un taux d’insatisfaction de plus de 66% et il se retrouve malgré tout en selle. Il n’y a guère longtemps, il était même à 77% et il n’a rien fait pour améliorer sa cause, mis à part de promettre un amphithéâtre à la ville de Québec.

La cause est sans doute que le manque de choix entre les différents partis ne suscite pas assez d’intérêt. Le parti québécois, tout comme le Bloc, démontre tout simplement trop de manque de volonté afin de réaliser l’indépendance. Au Québec, nous sommes fatigués de la torpeur de nos représentants, des députés du Bloc qui souhaitent la bienvenue au couple princier (Christiane Gagnon et Félix Grenier), maintenant vous qui vous associez au grand bâtisseur (autoproclamé) John James Charest. Vous dirigez un parti indépendantiste, nous attendons donc de vous que vous agissiez dans ce sens, la tergiversation, la mollesse ne sont pas de mise pour un parti qui souhaite une révolution.

La dernière élection fédérale devrait vous éclairer, le peuple québécois veut que cela bouge, nous ne voulons plus de statu quo, nous voulons notre pays, être maitre chez nous ! En ce sens vous semblez dévier de votre objectif principal et la stagnation des sondages reflète le malaise engendré par vos hésitations.

J’ai fait le tour des députés qui demeurent au sein du parti québécois et il est indéniable que vous avez perdu vos meilleurs, les plus ardents combattants pour l’indépendance. Certains restent dans le caucus dans le but avoué de faire changer votre façon de faire de l’intérieur, et le plus malheureux dans tout ça est lorsque l’on vous entend dire : « Mon moral va bien. » Prenez-vous les québécois pour des imbéciles ? Comment pouvez-vous prendre ces démissions avec un grain de sel ? Allez-vous dire les choses enfin comme elles sont ?

La démission des plus importants députés du parti québécois est une catastrophe, un échec cuisant de votre leadership et vous n’avez pas l’honnêteté de l’avouer. Mettez-vous la tête dans le sable tant que vous voudrez, cela ne changera rien, les faits demeurent, vous venez de perdre quatre sièges à la prochaine élection et vous n’en aviez déjà pas assez.

John James Charest et sa bande doivent jubiler dans leur barbe, les québécois en ont marre d’eux avec un taux d’insatisfaction record et ils ont encore toutes les chances de revenir au pouvoir. Tout ça par votre incapacité à prendre vraiment position pour le Québec, à cause de votre manque de vision pour l’avenir du Québec.

Pauvre peuple que nous sommes, pour le peu de temps qu’il nous reste à pouvoir se qualifier de peuple, assimilé de toute part, autant du fédéral que par le provincial. Les ennemis d’un côté, les traîtres de l’autre, personne pour nous protéger et encore moins pour nous libérer. Peut-être est-ce mieux de se laisser assimiler, de nous soumettre à la majorité canadian et se taire, petits porteurs d’eau que nous sommes.

Tant que nos représentants se satisferont de cette condition, le peuple suivra bêtement, brebis, moutons, passez à l’abattoir. Certains se débattront, se feront passer pour terroristes, où serez-vous durant ce temps, madame Marois ? Vous resterez chez vous à recevoir votre chèque de parti d’opposition, mais d’opposition à qui, à quoi ? Vous ai-je entendu prendre position contre la visite du couple princier sur le bras des contribuables, l’anglais au Québec, langue prédominante ? Comment se fait-il que nos richesses se fassent dilapider par des intérêts étrangers, les gaz de schiste, le fer, l’or ne nous appartiennent-ils pas ? Sommes nous trop stupides, peuple ignare que nous sommes, pour s’approprier nos propres terres ?

Incroyable tout de même que ce fut le parti libéral de Jean Lesage qui fit germer l’idée au peuple québécois qu’il pouvait être fier de sa langue, fier de sa culture, maitre chez nous ! Les temps ont bien changé malheureusement, les Libéraux d’aujourd’hui nous disent le contraire, parlez anglais et vous aurez de meilleur salaire. Les indépendantistes hochent la tête et se disent, peut-être… La chef du parti québécois a elle-même commencé à apprendre la langue de Shakespeare, cela doit être important.

Non, il est certain que vous n’aurez pas mon vote, peut-être que personne n’aura plus mon vote désormais, je commence à être vraiment désabusé de vous tous, de votre politicaillerie de merde.


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10 commentaires

  • Sylvain Meunier Répondre

    9 juin 2011

    Pour répondre à vos questionnements monsieur Rancourt, oui, j'ai plusieurs choses à reprocher à madame Marois, la première est de ne pas avoir consulté les députés avant d'agir. Première erreur peut-être dût à son 93% d'appuis qui lui aurait monté à la tête, ceci n'est que mon humble hypothèse. Mais il s'agit plus que de celà, depuis son arrivée à la chefferie du P.Q., je discute à gauche et à droite et je constate qu'un grand nombre d'indépendantistes ne se reconnaissent tout simplement pas avec elle. Ce ne sont pas là des sondages de professionnel, ce n'est que des discutions avec mes nombreux amis indépendantistes. Oui, il y a peut-être une porte de sortie pour ceux et celles qui préfèrent un politicien vrai, avec un réel intérêt pour le peuple, Amir Khadir. Il lui reste beaucoup à faire, afin de nous prouver sa valeur mais au premier regard, il m'apparait plus de la trempe à René Lévesque que qui que ce soit. Vous me direz, il est facile de juger, que je lui lance la pierre ( madame Marois ) assez vite mais le temps nous manque. Je me suis défoulé sur le dos de madame Marois, certains diront mais plus que jamais nous devons êtres solidaires. Elle la première, aurait dût composer avec son équipe, elle est responsable des démissions, de la grogne intérieure du P.Q. Le rôle que l'ont attend d'un chef est de conserver l'unité au sein du groupe, non de les dominer. Ma préoccupation première est de débarrasser le Québec des infâmes Libéraux de John James Charest à la prochaine élection. Ce que je vois présentement ne me rassure pas, mais pas du tout.
    Pour répondre maintenant à celui qui se présente sous le pseudonyme militant 53, vous semblez mettre en doute que j'ai déjà voté pour le P.Q.? Peu m'importe votre opinion à mon sujet, lorsque vous signerez de votre nom réel, je respecterai vos idées. Vous qui omettez de signer de votre véritable nom, pour qui votez-vous ?
    Sylvain Meunier,
    Réseau de Résistance du Québécois,
    Section Estrie.

  • Stéphane Russell Répondre

    8 juin 2011

    Mme Marois n'est que modérément responsable de la situation actuelle. C'est l'incapacité des québécois à assumer leur choix qui l'est. On cherche un bouc en Mme Marois.
    Cette incapacité d'assumer ses choix, elle transpire partout au Québec. J'ai aimé un passage de Michel Strogonoff, de Jules Vernes, où un observateur français parle au chef de la révolte tartare. Ce chef considérait l'indépendance de la Sibérie comme une dernière formalité, alors qu'un puissant symbole de l'empire russe trônait encore dans la région. L'observateur lui fit remarquer ce "détail" en donnant en référence la prise de la Bastille, pour souligner l'importance stratégique des symboles.
    Ce qui m'a frappé le plus dans cet échange, c'est de réaliser que ces propos de l'observateur français au chef sibérien auraient pus s'addresser aux nationalistes québécois. Nous avons pompeusement une Assemblée Nationale comme la République française, nous avons un président plutôt qu'un gouverneur, un code civil Napoléonien. Nous avons le français comme langue officielle, des ambassades québécoises, des impôts nationaux, une fête nationale, une politique nationale en la sociale démocratie, comme la France, et de puissantes société nationales. Toutes les apparences de la nation libre sont là.
    Mais le drapeau canadien est toujours solidement planté chez nous. La Common Law s'impose, les ambassades québécoises sont symboliques, le président de l'Assemblée est concrètemment le gouverneur de la Reine, tous ses députés doivent lui prêter allégence, le builinguisme de facto prime et plus encore depuis la charte fédérale de 1982, nous plions vite à l'anglais, et la Fête Nationale ne fête vraiment pas le jour de l'indépendance. C'est la réalité derrière un décor trompeur.
    Tout ça, ce n'est pas Madame Marois qui l'a fait. C'est notre oeuvre à nous les québécois, qui n'avons toujours pas acquis la maturité d'assumer notre choix. Le NPD à Ottawa, c'est une autre récidive: comment peut-on être nationaliste et militer pour un parti fédéraliste? Non, ce n'est pas madame Marois qui a tremblé à deux reprises aux référendum.
    À quoi bon s'en prendre à elle ou au PQ, eux qui ne qui ne font que prendre notre poult pour les réfléter dans ses politiques. Ne soyons pas lâche, nous avons caché dans des apparences de république libre les conséquences graves de notre choix de société.
    La seule politique viable selon moi est de mettre le peuple devant ce choix. Mais ce choix, ce n'est pas au PQ de leur offrir, c'est le travail du Parti Libéral du Québec, le défenseur du fédéralisme et l'artisan des apparences de révolution. Le PQ ne doit plus avoir deux mandats, une politique de l'apparence et une de l'indépendance. Car je suis sûr de ceci: l'un des deux ne fait que nous transformer en circuit touristique de feu l'Amérique française, tout aussi artificiel que la Louisiane builingue ou Walt Disney World, le royaume des souris (cherchez le chat).
    Vous êtes peut-être curieux de savoir la fin du roman de Michel Strogonoff? Et bien repérez la Sibérie sur n'importe quelle carte et vous aurez la réponse.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 juin 2011

    "Ce qui nuit au PQ, ce n’est pas Mme Marois, c’est l’habilité de M. Khadir qui peut mieux déchirer sa chemise en public, vu qu’il n’a pas de passé gouvernemental à défendre ni d’autres députés à convaincre, vu qu’il est seul de son groupe de Québec solidaire, ce qui lui donne beaucoup de corde qu’il utilise assez bien jusqu’à maintenant." (GB)
    Voilà! Tout ce que dénoncent les démissionnaires: Parti au passé trop chargé! Handicapé par une histoire louvoyante et remplie de sournoiserie. Exit.
    Cap sur l'Indépendance! Les clairvoyants ont compris que la coalition de tous les indépendantistes viendra de joueurs nouveaux, artillerie plus légère, plus adaptable à l'époque qui nous a été révélée le 2 mai. Si Khadir vient de démontrer du charisme, s'il a l'attrait de ce nouvel électorat en éveil, c'est l'occasion rêvée de capitaliser sur la vague qui emporte déjà le PQ, loin du projet qu'il n'a pas su réaliser. De 5 à 17% en 2 ou 3 sorties à l'Assemblée nationale, il peut balayer une élection générale, sans que la presse fédé ne se mobilise comme elle le faisait systématiquement contre ce PQ à l'image du diable.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 juin 2011

    Et pour terminer, ils commencent à m'énerver les Patrick Bourgeois de ce monde. Ils sont toujours entrain de chialer que le PQ n'est pas assez souverainiste, trop mou pour protéger notre langue, etc mais ce sont les permiers à voter pour des tiers partis. Et j'aimerais bien savoir la raison pour laquelle le parti Indépendantiste ne réussit pas à attiter tant d'appui? Ils disent qu'on a juste à prendre les idées de ce groupe et le peuple vont suivre. Bizarre, les gens votent peu pour eux. Si vous être vraiment souverainiste comme vous les dîtes, embarquer dans le PQ, voter pour ce parti, participer aux débats d'idées. Là, ça va faire avancer notre cause et non, le détruire à petit feu comme vous le faîtes...

  • Archives de Vigile Répondre

    8 juin 2011

    Les souverainistes ne feront jamais l'indépendance car ils ont toujours tendance à crtitiquer leur chef. C'est désolant. Jacques Parizeau a toujours été un homme que j'admirais beaucoup. Mais il faut arrêter de critiquer et d'apporter des solutions et convaincre les gens indécis et surtout en parler .Si on se serre pas les coudes, on ne prendra pas le pouvoir et on ne fera pas de référendum. Qui sait? Si pendant le mandat de Marois, il ne va pas avoir une crise qui va déclencher un mouvement vers la souveraineté. Et si c'est le cas et que c'est Charest ou Legault qui est au pouvoir, on va dire, on aurait donc dû....Commençons à élire le PQ et ensuite, même si Mme Marois n'a pas autant de charsime pour emmener tous les Québécois vers le pays tant souhaité, on pourra changer de chef(et ça va nous laisser le temps d'en trouver un bon) car elle a présentement 62 ans et à cause de son âge, elle ne va pas solliciter un 2ième mandat. En plus le PQ propose de renforcer les lois pour protéger notre langue.
    Soyons patient! Et surtout, servons nous de notre tête et notre intelligence pour convaincre les indécis

  • Archives de Vigile Répondre

    8 juin 2011

    Qui nous dit que vous avez voté pq ? Vous le dites comme les ministériels au pouvoir à Québec après l'élection passé et qu'ils sont au pouvoir.
    Si vous suivez attentivement les débats à L'Assemblée nationale Monsieur dites à vous même si Charest répond honnêtement aux questions posées?
    Lui et ses ministres ?
    Et vous jeter dehors un arbre avec ses fruits, par quoi vous allez remplacer Mde Marois.
    Par ceux qui l'ont toujours critique en sourdine et la première occasion se gratifié en claquant la porte
    N'impote quel homme qui a vraiment fait la souveraineté ne fonctionne pas comme vous le voudriez
    On ne parle pas de souveraineté On agit souveraineté.
    Pas pour rien qu'on s'est fait jeter en prison en 1970 nous étions un petit groupe mais efficace.
    Je ne vous souhaite pas de vous faire arrêter sans motif et promené de nuit dans des prisons hostiles
    Merci
    le M...

  • Yves Rancourt Répondre

    8 juin 2011

    Monsieur Meunier,
    En tout respect pour vous, vous êtes comme les démissionnaires, vous apportez tellement de points qu'on ne sait plus finalement pourquoi vous êtes en rogne contre madame Marois: pas assez engagée pour l'indépendance, trop ci, pas assez ça, difficile de s'y retrouver croyez-moi. Manifestement vous êtes révolté contre les politiciens de tout horizon mais je retiens de votre message qu'aujourd'hui c'est sur le dos de madame Marois que vous avez envie de vous défouler.
    Moi, ce qui me choque, monsieur, c'est de voir sur ce site des souverainistes taper sur d'autres souverainistes sans même se donner le temps de réfléchir cinq secondes. Avant hier, à peine 10 minutes après l'annonce des démissions, on voyait déjà apparaître sur ce site, que je respecte pourtant, de savantes analyses portant des jugements tellement faciles qu'on pouvait se croire à la petite école. Pourrait-on, dans ce milieu souverainiste qui porte en lui un projet aussi noble que l'indépendance nationale, réfléchir un peu avant de parler et essayer de comprendre tous les enjeux qui se cachent derrière les événements? Pourrait-on aussi comprendre que, lorsqu'on est en "guerre", et on l'est, on ne fait pas connaître nos stratégies à l'ennemi, que chaque soldat ne peut mener son combat à sa façon, que l'on doit se tenir en rangs serrés comme des frères? Quand on comprendra cela, monsieur, on l'aura l'indépendance nationale. Mais je vous avoue bien humblement que je commence à désespérer qu'on y arrive un jour.
    Mes salutations respectueuses à vous.

  • Michel Laurence Répondre

    8 juin 2011

    Bravo Monsieur Meunier !
    Vous auriez aussi pu parler du plan Larose-Marois qui n'est rien d'autre que de l'étapisme à la Claude Morin servi à la sauce de 2011.
    Plusieurs vigiliens nous demandent de faire une confiance aveugle à Mme Marois. Et bien non ! C'est effectivement fini et vous m'en voyez bien attristé, mais vient un jour où il faut accepter de voir la réalité en face.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 juin 2011

    Bonjour,
    Vous y allez un peu raide mais nous devons voir la réalité en face .Ça va mal!!! et moi aussi j'ai la tentation de déchirer ma carte du PQ.Ça n'a pas de bon sens de penser que je ne voterai pas aux prochaines élections. Pour Charest jamais !! Pour Fran¨cois Legault encore bien moins!Pour Québec solidaire peut-être on dirait que c'est lui qui défend les intérêts des plus démunis à l'Assemblée Nationale.
    Vos propos sont raides mais réalistes.
    Louis M Gagnon

  • Archives de Vigile Répondre

    8 juin 2011

    Vous ne voudriez pas, quand même, que Mme Marois se soit effondrée dans les larmes, après ces démissions. Elle vient juste d'inviter 3 des 4 démissionnaires mutins à revenir, même s'il l'ont un peu écorchée en partant.
    Les Québécois qui votent pour le PLQ sont des fédéralistes. Quand ils sont déçus du PLQ, ils devraient normalement à cherche un autre parti fédéraliste comme l'ADQ, pas le PQ.
    Ce qui nuit au PQ, ce n'est pas Mme Marois, c'est l'habilité de M. Khadir qui peut mieux déchirer sa chemise en public, vu qu'il n'a pas de passé gouvernemental à défendre ni d'autres députés à convaincre, vu qu'il est seul de son groupe de Québec solidaire, ce qui lui donne beaucoup de corde qu'il utilise assez bien jusqu'à maintenant.
    Québec solidaire vient de passer devant l'ADQ avec 17 % des intentons de vote, selon le dernier sondage des derniers jours. Ça enlève ce pourcentage du PQ qui ne lui reste plus que 26 % des intentions de vote pour un total de 44 % de souverainistes durs et mous.