Indépendance du Québec.

Le nationalisme à la dérive.

Le financement inexistant des militants/es.

Tribune libre

L'indépendance du Québec, des mots qui résonnent bien à l'oreille, un sentiment de légitimité, de droit acquis pour tout peuple, posséder et habiter son pays. Comment peut-on alors concevoir qu'aux élections fédérales, il n'y ait eu que 818,652 votes en faveur du Bloc québécois?
Il faut tout d'abord préciser que les 42iè élections fédérales ont connues un taux de participation de 68.42%, une hausse comparativement aux précédentes avec 61.1% en 2011, et à peine 58.5% en 2008. Il demeure tout de même plus de 30% des citoyens à ne pas avoir exercé son droit de vote, ce qui revient à environ 9,471,199 électeurs et électrices qui auront boudé cet exercice.
Les élections de 2011 ont été un raz-de-marée orange, celles de 2015 sont une déferlante rouge, que se passe-t-il dans la tête des Québécois, pour délaisser leurs semblables? Préfèrent-ils vraiment voter fédéralistes ou se font-ils tout simplement berner par les sondages et commentaires des analystes? Les électeurs sont-ils suffisamment informés politiquement, s'intéressent-ils aux enjeux et en sont-ils conscients? Il y a de quoi se poser plein de questions, les récents suffrages ont clairement démontré que les citoyens agissent en un mouvement de masse lors d'élections. Étrangement, ce mouvement rappelle les troupeaux de moutons, se suivant bêtement jusqu'à l’abattoir, image dont plusieurs s'en offusqueront, je n'en doute pas un instant.
Cet abandon nationaliste est causé par quoi, telle est la question à se poser. Longtemps traitée de porteurs d'eau, la nation distincte semble aujourd'hui, résignée à porter ce triste titre. Résignation à la pauvreté, résignation face à une gouvernance corrompue, résignation aux accommodements, quitte à s'effacer entièrement (le retrait du sapin de Noël est un excellent exemple), résignation générale de la part des citoyens. Cela prendra peut-être des électrochocs pour sortir la population de sa torpeur, espérons qu'elle en sorte avant qu'il ne soit trop tard, les chances de survie de la culture québécoise diminuant d'une élection à l'autre. Toute nation se contentant de subir sans mot dire, sera mise dans un coin, tassée au nom de l'ouverture sur les autres, pour ensuite être oubliée et disparaître. Ce texte ne se veut pas défaitiste mais réaliste, nos différences ancestrales qui nous opposent au ROC, sont en voie d'extinction. Avec un nouveau premier ministre qui, avant même d'être élu, a bafoué la langue officielle du Québec, en affichant des pancartes électorales ILLÉGALES, unilingues anglaises. Comment un peuple résolument fier de sa langue maternelle peut-il en arriver à voter pour un homme représentant si mal nos valeurs?
Différents groupes et mouvements luttent tant bien que mal afin d'informer les gens et tentent de les persuader d'opter pour la libération. Aucune aide de la part des élites, ni politique, ni professionnel, les riches ne sont pas de la partie, seuls les pauvres, ceux et celles qui n'ont plus rien à perdre, sauf leur temps.
Voilà une situation pas très réjouissante pour l'avenir du Québec, pour ses gens et leur culture.De plus, rien n'indique qu'un changement va survenir, les militants manquent à l'appel, l'argent est absent et l’effervescence nationaliste diminue avec le reste. Le militantisme pour l'indépendance est laissé à lui-même, face aux pétro-dollars, nous ne faisons pas le poids, combattant contre les médias fédéralistes qui nous démonisent à la moindre occasion, nous attaquant aux plus gros de ce monde, sans un sou en poche. Triste tableau mais des plus réalistes, la culture québécoise est à l'agonie et tous s'en foutent éperdument, vive l'ouverture sur les autres cultures, quitte à ce que nous cessions d'exister. Et pourtant, ce ne sont pas les exemples négatifs qui manquent, les troubles en Europe, les tueries sur tous les continents et maintenant l'invasion à grande échelle, pacifique pour l'instant, mais invasion réelle et bien tangible tout de même.
Comment se sortir d'embarras à présent? Intéresser des mécènes qui n'ont pas de temps à offrir mais beaucoup d'argent, mobiliser ceux qui ont du temps, les éduquer et les équiper, réveiller les 30% qui dorment au gaz et ne votent pas, organiser une riposte aux détracteurs de ce grand projet d'émancipation qu'est de prendre notre avenir en main.
En attendant un financement adéquat, la lutte est inégale, David contre Goliath, mais gardons espoir car à la fin, s'est David qui a vaincu.


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5 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    4 novembre 2015

    La Banque du Canada ? Nous sommes libérés d’elle. Le Canada n’a plus de politique monétaire. Cet attribut de souveraineté échappe dorénavant à Ottawa.
    Le mandat de la Banque concerne la valeur de la monnaie et l’emploi. La valeur de la monnaie canadienne est accrochée et indexée à la valeur du baril de pétrole. Pas fort.
    Quant à l’emploi, la Mondialisation a fait que la politique industrielle du Canada échappe elle aussi à Ottawa. Heureusement que la gang à Couillard soit venue au secours de Bombardier sans quoi, les emplois…
    Au final, l’impérialisme d’Ottawa sur le Canada n’est plus ce qu’il a pu être. Il suffirait seulement désormais qu’un gouvernement indépendantiste décidé s’installe à Québec…Mais un gouvernement décidé…Décidé à autre chose que tenir un référendum. Décidé à brasser la cabane. Grosse job de conversion au P.Q…qui ne semble pas prendre la bonne mesure de la cabane branlante qu’est devenue la fédération canadienne.

  • Serge Jean Répondre

    2 novembre 2015

    Se débarrasser de la banque au Canada résoudrait bien des problèmes.
    Serge Jean

  • Archives de Vigile Répondre

    1 novembre 2015

    «Étrangement, ce mouvement rappelle les troupeaux de moutons, se suivant bêtement jusqu’à l’abattoir, image dont plusieurs s’en offusqueront, je n’en doute pas un instant.»
    ...le nationalisme Québécois...
    Les Patriotes de 1837
    Entretien exclusif avec Jean-Claude Dupuis, Ph. D. réalisé par Fred, pour le Bonnet des Patriotes.
    http://gloria.tv/media/1WfPSW2ZFXQ

  • Archives de Vigile Répondre

    1 novembre 2015

    68 pour cent d electeurs ils commencent a avoir peur du 32 qui reste mais il semble que seulement le quart d eux y sont alles on lache pas un jour a la fois j envoie un cheque de 50.$ c est pas cher pour avoir l important

  • Michel J. Dion Répondre

    1 novembre 2015

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    Je crois qu'il ne faut pas percevoir le pourcentage de votes pour le Bloc, comme étant le pourcentage de souverainistes au Québec. Beaucoup ont voté stratégiques pour se débarrasser d'Harper, et beaucoup, pour se faire, ont reviré leurs vestes dans les dernières semaines, suivant les médias qui propulsaient Justin.
    Un dernier sondage récent (Crop - on connaît ses tendances) donne 36% de Québécois pour l'option indépendantiste. D'une année à l'autre, ce chiffre oscille depuis longtemps entre 38 et 42 %. Donc, une certaine stabilité.
    Et pour garder espoir, il faut se rappeler qu'en 1994 quand le PQ Parizeau fut élu, ce pourcentage était aux alentours de 40%. Et on connait les résultats d'octobre 1995.
    Donc, tout est encore possible, et PKP, avec le projet d'institut de recherche sur l'indépendance (ou une appellation semblable), aura une équipe d'experts qui fera la démonstration, noir sur blanc, entre autres, qu'un Québec indépendant est viable et économiquement rentable pour tous, tant collectivement qu'individuellement. Oui, il faut repenser ce projet et l'adapter à la vision des jeunes d'aujourd'hui. Il faut leur démontrer - aux jeunes - qu'ils ont avantage et intérêt à participer à ce projet de pays. Il faut renouveler ce projet de pays afin qu'il soit attirant et emballant pour tous, mais spécifiquement adapté à la réalité, à la vision et à la philosophie des jeunes d'aujourd'hui. La jeunesse a changé, ses valeurs ont changé, ses buts et ses espoirs ont évolué, il faut tenir compte de tous ces nouveaux paramètres.
    En 95, 61% des Québécois francophones (dit de souche), et 5% des ethnies, ont voté OUI. Le Québec est encore composé de 78% de Québécois francophones, donc, sur papier, tout est possible. Mais il faut déclencher une motivation chez les 18-35 ans, et chez les non francophones, il faut qu'individuellement, ils trouvent un avantage pour eux, à soutenir ce projet de pays. À nous d'élaborer une stratégie en ce sens.
    Et ne pas oublier que tous les pays qui ont obtenu leur indépendance, jamais un seul n'a voulu revenir en arrière, aucun ne voulut revenir à la dépendance et la soumission. Pour s'épanouir et s'émanciper à 100%, il faut une pleine liberté, il faut un Québec indépendant, prospère, laïc et français !
    PS: Oui il faut des sous pour ces projets, ce travail : l'argent reste toujours le nerf de la guerre...