Les vieux démons

Chronique de Bernard Desgagné

Il n'y a plus de crucifix depuis longtemps à l'Assemblée nationale française. Pourtant, la France est la «fille ainée de l'Église». Ayons donc le courage de nos opinions, quand nous défendons la laïcité, et enlevons le crucifix de l'Assemblée nationale du Québec. Les musées, les églises et les monuments sont l'endroit tout indiqué pour ce genre de reliques et peuvent parfaitement témoigner des côtés tantôt sombres, tantôt lumineux de notre passé, que nous devrions du reste assumer entièrement. Pourquoi tenons-nous à nous autoflageller ainsi? Pourquoi voulons-nous absolument, par ce crucifix, rappeler au peuple québécois qu'il n'est pas souverain, mais bien soumis à un régime auquel il n'a jamais adhéré librement?
Si, si, vous m'avez bien lu: le crucifix est un symbole de non-souveraineté. Comme le dit la Charte canadienne des droits et libertés (adoptée en 1982, et non en 1882), la fédération imposée aux Québécois par Ottawa «est fondée sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu». Au Québec, ce n’est pas le peuple qui mène, c’est Dieu. Et Dieu habite à Ottawa, capitale de la vertu; c’est bien connu.
Les Anglais et les curés. C'est déprimant, quand même, de voir que des Québécois qui se pensent émancipés sont toujours aux prises avec les mêmes démons liberticides. Éternels vaincus et minoritaires dans l'âme, abandonnés par leurs élites velléitaires ou corrompues, ces Québécois craignent systématiquement de se faire rabrouer s'ils affirment leur volonté. Ils sortent à peine de la longue période de culpabilisation collective qui a suivi le référendum de 1995. Mais le défaitisme ne les a pas encore quittés, loin de là.
Ces Québécois n'osent pas s'affirmer face à la religion, qui n'a pas sa place dans les affaires de l'État, et ils n'osent pas non plus affirmer leur loi première, la langue française, avec laquelle toutes les autres lois devraient être écrites. Ils ne sont pas prêts à imposer le français partout sur leur territoire, comme n'importe quel peuple normal le ferait avec sa langue nationale, dans un esprit fraternel et républicain. Ils ne sont pas prêts à dire à la colonie anglo-canadienne du Québec qu’elle doit parler français, elle aussi. Pourtant, au Manitoba, les examens d’anglais sont les mêmes pour les jeunes Franco-Manitobains que pour les autres. Les héritiers de Louis Riel doivent maitriser l'anglais s’ils veulent étudier dans une université, anglaise ou française. Pourquoi ne serait-il pas normal d’imposer des exigences équivalentes aux élèves de l’English Montreal School Board? Pourquoi ne serait-il pas normal de s’attendre à ce que toute personne ayant le droit de vote au Québec sache bien s’exprimer dans la langue nationale? N’est-ce pas le cas ailleurs dans le monde, y compris au Canada anglais? J’attends encore qu’on me présente le francophone unilingue qui a le droit de vote en Saskatchewan.
Souhaitant se fondre dans le paysage, sans faire de vagues, pour profiter de l'alternance, le PQ ne cherche pas à diriger les Québécois. Il se contente de suivre à la queue du peloton. Il ne veut ni décrocher le crucifix, ni obliger tous les Québécois à parler la langue nationale du Québec. C'est bien connu: les cerveaux français ont besoin du bilinguisme pour s'épanouir; les cerveaux anglais, eux, sont déjà complets à la naissance. Jean-Baptiste se fait donc encore tondre pour construire le Centre universitaire de santé McGill, véritable cancer linguistique au coeur de notre métropole, qui formera en anglais des médecins pour l'Amérique anglo-saxonne, avec quelques milliards provenant des poches des Québécois et avec, comme cobayes, les dociles malades de régions telles que l’Outaouais et l’Abitibi. Au diable les besoins en infirmières! Les Rhodésiens de McGill ont besoin d’argent. Pendant ce temps, les députés du PQ font signer des pétitions dans les bouches de métro. Dérisoire PQ.
Pendant ce temps aussi, le pouvoir fédéral se frotte les mains d'aise à la vue de la panique générale au Québec. Beaucoup de Québécois sont terrorisés par le petit bout de femme qui porte le niqab dans une obscure salle de cours d'un cégep. Or, de toute ma vie, j'ai rencontré en personne une seule femme portant le niqab au Québec. Mes parents, qui sont beaucoup plus terrorisés que moi et qui ont vingt-cinq ans de plus, n'ont jamais vu de niqab qu'à la télévision. De plus, je n'ai jamais constaté une grande ferveur pour le port du niqab parmi mes compatriotes de sexe féminin. Pas même parmi celles qui viennent des pays musulmans.
La madame au niqab, il faudrait simplement lui envoyer le fonctionnaire pour lui expliquer le bon sens et passer à autre chose. Mais non. On persiste à nous mettre dans la tête que le péril musulman frappe à nos portes. C'est utile, un péril musulman, lorsqu'on fait la guerre en Afghanistan, n'est-ce pas? C'est utile de détourner l'attention du peuple avec du potinage sur le niqab ou sur la FTQ. Les Québécois en oublient leurs véritables adversaires. Ceux qui leur ont volé le référendum de 1995 ne portaient pas le niqab et n'étaient pas des délégués syndicaux. Le système médiatique au service d'Ottawa fait vraiment bien son travail, n'est-ce pas?
La souveraineté du peuple et la francisation? Nous en sommes encore loin au Québec. Dommage tout de même qu'il faille tout redire ce qui a déjà été dit par Aquin, Bourgault, Lévesque, Laurin et bien d'autres... dès les années 1960.
Merci à Robin Philpot, qui m’a inspiré cette chronique.


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28 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    30 mars 2010

    ... S’il existe présentement une menace à l’identité québécoise, elle vient bien davantage de la détérioration de la situation du français, en particulier à Montréal, à laquelle le gouvernement Charest semble indifférent.
    Pauline Marois s’est engagée à présenter une « nouvelle loi 101 », qui étendrait notamment les dispositions de la Charte de la langue française aux entreprises de moins de 50 employés, ce qui n’est pas une mince tâche.
    Est-il plus préoccupant qu’une fonctionnaire du ministère des Transports porte un hijab ou que la moitié des élèves allophones qui terminent leurs études secondaires choisissent de s’inscrire à un cégep anglais ?''
    Texte de Michel David, tiré du journal Le Devoir
    Monsieur Desgagné, ce texte de Michel David dans Le Devoir nous porte à réfléchir et m'amène à comprendre un peu mieux votre intervention sur VIGILE.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 mars 2010

    Le jour où le Québec deviendra une république indépendante, francophone, laïque et pacifiste; nous rangerons le crucifix de l'Assemblée Nationale au Musée de la Civilisation afin qu'il témoigne de notre passé catholique.
    Il n'y a pas de place à L'Assemblée Nationale du Québec pour les symboles religieux. La religion est une démarche personnelle et privée. Elle doit se vivre dans l'intimité du foyer et dans les temples respectifs des différentes religions.
    L'Assemblée Nationale se situe dans l'espace public, cet espace public se doit de respecter la neutralité.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 mars 2010

    Une grande partie de la population du Québec ne réalise pas ce que signifie le crucifix de l'Assemblée Nationale. Il y a quelque chose d'inconscient dans cette présence!
    Voici ce qu'en dirait le philosophe Michel Onfray ''...l'apprentissage dans la douleur; le refus de toute école ludique; le règne disciplinaire au quotidien; le mépris du corps dans l'emploi du temps; l'apprentissage de l'obéissance et de la soumission plus que de l'intelligence.''
    Voilà ce que Michel Onfray nous dirait de la présence du crucifix à l'Assemblée Nationale et ce qu'il doit nous rappeler:...a construit un corps chrétien que nous habitons encore sans nous en rendre compte: l'imprégnation de vingt siècles d'idéologie d'un christianisme qui déteste les femmes, le désir, les plaisirs, la chair, les corps, la sensualité, la volupté, génère un nihilisme de la chair qui reste la vérité de notre époque en matière de sexualité.'' Et vlan!

  • Archives de Vigile Répondre

    26 mars 2010

    Nous sommes en 2010, une monarchie constitutionnelle de droit divin. Nous ne sommes pas une république laïque. Donc; il est tout à fait normal que le crucifix trône encore à l'Assemblée Nationale. Ceux et celles qui s'en indignent n'ont qu'à militer pour qu'un Québec indépendant se dirige vers cet état de laïcité, point final! Le débat sur le CHUM est drôlement plus important que le crucifix!

  • Archives de Vigile Répondre

    25 mars 2010

    Salut Bernard
    Complètement d'accord avec ton dernier commentaire dans lequel tu dis ceci: " Donc, enlever le crucifix à l'Assemblée Nationale est un geste d'affirmation de la souveraineté du peuple, et non un reniement de ses racines ou une défaite contre des immigrants ou des apôtres du multiculturalisme". Fin. Et à tous ceux qui craignent que notre taux de dénatalité soit trop bas au Québec pour contrer l'immigration massive, je les renvoie aux articles de monsieur Jacques Noël, sur l'immigration, publiés sur ce site. (VOIR AUTEURS...)
    André Gignac le 25 mars 2010

  • Archives de Vigile Répondre

    25 mars 2010

    @Monsieur Desgagné,
    Pour le crucifix, c'est le peuple qui est souverain. 80% de la population veux garder le crucifix.
    Pour ce qui est de la démographie, je ne m'affole pas du taux ridicule de natalité au Québec, mais il reste néanmoins que c'est le meilleur moyen de promouvoir le Québec, sa langue et son histoire et de réaliser l'indépendance. D'ailleurs c'est le seul moyen. Moi, j'ai assez de misère à convaincre un compatriote d'ici, je ne m'embarquerai pas à essayer de convaincre un immigrant unilingue anglophone avec un turban sur la tête.
    Au Canada anglais, le problème n'est pas tout à fait le même, mais il existe quand même. Presque à tout les niveaux l'Occident recule par rapport au monde, Le Canada recule dans l'Occident, et le Québec recule dans le Canada.
    Dans votre message précédent, vous parlez de "Est-ce Dieu, le peuple ou le Canada qui doit gouverner le Québec ?"
    On pourrait ajouter dans votre énumérations les intellectuels, les biens-pensant, les droits-de-l'hommiste, etc...
    Bon maintenant, allons reprendre le Labrador qui appartient au Québec !
    Merci !
    Jean-François Beauchamp, Laval

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mars 2010

    Si nous décidons un jour d'enlever le crucifix à l'Assemblée nationale, ce ne sera pas parce qu'on nous l'aura dicté. Ce ne sera ni une victoire musulmane, ni un geste visant à nous nier ou à nous effacer devant le nouveau venu. Ce sera parce que nous l'aurons décidé. Nous devons décider qui mène au Québec: Dieu, Ottawa ou le peuple?
    Il est parfaitement louable de vouloir préserver le patrimoine religieux du Québec, autrement dit, par exemple, d'empêcher les plus belles églises d’être transformées en condos. Il est acceptable que tous les Québécois participent financièrement à l'effort de préservation du patrimoine, peu importe leurs origines et le moment auquel ils se sont approprié l'histoire du Québec pour en devenir les héritiers. Personne parmi nous n'était présent en 1608, alors l'histoire nous appartient parce que nous faisons le choix de nous inscrire dans sa suite. Le patrimoine appartient à tous les Québécois, c'est-à-dire à tous ceux qui ont décidé de l'être. Il est le témoin de la construction du Québec, tel qu'il nous est transmis aujourd'hui et tel que nous le transmettrons aux générations futures.
    Mais, au coeur du pouvoir législatif, il faut affirmer l'indépendance des élus envers les forces qui sont étrangères à la démocratie. Les élus n'ont de comptes à rendre qu'au peuple. C'est d'autant plus important de l'affirmer que l'Église s'est longtemps mêlée de politique au Québec, pas toujours dans l'intérêt du peuple, loin de là. Et c'est aussi important aujourd'hui parce que la Constitution du Canada ne reconnait aucunement la souveraineté du peuple, à laquelle elle substitue Sa Majesté, la suprématie de Dieu et la primauté du droit. Dans la Constitution, le peuple canadien n'existe même pas. Encore moins le peuple québécois.
    Donc, enlever le crucifix à l'Assemblée nationale est un geste d'affirmation de la souveraineté du peuple, et non un reniement de ses racines ou une défaite contre des immigrants ou des apôtres du multiculturalisme.
    Par ailleurs, il est navrant d'entendre encore des gens s'affoler avec la dénatalité, comme si elle était vraiment un facteur incontournable dans l'équation de la minorisation. Le problème de la dénatalité est loin d'être particulier au Québec. Le Canada anglais ne fait pas plus d'enfants que le Québec. La colonie anglo-canadienne du Québec a un taux de natalité semblable à celui des Québécois. Toutes les populations d'Occident vieillissent à peu près au même rythme.
    Ce qui distingue le Québec, c'est qu'il ne s'est pas donné les moyens de faire comme tous les pays normaux, c'est-à-dire d'intégrer les immigrants en leur imposant ses valeurs et ses lois, y compris sa langue, tout en les accueillant fraternellement. L'absence du crucifix à l'Assemblée nationale nous aiderait d'ailleurs à faire accepter les règles du jeu aux immigrants, qui verraient ainsi en nous de véritables et sincères démocrates (ce que nous sommes du reste déjà) et qui prendraient volontiers notre parti contre ceux qui, dans l'Amérique anglo-saxonne, ne manqueront pas de continuer de nous chercher des poux. L'indépendance nationale est l'une des clés qui nous permettront d'intégrer les immigrants. Mais il faudra aussi faire un grand effort pour changer d'attitude et nous comporter autrement qu’en minoritaires, parce que nous garderons sans doute en nous pendant longtemps nos réflexes de colonisés.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mars 2010

    Monsieur Poulin!
    Les islamistes excisent les femmes, les lapident, les assassinent, les rossent, les mutilent, les brûlent à l'acide, les privent de tous les droits élémentaires et même s'il n'avait qu'un seul de ces salopards sur le territoire québécois; ce serait un de trop!
    Ce n'est pas un détail, la situation des femmes dans certains pays, monsieur Poulin. Des pays comme l'Angleterre, la Hollande et l'Allemagne n'ont pas été vigilents et n'ont pas vu venir la train. Ils sont pris aujourd'hui avec la montée des communautarisme et la dérive identitaire. Cela a créé une véritable situation explosive.
    Donnez un pouce et ils vont en prendre une verge!

  • Raymond Poulin Répondre

    24 mars 2010

    En accord total avec M. Desgagné. Depuis le 11 septembre 2001 (qui n’est pas, sauf pour les naïfs mal renseignés, attribuable à un Ali-Baba retranché dans un caverne à Bora Bora), les USA ont réussi à faire croire au péril voire au complot islamique contre l’Occident. Au Canada, cela fait accessoirement l’affaire du fédéral : tant que les Québécois s’énervent surtout, sinon exclusivement, avec le niquab et autres burkas, ils laissent passer les sapins d’Ottawa et de Charest. Et, d’après ce qu’on peut lire dans Vigile, même les indépendantistes de choc ne sont pas en reste. Le problème causé par les islamistes, une infime minorité des musulmans habitant le Québec, est d’abord un problème originant de la complaisance des gouvernements fédéral et provincial, pas des musulmans ni des Arabes en général. Peut-être faudrait-il commencer par prendre la mesure exacte des problèmes et s’occuper d’abord des plus graves et de ceux qui exigent un traitement urgent.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mars 2010

    @ Monsieur Gignac,
    Vous avez tellement raison...c'est à nous de se prendre en main !
    Mais le Québec vieillit et ne fait plus peur à personne. Un peuple sur la voie de la disparition n'est ni moderne, ni ouvert sur le monde, ni riche; Un peuple qui disparait est un peuple pauvre, faible et ignorant.
    Si nous avions eu 150 000 naissances par années depuis 1970, le Québec serait indépendant depuis longtemps...
    Aujourd'hui le PQ et le Bloc comptent sur l'immigration pour :
    1 - Faire des enfants,
    2 - Faire la souveraineté,
    3 - Protéger le français,
    4 - Nous soigner.
    Est-ce cela un peuple (qui se pense) évolué ?
    Pas pour moi !
    Jean-François Beauchamp, Laval

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mars 2010

    « Le Christ philosophe » de Frédéric Lenoir

    Pourquoi la démocratie et les droits de l'homme sont-ils nés en Occident plutôt qu'en Inde, en Chine, ou dans l'Empire ottoman ? Parce que l'Occident était chrétien et que le christianisme n'est pas seulement une religion. Certes, le message des Evangiles s'enracine dans la foi en Dieu, mais le Christ enseigne aussi une éthique à portée universelle : égale dignité de tous, justice et partage, non-violence, émancipation de l'individu à l'égard du groupe et de la femme à l'égard de l'homme, liberté de choix, séparation du politique et du religieux, fraternité humaine. Quand, au IVe siècle, le christianisme devient religion officielle de l'Empire romain, la sagesse du Christ est en grande partie obscurcie par l'institution ecclésiale. Elle renaît mille ans plus tard, lorsque les penseurs de la Renaissance et des Lumières s'appuient sur la " philosophie du Christ " selon l'expression d'Erasme, pour émanciper les sociétés européennes de l'emprise des pouvoirs religieux et fonder l'humanisme moderne. Frédéric Lenoir raconte ici le destin paradoxal du christianisme - du témoignage des apôtres a la naissance du monde moderne en passant par l'Inquisition.
    Je pense que les dirigeants de l'Église ont travesti le message du Christ qui pour moi était un grand philosophe. Ils ont détourné à d'autres fins son message hautement humaniste. C'est là que se situe le véritable problème.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mars 2010

    @ Monsieur Beauchamp
    Si nous reculons à grande vitesse, c'est parce que nous n'avons pas le courage de couper cette dépendance avec Ottawa au lieu de nous prendre en main et de faire l'indépendance. De là provient notre régression. Ça va nous prendre combien de référendums avant de nous brancher? Le fédéral fait une belle diversion avec cette question des accommodements raisonnables pour nous éviter de prendre conscience de la nécessité de quitter ce bordel fédéraliste qui nous mène directement à la disparition comme nos minorités francophones ailleurs au Canada.
    André Gignac le 24 mars 2010

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mars 2010

    Bonjour Monsieur Morin,
    Je suis entièrement en accord avec vous concernant le crucifix et la supposé Grande Noirceur. Lâchez-nous SVP !
    J'en ai marre des gens qui comparent sans arrêt notre passé catholique avec celui des accomodements des autres religions. Rien à voir !
    Comme si aujourd'hui nous étions dans la Grande Clarté. Alors que dans les faits nous sommes dans une noirceur encore plus opaque.
    Aujourd'hui, nous avons presque les mêmes statistiques que dans le temps de Duplessis...
    - Toujours 40% de décrochage scolaire,
    - Les mêmes taux d'agressions sexuelles et de femmes battues,
    - Le même taux d'analphabétisme,
    - Corruption à tous les niveaux de gouvernance,
    - La liste est longue...
    Avons-nous progressé tant que ça ?
    J'ai plutot l'impression que nous reculons à la vitesse grand V...ou plutot, nous avancons vers l'arrière...comme dans l'autobus.
    L'indépendance ne pourra, ne devra, ne doit pas se faire en reniant sans cesse notre passé. (Catholique et francophone)
    Merci !
    Jean-François Beauchamp, Laval

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mars 2010

    J’en ai marre de ces diffamations répétées « ad nouseam » au sujet de la culpabilité du peuple québécois, de son origine judéo-chrétienne, des enfants de Duplessis, de la grande noirceur de l’Église catholique, du crucifix à l’Assemblée nationale, au nom d’un je ne sais quoi, d’une laïcité mal définie? Ces années-ci, on ne parle que de droits et de lois. Arrêtons de nous taper dessus. Prenons l’exemple sur le peuple américain (lui aussi de culture judéo-chrétienne) qui est un peuple fier, ambitieux, inventeurs qui a su se démarquer et s’imposer à travers le monde. En disant cela n’allez pas croire que j’approuve le capitalisme sauvage de l’Empire… mais leur fierté et leur désir de réussir, oui.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    23 mars 2010

    @ Bernard Desgagnés:
    Très juste, monsieur Desgagnés. La raison, peut-être, pourquoi un cas de niqab reçoit autant de couverture médiatique, est que ce vêtement est un symbole de l'islam intégriste, et que nous vivons dans le monde post-11 septembre 2001, bien sûr.
    Quelle est la seule et unique véritable solution garantie, contre l'invasion de notre espace public par les symboles de versions extrémistes de religions étrangères? La souveraineté du Québec, purement et simplement!

  • Archives de Vigile Répondre

    23 mars 2010

    Jean-François-le-Québécois nous écrit:
    C’est que là, vous présumez que la dame en question accepterait de voir les choses comme nous, et qu’elle renoncerait à ce à quoi la Charte canadienne des droits et libertés (cadeau de Trudeau) dit qu’elle a droit...
    La dame en question, comme vous dites, pourrait tout aussi bien, au lieu de passer à autre chose, comme vous dites, retenir les services d’un avocat tel que Julius Grey et faire défendre sa cause jusque devant la Cour suprême du Canada !

    Vous avez tout compris. C'est bien le pouvoir fédéral et ses valets qui sont les adversaires des Québécois. Ils se servent entre autres de leur charte pour nous interdire de nous gouverner nous-mêmes. Il ne sert à rien de vociférer en choeur contre l'épiphénomène qu'est le niqab. Nous gaspillons nos énergies. Il nous faut nous libérer du pouvoir qui instrumentalise les prétendues libertés pour nous asservir. Et ce pouvoir n'est pas dans une mosquée; il est à Ottawa.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    22 mars 2010

    @ Bernard Desgagnés:
    «La madame au niqab, il faudrait simplement lui envoyer le fonctionnaire pour lui expliquer le bon sens et passer à autre chose.»
    C'est que là, vous présumez que la dame en question accepterait de voir les choses comme nous, et qu'elle renoncerait à ce à quoi la Charte canadienne des droits et libertés (cadeau de Trudeau) dit qu'elle a droit...
    La dame en question, comme vous dites, pourrait tout aussi bien, au lieu de passer à autre chose, comme vous dites, retenir les services d'un avocat tel que Julius Grey et faire défendre sa cause jusque devant la Cour suprême du Canada!
    Si cela vous semble farfelu, souvenez-vous du cas du jeune sikh dont les parents voulaient qu'il porte en tout temps son fameux kirpan à l'école, en 2001.

  • Archives de Vigile Répondre

    20 mars 2010

    Bravo pour ton lumineux commentaire, Bernard ! C'est très bien écrit, comme d'habitude. Tu soulignes la question du crucifix; j'en profite pour porter à l'attention des lecteurs de vigile ce livre qui montre les liens entre notre clergé et le pouvoir britannique : Adrien Thério, Un siècle de collusion entre le clergé et le gouvernement britannique - anthologie des mandements des évêques (1760-1867), Montréal : XYZ, Collection Documents, 1998, 267 p.
    Cette anthologie est de nature à réfréner tout élan trop enthousiaste envers le catholicisme.
    Pour plus de détails, consultez ce site : http://www.litterature.org/recherche/ecrivains/therio-adrien-444/
    Jean-François Vallée

  • Archives de Vigile Répondre

    20 mars 2010

    Cher M. Desgagné,
    Comme vous frappez dans le mille! Comme toujours, prendre l'accessoire pour l'essentiel. Ce que ce peuple peut me désoler parfois.
    J'ai déjà lu quelque part que celui qui ne s'engage pas consciemment à réaliser ce qui est important s'engage inconsciemment à réaliser ce qui n'est pas important.
    Dire. Redire. Reredire. Encore. Et pourtant, il nous faut le faire.
    Continuez cher monsieur! Vous n'êtes pas seul.
    j.aubé

  • Archives de Vigile Répondre

    19 mars 2010

    Salut Bernard
    J'ai bien aimé ton article qui m'a rappelé ce que j'ai écrit ce midi sur le blogue de Jean-François Lisée. Voici: "Les deux frères Bouchard jouent avec la fausse culpabilité des Québécois comme à l'époque de Duplessis et du clergé pour nous faire mettre à genoux. Il faut que nous nous braquions contre les accommodements raisonnables et le multiculturalisme à la "CANADIAN" sinon s'en est fini du Québec. Gérard "Elvis Gratton" Bouchard souffre vraiment d'un gros problème d'identité puisqu'il se dit souverainiste tout en prônant l'interculturalisme ou le multiculturalisme "CANADIAN" (c'est du pareil au même) pour le Québec. J'ai hâte que ces deux bonhommes disparaissent du paysage politique québécois; ce sont deux "has been". Fin. Et ce soir, je rajoute que ce sont deux ennemis de notre nation même s'ils font font partie des Tremblay du Québec pour employer une expression du terroir québécois.
    André Gignac le 19 mars 2010

  • Archives de Vigile Répondre

    19 mars 2010

    Tout simplement génial! Enfin quelqun ose dire tout haut ce que plusieurs pensent !

  • Archives de Vigile Répondre

    19 mars 2010

    Aujourd’hui c’est bon de vous lire, vous 4.
    Vous avez tellement raison ! Il faut faire publier votre article monsieur Desgagné.
    Homme ou femme qui possède un permis de conduire se doit de connaître le code de la route. Imaginez un jour de grand trafic, vous vous dirigez dans une direction que vous ne connaissez pas ou très peu. Mais vous avez confiance au code de la route. À une intersection, vous avez un panneau qui vous donne deux indications contraires pour vous rendre à l’endroit où vous voulez aller. Il n’y a ni raccourci ni détour. Qu'est-ce qui se passe ? Vous vous arrêtez et tous ceux qui vous suivent aussi : c'est le tamponnement, l'embouteillage, la furie des klaxons, l'anxiété, la panique, la rage, c’est le choc des pare-chocs, et tout le monde fini par se taper sur la gueule. Tout le monde a perdu sa direction.
    Homme ou femme du Québec ayant été élu-e se doit de connaître l’art de gouverner un État et de représenter le peuple québécois à l’Assemblée Nationale. Mais ce que l’on voit ce sont des politiciens médiocres qui ne cessent de brandir des panneaux à signes contradictoires. On nous écarte, on nous ment, on nous trahit ! On nous montre comme des catastrophes naturelles les incommensurables incompétences dont on est responsables. On pue la magouille, la filouterie, le lèche-cul mais on est blindé, on a les yeux fixés sur le podium, là où est la récompense en or massif !
    L’idée même de l’Indépendance nationale a été flétrie , c’est pourquoi bon nombre de citoyens ne savent plus ce que c’est au juste et l’associe au PQ pour qui l'on ne votera pas parce que les deux coqs de combat se ressemblent comme deux jumeaux. C'est ce qu'on dit.
    Je suis toujours d’avis que Vigile est méconnu et qu’il est urgent de brandir le seul panneau indicateur qui nous mènera vers l’Indépendance. Il faut se saisir d’une tribune, il faut être visibles, il faut parler, réagir, ne plus avoir peur.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 mars 2010

    L'Indépendance nationale des Québécois n'est pas une croisade contre leur conscience ni contre le concept de Dieu.
    La laïcité non-plus d'ailleurs.
    Parcontre, la laïcité québécoise est une croisade contre la charte fédérale du multiculturalisme et donc un excellent argument pratique en faveur de l'indépendance nationale.
    Il faut éviter de se transformer en nouveaux démons.

  • Archives de Vigile Répondre

    19 mars 2010

    Je tiens encore une fois à rappeler aux patriotes, la lecture instructive du livre d'André Larocque, AU POUVOIR CITOYENS! Mettre fin à l'usurpation des partis politiques. Éditions BLG.
    ''Le temps est venu d'instaurer une véritable démocratie citoyenne!''
    Donnons la parole à René Lévesque:''Notre mode de scrutin continue d'être simpliste, brutal et taillé sur mesure pour assurer la prépondérance de gentlemen privilégiés et de ces groupes d'intérêt que sont les vieux partis.''
    Et si on se demande ce qu'on entend par un vieux parti, la réponse de René Lévesque était impitoyable: ''Un parti politique n' a de réelle valeur positive que pendant quinze ans!''
    Le Parti Québécois a aujourd'hui 42 ans.
    On me répondra que le PLQ est encore plus âgé que le PQ. Oui et c'est la raison pour laquelle le PLQ est corrompu jusqu'à la moelle.
    Comment se fait-il que le PLQ existe encore en 2010? La raison en est fort simple, ce n'est qu'un parti d'intérêts où se retrouvent tous les petits crosseurs du système. Les péquiste commencent à apprendre eux-aussi. Ils ne seront pas en reste dans une couple d'années!
    L'Assemblée Nationale du Québec actuelle est la bonne école!

  • Archives de Vigile Répondre

    19 mars 2010

    Tant que l'indépendance du Québec n'est pas faite, elle reste à faire. L'indépendance est le remède nécessaire, naturel et tout indiqué pour délivrer de la névrose collective la nation québécoise qui y patauge depuis trop longtemps déjà.
    Un horizon porteur de promesses et d'avenir: l'indépendance!
    Jacques L. (Trois-Rivières)

  • Archives de Vigile Répondre

    19 mars 2010

    Monsieur Desgagné!
    Nous sommes revenus à la case départ et il faudra beaucoup de courage pour le reconnaître de la part de ceux et celles qui sont dans le déni depuis 1995.
    Le combat pour l'indépendance nationale a été confisqué par les politiciens en 1968 plus précisément lors de la fondation du Mouvement Souveraineté Association qui devint le Parti Québécois. Beaucoup d'entre eux étaient des nationaleux et des réformistes mais non pas des indépendantistes. Ils ont d'ailleurs imposé le mot souveraineté dès le début occultant le mot indépendance.
    Les politiciens d'alors, ont travesti, transformé ce combat national en débat parlementaire se substituant ainsi à la grande démarche citoyenne qui avait été initiée par le Rassemblement pour l'Indépendance Nationale fondé par André D'Allemagne. Il n'était lui-même pas un politicien, mais un véritable patriote et un combattant acharné pour sa patrie québécoise.
    ILS ONT RÉDUIT ET CONFINÉ LE DÉSORMAIS DÉBAT À L'ENCEINTE DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE ET AUX PÉRIODES ÉLECTORALES ET RÉFÉRENDAIRES. C'EST CE QUI A CRÉÉ AVEC LE TEMPS UNE IMPORTANTE DÉSAFFECTION DES MILITANTS.
    L'heure est venue pour le peuple québécois, de se réapproprier le combat pour l'indépendance nationale. Ce combat n'est pas la propriété des politiciens, il appartient désormais au peuple québécois.
    Les indépendantistes doivent reprendre la parole, s'investir sur toutes les tribunes et surtout ne pas avoir peur de descendre dans la rue parce que l'indépendance; ça nous appartient!
    Vive le Québec libre!

  • Archives de Vigile Répondre

    19 mars 2010

    M. Desgagné, vous avez raison. Je suggère que nous prêchions dans la rue encore et encore, en espérant que vous ne serez plus frappé par les brutes policières.
    Oui, M. Desgagné, haranguons la foule. Oui, comme Jeanne d'Arc, parcourons le Québec, le drapeau à la main, et réclamons ce qui nous appartient.
    Daniel

  • Archives de Vigile Répondre

    19 mars 2010

    Bonjour monsieur Desgagnés,
    Je n'ai qu'un mot à ajouter : en ces temps politiquement tellement gris, votre chronique d'aujourd'hui est comme le printemps qui fait tout germer autour de nous, IL FAUT LA FAIRE PUBLIER DANS TOUS LES JOURNAUX DU QUÉBEC. Et, en prime, si c'était possible, avec la mention que c'est une chronique de Vigile afin de faire découvrir ce site à tous ceux, encore bien trop nombreux, qui ne le connaissent pas encore.