La présente chronique m’est inspirée par un article de mon ami François Munyabagisha intitulé [«Guerre des catastrophes»->Guerre-des-catastrophes] et par un commentaire sur cet article de la part d’une lectrice de Vigile, Isabelle Poulin. C’est à elle que je m’adresse, mais c’est aussi à tous les autres Québécois dont la compréhension du drame rwandais s’appuie sur des romans et des films, et non sur les faits.
Madame,
Je vois que vous avez de bonnes intentions en voulant réconforter mon ami François Munyabagisha, mais permettez-moi de vous éclairer un peu sur la question rwandaise, que vous semblez connaitre principalement à travers la lunette du cinéma de type hollywoodien qui tient lieu de réflexion profonde en Amérique du Nord.
Ce que vous devez comprendre, c'est que le preux général Dallaire est lui-même un instrument du diable. Le diable s'appelle en fait Paul Kagame, et le génocide rwandais est son fonds de commerce. Paul Kagame et son Front patriotique rwandais (FPR) se servent de l'histoire convenue du génocide rwandais, qui n'est qu'un tissu de mensonges, pour se maintenir au pouvoir et pour continuer leurs massacres. Celui qui est derrière les viols et les exactions en République démocratique du Congo, par Kabarebe, Nkunda ou Ntaganda interposés, s'appelle Paul Kagame. Il s'est fait passer pour le sauveur des Tutsis, mais il est plutôt l'un des plus grands assassins de l'histoire de l'humanité.
L'ancien régime rwandais, du président Juvénal Habyarimana, un Hutu, n'était pas un régime génocidaire, comme ont voulu nous le faire croire le général Dallaire et d'autres propagandistes au service de Paul Kagame, notamment Gil Courtemanche, qui n'a jamais avoué publiquement que ses amis Hélène Pinski et Landoald Ndasingwa avaient, comme d’autres, probablement été tués par le FPR, en 1994, et non par des génocidaires au service du colonel Bagosara. Le cinéma a beaucoup enrichi le général et le prétendu journaliste, mais cela s’est fait en propageant des mensonges.
Le colonel Bagosora a été acquitté en décembre 2008, par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), de l'accusation d'entente pour commettre un génocide. Le saviez-vous? Probablement pas parce qu'on ne peut l'apprendre ni au cinéma, ni à Radio-Canada. Les apôtres de l'histoire convenue continuent de répéter inlassablement que Bagosora était le cerveau du génocide, ce qui est manifestement faux. J’ajoute que, selon moi, cet homme n’a commis aucun crime. Il est parfaitement innocent. Les vrais coupables courent en liberté et sont morts de rire. C’est aussi ce que pense l’avocat de Bagosora, le Martiniquais Raphaël Constant. Mais Radio-Canada ne lui a jamais tendu le micro.
Le vrai cerveau du génocide s'appelle Paul Kagame, et il massacre presque sans interruption depuis 1990, avec la complicité des dirigeants politiques et des médias occidentaux. Heureusement, il y a des journalistes qui commencent à se réveiller… seize ans après le génocide, notamment François Brousseau, qui présentait une analyse lucide de la situation au Rwanda sur les ondes de Radio-Canada, le 10 février 2010 (fichier Quicktime de 2,5 Mo).
Ces jours-ci, Paul Kagame, le FPR et les médias sous leur emprise, comme le journal New Times, sont en guerre contre leur nouvelle opposante, Victoire Ingabire Umuhoza, une aspirante candidate à l’élection présidentielle d'aout 2010 que j’ai eu le bonheur de rencontrer lors de son passage au Québec, à l’automne 2009. Mme Umuhoza est constamment harcelée depuis son retour au Rwanda, le 16 janvier 2010, et a même été physiquement agressée, avec la complicité des pouvoirs publics. Le régime de Paul Kagame fait des appels voilés au meurtre de Mme Umuhoza. Human Rights Watch vient de publier un rapport éloquent sur la répression dont elle et ses collaborateurs sont victimes. On l’accuse constamment d’être une négationniste, une révisionniste ou une «divisionniste». On dit qu’elle propage l’idéologie «génocidaire». Évidemment, tout cela n’est que mensonges. Ce sont des mensonges au même titre que les mensonges qui avaient cours en 1990, au moment où le FPR, qui était composé de régiments entiers de l’armée ougandaise, a envahi le Rwanda, y semant la terreur et la désolation, sous le regard impassible de la communauté internationale manipulée par la désinformation des parrains du FPR, c’est-à-dire les États-Unis et la Grande-Bretagne principalement, mais aussi le Canada.
Ce sont les mêmes mensonges qu’en 1994, où l’on a voulu nous faire croire que cette armée d’assassins qu’est le FPR était venue délivrer les pauvres Rwandais des griffes de méchants génocidaires ou extrémistes hutus. En fait, c’est Kagame et le FPR qui ont été les grands chefs d’orchestre et les principaux exécutants de ces massacres. Aujourd’hui encore, ils répriment toute contestation de leur pouvoir absolu, souvent dans le sang. Ils publient des rapports mensongers, comme le rapport Mucyo, accusant la France de complicité de génocide, ou le récent rapport Mutsinzi, où le FPR se blanchit lui-même de toute responsabilité dans l’attentat du 6 avril 1994 alors qu’il en est l’auteur. Le colonel Luc Marchal et le professeur Filip Reyntjens ont taillé en pièces ce rapport. Or, figurez-vous que, fidèle à son habitude de partenaire du FPR dans le mensonge, Radio-Canada a diffusé un reportage à la radio présentant le comité Mutsinzi comme un comité indépendant (fichier Quicktime de 1 Mo), alors que celui-ci était complètement à la merci du FPR. Plus tard, lorsque les analyses de Marchal et Reyntjens sont sorties, Radio-Canada n’en a pas du tout parlé. C’est d’une malhonnêteté et d’une cruauté innommables.
François Munyabagisha se bat pour la vérité, la justice et la paix. Il ne sait plus comment faire pour expliquer aux gens ce qui s’est passé et ce qui se passe au Rwanda. À sa place, je serais découragé. Sa soeur est en prison. Elle a été incarcérée par les sbires de Kagame. Les Hutus sont collectivement accusés d'être des génocidaires «congénitaux» par les gacacas, sorte de tribunaux populaires où la justice est rendue de façon expéditive, ce qui est très pratique pour éliminer les gens ou s’emparer de leurs biens. Dans les campagnes rwandaises, on crève de faim à cause des politiques agricoles dévastatrices du FPR. Les Rwandais sont terrorisés, y compris dans la diaspora. Vous imaginez ce que c'est pour François de savoir qu'on peut le faire taire à tout moment en infligeant des mauvais traitements à sa soeur? C’est peut-être ce qui explique que François s’exprime beaucoup en paraboles, lui qui a l’âme d’un poète.
J’ai déniché dernièrement, à l’Université d’Ottawa, une chargée de cours qui prépare sa thèse de doctorat et qui a gouté à la médecine de Kagame. Il s’agit d’une Canadienne de race blanche, avocate et originaire de la Nouvelle-Écosse. Elle se nomme Susan Thomson. Elle était au Rwanda en 1994 et y est retournée à plusieurs reprises depuis. L’un de ses enfants y est né. Aujourd’hui, elle est interdite de séjour au Rwanda. Elle a écrit un texte à paraitre prochainement dans un livre signé par un collectif d’auteurs. Ce texte porte sur son expérience personnelle dans un camp de rééducation ingando pour les «génocidaires» repentis. Elle a été forcée de se soumettre à cette rééducation.
Mme Thomson m’a autorisé à traduire son texte en français et à le publier. Je vais le mettre en ligne sous peu. C’est un témoignage exclusif qui fait la lumière sur les manières actuelles et passées des soi-disants sauveurs des Tutsis, eux que l’on a dépeints si favorablement à Hollywood. Mme Thomson a aussi un blogue, dont le dernier article (en anglais) est absolument dévastateur pour Paul Kagame.
Le pire, dans tout cela, c'est qu'Ottawa et sa GRC sont entièrement complices de Kagame. Le procès récent de Désiré Munyaneza est un bon exemple de cette complicité. Tout cela est profondément dégoutant. Si je n'étais pas un indépendantiste québécois, j'aurais honte d'être canadien. Mais, même à titre de Québécois, j’ai honte lorsque je vois mes compatriotes se prosterner devant saint Dallaire, qui n'est qu'un menteur et un arriviste récompensé et muselé par un joli poste de sénateur. Qu’on l’ait invité à porter le drapeau olympique comme s’il était un héros, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Vancouver, a dû blesser profondément de nombreux Rwandais. Cet homme est loin d’être un héros.
J’ai honte aussi lorsque je vois mes compatriotes faire l’éloge de Louise Arbour, qui a agi en vulgaire criminelle alors qu’elle était procureure du TPIR. En tant qu’exécutrice des basses œuvres de l’empire étasunien, elle a ordonné à l’enquêteur australien Michael Hourigan de détruire les preuves de la responsabilité du FPR dans l’attentat du 6 avril 1994, qui a été le point de départ de l’un des plus grands massacres de l’histoire de l’humanité, entièrement orchestré par celui qui est encore confortablement assis sur son trône à Kigali, Paul Kagame. Deux présidents ont trouvé la mort dans cet attentat, Juvénal Habyarimana, du Rwanda, et Cyprien Ntaryamira, du Burundi. Pourtant, aucune enquête internationale n’a jamais eu lieu parce que l’empire étasunien protège son homme fort à Kigali.
Selon moi, l’acte criminel perpétré par Mme Arbour explique qu’elle soit le seul juge de la Cour suprême à avoir démissionné de son poste depuis la création de ce tribunal. Même pour un État hypocrite comme l’État fédéral canadien, il ne convient pas qu’un juge de la Cour suprême ait commis un acte criminel. Mme Arbour préfère travailler à l’étranger pour éviter les questions embarrassantes. C’est meilleur pour son image. Du reste, aucun journaliste ne l’a jamais interrogée à ce sujet. Et les journalistes québécois ne peuvent pas plaider l’ignorance parce qu’ils sont nombreux à avoir été informés de ce fait indiscutable, dont M. Hourigan a témoigné à plusieurs reprises et qui a été confirmé par Carla Del Ponte. Celle-ci a occupé, elle aussi, le poste de procureure du TPIR, mais, contrairement à Mme Arbour, elle n’a pas accepté d’obéir aux ordres de Washington. C’est pourquoi elle a été démise de ses fonctions. Tous ces faits extrêmement importants pour comprendre le drame du Rwanda et de la République démocratique du Congo sont systématiquement occultés par les médias conventionnés du Québec.
Si je mens, qu’on me poursuive pour diffamation! Mais je doute qu’on le fasse, puisque Robin Philpot a écrit la même chose longtemps avant moi, en 2003, au sujet de Louise Arbour, dans son livre Ça ne s’est pas passé comme ça à Kigali. Il n’a jamais été ennuyé par une poursuite. Il a plutôt été ennuyé par la diffamation de La Presse et de Radio-Canada à son endroit, diffamation qui a valu un blâme du Conseil de presse du Québec à La Presse et à son journaliste André Noël. Cela n’a pas empêché La Presse de ne jamais s’excuser et de n’en subir aucune conséquence, bien entendu.
François a raison de dire que les médias ne sont pas capables de nous donner une vue d’ensemble juste des souffrances de l’humanité, pour qu’on n’oublie pas les uns pendant qu’on s’occupe des autres. Il ne s’agit pas de manquer de compassion pour Haïti, mais est-il normal qu’un mur d’occultation soit érigé autour des malheurs des Rwandais et des Congolais depuis près de vingt ans? Six-millions de morts, c’est quand même toute une hécatombe, vous en conviendrez.
François n'approuve peut-être pas mon ton cinglant. Du moins, il ne l'emploierait pas lui-même. Pratiquement tous les Québécois d’origine rwandaise que je connais sont des gens affables, profondément imprégnés du sens de la charité et de l’amour du prochain que leur a inculqué leur pratique religieuse. Cette pratique a été encouragée entre autres par quelques généreux missionnaires québécois, comme les pères Claude Simard et Guy Pinard, eux aussi assassinés par le FPR. Je le dis sans arrière-pensée, car je suis athée.
Mais, même si je sais que François n’approuve pas totalement le ton, je persiste à l’employer. À l'heure actuelle, il faut que les chiens aboient parce que tout le monde dort pendant que les Rwandais et les Congolais crèvent. Et ce ne sont ni la fatalité, ni la nature qui sont la cause de ce drame.
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28 commentaires
Archives de Vigile Répondre
12 février 2012Cher Monsieur Desgagné,
Je viens de lire votre chronique d'hier ! Elle s'inscrit dans la même veine que le reste: vous profitez de tout pour tirer à boulets rouges sur qui vous voulez. Mais... la caravane passe toujours !
Point n'était besoin de chercher loin pour "me découvrir". Me l'auriez -vous demandé, je vous aurai donné toutes mes coordonnées car je n'ai rien à cacher. Ceci étant dit, vous perséveez toujours dan l'erreur !!! Je ne suis et ne serai jamais l'agent de personne. J'aime trop ma liberté. Au risque de vous surprendre, je suis contre le crime mais suis ouvert à pardonner pour autant que le coupable soit ouvet au repentir. M. Desgagné, vous ne comprendrez jamais à quel point mon peuple est meurtri: dons vos diatribes à l'eau de boudin, tout ce que vous risquez, c'est de perdre ... un débat ! Moi, chaquefois qu'un Rwandais meurt, je perds un frère ou une soeur peu importe qui le tue !!! Quand je dis Rwandais, j'inclus Les Hutus, les Tutsis, Les Twa ! Vous n'êtes pas obligé de me croire car dans votre entendement "cartésien" tout est coupé à angle droit: voilà justement ce qui vous donne une image tronquée de qui nous sommes. Ceci étant dit, vous m'avez dépeint avec une brosse que vous destnez à tes ennemis, je vais vous donner une autre image de qui je suis.
http://www.forachange.net/browse/1719.html
Archives de Vigile Répondre
9 février 2012Monsieur Desgagné,
Je m'attendais à une réponse aux quelques questions que j'ai posées ainsi qu'à une réaction qui colle plus ou moins à mes propos ! J'en suis finalement pour mes frais. Vous me sortez les mêmes rengaines répétées ad nauseam et qui ne servent quà vous attaquer à Kagame ! Quand on n'a qu'un marteau dans sa boîte à outil, on a tendance à prendre tous le problèmes pour des clous ! Visiblement, votre haine de Kagame est la force motrice de vos opinions sur le Rwanda et sur les Rwandais. Cela ne fera pas du tout avancer le schmilblick comme disait Coluche ! Essayez de sortir de cette boue dans laquelle votre esprit patine depuis un bon bout de temps pur autant que vous en ayez les moyens: tous les Tutsis ne sont pas Kagame et Kagame n'est pas tous les Tutsis ! Loin de là. Je n'ai aucun intérêt à vous intimider mais je me disais que dans certains moments rares, vous pourriez accepter une opinion contradictoire. Cela aussi nous aiderait à sortir des âneries galvaudées depuis des la nuit des temps sur les quota ethniques au Rwanda: 90 % de Hutus, 9% de Tutsis et 1 % de Batwa !!! Adressez-vous aux associations des Batwa et demandez-leur à combien s'élève leur population. aux dernières nouvelles, ils n'étaient pas plus de 40,000 ! Il serait aussi bénéfique pour plus de crédibilité, de vous abreuver à des sources différentes pour élargir votre façon de voir les choses. À force de puiser à une seule source , on risque de s'abreuver de miasmes et à les prendre pour de l'eau pure ! Mais c'est votre droit !!! Qui n'entend qu'une cloche, n'entend qu'un son, néanmoins. Je vous saurais gré de revenir à ma première réaction, si possible, et de me répondre systématiquement au lieu de me rejour le disque ô combien éraillé de la haine de qui que ce soit. Quant à vops éminents chercheurs, on sait de quelle boutique ils sont balayeurs !
Merci !
Un Rwandais allergique à la haine de l'autre !!!
Archives de Vigile Répondre
9 février 2012Mais non, voyons, cher Rwandais allergique, loin de nous l'idée de censurer votre commentaire. Au contraire, nous en sommes très heureux. Qu'il reste au bas de mon article comme une preuve indélébile des tactiques d'intimidation des partisans de M. Kagame, dont vous nous donnez un bel échantillon:
-Prendre beaucoup de liberté avec les faits, comme dire qu'un million de Tutsis sont morts en 1994, ce qui est impossible puisqu'il n'y avait pas un million de Tutsis au Rwanda et qu’il en restait encore beaucoup après les massacres. En réalité, un nombre au moins aussi grand de Hutus que de Tutsis sont morts entre avril et juillet 1994. Les études sérieuses le confirment, comme celle de Filip Reyntjens et de Davenport et Stam. Et par la suite, il y a eu encore des centaines de milliers de morts hutus… entre Goma et Kinsangani. Et encore d'autres sont morts plus tard. Et d'autres récemment. Donc, Kagame tue depuis le 1er octobre 1990, presque sans arrêt. Mais, pendant 100 jours, en 1994, la légende veut qu’il se soit transformé en sauveur.
http://youtu.be/m-T3-4VOANM
- Accuser l'empêcheur de massacrer en rond d'être un «anti-tutsi» et un ami des «extrémistes hutus» qui cultive la «haine de l'autre». Et pourquoi pas le taxer de négationnisme et de révisionnisme, tant qu'à y être? Tous les qualificatifs sont bons pour servir fidèlement le patron Kagame, n'est-ce pas?
- Insinuer que «l'anti-tutsi» ne devrait pas avoir le droit de s'exprimer et qu'en le faisant, il blesse profondément les victimes. Les seules victimes qui ont le droit à la compassion. Celles qui font partie des adorateurs de M. Kagame. Cultiver chez «l'anti-tutsi» le sentiment de culpabilité. En faire un monstre aux yeux des autres par des tirades à l'eau de rose et des mises en scène.
Ah! Si «l'anti-tutsi» pouvait être un Hutu, ce serait facile. Il n'y aurait qu'à appeler le syndicat de délateurs et à faire un procès factice. Mais comme il s'agit d'un Québécois, c'est plus compliqué. On doit avoir recours à l'intimidation et la diffamation.
N'importe quelle personne saine d'esprit est capable de se rendre compte que l'article ci-dessus n'a rien à voir avec la haine des Tutsis et tout à voir avec la haine de Kagame, l'un des plus grands assassins que la terre ait portés. Pour le bien des Tutsis et des Hutus, il faudrait qu'il disparaisse, et vite.
La preuve est dans le pouding, comme disent les Anglais. Merci pour votre belle démonstration des procédés chers au FPR.
Archives de Vigile Répondre
3 février 2012j'avais tout juste de mettre mon adresse courriél !
Merci de votre compréhension
Archives de Vigile Répondre
3 février 2012À vous de juger !
http://awozdeya.wordpress.com/2012/01/31/document-exclusif-boris-boubacar-diop/
Archives de Vigile Répondre
3 février 2012Salut M. Desgagné
Je lis depuis quelques temps vos chez-d'oeuvres anti-tutsis et j'admire votre tenacité. Heureusement que vous vous et ceux qui pensent comme vous ne représentez que cette sous-culture qui ne représente nullement le façon de voir de la majorité du Québec. Je ne suis pas sûr si mon commentaire va résister au couperet de votre censure, mais quelqu'un l'aura lu avant de le censurer.
Une question: En quoi la haine anti-tutsi sert-elle l'avancée du Québec vers sa souveraineté ?
Autre chose: vous vus en prenez à tous ceux qui ont une opinion diamétralement opposée à la vôtre sur la Question rwandaise et votre argument-massue est qu'ils ne connaissent pas le Rwanda! Mais quand on vous lit, on se rend compte que votre connaissance de ce beau pays qui est le mien ne tient qu'à ce que tes amis extrémistes hutus vous ont transfusé ! On dirait qu'un million de morts tutsis ne vous suffit pas, mais il faut de tout pour faire un monde... Des comme vous ont droit d'exprimer aussi leur haine de l'autre pour des raisons que seul Dieu connaît ! Vous n'êtes mi le premier ni le dernier, les maîtres à penser ne manquent pas et ils n'étaient pas nécéssairement des demeurés, vous en connaissez sans doute et vous devez les adorer, des gens comme le docteur Mengele !!! Mais comme le dit un proverbe kinyarwanda, Umwanzi agucira akobo, Immana igucira akanzu! Demande à tes amis interahamwe de traduire !
Un Rwando-canadien allergique à la haine de l'autre.
Archives de Vigile Répondre
20 février 2010Monsieur Fontaine,
Vous avez beaucoup de choses à dire sur la sémantique, mais très peu sur les faits. Moi, ce qui n'intéresse, ce sont les faits. Ce n'est pas en essayant de m'assommer avec des arguments autoritaires, nullement étayés, que vous allez me convaincre d'abandonner la lutte pour que cessent les mensonges, l'oppression et la violence.
Vous parlez d'un «terrible génocide qui a été reconnu mondialement comme tel» et vous m'accusez indirectement d'être un négationniste en affirmant que «les négations des génocides se font toujours de manière fort intelligente, avec toutes les apparences de la rigueur». Pour me décourager, vous dites aussi que «la cause indépendantiste est belle et pure [et qu'elle] n’a rien à gagner ni rien à voir avec la mise en cause des décisions judiciaires depuis 16 ans sur les événements de 94 au Rwanda.»
Monsieur Fontaine, que savez-vous vraiment des décisions judiciaires? Que savez-vous des faits? Vous dites vous-même tout ignorer des faits que je rapporte et vous ne citez absolument rien de pertinent, à part des énoncés théoriques et des arguties. Vous persistez à faire des comparaisons avec l'Holocauste, alors qu'il est clair que cette comparaison ne tient pas. Votre propos est une diversion, tout comme les propos des autres défenseurs de l'histoire convenue et réductrice du drame rwandais, qui, ce faisant, deviennent des défenseurs du FPR, qu'ils le veuillent ou non. Vous devriez lire la critique du jugement Munyaneza dont je vous donne le lien au bas de mon commentaire. Vous verriez qu'il n'y a rien de sacré dans une décision judiciaire surtout lorsqu'elle a été portée en appel.
Ce qui m'intéresse, Monsieur Fontaine, ce sont les faits et les analyses rigoureuses solidement fondées sur les faits, et non les condamnations péremptoires interdisant toute remise en question. Si vous avez des faits à nous présenter, avec sources à l'appui, je vous saurais gré de le faire. Sinon, j'aimerais que vous nous épargniez vos manoeuvres de diversion.
José Fontaine Répondre
20 février 2010[Le texte précédent a été envoyé par erreur]
Je vais vous renvoyer à ma chronique régulière sur VIGILE, celle de ce samedi 20 février. Il faut distinguer crimes et crimes.
Les questions que vous posez, elles se sont posées au tribunal français qui devait juger Klaus Barbie, le bourreau SS de Lyon, l'assassin et le tortionnaire probable de Jean Moulin, la plus haute figure de la Résistance française.
Pierre Vidal-Naquet fait à ce sujet des mises au point qui intéressent directement notre propos. Vidal-Naquet est l'auteur français le plus cité sur les génocides et leur négation.
Autant partir d'un texte écrit pour une grande part avant le génocide du Rwanda et de toute façon sans lien direct avec celui-ci, au départ, et par définition (il n'avait pas eu lieu). Comme vous le verrez Bernard Desgagné, je veux toujours, sans contester - en gros - ce que vous dites des exactions commises par le FPR ou de la dictature de Kagame, contester les conséquences que vous en tirez [même pour la phase de la guerre au Congo que vous citez], dans le contexte où vous le placez et qui tend, soyons vraiment clair, à la négation du génocide, même si je me doute que vous n'avez nulle mauvaise intention liée à ce genre de révisionnisme.
C'est à une discussion sur les termes utilisés que j'invite les lecteurs de VIGILE. Et il faut savoir que, aussi absurde qu'elles puissent paraître, les négations des génocides se font toujours de manière fort intelligente, avec toutes les apparences de la rigueur.
Je lance aussi un cri d'alarme au nom de l'amitié fidèle que je voue au Québec à cause de son sort injuste au Canada. La cause indépendantiste est belle et pure. Elle n'a rien à gagner ni rien à voir avec la mise en cause des décisions judiciaires depuis 16 ans sur les événements de 94 au Rwanda.
Je le dis au nom de l'amitié indéfectible que j'ai pour le Québec mais aussi pour le respect des familles des victimes hutues, tutsies, québécoises, wallonnes, assassinées ignoblement au printemps 1994 dans un terrible génocide qui a été reconnu mondialement comme tel.
Archives de Vigile Répondre
19 février 2010Monsieur Fontaine,
Si vous ne savez pas si ce que je dis avec sources et détails à l'appui est vrai, il me semble que vous devriez commencer par vérifier avant d'intervenir comme vous le faites. Mon site Web sur le Rwanda regorge d'information que vous n'avez jamais consultée. Il s'y trouve des liens, des vidéos, des entrevues, une bibliographie, des analyses exclusives de la part de spécialistes et d'acteurs de premier plan. Nombre de ces analyses n'ont jamais été publiées par les médias conventionnés. Je démontre même, dans ce site, sans révéler tous les faits troublants dont j'ai eu connaissance, que certains médias, notamment Radio-Canada, ont élevé sciemment un mur d'occultation autour du drame rwandais.
Il me semble que, puisque, de votre propre aveu, vous ignorez tout de cette information, vous êtes bien imprudent d'affirmer que les massacres de Hutus ne répondent pas à la définition du génocide. On massacrerait des populations entières de Hutus, parce qu'ils sont Hutus, sans avoir l'intention d'exterminer les Hutus? Vous êtes vraiment tombé complètement dans le panneau du FPR, qui continue de nous faire croire aujourd'hui, avec le ministre Lawrence Cannon comme portevoix au Canada, qu'il est nécessaire encore à l'heure actuelle d'exterminer les Hutus en raison de la présence parmi eux de «génocidaires».
Voilà la raison pour laquelle je dis que le génocide des Tutsis est le fonds de commerce de Paul Kagame. Mais, c'est lui-même qui a provoqué et encadré ce génocide, en plus de se livrer au génocide des Hutus, qui, contrairement aux 600 000 Tutsis tués en 1994 (selon l'évaluation présentée sous serment au TPIR par votre compatriote Filip Reyntjens, considéré comme le grand expert de la question), n'a pas duré seulement trois mois. Le génocide des Hutus a provoqué, depuis 1990, la mort de six-millions de personnes. Voilà ce que vous semblez banaliser, au profit d'une version fragmentaire de l'histoire qu'il serait interdit de situer dans un tableau plus complet, sous peine d'accusations de négationnisme de la part des antennes du FPR, notamment de votre compatriote Colette Braeckman.
José Fontaine Répondre
19 février 2010Je me permets de répondre immédiatement à Bernard Desgagné (en m'excusant d'avoir oublié de signer mon commentaire ce que l'administrateur du site a bien corrigé), que l'ONU a effectivement reconnu le génocide contre les Tutsis.
Je ne sais pas si ce qu'il dit à propos des massacres de Hutus parce que hutus est vrai, au moins tel qu'il le définit. Mais ce que je sais c'est que ce type de massacre n'en fait pas un génocide, car pour qu'il y ait génocide il faut que l'acte soit commis en vue de la destruction partielle ou totale d'un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel (définition de l'ONU).
Je maintiens toutes mes autres déclarations sachant qu'elles sont fondées. Mais je crois que l'important, dans cette controverse, c'est de bien définir les mots et peut-être aussi d'avoir quand même une vraie confiance dans la Justice, qu'elle soit celle de l'Etat belge ou qu'elle soit internationale.
Archives de Vigile Répondre
19 février 2010Au moment d'écrire mon dernier commentaire, je ne pouvais pas voir le nom de l'auteur du commentaire précédent, qui était José Fontaine. Son nom a été ajouté par la suite. Donc, je maintiens tout ce que j'ai écrit, mais je voudrais simplement qu'on sache que je ne l'aurais pas appelé «notre lecteur» si j'avais vu son nom affiché. J'aurais écrit «José Fontaine».
Archives de Vigile Répondre
19 février 201016.02.10 - TPIR/KAREMERA - BOOH BOOH ACCUSE LE GENERAL DALLAIRE ET LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE
Arusha, 16 février 2010 (FH) - L'ancien responsable des Nations Unies à Kigali pendant le génocide de 1994, le Camerounais Jacques-Roger Booh Booh, s'en est violemment pris au général canadien Roméo Dallaire et à la communauté internationale, lors de son témoignage mardi devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).
M.Booh Booh déposait à la demande de Joseph Nzirorera, ancien secrétaire général du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), parti de feu le président Juvénal Habyarimana tué le 6 avril 1994 dans l'attentat contre son avion. Nzirorera est jugé avec deux autres anciens responsables du MRND.
Le diplomate camerounais à la retraite a d'abord tiré à boulets rouges sur son ancien collaborateur, le général Dallaire, l'accusant d'avoir manqué à ses obligations de commandant de la force de l'ONU.
« Dans la soirée du 6 avril (1994), il est resté introuvable», a affirmé M.Booh Booh qui était interrogé par Me Peter Robinson, l'avocat principal américain de Nzirorera.
L'ancien responsable de la Mission des Nations Unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR) a par ailleurs reproché à Dallaire de ne pas lui avoir donné de rapport sur les circonstances de l'attentat, ni sur les assassinats de politiques commis le lendemain.
« Qu'est- ce qui s'est passé à l'aéroport (de Kigali) qui était sous le contrôle de la MINUAR ? », a demandé Booh Booh.
« Comment le premier ministre Agathe Uwilingiyimana a été tuée alors que sa sécurité était assurée par des éléments de la MINUAR ? Qu'est- ce qui s'est passé avec les Casques bleus belges ?», a- t-il poursuivi.
Il a également mentionné les assassinats de plusieurs ministres qui bénéficiaient de l'escorte de la force des Nations Unies. « Pas le moindre rapport ! », a déploré cet ancien chef de la diplomatie camerounaise.
Booh Booh a affirmé n'avoir jamais eu de bons rapports de travail avec Dallaire. « Il n'y a pas eu de collaboration. Une mission de maintien de la paix de l'ONU n'a jamais eu deux chefs. On a eu de sérieux problèmes de dysfonctionnement au sein de la MINUAR », a-t-il dit.
Sa deuxième cible a été la communauté internationale qu'il a accusée d'avoir abandonné les Rwandais. « Il ne faut pas venir en Afrique seulement quand ça va bien. On pouvait rester avec les Rwandais », a-t-il déclaré, critiquant les pays occidentaux qui se sont empressés d'évacuer leurs ressortissants, au lieu de fournir l'équipement nécessaire aux troupes de certains pays africains dont monsieur Booh Booh dit qu'ils étaient prêts à intervenir.
« La communauté internationale a ignoré ce drame (...) J'espère que c'est ma dernière apparition ici pour les problèmes du Rwanda. Souvent, j'ai tendance à parler fort », a ajouté l'ancien patron du général Dallaire.
La déposition se poursuivra mercredi.
ER/GF
© Agence Hirondelle
Archives de Vigile Répondre
19 février 2010Je prends le temps de répondre une fois de plus aux commentaires parce qu'il s'y trouve des arguments que les non-initiés peuvent juger valables, mais qui sont fallacieux et inspirés d'une méconnaissance des faits.
Le cas de Théoneste Bagosora
Ce n'est pas parce qu'il est difficile de prouver l'entente pour commettre un génocide que Théoneste Bagosora n'a pas été reconnu coupable de cette accusation, mais bien parce qu'en dépit des nombreux efforts du procureur du TPIR, avec la collaboration du FPR (qui est maitre absolu du terrain, donc des archives, au Rwanda et qui peut exercer tout le chantage qu'il veut sur les témoins rwandais), pour cacher des preuves et en fabriquer d'autres, absolument aucune preuve n'a été acceptée par les juges. À ce sujet, il faut écouter ce qu'en dit l'avocat de M. Bagosora, le Martiniquais Raphaël Constant. M. Constant n'est pas payé par Bagosora, mais avec les fonds du TPIR.
Pour ce qui est de la culpabilité de M. Bagosora relativement aux autres accusations, il a été condamné pour les actes commis prétendument par les militaires des FAR, dont il était prétendument responsable… pendant trois jours. Les juges concluent qu'il n'a pas donné l'ordre de commettre des massacres, mais qu'il aurait dû empêcher ses hommes d'agir ainsi. Or, il y a de bonnes chances que M. Bagosora gagne en appel parce qu'on a découvert, après le jugement, que le procureur avait caché des preuves concernant l'implication du FPR dans les tueries du 7 au 9 avril 1994. À ce sujet, il faut lire «Rwanda: Que cherche-t-on à nous cacher?», du colonel Luc Marchal.
Les actes génocidaires imputables au FPR
Donc, contrairement à ce qu'affirme notre lecteur, la responsabilité des massacres d'opposants politiques et de soldats belges survenus du 7 au 9 avril 1994 peut bel et bien être imputée au FPR. Corneille Nyungura en sait quelque chose, de même que les enfants de la première ministre, Agathe Uwilingiyimana, qui ont toujours dit que les assassins de leurs parents parlaient anglais. Les membres de la garde présidentielle au Rwanda, en 1994, ne parlaient pas anglais. La responsabilité de nombreux autres massacres en 1994 peut aussi lui être imputée, comme le démontre le reportage de Peter Verlinden, «Killing Fields». En fait, on peut même dire que les cadavres qui flottaient sur les rivières, en 1994, étaient en bonne partie l'oeuvre du FPR.
L'affirmation la plus choquante de notre lecteur est la comparaison avec les juifs. Il n'y a aucune comparaison possible entre les juifs massacrés par les nazis et les Tutsis du Rwanda. J'ai expliqué pourquoi dans ma Lettre à Paul Kagame. Dans cette comparaison, notre lecteur affirme que les massacres de Hutus ne seraient pas des actes de génocide parce que les Hutus n'auraient pas été tués en raison de leur appartenance ethnique. Or, même si le génocide des Hutus n'a pas encore été reconnu par les Nations Unies, pour des raisons politiques notamment la forte emprise des États-Unis et de ses alliés sur cet organisme, des actes de génocide ont indubitablement été commis.
Des civils hutus ont été assassinés en raison uniquement de leur appartenance ethnique, sur l'ordre de Kagame et de ses sbires, à commencer par James Kabarebe, qui a notamment massacré des centaines de milliers de Hutus réfugiés au Zaïre (aujourd'hui la RDC) en 1996 et 1997. À cet égard, il faut voir le documentaire «Kisangani Diary», de Hubert Sauper. Personnellement, j'ai peine à regarder ces images, qui me font pleurer chaque fois. Les Hutus ont totalement été abandonnés par la communauté internationale, et le Canada porte une lourde part de responsabilité dans cet abandon. Raymond Chrétien et Maurice Baril en savent quelque chose.
Le FPR a aussi commis le massacre à l'arme lourde de milliers de réfugiés hutus internes, au Rwanda, en 1995, dans le camp de Kibeho. Ce massacre, dument reconnu par l'ONU, a été perpétré uniquement en raison de l'appartenance ethnique des victimes, qui sont considérées comme des «génocidaires congénitaux», du seul fait de leur ethnie. Et les massacres de Hutus se poursuivent encore aujourd'hui. Il y a des montagnes de preuves à ce sujet. La justice espagnole poursuit actuellement 40 membres du FPR pour le massacre de 300 000 Hutus et d'une dizaine de missionnaires espagnols.
Les massacres de Hutus s'accompagnent de politiques discriminatoires, qui font que les paysans hutus crèvent de faim sur les collines. Ils s'accompagnent aussi de procès sommaires et d'emprisonnements arbitraires dans les geôles infectes du Rwanda, ce qui équivaut à de la torture sur plusieurs mois, voire plusieurs années, au terme desquels les prisonniers meurent souvent, après d'atroces souffrances.
Notre lecteur ferait bien de se renseigner parce que ses affirmations dénotent pour l'instant une grande ignorance. À moins que ce ne soit du cynisme, voire de la cruauté, comme en témoigne son dernier paragraphe: «Il est difficile d’être au pouvoir sans avoir du sang sur les mains, même dans les pays démocratiques […]».
Archives de Vigile Répondre
19 février 2010Bernard Desgagné a écrit
Le colonel Bagosora a été acquitté en décembre 2008, par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), de l’accusation d’entente pour commettre un génocide. Le saviez-vous ? Probablement pas parce qu’on ne peut l’apprendre ni au cinéma, ni à Radio-Canada.
Oui. Mais cette prévention est difficile à établir et, par ailleurs, Bagosora a de fait été condamné pour crime de génocide ainsi que pour le meurtre de dix paracommandos wallons, massacrés dans des conditions aussi épouvantables que les 800.000 victimes du génocide.
Tout ce que dit Bernard Desgagné des crimes qu'il cite est souvent juste. Mais il les place dans un contexte qui tend à faire oublier ce qui est vraiment en question dans l'histoire du Rwanda: le fait que près d'un million de personnes aient été massacrées à la machette en une centaine de jours, y compris dans des églises, avec la complicité de nombreux prêtres et religieuses, génocide dont le pouvoir hutu en place a été rendu responsable par les tribunaux de nombreux pays (dont la Belgique), et le TPR.
Aussi détestable que soit la dictature de Kagame, on ne peut lui imputer de semblables responsabilités. La différence doit être maintenue. Je le dis au nom de la Justice et de la Vérité en me mettant au-dessus des nationalités impliquées dans cette tragédie, la mienne comprise.
Voici ce qu'écrivait à ce propos le Procureur général de la République:
On distingue ce qui singularise le crime contre l'humanité des autres crimes: il est commis systématiquement en application d'une idéologie refusant par la contrainte à un groupe d'hommes le droit de vivre sa différence, qu'elle soit originelle ou acquise, atteignant par là même la dignité de chacun de ses membres et ce qui est de l'essence du genre humain. Traitée sans humanité, comme dans tout crime, la victime se voit en plus contestée dans sa nature humaine et rejetée de la communauté des hommes. [... ] Une seule disposition lui confère [au crime contre l'humanité] un régime [légal] particulier: il est imprescriptible, c'est-à-dire que ses auteurs peuvent être poursuivis jusqu'au dernier jour de leur vie.
Pierre Truche La Notion de crime contre l'humanité, in Esprit, n' 181,1992.
On a tué les juifs parce qu'ils étaient juifs comme on a tué les Tutsis parce qu'ils étaient des Tutsis. Il n'en va pas de même des Hutus au Rwanda peu importe ici la nature du régime de Kagame qui n'est pas condamnable pour cela, en tout cas.
Les Allemands, surtout en Wallonie, c'était une dictature en 1940-1944, sans doute bien plus dure et efficace que celle de Kagame, mais les Wallons n'ont pas été les victimes, à proprement parler, de crimes contre l'humanité. Seuls l'ont été les juifs que nous n'avons pas pu sauver car la population wallonne (pas toute!) a caché et sauvé d'innombrables juifs...
Il est difficile d'être au pouvoir sans avoir du sang sur les mains, même dans les pays démocratiques, ce qui implique de bien faire la différence entre certains homicides et d'autres.
Archives de Vigile Répondre
19 février 2010Le Bloc Québécois a déjà commencé à réagir. Les lecteurs trouveront ci-dessous un lien avec son communiqué du 15 février 2010 appelant le gouvernement Harper à intervenir. Le communiqué se termine comme suit:
Attendons voir, mais j'ai l'impression qu'Ottawa attend surtout les ordres de Washington pour cesser d'appuyer le FPR au Rwanda.
Archives de Vigile Répondre
18 février 2010Bravo pour cet analyse et ces éclaircissements sur la situation au Rwanda. Peu de gens savent en effet qui est Kagame et quel est le vrai visage de ce criminel. Bravo encore et continuez dans ce sens, la vérité finira par triompher !
Archives de Vigile Répondre
17 février 2010Monsieur Paquet, vous vous comportez en véritable complice du régime le plus sanguinaire sur terre à l'heure actuelle. Voici ce que vous faites:
1) Vous refusez d'admettre que vous avez induit sciemment les lecteurs en erreur en leur présentant le communiqué de février 2010 de HRW et le rapport de 2008 de ce même organisme comme s'il s'agissait d'un seul et même document.
2) Vous choisissez un extrait du rapport qui fait votre affaire et qui est éminemment contestable puisque les chiffres sur le nombre de morts en 1994 présentés sous serment par le professeur Filip Reyntjens, expert appelé à témoigner par le procureur, au TPIR, sont les suivants: 600 000 morts tutsis et 500 000 morts hutus. Et ces chiffres ne tiennent pas compte des morts de 1990 à 1993 ainsi que de 1995 à aujourd'hui, qui sont presque tous hutus.
3) Vous ne donnez pas l'adresse du rapport de 2008 aux lecteurs et vous choisissez de ne pas leur parler entre autres de l'extrait suivant: «Les autorités [c'est-à-dire le FPR] utilisent les poursuites judiciaires, ou la menace de poursuites judiciaires, pour "idéologie génocidaire” afin de réduire au silence les opinions discordantes de tous genres, notamment les appels à la justice pour les crimes de guerre perpétrés par le FPR. Les procureurs ont ouvert des centaines de dossiers sur la base de ce chef d'accusation avant même qu'il ne soit finalement défini par la loi en juin 2008. La définition actuelle est vague, ne requiert aucun lien avec un acte génocidaire quelconque et proscrit la liberté d'expression protégée par les conventions internationales.»
4) Vous banalisez les agressions et la campagne de diffamation qu'inflige à Victoire Ingabire Umuhoza le régime du FPR. Vous dites qu'il s'agit d'un incident malheureux alors que c'est plutôt la pointe de l'iceberg. Le témoignage de Susan Thomson sur les camps de rééducation ingando, dont elle a été victime, est très éloquent à ce sujet. Je diffuserai bientôt une version française de ce témoignage.
5) Vous vous gardez bien de citer le communiqué diffusé par HRW le 9 février 2010. HRW y fait le même constat général qu'en 2008, malgré les intentions factices du gouvernement de se «concentrer sur le développement économique», intentions que vous présentez comme une observation objective aux lecteurs. Voici donc un extrait du communiqué:
«Le gouvernement rwandais et le FPR ont farouchement résisté à toute opposition politique ou à toute remise en question plus large de leurs politiques par la société civile. À diverses occasions, le gouvernement s'est servi d'accusations de participation au génocide, ou d' "idéologie génocidaire", pour prendre pour cible ses détracteurs et les discréditer.»
J'espère que ces précisions permettront aux lecteurs de bien comprendre que vous êtes en train de propager des mensonges ayant pour effet de protéger un régime qui, depuis 1990, je le répète, est responsable au bas mot de 6 millions de morts au Rwanda et en République démocratique du Congo. En fait, vous semblez avoir appris l'art du mensonge à l'école du FPR.
Je vous laisse avec votre conscience.
Georges Paquet Répondre
16 février 2010Les quelques paragraphes que j'ai porté à votre attention sont des extrait d'un rapport complet de Human Rights Watch qui jette un regard objectif sur l'ensemble de la situation récente au Rwanda.
Le communiqué dont Mme Gruda a extrait quelques phrases contient les commentaires d'une observatrice sur des incidents malheureux.
Je me permets de répéter la phrase initiale de ce rapport de la direction de HRW.
"Quatorze ans après le génocide qui a décimé les trois quarts de la population tutsie du Rwanda, le gouvernement est en passe de mettre fin aux procès pour génocide et de reporter son attention sur le développement économique."
Archives de Vigile Répondre
15 février 2010Monsieur Paquet,
Les paroles que vous citez ne proviennent pas du communiqué de Human Rights Watch dont parle Agnès Gruda. Votre commentaire est de la désinformation typique des partisans du FPR.
Si vous aviez bien lu ma chronique, au lieu de vous égarer sur Cyberpresse, vous y auriez trouvé le lien avec le communiqué en question. Allez vous renseigner comme je vous l'ai déjà dit avant de colporter la propagande du FPR et de dire d'autres faussetés. Je vous redonne le lien au bas du présent commentaire.
Je signale toutefois aux lecteurs de Vigile que, même si Mme Gruda a le mérite de s'intéresser à la question extrêmement importante du Rwanda, elle ne semble pas avoir encore compris toutes les incidences, sur l'histoire convenue du drame rwandais, des révélations faites au cours des sept ou huit dernières années. Il y a de meilleurs endroits que les articles de Mme Gruda et Cyberpresse pour avoir l'heure juste sur la question rwandaise.
Archives de Vigile Répondre
15 février 2010Au début de l'année 1994, nous avions démasqué Dallaire. Chaque jour, deux autres femmes rwandaises et moi, qui assistions, impuissantes, à la destruction de notre pays et de son peuple, écrivions à Mme Dallaire pour lui dire que son mari était responsable des morts et des malheurs des Rwandais. C'est vraiment un signe d'espoir pour les Rwandais que quelqu'un s'en rende compte aujourd'hui et le dise.
Merci, Bernard.
Georges Paquet Répondre
15 février 2010Voici deux courts paragraphes tirés du rapport de Human Rights Watch dont parle plus haut, Agnès Gruda et qui aurait donné un bel équilibre à son texte.
"Quatorze ans après le génocide qui a décimé les trois quarts de la population tutsie du Rwanda, le gouvernement est en passe de mettre fin aux procès pour génocide et de reporter son attention sur le développement économique."
"Les bailleurs de fonds, notamment les institutions multilatérales telles que la Banque mondiale et l'UE, ainsi que les bailleurs de fonds bilatéraux, dont le Royaume-Uni, les États-Unis, la Belgique, les Pays-Bas, l'Allemagne et la Suède, apportent un généreux soutien au Rwanda, évoquant ses plans ambitieux de croissance économique et ses bons résultats sur le plan de la stabilité interne. Il est rare que les acteurs internationaux critiquent publiquement le bilan rwandais en matière de droits humains, bien que certains, parfois discrètement, et à l'occasion avec succès, recommandent des changements dans les lois qui sont proposées."
G.P.
Frédéric Picard Répondre
15 février 2010C'est un cas flagrant d'impérialisme, et le Canada y a les deux pieds (Avec la Chine, les USA, la France). Il y avait une odeur nauséabonde à Vancouver de voir Dallaire se pavaner ainsi, en bon et fier canadien. Il me rappellait la citation suivante:
"I spent 33 years and four months in active military service and during that period I spent most of my time as a high class muscle man for Big Business, for Wall Street and the bankers. In short, I was a racketeer, a gangster for capitalism." - Major General Smedley Butler
Dire que le génocide est terminé est de la foutaise. On a jamais eu le procès du missile, tiré sur l'avion de Habyarimana. Tous les doigts pointent vers Kagamé, mais on nie tout à l'ouest. Ceux qui tentent de faire instruire le procès se font rabrouer.
On a mis la poussière sous le tapis, parce que Kagame travaillait avec les canadian-americans et empêchait les Chinois d'entrer dans la mine d'or de l'Afrique. Un moment donné, la poussière sortira du tapis, avec l'effondrement du Canada et des USA et/ou de la montée de la Chine.
Le génocide, il s'est déplacé au Congo, région aussi, sinon plus riche encore que le Rwanda. Question de faire plaisir aux minières torontoises. Le conflit congolais, c'est une des premières "guerres par procurations" entre la Chine et le monde occidental, pour le controle des ressources (de plus en plus épuisées). Attendez vous à en voir d'avantage au 21e siecle.
François Munyabagisha Répondre
14 février 2010MERCI CHER BERNARD,
TES CRIS SONT LES MIENS, TES MOTS EXPRIMENT PARFAITEMENT CE QUE JE RESSENS ET CE QUE JE VEUX TOUJOURS PORTER À LA CONNAISSANCE ET À LA CONSCIENCE DU GENRE HUMAIN, CONCERNANT LES HORREURS AYANT COURS AU RWANDA.
NOUS CRIERONS POUR DÉLOGER LES MENTEURS ET DÉSARMER LES COMPLICES DE KAGAME, RÉINCARNATION D'ADOLPHE HITLER. «SI UN CHIEN ENRAGÉ EST PERCHÉ DANS UN ARBRE, C'EST QUE UN TIERS ACTEUR L'Y A INSTALLÉ ET L'Y MAINTIENT» (MAURICE NIWESE, collectif CRES 13 fev. 2010). Roméo Dallaire, Tony Blair, Bill Clinton, Koffi Anan, Louise Arbour, Jean-Chrétien, Nicolas Sarcozy, Bernard Kouchner, entre autres, ne peuvent indéfiniment ignorer que le sang des Rwandais est humain.
Archives de Vigile Répondre
13 février 2010J'ai pris connaissance des informations dans cet article .IL y a tellement de désinformation pour le Rwanda.
Le -Saint -Général Dallaire a été canonisé ,sans avoir eu de procès d'intention.
IL A ÉTÉ RÉCOMPENSÉ POUR CET EFFORT. IL y a beaucoup de lacunes ,dans la Presse écrite et parlée.
Pierre Schneider Répondre
13 février 2010Merci mille fois Bernard Desgagné d'éclairer notre lanterne, nous qui avons tous été victimes de désinformation et de supercherie. Il y a longtemps que je soupçonnais Dallaire d'avoir joué le rôle du diable,mais votre texte nous démontre bien que les forces obscures qui nous dirigent nous ont fabriqué un héros de toutes pièces.
La vérité a ses droits et il faut l'interroger jusqu'à ce qu'elle nous livre tous ses secrets.
Laurent Desbois Répondre
13 février 2010Kagame accusé de harceler ses opposants, Rwanda
Agnès Gruda
La Presse, Montréal, p. A34, samedi, le 13 février 2010
http://www.cyberpresse.ca/international/afrique/201002/13/01-949393-rwanda-kagame-accuse-de-harceler-ses-opposants.php
À six mois de la prochaine élection présidentielle au Rwanda, le gouvernement de Paul Kagame réprime systématiquement ses opposants en les accusant de propager une «idéologie génocidaire», dénonce Human Rights Watch.
Isabelle Poulin Répondre
13 février 2010** Rwanda : Sortons du cinéma sur la misère humaine
Merci beaucoup par cette mise au point d'une importance capitale. Le
cinéma hollywoodien nous apprend parfois des choses qui vont se
passer.
Ici, je dirais qu'il est clair que nous sommes devant une histoire
avec
beaucoup de recherches et de détails, le genre d'histoire que l'on
ne peut
fabriquer de toute pièce. J'avoue humblement MON IGNORANCE TOTALE,
jusqu'à
hier de cette histoire qui a des répercutions plus importantce que
l'on peut
le croire à première vue. Je vous invite tous à vous documenter sur le
sujet et à réfléchir.... C'est bien la preuve que c'est tous
ensemble qu'on
va y parvenir.
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Laurent Desbois Répondre
13 février 2010Desaultels, Radio Canada, le10 fév, 2010, 17h52.
Reportage de François Brousseau
Rwanda, Kagamé épinglé.
Et les élections en août 2010?? L’année du test???
http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2010/CBF/Desautels201002101732_3.asx
http://www.radio-canada.ca/emissions/desautels/2009-2010/