Élections fédérales

On n'a pas voté pour le Canada

Chronique de Bernard Desgagné

Je remercie ma nouvelle députée, Nycole Turmel, de nous avoir débarrassés du député honorifique Marcel Proulx, indécrottable vestige du cancer fédéraliste qui squattait la circonscription de Hull-Aylmer depuis toujours. J’aurais préféré que le ménage soit fait par mon ami Dino Lemay, syndicaliste de la FTQ et candidat du Bloc Québécois, mais que la vague orange ait lavé le roc québécois d’une fiente qui l’enlaidissait me console. Je remercie également Mathieu Ravignat, un autre néodémocrate, de nous donner une raison d’espérer un monde meilleur en mettant au chômage le ministre des Affaires étrangères Lawrence Cannon, grand ami des dictateurs et des terroristes comme Paul Kagame et Alassane Ouattara. Je suis certain qu’Omar Khadr, Abousfian Abdelrazik et les pauvres Ivoiriens qui se font encore piller, bombarder et massacrer au moment où j’écris ces lignes se réjouissent de cette nouvelle, eux aussi.
Le 2 mai 2011, le Québec n’a pas voté pour le Canada. Il a vomi le gouvernement militaro-industriel et créationniste du Canada, avec ses idées rétrogrades. Au Québec, 68,4 % des électeurs ont voté pour la justice sociale, le développement durable et la paix (BQ, NDP, PV). Au Canada anglais, 68,2 % des électeurs ont voté pour le néolibéralisme plus ou moins radical et la guerre revêtus d’un habit bleu conservateur ou rouge libéral. La vision québécoise et la vision canadienne sont totalement irréconciliables. Au Canada anglais, on veut baisser les impôts, affaiblir l’État, piller les ressources naturelles et walmartiser l’économie. Au Québec, n’en déplaise au serviteur du grand capital qui s’emploie à nous réduire depuis 2003, nous souhaitons un État fort, l’universalité des services publics et une économie au service du peuple, axée entre autres sur les coopératives, les PME, la gestion de l’offre et la nationalisation des ressources naturelles en vue de les exploiter dans l’intérêt de tous et dans le respect de l’environnement.
Naïfs, les électeurs québécois s’illusionnent sur l’âme des Canadiens anglais. Quarante-trois pour cent des Québécois ont voté pour le NPD parce qu’ils se sont dit qu’il était non seulement possible de priver les conservateurs de la majorité absolue, mais aussi de remplacer Stephen Harper par Jack Layton. Ils ont eu raison de ne pas croire ce que Gilles Duceppe leur racontait, c’est-à-dire que voter pour le Bloc était la seule façon de priver les conservateurs de sièges. (D’ailleurs, je ne comprends pas que certains défendent encore ce raisonnement.) Mais les électeurs québécois se sont mis le doigt dans l’oeil en pensant qu’ils allaient participer à un grand mouvement pancanadien. Le tsunami orange qui a malheureusement emporté des députés dynamiques et intelligents comme Bernard Bigras, du Bloc Québécois, n’a été qu’une vaguelette au Canada anglais. Les magnats des sables bitumineux, Bay Street, Westmount et Paul Desmarais sont prêts à donner un coup de pouce au NPD pour priver de ressources le mouvement indépendantiste, mais ne tolèreront jamais que des socialistes gouvernent le Dominion.
Évidemment, les médias aux ordres n’ont pas expliqué aux électeurs québécois que le NPD n’avait aucune chance de faire une percée importante au Canada anglais. Oubliant soudainement de nous causer des dix-sept francophones de Moose Jaw, Radio-Canada et Gesca n’en avaient, pendant la campagne, que pour les sondages générateurs de panurgisme. Les intentions de vote au Québec monopolisaient l’espace médiatique. Bilan des courses: le NPD est désormais un parti dont le centre de masse est au Québec, avec quelques députés dispersés au Canada anglais. La forte députation québécoise est un cadeau empoisonné pour Jack Layton. Il est évident qu’une solide proportion de l’électorat néodémocrate québécois de même que bon nombre de nouveaux députés de ce parti sont favorables à la souveraineté du Québec et n’ont pas du tout renoncé à cette idée. Imaginez les discussions orageuses au sein du caucus orange. S’il fallait qu’un référendum sur la souveraineté du Québec ait lieu d’ici quatre ans, le NPD, contaminé par le virus de l’indépendance du Québec, serait très mal placé pour défendre le fédéralisme sans qu’un schisme décime ses rangs. Et que fera Jack Layton lorsqu’aux prochaines élections générales québécoises, ses députés québécois appuieront Québec Solidaire, un parti indépendantiste?
Les fédéralistes obsessionnels et leurs médias menteurs font tout pour nous faire oublier que la libération du peuple québécois n’est ni le projet d’une génération, ni un simple enjeu électoral parmi d’autres, ni une affaire de débat constitutionnel. C’est une question de vie ou de mort pour les Québécois, et cette question ne sera jamais réglée, ni évacuée par une élection fédérale. L’indépendance est une idée fondamentale diamétralement opposée à la régression de la nation québécoise dans le carcan qui lui a été imposé maintes fois par la force, sans jamais qu’elle puisse choisir librement son destin. Résultat du cadre constitutionnel canadien, l’asservissement de la nation québécoise a des conséquences concrètes et actuelles qui sont loin de ne concerner que les constitutionnalistes. De la marginalisation de Montréal, métropole devenue satellite de Toronto, au recul accéléré du français, en passant par la confiscation des symboles nationaux et des leviers de développement culturel et économique, l’immuable fédéralisme canadien est en train de tuer le Québec à petit feu.
L’indépendance du Québec doit s’inscrire non pas dans la continuité, par rapport au système actuel, mais dans la rupture. J’étais vraiment fatigué d’entendre Gilles Duceppe répéter que le Canada était un beau grand pays, mais que ce n’était pas le nôtre. C’est faux. Le Canada est aux antipodes des valeurs de la majorité des Québécois. Le Canada est le pays des va-t-en-guerre et de la monarchie britannique vétuste et antirépublicaine. C’est le pays de l’indifférence devant la répression policière sauvage au sommet du G20. C’est un pays qui s’autocolonise et qui est inféodé au grand capital. L’État canadien est désormais un pion dans la guerre de Goldman Sachs et des marchands d’armes contre l’humanité. L’indépendance du Québec ne saurait se limiter au remplacement de l’unifolié par le fleurdelisé sur la devanture de l’usine à broyer le peuple.
J’avoue que j’ai de la sympathie pour le NPD justement parce qu’il ne représente pas du tout la nature profonde du Canada. À ceux qui nous rappellent la complicité du NPD dans les entreprises libérales et conservatrices d’écrasement du Québec, j’oppose l’image de Tommy Douglas se dressant seul, courageusement, aux Communes, pour dénoncer l’occupation militaire du Québec par Trudeau en 1970. M. Douglas avait soulevé l’ire de ses compatriotes. Il était devenu très impopulaire au Canada anglais pour cette prise de position. Bien entendu, le NPD ne pourra jamais faire la quadrature du cercle et concilier l’essor de la nation québécoise avec la volonté canadienne de la dissoudre. C’est impossible. Le NPD est malhonnête lorsqu’il essaie de faire croire le contraire aux Québécois.

Néanmoins, au lendemain de l’indépendance du Québec, il faudra que nous soutenions la lutte de libération des Canadiens contre leurs tyrans. Il faudra conserver de solides liens avec les camarades néodémocrates, qui seront les porte-étendards, dans leur pays, de la souveraineté du peuple pour l’instant prisonnier d’une monarchie pétrolière. Je crois à la solidarité entre les peuples, pourvu qu’elle ne serve pas de prétexte au maintien de liens de domination de certaines nations sur les autres.
Je n’ai jamais remis en question la sincérité de Gilles Duceppe dans son combat pour l’indépendance du Québec. L’homme est très différent de son prédécesseur Lucien Bouchard. Nous n’avons pas affaire à un opportuniste. Néanmoins, pour un ancien marxiste, Gilles Duceppe était devenu bizarrement des plus conformistes. Avec sa lubie de la défense des intérêts du Québec, il évitait soigneusement de remettre en question le système pourri qui fait de nous des esclaves de la ploutocratie et qui entraine le martyr de nombreux peuples ailleurs dans le monde. Ce manque d’audace de la part de Gilles Duceppe et du Bloc Québécois n’était pas porteur d’une véritable révolution. Ce n’est pas avec cette mentalité qu’on réalisera l’indépendance du Québec et qu’on participera à la libération des peuples de la terre. Paradoxalement, on trouve beaucoup plus d’audace chez Thomas Mulcair, sur la plupart des sujets, sauf malheureusement celui de la question nationale québécoise.
Thomas Mulcair me fait penser à Amir Khadir lorsqu’il affronte le cartel médiatique en mettant en doute la parole de Barack Obama, qui nous demande un acte de foi au sujet de la mort de Ben Laden. Pourquoi pas la mort du père Noël, tant qu’à y être? C’est évident que Barack Obama est une marionnette fabulatrice. Thomas Mulcair a tout simplement le courage de dire la vérité. Barack Obama est aux ordres de ses patrons de Wall Street. Ce n’est pas pour rien que Timothy Geithner, grand artisan du sauvetage de Goldman Sachs et protecteur des pires criminels financiers de l’histoire de l’humanité, est son secrétaire au Trésor. Imaginez Vincent Lacroix en dix fois pire qui serait ministre des Finances du Québec. Il faut être vraiment ignorant ou complètement stupide pour penser que Barack Obama nous dit la vérité, à propos de Ben Laden ou à propos de quoi que ce soit. L’Empire ne fait que mentir constamment.
Au lieu de prendre leur air surpris devant les doutes exprimés par Thomas Mulcair envers Obama, les pauvres journalistes enlisés dans leur propre désinformation devraient plutôt s’étonner que l’on accorde encore de la crédibilité à ce qui émane de la Maison-Blanche. Après les explications abracadabrantes ayant entouré les attentats du 11 septembre 2001, après les racontars de Bush sur les armes de destruction massive de Saddam Hussein, après les massacres de civils en Irak et en Afghanistan, après le soutien à la fraude électorale et à la corruption institutionnalisée du régime Karzaï par le prix Nobel de la paix Obama, ceux qui croient encore les balivernes de Washington sont ou bien profondément endormis, ou bien profondément malhonnêtes.
Gilles Duceppe n’aurait jamais osé dire la vérité comme Thomas Mulcair. C’est ça qui me déplaisait chez cet ancien révolutionnaire devenu chef d’un parti pépère ne tolérant aucune dissidence. Les politiciens indépendantistes doivent sans tarder se mettre au diapason de la volonté de changement des Québécois, qui sont des années-lumière en avance sur leurs élites pusillanimes. Ce n’est pas que nous avons voté pour le Canada ou que nous ne voulons plus l’indépendance du Québec, au contraire. C’est que nous en avons assez des reculs du peuple, des mensonges qu’on nous sert tous les jours et de la capitulation devant les rois cannibales de la finance et leurs valets. Si le PQ et Pauline Marois ne sont pas capables d’en prendre acte, ils se feront engloutir, eux aussi, par une déferlante populaire, quels que soient leurs états de service d’opposition officielle.
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Sarkozy continue de bombarder: violations massives des droits de la personne en Côte d’Ivoire
Pendant que les médias profitaient des élections fédérales pour détourner sciemment le regard, Nicolas Sarkozy a continué de bombarder la Côte d’Ivoire. Désormais muette, Radio-Canada est plus que jamais complice des massacres et de la recolonisation de la Côte d'Ivoire par le psychopathe de l’Élysée, pour le plus grand profit de Bolloré, Bouygues et Desmarais. Alassane Ouattara est en train de révéler son vrai visage de dictateur impitoyable et sanguinaire, tandis que le gouvernement Harper se félicite de l’avoir aidé à prendre le pouvoir, faisant comme si tout allait pour le mieux depuis que «la démocratie» a repris ses droits. Voici d’ailleurs un extrait de la réponse du salopard de Lawrence Cannon — pardonnez-moi l’euphémisme — à une Torontoise d’origine ivoirienne:
«Le Canada est encouragé par les récents développements en Côte d'Ivoire. Le départ forcé et l'arrestation de M. Laurent Gbagbo sont des étapes déterminantes pour le retour de la paix en Côte d'Ivoire. Le Canada continuera à travailler de concert avec la communauté internationale et ses partenaires africains pour que les personnes qui sont responsables de violence contre la population, et ce de toutes les parties, répondent de leurs actes.»
Quel menteur! Cannon est tout à fait au courant de la vérité. Il sait pertinemment que les responsables directs de la violence contre la population, Sarkozy et Ouattara, sévissent actuellement dans l’impunité la plus totale. Cannon mériterait d’être traduit devant la Cour pénale internationale pour son association avec la pègre occidentale qui rançonne l’Afrique tout en mentant effrontément à l’aide de ses médias de propagande.
Le lundi 2 mai, un groupe de trois «sages» s’est rendu en Côte d’Ivoire à la demande d’Alassane Ouattara pour une opération de relations publiques: Mary Robinson, ancienne première ministre d’Irlande, Kofi Annan, ancien secrétaire général des Nations Unies, et Desmond Tutu, archevêque sud-africain et prix Nobel et de la paix (comme le tueur d’Afghans Obama). Le jour même où ces trois guignols divertissaient les médias avec des historiettes de fausse commission vérité et réconciliation, les hélicoptères et les chars français et onusiens commençaient l’opération de pacification style Ouattara. Ils se sont mis à faire pleuvoir les missiles, les bombes et les obus sur la grande commune de Yopougon, où habitent un million de personnes. Certains habitants avaient fui avant les bombardements, mais le plus gros de la population, n’ayant nulle part où aller et craignant d’être maltraité, capturé ou tué en chemin par les brutes de Ouattara, est demeuré sur place.
Les quartiers Koweit, Toit rouge, Millionnaire et Camp militaire ont été copieusement arrosés de projectiles. Le quartier Yaoséhi a été rasé. Le «village» d’Abobo Doumé, près de la base navale, a été pulvérisé. Les habitants de ce village se sont réfugiés dans l’église catholique. Après le bombardement, les voyous qui se font appeler les Forces républicaines de la Côte d’Ivoire (FRCI) ont fait leur razzia habituelle: pillages, enlèvements et assassinats. Les communications avec les secteurs bombardés étant coupées, grâce aux bons soins des colons français, une Québécoise d’origine ivoirienne était, le 5 mai, toujours sans nouvelle de ses proches.
Les morts se compteront sans doute par centaines. La Croix-Rouge a ramassé 80 corps à Yaoséhi seulement. À Camp militaire, les hommes de Ouattara se sont mis rapidement à faire disparaitre les corps, de façon à mitiger le bilan, avant que la Croix-Rouge ne les ramasse. Une dizaine de cadavres jonchaient les rues du village de Kouté, foyer des fondateurs d’Abidjan, où les ratissages systématiques ont donné lieu à des exécutions.
Lorsqu’un jeune est soupçonné d’avoir été un «milicien», il est souvent tué sur place. On regarde les mains et, si l’on y décèle ce qui ressemble à une trace de poudre sur le pouce ou l’index, c’est la mort instantanée. Même si le type n’est pas armé. D’autres sont plus chanceux et sont faits prisonniers. J’ai reçu des informations qu’il m’est impossible de dévoiler ici sans mettre en danger la sécurité des principaux intéressés. Je me bornerai à dire que ces témoignages suffiraient à envoyer M. Ouattara, M. Sarkozy et leurs complices en prison, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, si la justice existait vraiment.
Pendant que les bombardements faisaient rage, les chiens de guerre de Ouattara occupant le commissariat de police du 16e arrondissement s’en sont pris aux habitants du quartier SIDECI, dans une autre partie de Yopougon, à l’abri des caméras, puisque les journalistes étaient occupés à relayer les images feutrées des discours de diversion des prétendus sages. Le 2 mai, un de mes correspondants, terré chez lui avec ses jeunes enfants et sa femme, n’ayant plus que 2 kg de riz pour toute nourriture, m’a décrit la scène au téléphone en me suppliant d’avertir la Croix-Rouge et les médias (ce que j’ai du reste fait): «ils volent les portables et les voitures, entrent dans les maisons avec kalachnikovs, pistolets et couteaux pour terroriser les gens, leur extorquent de l’argent et font des attouchements sexuels aux femmes devant leur mari.»
Une correspondante m’a expliqué comment les rebelles devenus FRCI procèdent à leurs forfaits. Ils sont organisés en trois groupes. Le premier groupe est constitué des tueurs qui nettoient le quartier avec l’appui tactique des Français et de l’ONUCI, toujours aussi valeureux dans leurs blindés et leurs hélicoptères. Une fois le massacre terminé, le deuxième groupe entre dans le quartier pour rançonner les habitants. Il les somme de payer pour assurer leur sécurité. Autrement dit, «paye ou il pourrait t’arriver un malheur». Le troisième groupe est formé de pillards. Les habitants ont dû s’organiser pour prendre des tours de garde jour et nuit, de manière à éloigner les pillards, pendant que se fait entendre le grondement des bombardements et que les hélicoptères des assassins de civils sillonnent le ciel à basse altitude dans un bruit d’enfer. Alassane Ouattara est devenu la personnification même du chaos.
Auparavant, l’ONUCI affichait dans son site un numéro de téléphone pour lui signaler les violences dont étaient victimes les civils. Depuis la fin de mars, c’est-à-dire depuis que les barbares au service de Ouattara ont entrepris la phase finale de leurs opérations terroristes sur tout le territoire ivoirien, ce numéro de téléphone a disparu. Les civils qui ne se prosternent pas devant M. Ouattara ou qui n’appartiennent pas à la bonne ethnie ne méritent pas d’être protégés. Voilà le respect des droits de la personne, version onusienne.
Beaucoup d’opposants politiques de M. Ouattara ont été kidnappés et n’ont même pas le droit de communiquer avec leur famille. Leurs avoirs ont été saisis. Certains ont été carrément éliminés. D’autres sont forcés de vivre dans la clandestinité ou de se réfugier à l’étranger pour échapper à la traque des FRCI, qui repèrent leur domicile avec les factures fournies gracieusement par la Société de distribution d’eau de la Côte d’Ivoire, propriété du groupe industriel français Bouygues. Voilà la démocratie installée en Côte d’Ivoire par l’armée de Sarkozy, sous les encouragements du gouvernement du Canada, qui se vantera sans doute hypocritement de sa grande générosité lorsque des réfugiés ivoiriens viendront frapper à sa porte et qu’il daignera accepter les plus mal pris.
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Le respect pour les droits de la personne et la démocratie au Canada n’est qu’une façade. Le Canada respecte le droit à la vie des gens qui n’empêchent pas le grand capital de piller le monde. Il respecte les civils palestiniens dans la mesure où Israël peut «se protéger» contre eux. Il respecte les Afghans pourvu qu’ils acceptent sans se défendre que nous occupions leur pays, y massacrions des civils et y envoyions des prisonniers de guerre se faire torturer.
Le Canada respecte la liberté d’expression tant que le G20 ne débarque pas en ville. Il respecte le droit à un procès équitable tant qu’il ne s’agit pas d’un Hutu rwandais ou d’un Canadien détenu à Guantanamo dont le témoignage risquerait de révéler les crimes des unités spéciales de l’armée étasunienne. Il respecte le droit à la vie, à la santé et à l’éducation tant que les citoyens se contentent des miettes, une fois les baisses d’impôt accordées aux pétrolières et une fois les avions d’attaque achetés à Lockheed Martin. Le Canada respecte la liberté d’opinion des électeurs tant que les grands patrons disposent des médias nécessaires pour leur laver le cerveau.
Le Canada respecte les Québécois tant qu’il n’a pas besoin d’envoyer l’armée dans les rues et d’incarcérer cinq-cents innocents pour intimider les partisans de l’indépendance du Québec, comme en octobre 1970. Il respecte le droit à l’autodétermination tant que le peuple québécois n’a pas l’intention de voter majoritairement pour la souveraineté du Québec. Il respecte la nation québécoise tant qu’il peut la dominer et déménager les centres de décision à Toronto.
Le Canada est un État voyou gouverné par des criminels sans scrupule à la solde du grand capital. Ceux qui ne l’ont pas encore compris devraient faire un safari en Côte d’Ivoire pour y observer la dévastation commanditée par le gouvernement Harper.


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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    8 mai 2011

    Excellente analyse avec l'emphase nécessaire.
    Question débarrassage de la "mérule politique" anglo-saxonne qui est liberticide, qu'en est-il du sénateur coopté et JAMAIS élu Roméo Dallaire qui, par cette nomination "libérale" s'est vu assuré d'une immunité juridique complète à caractère "liberticide".
    Ce général baragouino-francophone et anglo-saxonophile n'a rien foutu de valable au Rwanda en 1994, sinon donner une aide technique permanente à ses amis libéraux et anglophones du Front Patriotique (sic) Rwandais (sic) (FPR).
    Ce que nous pouvons espérer c'est que ce général d'opérette demeure éternellement dans son Circus mundi et débarrasse le plancher de l'humanité.
    Un bémol cependant contre votre remarque "anti-créationniste": je pense que cette remarque froissera tout chrétien et tout catholique dignes de ce nom (comme l'intervenant Russell, p.e.).
    Rassembons et ne divisons pas davantage.
    En espérant lire bientôt une nouvelle analyse aussi intéressante.
    Agaculama

  • Archives de Vigile Répondre

    8 mai 2011

    Bombardés par le dénigrement du Bloc par TOUS les média,les Québecois,qui n'ont rien en commun avec les Conservateurs de Harper et qui se souviennent des tromperies libérales se sont garochés sur le cheval restant...sans le connaître vraiment.
    Ils vont les découvrir pendant les 4 prochaines années et auront alors oublié les fourberies libérales.
    Et ,ainsi va la vie bleu-rouge,rouge-bleu dans cette colonie monarchiste canadian.
    Tant qu'on ne sera servis que par les médias fédéralistes il en sera de même.
    Et,tant que nos leaders feront dans la rectitude politique absolue et refuseront de combattre cette situation,on se fera baiser par les fédés.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 mai 2011

    Je viens de faire un video Francais de l'election. Vos pensees? http://www.youtube.com/watch?v=D7GCOV6Xpck

  • Archives de Vigile Répondre

    7 mai 2011

    Bonjour M. Desgagné,
    Votre exposé est magistral! Voilà la réalité, voilà la vérité décritent de façon claire et directe.
    Vous décortiquez la politique québécoise et canadian hypocrite et fourbe telle qu'elle nous est imposée par les wasp racistes et tordus et relayée par les félons de service comme John James Charest et les sbires de Desmarais.
    Félicitations pour votre grande connaissance de la géopolitique, africaine en particulier, et merci de l'exprimer aux bénéfices des lecteurs de Vigile.
    Lawrence Tremblay.

  • Stéphane Russell Répondre

    7 mai 2011

    Et quel est le problème avec le créationnisme? Dieu a créé le monde en 6 jour, et le septième jour, il se reposa. Est-ce devenu une croyance proscrite, Jésus-Christ est-il un proscrit, ceci en dépit des valeurs de libertés religieuses qui nous animent au Québec? S'apprête-t-on a changer ce fondement de la démocratie et je n'en aurait pas été informé?
    J'ai été très heureux de voir qu'il y a au Québec un excellent site sur le créationnisme - http://www.creationnisme.com/ (créationnisme=démontrer la véracité des Écritures par des preuves scientifiques, par opposition au mouvement qui tend à utiliser la science systématiquement dans le sens contraire). Même pour ceux qui ne sont pas créationnistes, c'est une bonne nouvelle car toute science a besoin d'adversité pour progresser.
    Je trouve votre chronique très bonne, mais pour ce point: rétrograde vous-même! :-) Je vous laissent vos lointains grand parents singes à honorer, mais laissez donc aux autres le droit de croire que ça n'a pas de sens.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 mai 2011

    Merci M. Desgagné.