Les remous des derniers mois

Pacte électoral - gauche et souverainiste


Mélanie Julien - Depuis quelques mois, les crises se succèdent au sein du mouvement souverainiste. La déconfiture du Bloc québécois aux élections fédérales du 2 mai 2011 a marqué le début d'une série noire. Le parti souverainiste n'y a fait élire que quatre députés, avec 23,4 % des voix, alors qu'il en avait fait élire 49 à l'élection précédente, où il avait obtenu 38,1 % des voix. Même le chef du parti, Gilles Duceppe, a perdu le siège qu'il occupait depuis 1990.
C'est la première fois depuis 1993 que le Bloc québécois ne détient pas la majorité des 75 sièges que compte le Québec au Parlement fédéral.
Après l'effondrement du Bloc, des désaccords profonds au sein du Parti québécois sont devenu manifestes. Le 6 juin, trois poids lourds du parti démissionnent pour siéger comme indépendants. Pierre Curzi, Louise Beaudoin et Lisette Lapointe invoquent des divergences majeures avec la chef Pauline Marois. Ils sont suivis le lendemain par le député Jean-Martin Aussant, qui invite du même souffle la chef à démissionner. Depuis, M. Aussant réfléchit à la possibilité de fonder un nouveau parti.
Les divergences entre Mme Lapointe, qui est l'épouse de l'ex-chef Jacques Parizeau, et Mme Marois avaient été mises en évidence quelques mois plus tôt, lors du congrès du parti. Mme Lapointe avait alors échoué à faire adopter la création d'une commission de préparation de la souveraineté.
Le 21 juin, c'est le député Benoit Charette qui quitte le parti. À l'inverse de ses quatre collègues, il n'a rien à reprocher à la chef. Et, contrairement à Mme Lapointe, pour qui le parti ne s'engage pas suffisamment vers la souveraineté, M. Charette considère que la tenue d'un référendum au cours d'un éventuel premier mandat ne respecte pas la volonté d'une majorité de Québécois.
Le 16 août, c'est au tour d'un groupe de 77 souverainistes déçus du Parti québécois et de sa chef de publier leur point de vue. Dans un manifeste intitulé Brisons l'impasse, ils proposent de consulter la population pour redéfinir le projet d'accession à l'indépendance que continuent de caresser de nombreux Québécois. Quelque 400 souverainistes ont répondu à leur invitation à participer à une assemblée citoyenne, le dimanche 21 août, pour en discuter.
Jean-Martin Aussant réserve un accueil mitigé à ce manifeste, qu'il qualifie « d'agressif », même s'il est d'accord avec l'idée de la mobilisation des forces souverainistes et dit appuyer le mouvement. Il souhaite faire des propositions plus positives et plus claires et « y aller dans les suggestions plutôt que dans la destruction d'un parti ».
Puis, le 30 août, autre départ important au Parti québécois, même s'il ne s'agit pas de celui d'un député. Le président de la région de Montréal-Centre, qui chapeaute 14 circonscriptions, Atïm León, annonce que sa situation personnelle ne lui permet pas de faire face aux turbulences actuelles. Dans une lettre aux militants, il y va à son tour d'une analyse des raisons qui ont mené le parti à la crise actuelle.
Quoi qu'il arrive, les remous au sein du mouvement ne sont pas près de se calmer et les prochains mois risquent d'être riches en rebondissements.


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