STRATÉGIE ÉNERGÉTIQUE

Les provinces ont fait le grand écart pour s’entendre

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Consensus mou qui demeurera sans portée pour cause d'incapacité de livrer la marchandise

Le Conseil de la fédération a fait un grand écart. Après trois ans d’âpres négociations, les premiers ministres des provinces et des territoires se sont entendus vendredi sur une Stratégie canadienne de l’énergie conciliant à la fois l’exploitation du pétrole et la lutte contre les changements climatiques.

Ils ont intégré dans un même document des objectifs à première vue inconciliables comme celui de « repérer les occasions de développer et de transporter l’énergie » — pétrolière et gazière par exemple — et celui de « réduire globalement les émissions de gaz à effet de serre ».

La Stratégie canadienne de l’énergie énonce le principe de « non-discrimination » afin de régir l’approvisionnement en énergie au pays. Le Conseil de la fédération met sur le « même niveau » les énergies propres et les énergies sales, déplore le responsable du programme national de l’ONG Environmental Defence, Dale Marshall. « C’est un problème si on veut vraiment s’attaquer aux changements climatiques », a-t-il affirmé dans une entrevue avec Le Devoir.

M. Marshall aurait aussi souhaité voir dans cette stratégie énergétique « beaucoup trop vague » les énergies renouvelables « priorisées », ainsi que des cibles détaillées de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) par toutes les provinces et tous les territoires. « Les provinces peuvent faire ce qu’elles veulent. Les provinces ne s’engagent à rien concrètement dans la lutte contre les changements climatiques », a-t-il résumé.

La première ministre ontarienne, Kathleen Wynn, a tenté de convaincre ses homologues de fixer des cibles absolues de réduction de GES dans le document de près de 40 pages, mais en vain. Un objectif de réduction de GES de 80 à 95 % entre 1990 et 2050 apparaissait pendant un moment dans une ébauche de la Stratégie, mais il a été retranché. Sous la pression de leur homologue saskatchewanais, Brad Wall, les chefs de gouvernement n’ont inscrit ni des cibles absolues ni des cibles d’intensité de réduction ou d’augmentation de leurs émissions de GES. Pourtant, « c’est très important d’avoir des cibles », continuait d’insister Mme Wynne en point de presse vendredi après-midi.

Le Conseil de la fédération a tout de même fait un grand pas en incluant « la question des changements climatiques » dans la version finale de la Stratégie canadienne de l’énergie, a souligné le premier ministre québécois, Philippe Couillard. « Voyons d’où nous venions. On est arrivés au début des travaux avec un document qui était quasi muet sur la question de l’environnement ou des changements climatiques », a-t-il insisté.

La Stratégie canadienne de l’énergie marque le début d’une « nouvelle ère de collaboration » entre les provinces et les territoires en matière d’énergie, s’est réjoui l’hôte de la 55e Conférence annuelle des premiers ministres, Paul Davis. Aux yeux du premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, le document « visionnaire » montre l’« engagement » des États fédérés « à renforcer l’économie, à créer des emplois et à assurer la sécurité des approvisionnements en énergie pour tous les Canadiens, tout en soutenant l’innovation dans ce secteur et en continuant de lutter contre les changements climatiques ».

Feu vert à Énergie Est ?

Les chefs de gouvernements provinciaux et territoriaux se sont engagés à imposer le Canada comme « un chef de file mondial de la production, de l’approvisionnement et du transport » de l’énergie. La plupart d’entre eux ont affiché un préjugé favorable à l’égard du pipeline pour acheminer du pétrole. Malheureux hasard : en Alberta, un déversement de quelque 5 millions de litres de bitume, de sable et d’eaux usées, dû à un bris de pipeline, tenait en alerte les autorités à proximité de Fort McMurray.

D’autre part, M. Couillard a soutenu que l’examen de la portion québécoise du projet de pipeline Énergie Est, notamment par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), suivra son cours comme si de rien n’était. « Il n’y a absolument rien dans la stratégie qui mène soit à une accélération de l’approbation du projet ou une diminution des principes selon lesquels les projets sont étudiés, que ce soit sur le plan de l’environnement, de la sécurité ou des autochtones », a-t-il assuré aux médias. Les sept conditions préalables à un feu vert du projet, fixées par Québec et Toronto, demeurent, a-t-il ajouté.

Selon le premier ministre québécois, « le pétrole doit bouger » — y compris le pétrole issu des sables bitumineux, qualifié de « sale » par les groupes environnementaux. Ce qualificatif est « négatif et, à la limite, insultant pour nos compatriotes », a fait valoir M. Couillard, rappelant du même souffle qu’« on utilise déjà ce pétrole-là dans nos raffineries ». « On a à voir cette réalité, à minimiser le risque et à avoir une bonne discussion sur le transport des hydrocarbures », a-t-il soutenu.

Selon lui, le pipeline apparaît à l’heure actuelle comme la façon la plus sûre d’acheminer du pétrole d’ouest en est. « Demandez aux gens de Lac-Mégantic qu’est-ce qu’ils pensent du transport du pétrole par train », a-t-il lancé. Cela dit, « il n’y a pas de risque zéro ».

Le Conseil de la fédération a fait un grand écart. Après trois ans d’âpres négociations, les premiers ministres des provinces et des territoires se sont entendus vendredi sur une Stratégie canadienne de l’énergie conciliant à la fois l’exploitation du pétrole et la lutte contre les changements climatiques.

Ils ont intégré dans un même document des objectifs à première vue inconciliables comme celui de « repérer les occasions de développer et de transporter l’énergie » — pétrolière et gazière par exemple — et celui de « réduire globalement les émissions de gaz à effet de serre ».

La Stratégie canadienne de l’énergie énonce le principe de « non-discrimination » afin de régir l’approvisionnement en énergie au pays. Le Conseil de la fédération met sur le « même niveau » les énergies propres et les énergies sales, déplore le responsable du programme national de l’ONG Environmental Defence, Dale Marshall. « C’est un problème si on veut vraiment s’attaquer aux changements climatiques », a-t-il affirmé dans une entrevue avec Le Devoir.

M. Marshall aurait aussi souhaité voir dans cette stratégie énergétique « beaucoup trop vague » les énergies renouvelables « priorisées », ainsi que des cibles détaillées de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) par toutes les provinces et tous les territoires. « Les provinces peuvent faire ce qu’elles veulent. Les provinces ne s’engagent à rien concrètement dans la lutte contre les changements climatiques », a-t-il résumé.

La première ministre ontarienne, Kathleen Wynn, a tenté de convaincre ses homologues de fixer des cibles absolues de réduction de GES dans le document de près de 40 pages, mais en vain. Un objectif de réduction de GES de 80 à 95 % entre 1990 et 2050 apparaissait pendant un moment dans une ébauche de la Stratégie, mais il a été retranché. Sous la pression de leur homologue saskatchewanais, Brad Wall, les chefs de gouvernement n’ont inscrit ni des cibles absolues ni des cibles d’intensité de réduction ou d’augmentation de leurs émissions de GES. Pourtant, « c’est très important d’avoir des cibles », continuait d’insister Mme Wynne en point de presse vendredi après-midi.

Le Conseil de la fédération a tout de même fait un grand pas en incluant « la question des changements climatiques » dans la version finale de la Stratégie canadienne de l’énergie, a souligné le premier ministre québécois, Philippe Couillard. « Voyons d’où nous venions. On est arrivés au début des travaux avec un document qui était quasi muet sur la question de l’environnement ou des changements climatiques », a-t-il insisté.

La Stratégie canadienne de l’énergie marque le début d’une « nouvelle ère de collaboration » entre les provinces et les territoires en matière d’énergie, s’est réjoui l’hôte de la 55e Conférence annuelle des premiers ministres, Paul Davis. Aux yeux du premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, le document « visionnaire » montre l’« engagement » des États fédérés « à renforcer l’économie, à créer des emplois et à assurer la sécurité des approvisionnements en énergie pour tous les Canadiens, tout en soutenant l’innovation dans ce secteur et en continuant de lutter contre les changements climatiques ».

Feu vert à Énergie Est ?

Les chefs de gouvernements provinciaux et territoriaux se sont engagés à imposer le Canada comme « un chef de file mondial de la production, de l’approvisionnement et du transport » de l’énergie. La plupart d’entre eux ont affiché un préjugé favorable à l’égard du pipeline pour acheminer du pétrole. Malheureux hasard : en Alberta, un déversement de quelque 5 millions de litres de bitume, de sable et d’eaux usées, dû à un bris de pipeline, tenait en alerte les autorités à proximité de Fort McMurray.

D’autre part, M. Couillard a soutenu que l’examen de la portion québécoise du projet de pipeline Énergie Est, notamment par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), suivra son cours comme si de rien n’était. « Il n’y a absolument rien dans la stratégie qui mène soit à une accélération de l’approbation du projet ou une diminution des principes selon lesquels les projets sont étudiés, que ce soit sur le plan de l’environnement, de la sécurité ou des autochtones », a-t-il assuré aux médias. Les sept conditions préalables à un feu vert du projet, fixées par Québec et Toronto, demeurent, a-t-il ajouté.

Selon le premier ministre québécois, « le pétrole doit bouger » — y compris le pétrole issu des sables bitumineux, qualifié de « sale » par les groupes environnementaux. Ce qualificatif est « négatif et, à la limite, insultant pour nos compatriotes », a fait valoir M. Couillard, rappelant du même souffle qu’« on utilise déjà ce pétrole-là dans nos raffineries ». « On a à voir cette réalité, à minimiser le risque et à avoir une bonne discussion sur le transport des hydrocarbures », a-t-il soutenu.

Selon lui, le pipeline apparaît à l’heure actuelle comme la façon la plus sûre d’acheminer du pétrole d’ouest en est. « Demandez aux gens de Lac-Mégantic qu’est-ce qu’ils pensent du transport du pétrole par train », a-t-il lancé. Cela dit, « il n’y a pas de risque zéro ».

« Non seulement les projets de pipelines représentent un risque sérieux pour les communautés et les ressources en eau du Canada, mais ils augmenteraient considérablement les émissions de gaz à effet de serre », a rétorqué le responsable de la campagne Climat-Énergie de Greenpeace Patrick Bonin.

Le militant écologiste a néanmoins noté « quelques déclarations encourageantes sur le climat et les énergies renouvelables ». Il a pressé les décideurs politiques from coast, to coast à mettre en branle des « politiques à la hauteur de leur rhétorique verte ».


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