Michel Corbeil - Pendant qu’André Boisclair lutte pour sa survie, le téléphone n’arrête pas de sonner chez les péquistes pour tester l’idée que Gilles Duceppe lui succède à la tête du Parti québécois.
Hier, plusieurs sources ont confirmé au Soleil avoir effectué des appels ou avoir été approchées au sujet de la possibilité que M. Duceppe quitte la direction du Bloc québécois, à Ottawa, pour aller au PQ et tenter sa chance à l’Assemblée nationale.
Des partisans d’André Boisclair ont avancé que l’entourage de Gilles Duceppe est très actif dans la manœuvre. Ils ont soutenu que les députés péquistes Louise Harel, François Legault et François Gendron le sont aussi.
Conseiller spécial au Bloc, Pierre-Paul Roy a catégoriquement démenti toute participation des proches de M. Duceppe. « Personne n’est dans cette opération. On en a plein notre casque à Ottawa avec la préparation de notre plateforme politique et de la prochaine campagne. »
M. Roy a noté que le nom de M. Duceppe circule régulièrement dans les milieux péquistes. Il a cependant indiqué qu’il ignore si des coups de fil se font, en ce moment, spéculant sur la venue possible du chef bloquiste au PQ.
Toutes les confirmations obtenues proviennent d’organisateurs, d’anciens élus ou d’actuels députés du PQ. Tous tiennent à conserver l’anonymat.
« Nous avons testé l’intérêt de bien du monde, s’est vanté un spécialiste de l’organisation de la région de Montréal. Les échos sont très favorables. Nous avons des ‘‘ poteaux ’’ dans bien des régions. »
Un des militants de haut vol qui s’activent à téléphoner s’est vanté que le leader du Bloc lui a laissé entendre directement « qu’il veut venir » au PQ. Selon lui, l’entourage de M. Duceppe est à la veille de donner son aval à l’organisation de cocktails pour amasser des fonds.
Nos interlocuteurs ont indiqué que le leader bloquiste n’a aucune velléité de provoquer un putsch contre André Boisclair. « Il veut des conditions idéales. Il veut que la place (de chef du Parti québécois) se libère. »
Le scénario de rêve, selon eux, c’est un couronnement. « Son entourage prépare l’atterrissage au PQ, a analysé un vétéran péquiste. Mais il ne veut pas une course à la chefferie » qui dégénère souvent en guerre entre factions partisanes.
Un stratège de la région de Québec a reconnu que deux « pro-Duceppe » l’ont appelé. Ce n’était pas « pour pousser » la candidature du bloquiste. « C’étaient des gens qui voulaient se préparer, advenant le départ de M. Boisclair. »
Pour l’instant, il n’existe pas de comité organisateur ou de groupe unifié pour exercer des pressions.
Une des personnes interrogées a fait écho à une préoccupation que lui aurait exprimée la garde rapprochée de M. Duceppe. « La prochaine fois, on ne peut pas passer à côté », se serait-elle fait dire. Il s’agit d’une référence au fait que le bloquiste n’a pu se présenter à la course à la direction finalement remportée par André Boisclair en novembre 2005.
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