La fronde contre Boisclair vise le 26 mai

PQ - leadership en jeu - la tourmente

Dans plusieurs régions, l'impatience monte au Parti québécois quant au leadership d'André Boisclair. Une fronde suivie de près par les émissaires de Gilles Duceppe se prépare à battre la proposition du comité exécutif du parti qui remet à septembre 2008 la tenue d'un congrès où les militants pourront se prononcer sur la direction du parti.
Cette proposition sera faite à la Conférence des présidents, le 26 mai prochain à Boucherville.
«Chez nous, c'est partagé. Je ne dis pas que c'est majoritaire mais je suis d'avis que les choses devraient se régler plus rapidement», a soutenu à La Presse William Fayad, le président de Montréal-Ville-Marie, qui regroupe une quinzaine de circonscriptions.
«C'est partagé, ce n'est pas noir ou blanc. Mais il y a une tendance à dire qu'il ne faut pas laisser les choses traîner comme en 2003, quand M. Landry a hésité puis est resté pour démissionner deux ans plus tard», résume M. Fayad. «Je veux écouter les arguments du chef, mais pour moi le plus vite possible on sera fixé mieux ce sera.»
Une seule députée se trouve dans cette région, Lisette Lapointe, dans Crémazie, et elle est restée impassible il y a quelques jours quand les membres de son association étaient en majorité favorables à ce que la question du leadership se règle bien avant septembre 2008.
Des sources proches du Bloc québécois indiquent à La Presse que Gilles Duceppe suit de très près les péripéties du Parti québécois. Louise Harel, députée d'Hochelaga-Maisonneuve, est toujours très proche de l'organisation Duceppe, qui compte des appuis même dans la direction du PQ, indique-t-on.
Hier à RDI, le chef bloquiste disait trouver «déplorable et difficile» la situation au Parti québécois.
«C'est aux membres du Parti québécois de régler les problèmes qui sont les leurs», a dit M. Duceppe, refusant de se prononcer sur l'opportunité de devancer le congrès prévu pour septembre 2008.
Déjà, à huis clos, plusieurs députés avaient prévenu M. Boisclair qu'il fallait selon eux clarifier dès l'automne la question du leadership. Parmi ceux-ci, les gros canons Louise Harel, François Legault et François Gendron. Depuis, Serge Deslières (Beauharnois) et Sylvain Pagé (Labelle) ont dit publiquement qu'un congrès en septembre 2008 ne permettait pas de clarifier la situation assez rapidement.
On indique dans les coulisses que Gilles Duceppe n'a pas l'intention de faire un geste tant qu'André Boisclair reste en poste. Un participant à un tout récent caucus du Bloc québécois expliquait que les élus fédéraux étaient «résignés» à voir leur chef quitter Ottawa. Déjà, la nomination de Pierre Paquette comme remplaçant de Michel Gauthier a été vue par tous, à juste titre, comme la désignation de son dauphin.
Au PQ, plusieurs croient qu'André Boisclair ne pourra pas supporter la pression, et annoncera son départ avant l'été. M. Duceppe s'annoncera dès que le poste sera libre, mais il serait prêt, indique-t-on, à affronter des adversaires dans une course - le nom de Diane Lemieux est le seul qui revient ; Mme Marois n'a pas l'intention de se lancer pour la troisième fois dans une course à la direction du PQ.
Denis Lazure prône un départ rapide
Un ancien ministre de René Lévesque et de Jacques Parizeau, le Dr Denis Lazure, a ajouté sa pierre, prônant le départ rapide d'André Boisclair.
L'ancien chef Bernard Landry avait cautionné cette sortie de son vieil ami - M. Landry multiplie les téléphones incendiaires auprès de militants influents où il s'en prend à André Boisclair a appris La Presse.
Pour Denis Lazure, André Boisclair " est légitime, mais en politique cela ne suffit pas. Un grand nombre de députés se sont prononcés pour qu'il se prête à un vote de non-confiance. Je dis qu'il devrait avoir l'élégance de partir, il devrait quitter honorablement pour le bien du parti et de la souveraineté ", a lancé M. Lazure.
" Il s'accroche à son poste de chef alors que la rébellion couve dans le parti et le caucus ", soutient M. Lazure. Pour lui, il est clair que M. Boisclair " n'a pas ce qu'il faut pour faire la souveraineté. La population ne se reconnaît pas en lui. Le parti a plus de risques d'éclater si M. Boisclair reste en poste ", a dit l'ancien ministre.
Pour Philippe Boucher, président de l'Outaouais, la proposition de la direction péquiste pour un congrès en septembre 2008 sera appuyée à l'unanimité par les circonscriptions de cette région, " mais laissez-moi votre numéro de téléphone au cas où cela changerait ", a-t-il conclu.


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