Boisclair : les dernières cartouches

Quand M. Boisclair accuse le chef du Bloc de dérive «affirmationniste», c’est qu’il en est, clairement, à ses dernières cartouches.

PQ - leadership en jeu - la tourmente


Il y a quelque chose qui ressemble à l’énergie du désespoir dans l’entrevue dans laquelle le chef péquiste, André Boisclair, accuse le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, de vouloir revenir à l’affirmation nationale de Pierre Marc Johnson.
D’abord, parce que M. Duceppe n’a jamais rien suggéré de tel. Ensuite parce que c’est M. Boisclair lui-même qui a été le premier, non pas à parler d’affirmation nationale, mais d’abandonner la promesse d’un référendum sur la souveraineté dans le programme du PQ.
Il faut connaître la valeur des symboles au PQ. Un leader souverainiste qui se dirait favorable à l’affirmation nationale serait l’équivalent du Pape affirmant que Dieu n’existe pas. C’est le péché mortel et l’excommunication automatique.
Quand M. Boisclair accuse le chef du Bloc de dérive «affirmationniste», c’est qu’il en est, clairement, à ses dernières cartouches.
Le problème est pourtant simple. Si le nom de M. Duceppe circule pour remplacer M. Boisclair et si ses amis font des démarches, c’est parce qu’il y a, chez les militants péquistes, un malaise profond face au leadership de M. Boisclair.
Ce n’est pas seulement une affaire de mauvais résultats électoraux. C’est aussi que M. Boisclair a clairement indiqué son intention de faire le ménage dans le programme et les structures du PQ. Or, après une défaite comme celle qu’il vient de subir, M. Boisclair n’a tout simplement pas la légitimité pour faire ce travail.
La légitimité d’un chef de parti ne tient pas seulement au fait qu’il occupe la fonction en confirmé avec les statuts de sa formation politique. Elle tient aussi à l’adhésion de ses militants au chef et à ses projets.
En remettant à l’automne de 2008 le vote de confiance sur son leadership, M. Boisclair a donné à de nombreux militants péquistes l’impression qu’il s’accroche à son poste, quitte mettre son parti devant une situation périlleuse.
Après tout, en situation de gouvernement minoritaire, à l’automne 2008, le Québec pourrait bien être aux portes d’une élection générale.
Si M. Boisclair veut mettre fin aux grenouillages, il n’a qu’à soumettre son leadership au jugement de ses membres dans un délai que ceux-ci jugent raisonnable. Sinon, il ne doit pas s’étonner que ça grenouille pour lui montrer le chemin de la sortie et que certains préparent déjà l’après-Boisclair.


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