Les médias n'en ont que pour la campagne

Québec 2007 - Analyse


Ariane Lacoursière - La campagne électorale profite de la léthargie du Canadien de Montréal et de la pauvreté générale de l'actualité pour occuper une place importante dans les médias, révèle le dernier bilan de la firme Influence communication réalisé pour le compte de La Presse.
«Cette année, les élections accaparent 25 % plus d'attention médiatique que lors de la campagne de 2003. Il faut dire que, à l'époque, c'était la guerre en Irak, commente le président de la firme Influence communication, Jean-François Dumas. Mais selon moi, si le Canadien de Montréal jouait mieux ces temps-ci ou que l'actualité générale était plus mouvementée, la campagne serait un peu plus oubliée!»
Si la campagne électorale occupe plus d'espace médiatique qu'en 2003, les sondages, eux, sont beaucoup moins nombreux.
«En 2003, il y avait en moyenne un sondage aux deux jours. Cette année, on parle d'un sondage aux quatre jours», note M. Dumas.
Depuis le début de la campagne, les enjeux qui ont été le plus couverts par les médias sont le débat constitutionnel (10,41 %), les sondages (5,9 %) et l'homosexualité et l'homophobie (4,87 %).
Parmi les 10 enjeux les plus couverts par les médias, il n'y a qu'un seul engagement électoral, soit l'abolition des commissions scolaires.
Cela fait dire à M. Dumas que la campagne électorale tourne jusqu'à maintenant autour de «chicanes de candidats» bien plus qu'autour de véritables débats politiques.
Toujours selon les données recueillies par Influence communication, Jean Charest a tout avantage à parler de constitution pour se démarquer de ses adversaires. «Chaque fois qu'il aborde ce sujet, il monte dans l'attention médiatique», dit M. Dumas.
Pour sa part, André Boisclair a obtenu sa présence la plus marquée dans les médias lors de la controverse sur l'homosexualité et l'homophobie. Mais, cela mis à part, le chef du PQ a été quelque peu délaissé au cours des deux dernières semaines au profit de Mario Dumont, analyse M. Dumas.
Parlez-en en bien, parlez-en en mal...
Peu importe pourquoi ils font parler d'eux, les chefs ont tout avantage à accaparer l'attention médiatique, affirme M. Dumas. Selon lui, le dicton «Parlez-en en bien, parlez-en en mal, mais parlez-en» est tout à fait applicable lors d'une campagne électorale. «À long terme, c'est toujours rentable pour les candidats de faire parler d'eux», assure-t-il.
Les indicateurs fournis par Influence communication sont obtenus en colligeant l'ensemble des nouvelles de la télé, de la radio et des journaux scrutés par les firmes de surveillance média au pays. Le poids de chaque nouvelle est ensuite pondéré en fonction du lectorat ou de l'auditoire.


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