Les défis que posent les religions, l'immigration et la problématique linguistique prennent de plus en plus d'importance dans nos sociétés occidentales. Au Québec par exemple, le port du voile islamique au travail demande des ajustements et négociations qui parfois causent des conflits plus importants, surtout quand les médias s'y précipitent en masse. Il n'y a pas que la question du voile, on se rappellera que la crise des accommodements raisonnables a débuté par la demande juive de givrer les fenêtre du YMCA. La religiosité, ou plutôt la présence de religion, qui disons-le sont plutôt stricte à certains égards, sur un territoire comme le Québec qui a son passé religieux et son évolution jusqu'à aujourd'hui, pose dès le départ un problème de vision dans l'ordre social. L'État-nation est basé sur l'objectif de donner à son peuple (ethnie) le pouvoir d'être en mesure de produire un ordre qui correspond aux valeurs de la communauté, à la base homogène. Toutefois, le modèle ethnico-centrisme de l'État est clairement secoué par les vagues migratrices portant avec elles un autre mode de vie et d'autres croyances.
Au Québec, déterminer la place sociale de l'Église dans la vie nationale relèverait d'un miracle intellectuel. La nation laïque n'aimant pas trop parler de religion, la crise des accommodement s'est donc légitimement inscrite dans la logique de ce que l'on a vu en Grande-Bretagne et en France, à la différence que Jean Charest à fait un bon coup en tentant la commission qui en a résulté, ce qui fait que les québécois ont été relativement plus raisonnables que les Européens sur ce sujet.
Ainsi, la politique relative au port du voile islamiste en a découlé et comme le débat ne fait que commencer, il y aura d'autres politiques selon l'intensité à laquelle la société laïque québécoise sera prête à défendre son caractère national. Et là est la question. Compte tenu de l'hétérogénéité de plus en plus croissance de la société nationale et de l'homogénéisation de la société occidentale, plusieurs ont avancé la fin de l'État-nation.
Alors la question se pose : Jusqu'où le gouvernement
québécois ira dans le dossier de la défense du français contre un Montréal de plus en plus anglophone ? La bataille est-elle perdue pour la nation canadienne-française ? Comment réagiront les sociétés occidentales d'Amérique et d'Europe au mixage culturel et à la perte de crédibilité de l'État basé sur la race, la langue, l'ethnie ou la croyance religieuse. Parfois ils ne réagissent pas très positivement. Les fréquentes attaques entre Sunnites et Chiites en Irak en sont la démonstration.
Plusieurs langues disparaissent, le gaélique irlandais n'est qu'un exemple. Le latin y est passé, et même si le passé reste, l'intérêt et le sens pratique à souvent l'avantage sur la tradition. Nous pouvons citer en exemple le débat sur l'abolition de la monarchie au Canada. Mais bref, les influences extérieures, causées entre autre par la mobilisation des masses, le commerce et développement international, mineront-elles le terrain de l'Indépendance du Québec ? Si non, tout indique que ce sera sous un modèle différent et progressiste…
Auteur : Steeven Gagné