Le cynisme politique

Notre culture politique a-t-elle à ce point trempé dans le confort et l'indifférence ?

Tribune libre 2010


À 25 ans, vivre au Québec, c'est le rêve de tout jeune défavorisé dans le monde. Il faut le dire, notre Belle Province n'est pas si mal en terme de qualité de vie et de sécurité publique et sociale. Nous pourrions la vanter pendant plusieurs pages sans aucun effort, je n'ai toutefois pas l'intention d'être flatteur. À 25 ans, vivre au Québec, c'est se demander s'il restera de l'argent dans les coffres pour notre retraite ou nos placements, ou si un jour le Québec sera dirigé et administré de façon efficiente et intelligente.
Pardonnez-moi.
Le cynisme des citoyens envers les décideurs.
Nous ne ferons pas l'histoire, il s'agit là d'un classique. Le problème touche plutôt le désintéressement qui en découle. Ce désintéressement, particulièrement envers les enjeux nationaux, locaux et internationaux, se comprend par le manque de temps, d'intérêt et le progrès technologique, ne nous en voulons pas. Tout le monde sait que le Canadien a échangé Halak mais personne ne connaît Mahmoud Ahmadinejad, par exemple. Qu'aucun ne me reproche, ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Quant à eux, les enjeux nationaux manquent un peu d'énergie dans la population, ou pour le dire autrement, de positivisme.
Évidemment, politique est synonyme de conflit et les gens au Québec n'aiment pas la chicane, n'est-ce pas ? Or, le cynisme, ce désintéressement pour la chose publique, mot que l'on entend sans doute de plus en plus dans la culture québécoise et dans beaucoup de sociétés occidentales, m'apparaît le pire piège pour celles-ci et pour le Québec particulièrement puisqu'il est source de négativisme ou de mécompréhension, si je peux me permettre.
Un remède pour ce cancer serait de redresser la culture politique ou/et, à vous de choisir, l'état de la gestion de l'État pour refaire l'image, et non seulement en apparence. Évidemment, un scandale comme celui de Vincent Lacroix et comme celui touchant la Caisse de Dépôt n'aide pas à combattre le cynisme et la négativité des citoyens à l'égard des décideurs. Nous, jeunes d'aujourd'hui, qui aurons à combattre multilatéralement les défis de notre temps, savons que nous aurons besoin les uns des autres. Lorsque je vois un jeune sur l'Aide sociale à temps plein, c'est à ça que je pense.
En passant, à 25 ans au Québec, je ne suis même pas encore rentable pour la société parce que j'étudie depuis très longtemps et je ne paye pas d'impôts. Plus encore, je dépends des prêts étudiants, j'ai un bon travail-étudiant mais les dettes me suivent de près. Vous comprendrez que je suis très conscient qu'avec le vieillissement de la population, nous aurons besoin de pédaler très fort et très vite. Vite, mais bien. Bref, le cynisme est un sujet incontournable aujourd'hui, il est perceptible régulièrement et il mine le terrain de la communication en générale.
Le regard critique perd aussi souvent de sa crédibilité lorsqu'il s'aventure dans les mêmes pistes et s'abreuve à la même source jour après jour. Il en perd également lorsque focalise sur un seul élément de la problématique et non sur la dynamique sans cesse complexe du problème. Maintes fois la communication est brouillée par le manque d'espoir et de volonté optimiste de changement.
Peu souvent j'entends un discours revigorant. Notre culture politique a-t-elle à ce point trempé dans le confort et l'indifférence ? Ce serait cynique d'y penser (sic).
Auteur : Steeven Gagné


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé