Les Flamands demeurent humiliés

Chronique de José Fontaine

Le gouvernement belge obtiendra selon toute vraisemblance la confiance du Parlement belge. Il est présidé - ce qui ne se produit que rarement dans notre histoire et en réalité ne s'est produit que deux fois - par un socialiste wallon (donc pas un Bruxellois francophone mais un Wallon de Wallonie). Je ne sais si c'est une bonne chose d'ailleurs et en fait je ne le crois pas. Car Di Rupo a donné déjà des gages à la Flandre non dans un but de réconciliation mais parce qu'il veut sauver la Belgique qui, à mon sens, ne le mérite pas.
Vous vous voulez au-dessus de la mêlée?
Lorsque je commence mon cours destiné à expliquer les institutions belges, je commence toujours en parlant longuement de l'humiliation subie par les Flamands. Les élites belges (peu importe leurs appartenances et elles étaient en majorité flamandes parce que les Flamands ont toujours été les plus nombreux en Belgique), ont délibérément choisi le français comme seule langue officielle de facto en 1830. Cette décision n'a pas été imposée par les Wallons. Cette décision était vraiment celle des seuls Belges pourvus du droit de vote quand le suffrage était censitaire. Et tous parlaient le français, notamment les Flamands majoritaires.
Les étudiants en m'entendant, se demandent si en parlant de cette façon je n'adopte pas une position de neutralité absolue voulant rester au-dessus de la mêlée. En fait, ce que je désire leur faire comprendre, c'est que les Flamands ont été réellement humiliés, du moins les Flamands d'autrefois de la paysannerie, de la petite bourgeoisie. Ils l'ont été d'autant plus que leur sentiment de classes dominées est lié à cette humiliation par la langue et du coup s'approfondit encore. Alors qu'en Wallonie, la classe ouvrière - l'une des classes ouvrières les plus maltraitées d'Europe selon le Professeur Martin Conway - a vécu sa domination comme étant d'abord une exploitation. Et s'est en quelque mesure libérée des humiliations subies par son intransigeance sociale déclinée en huit grèves générales qui ont modifié la Belgique. Les Wallons - peuple dans lequel la classe ouvrière a longtemps été la «ruling class», soit la classe qui « domine» mais au sens numérique et symbolique - ne sont pas tout à fait un peuple humilié. Même si les Wallons ont toujours été minoritaires en Belgique usant d'abord plus largement de la langue wallonne et puis du français.
La revanche flamande
A la fin du 19e siècle, le mouvement flamand s'organise et se mobilise. La Wallonie est riche et prospère parce que la bourgeoisie belge y a développé (simplement parce que c'était possible là pour des raisons géologiques très anciennes), une puissante industrie charbonnière et sidérurgique qui fit de ce petit pays wallon, en termes relatifs, mais parfois aussi en chiffres absolus, la deuxième puissance industrielle au monde. Les Flamands viennent travailler en Wallonie par centaines de milliers, commencent par parler le wallon (la langue des usines pour des raisons de sécurité, mais certainement pas la langue des élites), et deviennent des Wallons. La Wallonie est sans doute à plus de 50% un peuple d'immigrés de plusieurs générations ou de plus fraîche date (comme le Premier ministre belge, un Italien d'origine). Le mouvement flamand comprend qu'il ne pourra faire respecter sa langue que si la Flandre devient prospère. Une bourgeoisie flamande naît lentement qui dispose d'un parti, d'un réseau bancaire flamand, d'une presse et qui s'empare lentement de la domination dans l'Etat belge en se substituant non à une bourgeoisie wallonne (ce concept n'a pas de sens), mais à une bourgeoisie flamando-belge d'expression française. Le Professeur Quévit a longuement commenté cette explication pertinente et simple : cette bourgeoisie flamande d'expression néerlandaise trouve une Belgique qui dirige la prospérité belge/wallonne depuis les banques à Bruxelles et qui en expédie les produits dans le monde entier par Anvers, alors premier port mondial (début du XXe siècle). Elle dispose depuis longtemps d'une base populaire flamande qui adhère à ses objectifs et qui qui a toujours été numériquement majoritaire en Belgique. Elle transforme ses atouts en consolidant peu à peu sa prépondérance politique qui lui permet d'affecter de manière profondément injuste l'essentiel des ressources publiques au développement de la Flandre (surtout à partir des années 1930) : chemins de fer, création de nouveaux ports, construction d'autoroutes, création de nouvelles industries, aides aux investissements étrangers. L'industrie wallonne dans le même moment (années 1950 et 1960), connaît de graves difficultés. L'Etat belge laissera tomber purement et simplement la Wallonie. C'est au long d'une violente grève générale de près de six semaines (décembre 1960- janvier 1961), que la Wallonie prend conscience de son déclin, que ses leaders les plus lucides réclament l'autonomie de la Wallonie. Le gouvernement à base droitière et flamande mobilise 40.000 militaires pour écraser la grève et la gendarmerie tue plusieurs grévistes, en blesse encore plus, en emprisonnent des milliers, parfois pour de longs mois.
La difficile émancipation wallonne
L'autonomie de la Wallonie exigée dès 1945, exigence reprise massivement en 1960-1961, ne lui sera accordée de manière un peu étendue qu'un demi-siècle plus tard. L'Etat unitaire dominé par la Flandre a mis la Wallonie au bord du gouffre en la laissant se déstructurer considérablement. Il est probable cependant que le fait que la croissance wallonne ait été plus forte que la croissance économique en Flandre ces dix dernières années soit un des fruits de l'autonomie wallonne acquise dans les années 1990. Avec le développement de grands aéroports, de ports fluviaux importants qui exploitent l'extraordinaire atout que constitue la Meuse en Wallonie sur le plan économique, la création d'industries performantes, notamment dans la construction d'avions, la chimie fine, l'informatique etc. Mais la Flandre prétend que la Wallonie vit aux crochets de la Flandre même si le pays wallon est, dans le monde, le meilleur client de la Flandre.
Flandre et Wallonie sont face à deux diificultés
Au même journal télévisé où l'on montrait le Premier ministre Di Rupo s'exprimant dans un néerlandais hésitant et promettant qu'il allait faire un effort pour comprendre le peuple flamand (il ne se sert jamais de cette expression quand il s'agit des Wallons), la télévision belge francophone diffusait une séquence tournée dans la périphérie bruxelloise exposant la francisation galopante de la Flandre et moquant les efforts des autorités locales pour y faire face tout en suggérant qu'il s'agissait de xénophobie. Cherchez l'erreur...
Et cela dans la même émission où les efforts d'ouverture de Di Rupo vis-à-vis de la Flandre étaient (servilité incluse), louangés à l'infini. Ce qui se conteste car si le peuple flamand a bien été humilié, ce n'est pas à un Premier ministre belge qui est wallon d'assumer les fautes d'élites belges francophones auxquelles le peuple wallon est fortement étranger. Ce l'est d'autant moins que la Flandre a largement contribué à mettre la Wallonie dans l'état économique déficient où elle se trouve avec dans ses grandes villes des taux de chômage qui atteignent les 25% et qui dépassent les 30% chez les jeunes alors qu'en Flandre c'est quasiment le plein emploi.
La Flandre peine à consolider sa langue chez elle. C'est une constatation qui durcit le nationalisme flamand, dans la périphérie d'une capitale belge qui est la plus grande ville du pays et qui est quasiment à 100% francophone (le phénomène gagne maintenant des villes plus éloignées de Bruxelles comme Alost et Malines). Et dans l'ensemble du pays. Ce nationalisme flamand engendre des comportements agressifs, encore aujourd'hui à l'égard des Wallons. A une réunion jeudi soir de militants wallons à laquelle j'assistais, un important syndicaliste liégeois expliquait le sentiment de l'ensemble du monde syndical à Liège, suite à la fermeture de la phase à chaud de la sidérurgie dans cette ville : que c'étaient les hauts cadres de l'industrie rivale installée dans la région de Gand en Flandre, qui avaient poussé le patron de la sidérurgie installée dans plusieurs pays européens, l'Indien Mittal, à fermer en priorité le site de Liège face aux difficultés que son groupe rencontre au plan mondial. En se trompant d'ailleurs sur les coûts qu'engendrerait cette fermeture voulue comme définitive mais qui oblige alors, selon le principe pollueurs-payeurs, à assainir les sites qui ferment définitivement. Ce qui implique des dépenses colossales. Les Liégeois veulent se réapproprier cette industrie qui est de fait performante.
Wallons, Flamands, Bruxellois et ... Européens tous perdants
Le peuple flamand et le peuple wallon (que le Premier ministre fédéral Di Rupo, n'a véritablement jamais pris en compte comme peuple), sont donc face à des problèmes difficiles pour chacun d'eux. La Flandre peine à imposer sa langue, y compris en Flandre même. La Wallonie n'est pas dans un environnement social et politique qui favorise la relance de son économie malgré quelques succès. La Flandre est à droite, la Wallonie est à gauche. Le gouvernement belge actuel est écartelé entre ces deux tendances et est composé de ministres flamands attachés à la cause flamande sur le plan linguistique, de ministres wallons qui savent que la Wallonie est dans un grave péril économique, mais qui sont moins combatifs que leurs collègues flamands qui ont à faire face à une opposition politique qui, en Flandre, regroupe la majorité des députés flamands. L'accord principal de ce gouvernement porte sur une scission d'arrondissement dans la périphérie de Bruxelles qui conforte la position du néerlandais. Il y en a un deuxième qui porte sur l'accroissement des compétences de la Flandre, de la Wallonie et de Bruxelles dont les Flamands espèrent (via une régionalisation de la fiscalité), engranger les bénéfices en argent sonnant et trébuchant. Et dont les Wallons espèrent (mais le Premier ministre fédéral ne semble pas outre mesure préoccupé par la chose, son plan de carrière restant quand même l'Etat belge), que cela leur donnera d'autres outils pour relancer la Wallonie. Tout le monde, comme partout en Europe, va subir une politique d'austérité très dure dont les économistes en majorité prédisent qu'elle ne résoudra en rien la crise financière puisque, plombant la croissance, elle diminuera encore dans tous les Etats européens la possibilité de diminuer la dette publique.

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José Fontaine355 articles

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Né le 28/6/46 à Jemappes (Borinage, Wallonie). Docteur en philosophie pour une thèse intitulée "Le mal chez Rousseau et Kant" (Université catholique de Louvain, 1975), Professeur de philosophie et de sociologie (dans l'enseignement supérieur social à Namur et Mirwart) et directeur de la revue TOUDI (fondée en 1986), revue annuelle de 1987 à 1995 (huit numéros parus), puis mensuelle de 1997 à 2004, aujourd'hui trimestrielle (en tout 71 numéros parus). A paru aussi de 1992 à 1996 le mensuel République que j'ai également dirigé et qui a finalement fusionné avec TOUDI en 1997.

Esprit et insoumission ne font qu'un, et dès lors, j'essaye de dire avec Marie dans le "Magnificat", qui veut dire " impatience de la liberté": Mon âme magnifie le Seigneur, car il dépose les Puissants de leur trône. J'essaye...





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2 commentaires

  • José Fontaine Répondre

    12 décembre 2011

    Je vous remercie de l'attention que vous portez à mes écrits et de l'estime dans laquelle vous me tenez et je me rends compte que vous en savez un bon bout sur la Belgique.
    Cependant, vous la connaissez - comme bien des Français et bien des Québécois et beaucoup d'autres personnes dans le monde - par sa dimension flamande ou bruxelloise. Cela me frappe et me déçoit (sans m'étonner cependant), chaque fois que je parle à des gens de la Francophonie. On pourrait montrer que les Anglais, paradoxalement, sont mieux renseignés.
    L'idée que les Wallons vivent aux crochets de la Flandre est une idée qu'a pu imposer jusqu'à un certain point la propagande flamande à partir du moment, finalement fort récent (début des années 70), où l'on a su que le PIB par habitant en Flandre dépassait le PIB/habitant en Wallonie. Je ne peux pas sourcer ce que je dis ici mais il me serait facile de le montrer. Si l'on examine la durée de l'Etat belge (180 ans et quelques miettes), cela fait tout de même 140 ans où l'on peut supposer que les Wallons n'étaient pas "paresseux". Au demeurant, il me semble assez vain de caractériser les peuples de cette façon (par des défauts qu'on accole d'habitude à des individus non à des collectivités, par exemple les Ecossais avares etc.), même si cela peut parfois correspondre à certaines réalités.
    En revanche, il est possible de montrer à travers les travaux du Professeur Michel Quévit qu'il poursuit depuis les années 70, que la Flandre, politiquement majoritaire dans l'Etat belge depuis toujours, mais qui a pu transformer peu à peu cette position en domination politique et économique à partir des années 1884, a oeuvré depuis les années 1930 à un véritable détournement des ressources politiques de l'Etat belge. Mais ce fait doit être envisagé avec beaucoup de nuances. D'abord en agissant comme cela, la bourgeoisie flamande ne faisait que reprendre un plan qui avait été celui de la bourgeoisie francophone depuis 1830, établissant un port pour exporter la richesse produite en Wallonie (Anvers, ville flamande), et de puissances institutions financières pour gérer la Wallonie, deuxième puissance économique du monde à l'époque (en termes relatifs mais aussi parfois absolus), à Bruxelles, ville autrefois flamande également. En outre, la Flandre humiliée par sa propre bourgeoise francophone à laquelle participaient à titre minoritaire quelques importants éléments wallons, trouva dans l'opportunité politique que lui offrait sa montée politique et économique, les affaiblissements de la Wallonie, une sorte de revanche (je ne dis pas "vengeance").
    Je comprends que la Flandre ait voulu donner une assiette solide à sa langue en fortifiant l'économie de la Flandre. Il m'est plus difficile d'admettre qu'elle l'ait fait au détriment de la Wallonie qui, en tant que telle, bien que bien entendu de langue française, n'a jamais dominé personne en Belgique, notamment parce qu'elle y a toujours été minoritaire. Les éléments francophones antiflamands dans notre histoire sont pour la plupart des Flamands eux-mêmes ou des Bruxellois. Certes, à partir des années 1940, notamment à travers la Résistance et entre autres choses dans la lutte contre le roi Léopold III, la Wallonie a cherché à se dégager de la Belgique. C'est d'ailleurs elle qui, très logiquement, a la première combattu pour que la Belgique devienne un Etat fédéral ce fédéralisme devant inclure une très large autonomie wallonne qui n'est acquise que depuis peu.
    Ce que j'avance sur le détournement des ressources publiques par la Flandre est déjà indiqué dans l'article ci-dessus mais je remets le lien. Quant à l'humiliation linguistique imposée aux Flamands, je l'ai toujours déplorée et elle est injuste. D'ailleurs je ne soutiendrais pas les Québécois si je ne trouvais pas cette situation injuste. Les Flamands ressemblent d'ailleurs aux Québécois sur ce plan, sauf que, contrairement aux Québécois, ils sont majoritaires dans leur pays alors que les Wallons sont dans la même situation minoritaire que les Québécois.
    La revue française ''Economies et sociétés'' va publier en janvier un numéro consacre à l'après-Belgique où je défends l'idée qu'il ne faut pas croire que la Belgique est si aisément "défaisable" et où de nouvelles analyses de MIchel Quévit seront également publiées. Voici le lien vers un compte rendu de son travail depuis Les années 1970 :
    http://www.larevuetoudi.org/fr/story/critique-flandre-wallonie-quelle-solidarité-michel-quévit-couleurs-livres
    Cordialement,
    José Fontaine

  • Jean-Pierre Bélisle Répondre

    12 décembre 2011

    Professeur Fontaine,
    En regard de votre curriculum académique et du nombre d’articles que vous avez publiés sur la Belgique dans cette chronique, je suis pour ainsi dire bien mal placé pour faire quelque leçon.
    De fait, adolescent, je ne connaissais de la Belgique que sa "Mort subite". Avec le temps et quelques lectures, j'en suis venu maintenant à penser que le nom de cette bière présageait peut-être de ce qui attend l'État Belge.
    Bien sûr, avant même "la" bière, il y avait eu les enseignements "Tintin au Congo", de Hergé, que j'ai pu remettre en contexte, longtemps après, ayant eu la chance de mettre la main sur l'impressionnant ouvrage du docteur en droit Georges Blanchard (1899) "Formation et constitution politique de l'État indépendant du Congo".
    Une véritable révélation : "Reconnu comme puissance, avant même d'exister, il (le Congo) emprunte sa seule raison d'être à la décision des puissances qui l'ont créé. (...) Grand État africain, il ne se compose à ses débuts que de tribus barbares, anthropophages même, sans lien aucun entre elles, et doit chercher à l'étranger tous les éléments constitutifs de son gouvernement".
    Avec cette lentille (déformante, diriez-vous), j'ai lu plusieurs de vos textes et, avec déférence, je dois vous avouer que je ne saisis pas trop bien votre approche constructiviste sur la pérennité de l'État belge.
    Quant à moi, la question n'est plus de savoir qui est humilié; qui, de la Flandre ou de la Wallonie, vit aux crochets ou aux dépens de l’autre; qui s’attribue la majeure partie des ressources de l’Etat; qui, en Wallonie, est paresseux au point d’être partisan de la réunion avec la France. L'État belge agonise; ce n'est pas en raison des dérives sectaires et rien ne pourra stopper sa désintégration.
    C'est que la création de la Belgique fut le résultat d’un bricolage artificiel façonné par le chevauchement des intérêts géopolitiques des Pays-Bas, de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni. [Congrès de Vienne de 1815 (création du Royaume-Uni des Pays-Bas – tampon contre la France), suivi 15 ans plus tard de la sécession de la Belgique, sur insistance de la France).]

    La Belgique n’est qu’un État-tampon occupant un espace géostratégique. Elle n’a pas d’identité nationale.
    La fin de la Belgique, comme État distinct, est déjà annoncée: tant par les faits que par le comportement des élites des deux communautés. La nationalisation de la Banque Dexia viendra simplement écumer ce qui reste des avoirs souverains et des communautés avant que la Belgique ne ferme boutique.
    La disparition de l’État belge (et la nécessaire intégration partielle ou totale de ses parties dans la France et les Pays-Bas) n’est ralentie que par l’OTAN et l’UE en raison des répercussions géopolitiques imprévisibles qu’entrainerait l’altération des frontières et du dangereux précédent symbolique qu’utiliseraient à leurs fins les régions sécessionnistes existantes sur le continent européen.
    Qu'en pensez-vous ?
    JPB