Les 90 ans de Michel Chartrand

Tribune libre - 2007


Cher camarade,
Ce petit mot pour vous dire tout simplement que si je peux encore espérer devenir quelqu’un dans la vie, c’est à vous que je le dois. Peu d’hommes québécois m’ont marqué comme vous l’avez fait. Je me souviens que mon père fermait la radio quand vous y étiez interviewé tellement il avait peur de l’idée de liberté que vous incarniez si totalement. Je me souviens aussi de la grève au magasin Dupuis & Frères, des abeilles qui y volaient joyeusement grâce à vous, en ce temps où le syndicalisme était un vrai combat mené par des chefs qui n’avaient pas peur de mettre leurs culottes. Comparé aux moumounes qui dirigent aujourd’hui les mouvements syndicaux, crisse que c’était stimulant de vous entendre et de vous voir agir, sans compromis ni compromissions, pour l’établissement d’un Québec indépendant et socialiste!
Je rêve de vivre au moins jusqu’à 90 ans comme vous, ne serait-ce que pour écoeurer ce monde que vous avez combattu, celui des poules mouillées, des crosseurs politiques en chef et en sous-chef, des arrivistes, des magouilleurs, des défaiseurs de pays, des traîtres à la nation et à la culture québécoise.
Merci d’avoir été là et d’y être toujours. Vous êtes un formidable exemple, le seul à m’être aussi essentiel.
Longue vie, camarade! Vive le Québec libre et socialiste!
Victor-Lévy Beaulieu

Le 16 janvier 2007

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Victor-Lévy Beaulieu84 articles

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Victor-Lévy Beaulieu participe de la démesure des personnages qui habitent son œuvre. Autant de livres que d'années vécues, souligne-t-il à la blague, comme pour atténuer l'espèce de vertige que l'on peut éprouver devant une œuvre aussi imposante et singulière. Une bonne trentaine de romans, une douzaine d'essais et autant de pièces de théâtre ; des adaptations pour la télévision





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