Le taux de chômage augmente à 8,1 % au Québec

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L'Ontario perd 33900 emplois en 1 mois

La capacité de l'économie canadienne à générer une croissance du marché de l'emploi a continué de décevoir le mois dernier - particulièrement en Ontario - alors que le nombre d'emplois a étonnamment plongé de 9400 emplois sur la scène nationale, et de 33 900 dans la province la plus populeuse du pays.
Par ailleurs, le taux de chômage a grimpé d'un dixième de point à 7,1 %, atteignant son plus haut niveau en six mois.
La faiblesse étonnante du rapport dévoilé vendredi par Statistique Canada survient alors que les économistes misaient plutôt sur un gain appréciable pour le mois de juin - particulièrement après la création de 25 800 emplois en mai. Le marché a réagi en faisant plonger le dollar canadien et celui-ci a clôturé en baisse de 0,76 cent US, à 93,16 cents US.
Des observateurs ont estimé que le résultat pourrait convaincre la Banque du Canada de réviser à la baisse ses prévisions de croissance pour l'économie lorsqu'elle annoncera, la semaine prochaine, sa nouvelle décision sur sa politique monétaire. La banque centrale devrait signaler que les taux d'intérêt resteront faibles au moins jusqu'à la mi-2015.
«Même en regardant au-delà de ce qui s'est passé en juin, le portrait d'ensemble indique qu'à part en Alberta, nous n'avons pas observé de croissance du marché de l'emploi au pays au cours de la dernière année», a noté l'économiste en chef de BMO Marchés des capitaux, Doug Porter.
«Il y a un certain nombre de raisons (pour expliquer cela), mais pour faire une histoire courte, la plupart des grands catalyseurs pour le marché canadien de l'emploi se sont vraiment écroulés; (...) les choses comme les solides gains dans la construction de maison, les éléments qui proviennent des consommateurs, et même les dépenses des gouvernements. Jusqu'à un certain point, les robinets ont été fermés», a poursuivi M. Porter.
Une reprise du secteur des exportations pourrait être un élément crucial dans la création à venir d'emplois, a-t-il ajouté, mais celle-ci ne se produit pas rapidement.
«Clairement, l'économie ne profite simplement pas de l'amélioration graduelle de l'économie des États-Unis en raison des problèmes de concurrence commerciale, ce qui doit grandement inquiéter la Banque du Canada», a ajouté David Madani, de Capital Economics.
Peu de progrès en un an
Les données pourraient par ailleurs commencer à représenter un problème pour le gouvernement fédéral conservateur. Depuis le début de la reprise en 2009, les ministres fédéraux ont mis de l'avant deux thèmes économiques en particulier - soit que malgré la fragilité de l'économie, le Canada a mieux fait que pratiquement n'importe quel autre pays et qu'il affiche le meilleur bilan parmi les pays industrialisés en ce qui a trait à la création d'emplois.
Cependant, au cours des douze derniers mois, l'économie a créé seulement 72 000 nouveaux emplois, partagés également entre les travailleurs à temps partiel et à temps plein. En excluant les chiffres de l'Alberta, le reste du pays a vu disparaître 10 000 emplois au cours de la même période.
En comparaison, aux États-Unis, la création de plus de 200 000 emplois chaque mois est pratiquement devenue courante. Selon l'agence gouvernementale, si le Canada adoptait les calculs méthodologiques des États-Unis pour le chômage, les deux pays afficheraient aujourd'hui des taux de chômage semblables de 6,1 %.
Les perspectives pour l'avenir immédiat ne sont pas particulièrement encourageantes. Plus tôt cette semaine, un sondage sur la confiance des entreprises réalisée par la Banque du Canada révélait que les intentions d'embauche de la firme s'étaient amoindris quelque peu par rapport à ce qu'elles étaient il y a trois mois.
M. Porter dit s'attendre à de légères améliorations dans les mois à venir, mais il ajoute que les Canadien ne devraient pas s'attendre à une «manne d'emplois».
Le rapport de Statistique Canada comptait tout de même quelques points positifs. Le nombre de Canadiens officiellement au chômage a grimpé de 25 000 parce qu'un plus grand nombre de Canadiens se sont lancés à la recherche d'un nouvel emploi.
Le nombre de chômeur aurait pu être pire si certains individus n'avaient pas créé leur propre emploi. Selon l'agence, 23 400 nouveaux travailleurs autonomes ont intégré le marché en juin, ce qui signifie que les employeurs ont en fait éliminé 32 800 emplois en tout.
En outre, l'emploi à temps plein a crû de 33 500, contrebalançant en partie la perte de 43 000 emplois à temps partiel.
La plupart des pertes de juin ont été observées dans les secteurs des services aux entreprises, des services relatifs aux bâtiments et des autres services de soutien, ainsi que dans ceux de l'agriculture et de la fabrication. Cependant, 32 000 emplois ont vu le jour dans le secteur de la construction, ce qui a ramené l'emploi dans cette industrie à ses niveaux de l'an dernier.
Création d'emplois au Québec
Du côté des provinces, l'Alberta a été la seule à montrer une croissance appréciable, l'emploi à temps plein y ayant progressé de 19 500 postes.
Le taux de chômage au Québec a crû de 0,1 point de pourcentage, grimpant à 8,1 %. La province a affiché en juin un gain de 3500 emplois, un bond de 23 100 postes à temps plein ayant éclipsé un recul d'environ 19 600 emplois à temps partiel.
L'Ontario a été la province la plus touchée, avec une perte de près de 34 000 emplois en juin, tous dans le groupe d'âge des 15 à 24 ans. Le taux de chômage dans la province a augmenté de 0,2 point de pourcentage pour atteindre 7,5 %.
Au Nouveau-Brunswick, l'emploi a progressé de 2700 en juin. Le taux de chômage a diminué de 0,6 point de pourcentage pour se fixer à 9,6 %.
Taux de chômage par province
Le taux de chômage du mois précédent se trouve entre parenthèses.
- Terre-Neuve-et-Labrador 12,5 (12,7)
- Île-du-Prince-Édouard 9,8 (12,2)
- Nouvelle-Écosse 8,7 (8,9)
- Nouveau-Brunswick 9,6 (10,2)
- Québec 8,1 (8,0)
- Ontario 7,5 (7,3)
- Manitoba 5,4 (5,5)
- Saskatchewan 3,9 (3,7)
- Alberta 4,9 (4,6)
- Colombie-Britannique 6,2 (6,1)
Le taux de chômage dans les principales villes
Statistique Canada a aussi dévoilé un taux moyen désaisonnalisé sur trois mois pour les principales villes, mais prévient que les données peuvent varier grandement puisqu'elles sont basées sur de faibles échantillons. Le taux du mois précédent se trouve entre parenthèses.
- Saint-Jean, Terre-Neuve-et-Labrador 6,8 (6,4)
- Halifax 5,5 (5,8)
- Moncton 6,0 (5,9)
- Saint-Jean, N.-B. 7,7 (7,7)
- Saguenay 9,7 (9,8)
- Québec 5,4 (5,0)
- Sherbrooke 8,0 (8,6)
- Trois-Rivières 8,4 (8,3)
- Montréal 8,3 (8,0)
- Gatineau 6,4 (6,5)
- Ottawa 6,9 (6,8)
- Kingston, Ontario 6,4 (6,9)
- Peterborough 9,7 (11,1)
- Oshawa 7,2 (7,3)
- Toronto 7,9 (7,6)
- Hamilton 7,2 (6,9)
- St. Catharines-Niagara 7,9 (8,0)
- Kitchener-Cambridge-Waterloo 6,4 (6,7)
- Brantford 6,7 (7,2)
- Guelph 7,8 (7,6)
- London 7,4 (7,7)
- Windsor 9,0 (8,6)
- Barrie 6,5 (7,3)
- Sudbury 7,0 (6,7)
- Thunder Bay 5,2 (5,8)
- Winnipeg 5,8 (5,9)
- Regina 3,6 (3,4)
- Saskatoon 3,8 (4,2)
- Calgary 5,4 (5,4)
- Edmonton 5,5 (5,2)
- Kelowna, Colombie-Britannique 5,2 (4,7)
- Abbotsford, C.-B. 7,6 (7,5)
- Vancouver 5,6 (5,5)
- Victoria 5,2 (5,2)


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