La Banque du Canada révise fortement à la baisse ses scénarios de croissance

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Recul de l'optimisme devant la réalité

Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a affirmé mercredi que l’économie n’était pas encore suffisamment solide et qu’elle aurait probablement besoin du soutien de faibles taux d’intérêt pendant plus longtemps qu’il ne le croyait il y a trois mois.

En conférence de presse à la suite de l’annonce du taux directeur et du dépôt du Rapport sur la politique monétaire de la banque centrale, M. Poloz a indiqué que la reprise mondiale avait été une succession de déceptions. Et cela a empêché l’économie du Canada d’avoir un taux de croissance stable.

« Nos déceptions successives concernant la tenue de l’économie mondiale ces dernières années signifient que nous demeurons préoccupés par les risques à la baisse planant sur l’activité économique et les moteurs fondamentaux de l’inflation », a déclaré M. Poloz. « Nous n’avons pas une situation de croissance stable au Canada en ce moment », a-t-il ajouté, parlant des exportations, en particulier les exportations hors énergie, comme du secteur clé qui ne s’est pas encore rétabli et qui empêche les entreprises d’investir.

Tel que prévu par les observateurs, la Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 1 %. Ce taux demeure inchangé depuis près de quatre ans. M. Poloz n’est cependant pas demeuré immobile puisque l’institution a revu à la baisse sa prévision de croissance économique mondiale pour cette année, à 2,9 %, soit quatre dixièmes de point en moins par rapport à avril, et diminué de plus d’un point, à 1,6 %, sa projection de croissance aux États-Unis — le plus important marché étranger du Canada.

La révision est moins importante au Canada, mais elle n’en demeure pas moins significative. Les projections de croissance économique pour 2014 et 2015 ont été réduites d’un dixième de point, à 2,2 % et 2,4 %, respectivement.

Par ailleurs, la banque a estimé que l’économie devrait se remettre à tourner à plein régime vers le milieu de 2016, soit un peu plus tard qu’escompté en avril.

Les propos tenus mercredi par la banque centrale devraient faire en sorte que les taux d’intérêt demeureront inchangés jusqu’en 2016, en plus d’exercer une pression à la baisse sur le dollar canadien. « Dans l’ensemble, la dernière déclaration sur la politique monétaire de la banque soutient notre avis que les taux d’intérêt devront demeurer bas plus longtemps que ne le croit l’opinion générale », a affirmé David Madani, économiste chez Capital Economics.

La Banque du Canada a expliqué avoir revu ses perspectives à la baisse à cause du ralentissement marqué du début de l’année dans le monde et en particulier aux États-Unis — où l’économie a reculé de pas moins de 2,9 %. Et bien que la croissance ait depuis repris, le redressement n’a pas été suffisant pour éponger les pertes.


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