Parlons stratégie - Identité

Le Québécois est un étrange animal à trois pattes

Ce qu’il faut savoir pour préparer le prochain référendum

Chronique de Richard Le Hir


Cette question de l’identité n’a pas fini de nous tarauder tant l’équation qui fait ce que nous sommes est complexe. Je viens de lire l’un à la file de l’autre les textes de Lise Payette et de Réjean Labrie.
En évoquant ses souvenirs d’enfance dans le contexte de Noël, Lise Payette s’inquiète des effets de l’immigration sur notre identité :

« On nous annonce que nous serons bientôt huit millions de Québécois. Parmi ces huit millions, il y en a beaucoup qui n’auront jamais connu ce que je viens de raconter. Comment arriveront-ils à partager ce que nous sommes ? Question difficile s’il en est une. Matière à réflexion pour tous ceux qui pensent que Noël devrait être la fête de la solidarité humaine. La trêve de la course folle vers le vide. »

Réjean Labrie reprend la réflexion du sociologue Guy Durand sur la culture et l’identité dont il cite la conclusion :
« La notion de multiculturalisme, qui affadit l’identité culturelle du Québec, doit être considérablement revue. La démocratie s’appauvrit quand elle piétine l’épaisseur historique et identitaire d’un peuple. La laïcité ne suffit pas à forger une identité culturelle collective si elle n’est pas fondée sur un héritage historique, les traditions locales et le contexte social. Le Québec évoluera, c’est sûr, et en partie grâce à l’apport des immigrants, mais il est normal et légitime qu’une société protège son identité, et qu’une génération désire transmettre sa conception du pays à ses enfants et petits-enfants.  »

Et au cours des derniers jours, je suis tombé par hasard sur quelques entrevues à la radio à l’occasion de longs trajets sur nos routes qui abordaient aussi cette problématique, cette fois pour signaler aux auditeurs que certains « zélés du multiculturalisme » cherchaient à nous faire renoncer au sapin de Noël et à transformer cette fête au départ religieuse en fête « laïque » pour ne pas brimer les nouveaux arrivants et les pratiquants d’autres religions dans leurs « droits » garantis par les chartes.
Il ne fait aucun doute que le multiculturalisme est condamné à rejoindre à plus ou moins brève échéance toutes les autres théories fumeuses de l’organisation sociale dans les poubelles de l’histoire, ce qui ne l’aura pas empêchée entre-temps de faire d’importants dégâts, notamment chez nous où les hasards de l’histoire et de la géographie nous placent dans une situation particulièrement difficile.
Moi-même à cheval sur deux identités du fait de ma naissance d’une mère québécoise et d’un père français, j’ai eu très tôt à m’interroger sur mon appartenance et sur ce qui faisait ma différence. On pourrait croire que le fait pour les Français et les Québécois d’avoir en commun l’usage du français serait au départ un gage de rapports faciles et harmonieux. Or ce n’est pas le cas. Dans les conflits qui m’opposaient à mon père quand j’étais jeune, il y avait bien davantage que mon simple désir de m’affirmer. C’est donc dire qu’entraient en ligne de compte d’autres facteurs que la langue.
Il a fallu que je me retrouve dans une situation bien particulière pour parvenir à mettre le doigt sur les différentes composantes de l’identité québécoise, En effet, un jour du mois d’août 1980, je reçus un appel du Consulat de Grande-Bretagne à Montréal. Le Consul demandait à me rencontrer et m’invitait à déjeuner. J’étais alors directeur de l’Information à l’Institut National de Productivité, un organisme mis sur pied par le premier ministre René Lévesque pour favoriser un rapprochement entre le patronat et les syndicats dans la foulée des grands affrontements des années 1970.
J’étais évidemment surpris de cette démarche, mais on ne refuse pas de rencontrer un Consul, fût-il de Grande-Bretagne, qui par surcroît vous invite à déjeuner. J’appris donc de la bouche du Consul qu’à l’issue d’un processus de consultation demeuré pour moi assez mystérieux et impliquant entre autres une consultation de nos deux ordres de gouvernement, mon nom avait été retenu pour invitation à participer à la 222e conférence de « Wilton Park » qui devait avoir lieu en octobre de la même année sur le thème suivant : « Regional Powers and Ethnic Identity in an Interdependant World ».
Ces fameuses conférences de une à deux semaines se tenaient (et se tiennent toujours http://www.wiltonpark.co.uk/about/index.aspx) sous les auspices du Foreign and Commonwealth Office de Grande-Bretagne dans un magnifique château du XVe siècle du sud-ouest de l’Angleterre, connu sous le nom de « Wiston House », et j’étais l’hôte du gouvernement de Sa Majesté qui assumait tous les frais. En prime, des visites de Londres étaient incluses avec des rencontres de personnalités politiques de haut rang.
À trente-trois ans, on brûle de découvrir le monde, et j’acceptai donc l’invitation avec enthousiasme. Ce n’est que cette année, en faisant ma recherche pour un article sur les Desmarais, que j’ai découvert que ces conférences, lancées à l’initiative de Winston Churchill au début des années 1950, constituaient un des éléments de la stratégie visant à favoriser l’avènement d’un Nouvel Ordre Mondial.
À l’époque, on ne disposait pas encore d’Internet et de Google pour faire des recherches, et je dus donc me contenter de la pochette de renseignements qu’on me fit parvenir avec mon billet d’avion et la confirmation de ma participation. J’allais découvrir dans l’avion, en consultant la liste des participants, que l’un de ceux-ci était nul autre que l’ancien ambassadeur de France au Canada, Francis Lacoste, qui avait présidé une année la remise des prix de fin d’année au Collège Stanislas, et qui m’avait remis mon premier prix… d’anglais. Comme quoi la vie est pleine de coïncidences.
En revanche, lorsque je suis devenu ministre en 1995, je vous avoue avoir repensé à ma participation à cette conférence de Wilton Park et m’être demandé ce que les Britanniques pouvaient bien savoir en 1980 de ce que serait mon avenir pour m’avoir invité à cette conférence. Encore une coïncidence ?
Toujours est-il qu’une fois rendu à Wilton Park et les présentations terminées, il fallut se mettre à l’ouvrage. Aujourd’hui, avec le recul du temps et le bénéfice de l’expérience, je vois bien dans le titre de la conférence ce que je ne pouvais pas du tout voir à l’époque, soit l’orientation délibérée de la discussion dans le sens des valeurs du Nouvel Ordre Mondial pour lequel il n’existe plus d’État, mais seulement des pouvoirs régionaux, des personnes et non des Nations, dans la mesure où il est question d’identité, condamnées par surcroît à rechercher des accommodements, dans la mesure où le monde est interdépendant.
Et c’est là qu’on découvre combien le conditionnement des mentalités a été planifié et organisé de longue main.
Octobre 1980, c’était quelques mois après le premier référendum au Québec, et il était donc inévitable que je me retrouve mis sur la sellette pour expliquer aux participants et aux « modérateurs » du Foreign and Commonwealth Office qui encadraient la conférence pourquoi et comment le Québec en était venu à avoir des aspirations nationales si fortes qu’une proportion importante de sa population était prête à rompre les rangs et former un nouveau pays.
C’est la première fois que j’eus à me réjouir d’avoir comme père un professeur d’histoire. À force de l’écouter parler, j’avais fini par retenir quelques leçons dont je pus faire profiter les autres participants. En revanche, j’étais moins bien préparé lorsque je reçus comme « devoir » de préparer un exposé sur l’identité québécoise que je devrais présenter devant tous mes collègues le dernier jour de la conférence. J’étais très intimidé par le calibre des participants dont plusieurs étaient bien plus avancés que moi dans leur carrière et occupaient tous dans leur pays (États-Unis, Angleterre, France, Allemagne, Italie, Suisse, etc.) des postes prestigieux, soit dans le secteur public, soit dans le secteur privé.
En me creusant les méninges et en me livrant à une introspective rapide, je parvins à formuler une hypothèse inspirée de ma propre expérience et de mes observations, et j’ai acquis au fil des années la conviction qu’elle se tient parfaitement. Je leur annonçai donc que le Québécois était un étrange animal à trois pattes (un modérateur irlandais facétieux rétorqua immédiatement « We won’t ask you to put your best foot forward ! »).
L’identité québécoise s’alimente à trois grandes sources qui véhiculent chacune des valeurs différentes, la source française, la source britannique, et la source nord-américaine. En effet, pour une forte majorité d’entre nous, nous sommes Français par nos origines et la langue que nous utilisons. Mais tout notre rapport à la vie publique, aux idées que nous entretenons sur l’organisation sociale, la démocratie et la justice, est marqué par l’influence britannique. Enfin, notre mode de vie est nord-américain, et nous sommes très Américains dans notre jugement sur les réalités économique.
Cette triple origine a forcément des conséquences sur le plan des choix politiques des Québécois, et je crois que le mouvement indépendantiste gagnerait énormément à incorporer cette donnée dans sa démarche, ne serait-ce que pour comprendre que quand les Québécois se font écraser l’orteil français, leur côté français prend le dessus. Ainsi, on comprend mieux la réaction des francophones à l’épisode de la lutte des gens de l’air, au rejet de l’accord du Lac Meech, au piétinement du drapeau du Québec par des manifestants de Sault-Ste-Marie l’année du référendum de 1995, au sentiment des Québécois d’avoir été floués lorsqu’ils ont découvert, après le référendum de 1995, les dessous nauséabonds du grand « love-in » tenu sur la Place du Canada à la veille de celui-ci. Par contre, les Québécois tiennent de leurs influences britanniques une certaine idée de la légitimité et de ses exigences, comme je l’ai évoqué dans l’ouvrage que j’ai écrit (La prochaine étape : Le défi de la légitimité) et si vous écrasez cet orteil-là, vous déclenchez des réactions adverses, comme Lise Payette s’en est rendue compte pendant le référendum de 1980 avec les « Yvette ». Enfin, les fédéralistes jouent des peurs que nous inspirent notre rapport à l’économie à l’américaine pour nous dissuader d’opter pour l’indépendance.
Et selon les prédispositions, la formation et les expériences de chacun, le dosage pourra varier. Un peu selon le modèle décrit par le psychiâtre américain Eric Berne, le père de l’analyse transactionnelle. Ainsi, certains Québécois sont plus Français que d’autres, d’autres sont plus Britanniques, et d’autres plus Américains. Et l’immigration ne fait que compliquer l’équation.
Notre histoire fourmille d’exemples où peut se vérifier cette théorie. Il serait temps d’en faire bon usage plutôt que de découvrir à chaque fois après le fait comment elle a pu jouer pour ou contre nous.


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15 commentaires

  • Serge-André Guay Répondre

    28 décembre 2010

    Je vous invite à lire mon OPINION sur ce site au sujet du multiculturalisme : http://www.vigile.net/Montreal-pris-au-piege-du

  • Archives de Vigile Répondre

    27 décembre 2010

    Le nationalisme devenu québécois a-t-il une vie, (un présent, un passé et possiblement un avenir) en dehors de l'ethnie canadienne-française ? On a formé le concept de «groupe porteur», pour parler de ceux dont on veut éviter de dire le nom. Pour beaucoup des nôtres, il est rassurant de continuer à soutenir le sentiment généreux que le projet national intéresse «tous» les Québécois, inclusivement. Québécois étant défini comme étant ceux qui habitent le Québec. La question est vaste et mériterait d'être débattue dans un cadre d'ouverture, parmi tous ceux qui veulent l'indépendance. Une certaine rigidité des élites prévient cependant tout débat de fond depuis plusieurs années sur cette question. Les dirigeants politiques qui ont piloté les deux référendums craignent non sans raison que tout débat ouvert sur le sujet soit manipulé par les adversaires politiques et les grands médias, qu'ils dénaturent par simplification abusive les idées exprimées pour finalement travestir la juste de cause de se donner un foyer national en xénophobie.
    L'immigrant a aujourd'hui l'internet et ne désire pas nécessairement rompre avec son pays d'origine avec lequel les rapports peuvent être quotidiens, sans compter les frères et soeurs de sa communauté ethnique regroupés plus ou moins localement, composées d'immigrants arrivés un peu avant lui. Ces derniers encadrent dans bien des cas plusieurs aspects de la vie du nouvel arrivant. L'immigration moderne rend possible la vie au Québec, sans avoir jamais affaire aux Canadiens-français. La façade étatique joue alors le rôle d'une vitrine plus ou moins francophone mais assez désincarnée.
    Que faire ? L'époque de René Lévesque, 82 % de Canadiens-français, immigration modérée et majoritairement européenne, diffère de la nôtre où la double citoyenneté est courante et les appartenances nationales ne vont plus de soi et ne sont plus reliées autant au territoire que jadis. Avec 78 % de Québécois-francophones, où allons-nous ?
    Il faut certes oser se questionner en dépit des dangers que nous font courir les Canadians. Ouvrir le jeu. Nous sommes relativement peu nombreux, sans alliés internationaux (ayant perdus la France), nous ne détenons que quelques cartes et pas vraiment d'atout. Le développement de concepts porteurs et en phase avec les réalités d'aujourd'hui me semble indispensable.
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    27 décembre 2010

    Les frères Thompson, un autre parfait exemple d'intégration québécoise !
    Leur père n'était pas de ces racistes anglais ! Il a choisi une Canadienne française et a ainsi fait de ses fils des "gens du pays". Des Québécois de souche, des Canadiens français 100% par leur mère et sa culture.
    Ils ont une histoire et mémoire en dierct ligne avec la fondation du peuple, du pays et de l'origine (France Normandie).
    Moi quand je vois, par exemple, un Italien arriver au Québec pour s'installer et se met à chercher pour une Italienne à marier, bein j'ai juste envie de lui dire de retourner chez-lui !
    Si j'avais décidé plus jeune de m'installer au Japon, je me serais pas mis à chercher pour une Québécoise à marier ! J'aurais marier une Japonaise ! C'est à dire le pays !
    Si vous venez pas ici par amour, faites votre boulot, prennez votre chèque pi retournez d'où vous venez !
    Au Québec, la tradition, c'est qu'on se mêle ! On se métisse ! On s'intègre câlisss ! Pi en français !!

  • Archives de Vigile Répondre

    27 décembre 2010

    Moi aussi, comme RCdB, je n'arrive pas à me concevoir comme un être multiculturel, même si ma grand-mère maternelle était Écossaise et ma grand-mère paternelle amérindienne, et que j'ai baigné dans la culture anglaise et américaine.
    Mon parcours est culturellement celui d'un français, en ligne droite, de 2010 à 1647 au Québec (Canada d'origine), en France depuis Guillaume du Tremblay en 1167.
    J'ai beau accumuler de la culture, je n'en perd pas mon identité première et d'origine. Je suis toujours en un seul morceau. C'est ça l'intégration.
    Le multiculturalisme est acceptable dans un environnement de peuples fondateurs, mais pas dans une stratégie de noyade des peuples fondateurs.
    C'est pire au Québec car on nous attaque par une politique de multiculturalisme en même temps qu'on s'attaque à notre mémoire en détruisant des documents ou en les modifiant. L'attaque est encore plus féroce maintenant qu'est apparu l'outil de mémoire qu'est l'internet.
    Notre identité c'est notre mémoire.
    Je m'imagine mal un Canadien français avec une coupure de lien dans son parcours. Comme si, par exemple, une génération de ses ancêtres seraient devenus anglais puis l'autre génération serait retourner au français.
    Alors là on pourrait parler d'un parcours multiculturel.
    Si vous en connaissez, faites moi le savoir.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 décembre 2010

    « Ainsi, certains Québécois sont plus Français que d’autres, d’autres sont plus Britanniques, et d’autres plus Américains ».
    Richard Le Hir
    -
    Monsieur Le Hir,
    Si l'on suit la logique de votre énoncé, les Québécois seraient aux deux tiers anglophiles contre un tiers francophiles ? Où voulez-vous nous amener ici ? À la reconnaissance des droits de la ( fausse ) minorité anglophone ?
    Une minorité fixée à 8% ? 10% d'anglophones « de souche ? Et comment comptez-vous départager les « vrais » anglophones des « faux » ?
    Cette question devra un jour ou l'autre être débattue sans passer par des arguments qui ne tiennent pas la route comme le sentiment de certains citoyens qui se sentiraient Britanniques !
    Or, jamais je n'ai entendu parler de cette particularité qui serait propre à certains d'entre-nous.
    Où allez-vous pêcher cela alors que l'été dernier un sondage démontrait que plus de 85% des Québécois se sont prononcés pour l'abolition de la monarchie !
    -

  • Claude G. Thompson Répondre

    27 décembre 2010

    Juste une petite correction pour souligner que mon ancêtre Georges Johnson est né en 1828 et non en 1856. Il est décédé le 21 décembre 1896 et fut inhumé à Trois-Rivières au cimetière anglican, Church of London.
    Merci,
    Claude G. Thompson

  • Claude G. Thompson Répondre

    27 décembre 2010

    M. Le Hir,
    Pour bien des raisons, familiales, généalogiques et culturelles, je partage tout à fait votre point de vue.
    Notre famille est venue, du côté paternel, d’Écosse, d’Angleterre et l’Irlande et du côté maternel de Normandie. Nos ancêtres Normands sont arrivés, du côté maternel, au 17e siècle et à la fin du 19e siècle et du côté paternel au début du 19e siècle. Le premier arrivé des Johnson, Georges, né à Londres en 1856 était ingénieur civil et dessina la ligne du grand tronc. Polyglotte, homme d’une immense culture et voyageur au long cours, il s’installa aux Trois-Rivières et adopta la langue française tout en s’intégrant sans réserve à nos us et coutumes sans jamais avoir eu à remettre en question les origines Irlandaises de ses ascendants, sa naissance en Angleterre et son éducation britannique. De religion protestante, il ne fit jamais obstacle à la décision de son fils de se convertir au catholicisme et de marier une Canadienne française de souche.
    Les descendants normands du côté maternel nous ont enrichis de leurs dons pour l’écriture et ont vu naître nos grands cousins que furent Marcel et Gérald Godin, écrivains et poètes qui ont laissé leur marque dans l’histoire de notre belle culture littéraire québécoise.
    Ainsi, nous avons toujours été conscients des deux aspects de nos origines et avons su en tirer profit. Ce qui ne nous a jamais empêchés de nous sentir québécois et francophones et ce qui m’a toujours conforté dans l’Idée que s’intégrer à une communauté culturelle ne signifie nullement que l’on devienne pour autant assimilé.
    J’en veux pour exemple le discours que mon frère, M. Bernard Thompson, a prononcé le 24 juin dernier lors des festivités de la Saint-Jean-Baptiste de la municipalité d’Hérouxville dont il est devenu le maire. Il est de tradition pour les Hérouxvillois que le maire prononce un discours patriotique à cette occasion :
    “Gens d’Hérouxville,
    C’est aujourd’hui notre fête! La St-Jean est notre fête nationale! C’est un rappel de notre histoire, de ce que nos ancêtres nous ont laissé comme héritage : une langue et une nation que nous nous devons de conserver, de choyer et de faire prospérer.
    Si nous vivons encore aujourd’hui en français sur un continent nord-américain devenu multiculturel et multiethnique, c’est grâce à la ténacité de nos parents, grands-parents et descendants qui ont voulu avant tout que nous nous forgions une identité. Notre identité se manifeste à travers nos mœurs, nos coutumes et chaque geste de notre vie quotidienne. Si nos aïeux ont usé de toute l’imagination et la créativité nécessaires pour conserver précieusement un si grand héritage francophone, on se doit nous aussi de les imiter et de ne jamais céder sur quoique ce soit qui nous enlève une parcelle de notre identité. Nous savons qui nous sommes et soyons-en fiers.
    Nous sommes les descendants des Canadiens français et sommes devenus aujourd’hui des Québécois et Québécoises de langue française vivant sur un coin de terre des plus hospitalier qui soit, un coin de terre que nous devons fièrement nous approprier, parce que nous l’avons défriché, exploité, aménagé et conquis. Ce coin de terre, c’est celui du Québec, notre nation, notre pays.
    Vive Hérouxville, Vive le Québec,
    Bonne fête nationale!
    Bernard Thompson
    Maire”
    Cette fierté, nous l’avons transmise à nos enfants qui la transmettront à leur tour aux leurs.
    Claude G. Thompson

  • Archives de Vigile Répondre

    27 décembre 2010

    «Le multiculturalisme, c’est vouloir faire de nous des mille-pattes, en gommant tout ce qui distingue entre eux les êtres humains, et en nous réduisant au plus bas commun dénominateur, celui de consommateur.»
    L'image du mille-pattes est très forte! Voilà une très bonne définition du multiculralisme qu'il va falloir reternir.
    Le mois dernier, Angela Merkell a souligné son échec. Plus personne de sérieux en Occident qui en fait encore sa promotion, sauf les politiciens canadians, tous affamés de votes ethniques qui, bientot, vont être plus nombreux que les votes francophones au Canada. On va bientôt (2016?) être doublement minoritaires dans le pays qu'on a nommé et fondé comme disait le p'tit gars de Shawinigan
    PS: On doit être cousins, ma grand-mère Verret vient aussi de Loretteville.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 décembre 2010

    M. Richar Le Hir,
    Vos propos me semblent justes, suffisamment pour que j'y adhère, car plus que quelconque petite opinion personnelle sur telle ou telle phrase, je sais qu'il est plus important de rechercher la cohésion et une solidarité commune que de bifurquer ou de critiquer sur le prétexte de tel ou tel mot.
    - voilà pour la cohésion.
    Maintenant je ne comprends pas cette auto-flagellation populaire alors qu'essentiellement il est normal, dans l'ordre des choses, d'exiger par exemple l'intégration linguistique au français des néo-immigrants. L'intégration positive est fondamentalement à la base d'une société stable et viable. De l'intégration positive naît la tolérance aux diversités culturelles intégrées à la société d'accueil.
    Voilà pour la thèse du multiculturalisme introduire largement par Trudeau.
    Les rites et le sens du sacré traditionnel issue des traditions chrétiennes spécifiques à notre Histoire sont aussi garantes d'une continuité d'une société démocratique saine et viable.
    Voilà pour la place du sens religieux au Canada français dont près de 91% de la population est issue.
    Tout devrait être si simple, car découlant de l'ordre naturel des choses. Il faut respecter tout le monde, à commencer par le 91% de la population dont la culture (le patrimoine, l'architecture, chansons, cinéma..) est pénétrée sainement.
    voilà pour le laïcisme, lequel peut coexistencer dans le respect de la tradition chrétienne propre au Canada-français.
    Alors, il me semblerait, pour soulever un point spécifique, que la Déclaration d'engagement au respect des valeurs communes de la société québécoise devrait commencer par :
    Le Québec est une société distincte, moderne et démocratique, de langue officielle française, de tradition judéo-chrétienne. Son Histoire a été enrichie de contributions de la culture amérindienne autochtone.
    Réf : un petit livre « Un passé, un destin, ou l’avenir d’un peuple. » Disponible à l’UQUAM COOP
    Voilà simplement
    Bien votre

  • Nicolas Rodrigue Répondre

    27 décembre 2010

    La véritable question n'est pas de savoir ce que nous sommmes, mais ce que nous voulons devenir. L'identité n'est pas figé dans le temps, elle évolue ou elle régresse et présentement, l'identité au Québec régresse. Ce que vous définissez comme étant une seule identité à trois pattes, est en réalité trois identités bien distincte. Votre identité a été influencé par l'identité de votre mère et celle de votre père, mais avez-vous adhéré au deux pleinement ? NON, car c'est impossible d'être pleinement deux choses distincte, alors vous vous êtes forgé une identité bien personnelle en fonction de votre vécu bien personnel. Trudeau a fait exactement la même chose. L'identité devient national lorsqu'on est plusieurs à partager la même identité et surtout la même définition ce cette même identité, ce qui n'est pas le cas de l'identité québécoise car il y a presqu'autant de définition différente de l'identité québécoise que d'individu qui se disent Québécois. Le multiculturalisme est simplement le résultat de l'absence d'identité national. L'identité canadienne et l'identité québécoise ne sont pas des identités nationales, car leur définition n'est pas national et lorsqu'on cherche à les définir, on constate très rapidement l'absence d'unité national. La Nation est UNE par définition ce qui est le contraire du multiculturalisme. L'unité national d'une identité doit avoir plusieurs dénominateurs commun et la langue ne suffit pas a maintenir cette unité. La dénition doit avoir un dénominateur commun idéologique ce qui au contraire au principe même de la laïcité.

  • @ Richard Le Hir Répondre

    27 décembre 2010

    Réponse @ RCdeB
    Ma mère est originaire de Loretteville, à côté de Québec.
    Je ne saisis pas du tout le raisonnement qui vous amène à me ranger dans le camp des partisans du multiculturalisme quand je prends la peine de souligner d'entrée de jeu que ce modèle d'organisation sociale finira dans les poubelles de l'histoire.
    Le multiculturalisme, c'est vouloir faire de nous des mille-pattes, en gommant tout ce qui distingue entre eux les êtres humains, et en nous réduisant au plus bas commun dénominateur, celui de consommateur.
    Richard Le Hir

  • Archives de Vigile Répondre

    27 décembre 2010

    Il existe des centaines de particularités Québecoises qui font que nous sommes Québecois et pas canadians ni des USA ni même français et ceci malgré toutes nos souches
    Et ces particularités sont quasi indestructibles car ils ne viennent pas des choix des individus ou de groupuscules mais de la vie de notre Nation donc de notre Histoire Nationale de 1534 à 2010 et bien entendu de nos précurseurs sur notre territoire= Les Amérindiens .
    Un des aspects les plus important est notre métissage avec les amérindiens avec qui nous avons vécus au lieu de les coloniser et de les éliminer comme firent nos colonisateurs et font encore par l'entremise des réserves basés sur la race .

  • Archives de Vigile Répondre

    27 décembre 2010

    Il est toujours intéressant de lire un adepte de la québécitude écrivant sur l’identité. Pour moi qui tente d’alerter les nationalistes sur la nature foncièrement bilingue et multiculturelle de cette québécitude, cela facilite grandement les choses.
    Voyez M. Le Hir qui nous parle de sa mère, une dame sans doute née dans les années 1920, comme d’une «Québécoise». Il pourrait nous dire qu’elle est Ontarienne, Albertaine ou Canadienne, qu’on n’en saurait pas plus. Car avant les années 1970, il y a deux nations au Canada, la canadienne-française et la canadienne-anglaise, aussi, si M. Le Hir voulait vraiment présenter sa mère, il lui faudrait nous dire à laquelle des deux nations elle appartient. Mais non, pour lui ça n'a plus d'importance, c’est tout à fait égal.
    Ce faisant, M. Le Hir reprend ici la thèse propre aux libéraux depuis toujours : nous ne sommes pas français de culture, puisque nous serions en fait issus de trois cultures dominantes, la française, la britannique et l’anglo-américaine, trois cultures qui se combinent de manière variable selon les individus. Et bien cette vision des choses bien consensuelle, c’est celle des Patriotes puis des fédéralistes de tout acabit jusqu’à nos jours. La seule différence introduite par les péquistes comme M. Le Hir, c’est plutôt que de promouvoir ce multiculturalisme, ce pluralisme identitaire dans un cadre canadien, c’est de le faire dans le cadre du seul Québec. Or, nous avons dit non aux Patriotes, comme à tous les «multiculturalistes» bilingues qui ont suivi, parce que nous avons toujours repoussé cette vision-là des choses. Nous sommes français, Français d’Amérique, Français du Canada, Canadiens-Français, nous sommes d'une culture singulière mais essentiellement française, et nous avons pour cela toujours refusé de nous fondre dans le pluralisme anglo-saxon. Oh certes, nous avons subi l’influence culturelle des Anglo-saxons mais pas par choix, nous l'avons subi par la contrainte, du fait de la Conquête, du fait d’une ferme volonté d’assimilation et d’acculturation de nos maîtres et de leurs serviteurs, et ça, nous ne l’avions jamais oublié du moins jusqu’ici.
    Si donc vous êtes nationalistes, si vous cherchez à obtenir un «État français» pour votre nation, vous ne devriez plus vous dire «Québécois», parce qu’être un Québécois, c’est penser comme M. Le Hir, c’est penser comme Lévesque, comme Trudeau, comme Laurier, comme Papineau, c’est être un tenant du multiculturalisme, c'est être un tenant de notre «louisianisation».
    RCdB

  • Jacques Bergeron Répondre

    27 décembre 2010

    Le plus important est de savoir qui veut se donner un pays? Dans ce sens la réponse est assez facile à trouver puisque seuls les Canadiens-français québécois, toutes ethnies confondues, et quelques immigrants ayant rejoint notre cause, sont intéressés par l'indépendance du Québec de langue française que nous souhaitons voir naître le plus tôt possible. Dans ce sens, la question identitaire ne doit pas nous faire oublier qu'une vraie stratégie doit être axée sur la promotion de notre idéal au-delà des partis politiques,même si des politiques et des membres de ces partis voudront se joindre à ces gens, dans une démarche visant à faire définir le pays dans lequel nos concitoyennes et nos concitoyens veulent vitre et se développer dans une langue commune et des intérêts communs aux différentes régions du Québec.Lorsque les Québécois auront défini le pays dans lequel ils veulent vivre rien en pourra leur interdire de se dire «OUI» lors d'un prochain référendum;celui-ci devant intervenir avant qu'ils ne soient noyés dans un tout anglophone, ce qui ne devrait pas tarder, si on se fie au dernier sondage qui fait voir que 35% des citoyens de Laval se disent de langue anglaise.Et si demain il était trop tard; on se mettrait au travail aujourd'hui.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 décembre 2010

    «Ainsi, certains Québécois sont plus Français que d’autres, d’autres sont plus Britanniques, et d’autres plus Américains».
    En tournant les coins un peu ronds, je résumerais ainsi:
    -les élites québécoises sont surtout francophiles et plutôt anti-américaines.
    -le peuple québécois est surtout américanophile et plutôt anti-français.
    -l'héritage britannique est ignoré par tout le monde, à commencer par la monarchie qui fait lever le coeur à tout le monde.
    PS: Est-ce que l'Irlandais avait déjà bu quelques Guinness pour déjeuner?