Le Québec plongé dans le «chaos»

«Mme Marois veut tellement rassurer la frange pure et dure de sa formation politique qu’elle en vient à flirter avec des idées qui ne sont pas démocratiques», a lancé le ministre Benoît Pelletier.

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PQ - gouvernance nationale<br>Conseil national 14-15 et 16 mars


Photothèque Le Soleil
Simon Boivin - Le Parti québécois plongera le Québec dans «une espèce de chaos» économique, social et politique s’il pose des «gestes de souveraineté» une fois au pouvoir, craint le ministre Benoît Pelletier.


«Plus le PQ radicalise sa position, plus il constitue une menace aux objectifs démocratiques du Québec», a lancé M. Pelletier, hier, à l’entrée du Conseil des ministres. «C’est une aventure qui risque de nous coûter cher : en plus des cinq années de perturbation dont a parlé Mme Marois, on se dirigerait vers une espèce de chaos dès la prise de pouvoir du PQ.»
En entrevue à La Presse, lundi, la chef du parti indépendantiste s’est montrée ouverte à l’idée d’actions qui, dans le cadre de la légalité, offriraient au Québec plus d’outils : adoption d’une Constitution, création d’une citoyenneté, rapatriement de pouvoirs et renforcement du statut de la langue française.
Les purs et durs
«Mme Marois veut tellement rassurer la frange pure et dure de sa formation politique qu’elle en vient à flirter avec des idées qui ne sont pas démocratiques et qui constitueraient des gestes de grande conséquence pour le Québec», réplique M. Pelletier, responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes.
Sans un mandat clair, le PQ ne peut pas entreprendre de pareilles démarches pour faire avancer la souveraineté, poursuit-il.
Seul un référendum avec «une question claire et un verdict clair» peut donner la légitimité pour aller de l’avant. Un engagement électoral ne serait pas suffisant parce que, selon M. Pelletier, une élection porte «sur un tas d’enjeux».
Comme son collègue Raymond Bachand, M. Pelletier trouve que l’approche péquiste a des allures de «la cage à homards» de M. (Jacques) Parizeau. «Je pense que l’idée est de mettre les Québécois devant le fait accompli, dit-il. Même s’ils sont hésitants, nous allons faire en sorte qu’ils n’aient plus le choix.»
La question linguistique
Par ailleurs, la volonté de Mme Marois de resserrer la Loi 101, dans la foulée d’un reportage du Journal de Montréal sur les employés unilingues anglais à Montréal, n’a pas trouvé écho auprès du gouvernement. Même s’il reste beaucoup de travail de sensibilisation à faire, la ministre Christine St-Pierre, responsable de l’application de la Charte de la langue française, ne sent pas le besoin de donner plus de dents à la législation linguistique.
«Je pense que nous avons une loi forte qui est là pour être respectée», a-t-elle commenté. Elle appelle les consommateurs à se plaindre aux commerçants qui ne les servent pas en français et à les menacer d’acheter les produits des concurrents. «À ce moment, je crois que le commerçant va comprendre le message rapidement», a dit Mme St-Pierre.
Pour son collègue Benoît Pelletier, il demeure qu’«il y a menace d’américanisation et d’anglicisation de la planète et, face à cela, il faut être très vigilant comme société».
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