En raison de la paralysie des affaires, le Québec inc. a mangé toute une raclée en Bourse alors que l’indice québécois IQ-120 a fondu de 25,8 % en l’espace de cinq semaines et demie.
Les pertes boursières s’élèvent à 148 milliards de dollars, dont 100 milliards de dollars quand on exclut de l’indice des 120 sociétés québécoises les pertes des deux grandes banques canadiennes (Banque Royale, Banque de Montréal) qui ont, sur papier, leur « siège social » à Montréal.
Un grand nombre de sociétés québécoises se retrouvent aujourd’hui grandement fragilisées par leur déconfiture boursière.
Non seulement ont-elles un grave problème de liquidités à cause de la paralysie de la vie économique, mais en plus elles ne peuvent se refinancer sur le marché boursier à prix intéressant, leurs titres se négociant à des cours vraiment faibles.
Sur les 120 entreprises composant l’indice IQ-120, il y a 15 sociétés qui ont vu le cours de leurs actions chuter de 50 à 70 % depuis la mémorable séance du jeudi 20 février dernier où des sommets boursiers historiques étaient atteints.
Seize autres entreprises québécoises ont subi une dégelée boursière allant de 40 à 50 %. Et 40 sociétés accusent des pertes de 30 à 40 %.
DE GRANDES VICTIMES
Figurent parmi les plus éclopées de la Bourse les deux compagnies de la célèbre famille Beaudoin-Bombardier, soit Bombardier en recul de 67,5 % et BRP (produits récréatifs) en chute de 69 %.
L’effondrement du titre de Bombardier à un prix dérisoire de 45 cents l’action laisse présager que les investisseurs doutent que la multinationale puisse se sortir de la dèche financière, et ce, malgré la nomination d’un nouveau PDG (Éric Martel) et de la vente de la division Transport à Alstom.
Durement frappé par la pandémie de COVID-19, notre transporteur national, Air Canada, a vu son titre littéralement décrocher en perdant 65 % de sa valeur boursière, soit près de 7,8 milliards de dollars.
Cet effondrement de la valeur boursière d’Air Canada risque évidemment de compromettre l’acquisition d’Air Transat, d’autant que les deux compagnies sont complètement paralysées au sol pour un bout de temps.
Toujours dans le secteur aéronautique, deux autres fleurons québécois mangent toute une claque en Bourse, soit CAE (- 56 %) et Héroux-Devtek (- 46 %).
Remarquez que Boeing, le leader mondial de l’aéronautique, a subi un krach boursier de 65 % lors des cinq dernières semaines.
LES PETITES SOCIÉTÉS
Lorsqu’il y aura retour à la normale, les sociétés rentables du Québec inc. devraient se sortir de la présente crise boursière.
Mais en ce qui concerne les petites sociétés boursières non encore rentables, il ne faudra pas se surprendre d’en perdre un certain nombre d’ici la fin de la « guerre » à la pandémie du coronavirus.
EN GUISE DE CONSOLATION
Pour relativiser la raclée (- 25,8 %) que le Québec inc. vient de subir, sachez que le baromètre de la Bourse de Toronto, le S&P/TSX, n’a guère fait mieux avec une perte de 25,4 %. Ni également les 30 multinationales américaines du Dow Jones avec, elles aussi, une chute de 25 %.
Allez, on n’est pas moins bons que les autres !