Dans [un récent texte, Joseph Facal->24168] reprend deux arguments qui servent souvent à justifier un certain attentisme péquiste.
D'abord, ce fameux contexte des années 90, qu'on évoque comme une série de heureux hasards, en oubliant toujours commodément que, de cet " alignement des astres ", faisait partie un PQ dont on ne doutait pas de la volonté indépendantiste. Cet ingrédient -- qui fait défaut aujourd'hui alors que le Canada, et une bonne partie du Québec, sont convaincus que le projet est enterré -- est de nature à exacerber l'impasse canadienne et fut un facteur qu'on ne devrait pas ignorer, dans l'enrayement des processus survenu à l'époque de Meech et Charlottetown.
Ici, donc, on légitimise l'attentisme en montrant qu'on n'a aucune influence sur le contexte dont on affirme, du même souffle, qu'il n'est pas aussi favorable qu'autrefois.
Ensuite, vient cette caricature d'une prétendue opposition entre les fameux pourquoi et comment.
Il n'y a évidemment pas de raison valable de privilégier systématiquement l'un au détriment de l'autre.
Cela dit, cette mauvaise presse que l'on fait au comment devient franchement agaçante, et il faudrait bien qu'on explore ce qui amène tant de péquistes à reprendre à leur compte cette manie qui aurait dû rester celle de leurs adversaires.
Le pourquoi et le comment, c'est comme la colle époxy; Deux substances, l'une étant le catalyseur de l'autre. Sans le comment, le pourquoi demeure une gelée molle et sans pouvoir.
À cet égard, il est évident que, pour l'élite péquiste, le comment, c'est l'engagement -- ou la contrainte, si elle n'est pas prête à s'engager -- .
Dans cette perspective, si le PQ veut prendre le pouvoir sans engagement indépendantiste, le comment devient un vestige bien embarrassant, beaucoup plus qu'une séance indéfinie de caquetage sur le pourquoi.
Sauf que la question du catalyseur revient ici : On peut difficilement espérer que les militants indépendantistes aient bien envie de parler furieusement du pourquoi si le comment demeure vaseux.
Il me semble qu'on devrait prendre acte du fait que les stigmates du comment datent d'une époque ou le PQ gouvernait en mode post-défaite référendaire. Nous sommes maintenant ailleurs, et il devient suspect d'enquiquiner perpétuellement ceux qui, bien légitimement, veulent assortir la parole d'une démarche un peu plus engagée.
Nic Payne
Montréal
Le pourquoi et le comment
Dans un récent texte, Joseph Facal reprend deux arguments qui servent souvent à justifier un certain attentisme péquiste
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2 commentaires
Gilles Bousquet Répondre
8 décembre 2009Savoir comment est bien inutile si on ne sait plus pourquoi...
Gilles Bousquet
Archives de Vigile Répondre
8 décembre 2009"Quand on sait pourquoi, on sait comment" (Nietzsche)
JCPomerleau