Le Forum des idées du PLQ sur l’éducation s’ouvre sur fond de controverse

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C'est la marque de commerce du gouvernement Couillard






Un « forum grand public » peut-il être organisé par un parti politique et exiger 150 $ à l’entrée ? Le retour du Forum des idées pour le Québec du Parti libéral de Philippe Couillard, qui se déroule tout le week-end à Saint-Lambert, ramène une fois de plus cette question à l’avant-scène.


 

Il s’agit de la troisième édition de ce rendez-vous, lancé en 2013 par le chef libéral Philippe Couillard, alors dans l’opposition. Le forum de cette année a la particularité de s’attarder à une question beaucoup plus grand public et rassembleuse que les précédents, qui portaient sur l’économie et l’innovation, croit Jean-François Garneau, directeur-fondateur du Forum des idées pour le Québec et président de son comité scientifique. « C’est aussi un sujet où il y a beaucoup plus de passions, dit-il. Cela concerne tout le monde. »


 

Or, tout le monde ne pourra y être. M. Garneau se félicite d’avoir su attirer des sommités du milieu de l’éducation, tel Jean-Michel Blanquer, directeur de l’École supérieure de sciences économiques et commerciales de France, ou l’ancien doyen de la Faculté d’éducation de l’Université de Toronto, Michael Fullan. Mais il reconnaît que les syndicats, les groupes de parents et les enseignants ne sont pas nécessairement les bienvenus à la table. « On n’a pas invité de représentants des commissions scolaires, de parents, d’écoles privées. Quand ces gens-là viennent, ils veulent venir énoncer leur position qu’ils énoncent déjà ailleurs. Ça a pour effet de transformer le forum en table de négociation. Je ne suis pas le gouvernement », dit-il.


 

Critiques


 

La situation en indispose plusieurs, dont la présidente de la Centrale des syndicats du Québec, Louise Chabot. Dans un billet consacré à la question, sur son blogue, elle soutient que le gouvernement Couillard « confond son propre intérêt et l’intérêt public, la promotion de ses activités partisanes et la mission fondamentale d’un État ».


 

Le député péquiste Bernard Drainville avait, lui aussi, dénoncé la situation à l’Assemblée nationale la semaine dernière. « On n’est pas contre un colloque sur l’éducation. Le problème qu’on a, c’est pourquoi faut-il faire un chèque au Parti libéral pour aller discuter d’éducation au Québec ? »


 

« Le ministre de l’Éducation nous invite à jaser éducation, mais pour ça il faut aller dans un colloque du PLQ et faire un chèque au PLQ. Est-ce qu’on peut savoir pourquoi il faut payer 150 $ pour avoir le privilège de parler d’éducation avec le ministre ? »


 

M. Garneau reconnaît que le prix de l’entrée peut en rebuter certains, mais rappelle que cette somme permet à peine de couvrir les frais de la tenue de l’événement. La plupart des organisateurs paieront eux aussi le billet d’entrée et les panélistes qui participent au Forum n’ont pas reçu de cachet, a-t-il soutenu. Le quart des 52 000 $ amassés par la vente de 350 billets à 150 $ serviront d’ailleurs à assurer la diffusion de l’événement sur Internet, gratuitement.


 

Des sommets tels les Forum des idées pour le Québec, qui se déroule jusqu’à dimanche, organisés par des partis politiques sans être foncièrement partisans, sont chose rare en politique canadienne, relève M. Garneau. « On cherche à faire en sorte que des gens qui ne se rencontreraient pas habituellement le fassent. On trouve que c’est pertinent, une fois par année, d’effectuer cet exercice. Tous peuvent y discuter de façon égalitaire. Le souhait, c’est que les autres partis en viennent à faire de même. »







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