Bell augmente ses tarifs en pleine pandémie

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Une pitoyable compagnie qui profite des mesures de confinement


En pleine pandémie de COVID-19 et alors que les pertes d’emplois se multiplient, des millions de clients de Bell à l’échelle du pays viennent de recevoir un avis d’augmentation du prix de leur facture de téléphone et de télévision.


Pas de répit pour les clients du géant des télécoms en ces temps difficiles.


« À compter du 1er mai 2020, le tarif mensuel de votre service Téléphonie augmentera de 2,50 $ par ligne, et votre rabais forfait de Bell Télé sera réduit de 7 $ à 3,50 $ par mois », mentionnait un avis à la clientèle reçu par de nombreux clients de Bell, hier.


Cette annonce survient alors que la plupart des travailleurs canadiens sont confinés chez eux, forcés de travailler de la maison pour éviter la transmission du coronavirus, lorsqu’ils n’ont pas été mis à pied par leur employeur pour la même raison.


Jérôme Chartrand, lui, est tombé en bas de sa chaise en recevant ce courriel de son fournisseur de service téléphonique et télé, hier.


« Ça n’a aucun sens, je n’accepte pas l’augmentation. Tout le monde est en train de perdre son emploi et ils trouvent que c’est le bon moment de nous envoyer cet avis ? Est-ce qu’ils sont passés devant un bureau de chômage ? s’indigne le Longueuillois. 


« Qu’ils repoussent la hausse ! Ça n’a aucun bon sens de faire ça au monde. »


Prévue de longue date


Bell soutient que cette hausse était prévue de longue date, même si elle n’a été annoncée qu’hier. L’entreprise n’a pas précisé combien de clients étaient visés par cette hausse, mais l’entreprise comptait près de 2,77 millions de clients Télé au dernier trimestre de 2019.


« Nous notons bien sûr que d’autres fournisseurs ont également annoncé des hausses de prix », a souligné Vanessa Damha. Bell, Vidéotron et Rogers avaient en effet annoncé, début janvier, des hausses de tarifs. C’était toutefois bien avant la pandémie.


Jointe par téléphone, une porte-parole du ministre fédéral de l’Industrie, Navdeep Bains, n’a pas caché son étonnement face à la décision de Bell dans les circonstances.


« Nous travaillons avec les entreprises de télécommunications afin d’assurer la pérennité des réseaux durant cette période. Ces services sont essentiels, d’autant plus que de nombreux Canadiens doivent travailler à partir de la maison pour contribuer à aplatir la courbe de la COVID-19 », a affirmé Véronique Simard. 


Bell sur ses gardes


La réponse de Bell face à la pandémie de COVID-19 a été parmi les plus modestes de son industrie. 


Alors que ses compétiteurs tels que Telus, Rogers et Vidéotron ont annoncé dès le 13 mars qu’ils retiraient toutes les limites de données de leurs forfaits internet jusqu’à la fin mars ou avril, et ce pour leurs clients résidentiels et d’affaires, Bell n’a emboîté le pas que le lendemain, seulement pour sa clientèle résidentielle. 


Puis, le 19 mars, pour la clientèle devant travailler à domicile, Bell a offert 10 Go de données locales supplémentaires aux consommateurs et aux petites entreprises utilisant l’internet mobile, ainsi qu’un crédit de 10 $. 


« Nous savons que plusieurs clients auraient aimé que nous leur offrions des données illimitées. Nous aimerions aussi pouvoir le faire et nous en sommes désolés. Durant cette situation sans précédent, les demandes sur les réseaux mobiles ont augmenté de façon significative. Nous devons nous assurer que tous continuent d’avoir un accès rapide et fiable », a fait valoir Bell.





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