Le fardeau fiscal des Québécois se compare à celui du G7

Budget MJF - baisses d'impôts



Francis Vailles - Trop imposés, les Québécois? Pas si sûr. Avec les baisses d'impôts des dernières années, notre fardeau fiscal se compare maintenant avantageusement à celui des grands pays industrialisés.

C'est ce que conclut une étude des chercheurs Luc Godbout et Suzie St-Cerny, de l'Université de Sherbrooke, qui ont comparé différents ménages et niveaux de revenus.
«Pour 7 des 11 cas analysés, la charge fiscale nette au Québec en 2006 était inférieure à la moyenne des pays du G7», conclut l'étude d'une vingtaine de pages.
Par exemple, pour un couple avec deux enfants et des revenus de 62 500$, le taux global d'imposition est de 18,7% au Québec.

En comparaison, ce taux est de 20,8% au Canada et 22,2% en France. Seuls les États-Unis font mieux, avec un taux de 16,2%. La moyenne du G7 est de 22%.
Pour faire une juste comparaison, les chercheurs ont adopté la méthodologie de l'OCDE. Ils ont non seulement tenu compte de l'impôt sur le revenu, mais également des cotisations sociales (assurance emploi, RRQ, etc.).
Ces cotisations sont généralement plus lourdes ailleurs qu'au Québec.
Ont également été prises en compte les prestations offertes par l'État (soutien aux enfants, crédit d'impôt pour la TPS, etc.). Évidemment, la facture englobe l'impôt payé tant à Ottawa qu'à Québec.
L'étude base ses comparaisons sur le salaire moyen de chaque région et non sur un salaire identique partout. Par exemple, au Québec, le salaire moyen est de 37 500$, comparativement à 41 700$ au Canada.
Ainsi, on a comparé un couple avec deux enfants, par exemple, dont le premier gagne 100% du salaire moyen et le second, 33% du salaire moyen.
Au Québec, ces deux salaires totalisent 50 071$ et la charge fiscale nette de ce niveau de revenus est de 12,7%. Dans les pays du G7, la charge fiscale nette comparable est de 18,9% (16,2% aux États-Unis, 17,7% au Canada et 22,2% en France).
L'avantage est moins marqué pour les célibataires. Par exemple, un célibataire qui touche cinq tiers du salaire moyen (62 500$ au Québec) a une charge fiscale nette de 32,3% au Québec, comparativement à 33,3% en France et 46,3% en Allemagne. La moyenne du G7 est de 31,8%.
«Ça déboulonne des mythes. Les petits et moyens salariés sont nettement mieux au Québec qu'ailleurs», dit Luc Godbout, qui a réalisé l'étude pour la Chaire de recherche en fiscalité de l'Université de Sherbrooke.
Le seul segment où les Québécois sont encore désavantagés est celui des hauts salariés. Par exemple, le célibataire qui gagne 113 000$ au Québec (trois fois le salaire moyen) a une charge fiscale nette de 38%.
En comparaison, ce taux est de 33% aux États-Unis, 34,6% au Canada et 38,5% en France. La moyenne du G7 est de 36,4%, notamment à cause de l'Allemagne (46%).
Même constat pour la famille aisée qui gagne 125 000$ au Québec. Dans ce cas, la charge fiscale nette est de 31,4%, contre 28,5% dans le G7. Ce taux est de 22,4% en France, 24,7% aux États-Unis et 27,4% au Canada.
«La charge reste supérieure pour les hauts revenus. Par contre, l'écart s'est rétréci de moitié avec le G7 entre 2000 et 2006, grâce aux baisses d'impôts», dit M. Godbout.
Voyage dans le Sud
Ces baisses annoncées année après année commencent à être impressionnantes. Par exemple, les célibataires à hauts revenus (113 000$) et les familles aisées (125 000) ont payé 5000$ de moins d'impôts en 2006 par rapport à l'an 2000.
La baisse d'impôt est de 3200$ par année pour une famille gagnant 62 500$, soit «l'équivalent des paiements pour une voiture ou un petit voyage dans le sud par année», dit M. Godbout.
Ces baisses sont nettement plus importantes que partout ailleurs. «Et les résultats vont être meilleurs dans deux ans, parce que notre étude ne tient pas compte des baisses d'impôts fédérales de 2007 et des diminutions annoncées par les libéraux au Québec», dit M. Godbout.
Certes, les comparaisons ne tiennent pas compte du niveau de services publics (état des routes et du système de santé, frais de garderie et d'universités moindres, etc.), mais elles donnent un éclairage encourageant sur notre niveau d'imposition.
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