Le départ de PKP «m’a scié les jambes», dit Bernard Drainville

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Les meilleurs sont partis…





Bernard Drainville quitte la politique parce que la démission-surprise de son «complice» Pierre Karl Péladeau l’a bouleversé et a miné sa motivation, a-t-il avoué mardi.


«Le départ de Pierre Karl, je ne vous le cacherai pas, m’a donné un coup, m’a un peu scié les jambes», a-t-il lancé mardi en conférence de presse à Longueuil.


«C’est dur la politique, c’est usant. Alors les complicités sont importantes», a-t-il dit à propos de Pierre Karl Péladeau (PKP), qu’il avait fini par appuyer dans la course à la direction du parti en 2015. «Je me suis beaucoup investi là-dedans.»


«Actuellement, je suis à risque de perdre ma motivation [...]. Faut savoir quand accrocher ses patins», a-t-il avoué.


Il quitte donc la vie politique pour aller coanimer avec Éric Duhaime l’émission du midi sur les ondes de la station de radio FM93, à Québec. Il a reçu l’offre de Cogeco quelques jours après l’annonce du départ de PKP. Il remplacera Nathalie Normandeau, qui a été congédiée à la suite de son arrestation par l’Unité permanente anticorruption. «Ce ne sera pas plate [...] On va se pogner, ça va être un bon débat», a-t-il prédit.


Pas de prime


Pour l’homme âgé de 53 ans, il s’agit d’un retour dans le monde des médias, lui qui a été journaliste et animateur à Radio-Canada avant de faire le saut en politique en 2007.


Ironiquement, Bernard Drainville a toujours prôné l’abolition de la prime de départ aux députés démissionnaires, qui s’est finalement concrétisée en décembre dernier. «Je suis très heureux de vous confirmer que je n’ai pas droit à une allocation de départ. C’est très bien ainsi».


Bernard Drainville a été ministre responsable des Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne sous le gouvernement Marois. On lui doit notamment la loi qui limite à 100 $ les dons aux partis politiques. Il est principalement reconnu pour avoir piloté la charte des valeurs, qu’il a continué de défendre mardi.


Exception historique


M. Drainville a aussi été nommé leader parlementaire du Parti québécois par PKP. Craignait-il de perdre ce poste avec l’élection d’un nouveau chef à l’automne? «Je n’en ai aucune idée. Ce n’est pas ça qui a joué», a-t-il assuré.


Mais pour le politologue Eric Montigny de l’Université Laval, la démission de M. Drainville est un fait «exceptionnel sur le plan historique». «C’est assez rare qu’en l’espace de quelques mois, le numéro un et le numéro deux d’un parti démissionnent à mi-mandat», explique-t-il. Selon lui, il s’agit d’un symptôme du déclin de la dualité partisane basée sur le «oui» et le «non» à l’indépendance, qui rend le système plus imprévisible.


Le départ de celui qui a lui-même durement critiqué les députés démissionnaires s’inscrit aussi dans une tendance «préoccupante», explique de son côté Frédéric Bastien, professeur à l’Université de Montréal. «Des élus qui démissionnent à mi-mandat, on en voit en très grand nombre, de tous les partis confondus. Cela nous dit quelque chose sur le faible attachement que certains élus ont pour le rôle de ‘’simple’’ député», ajoute-t-il.


 


- Avec le Journal de Québec




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