Inutile de prêter serment au roi pour siéger, pensent les Québécois

Les deux tiers considèrent que les élus devraient quand même pouvoir exercer

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Un appui massif

Paul St-Pierre Plamondon ne se bat pas pour rien : une majorité de citoyens estime que les élus ne devraient pas avoir à prêter serment au roi d’Angleterre pour pouvoir siéger à l’Assemblée nationale.  


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Deux Québécois sur trois considèrent en effet que les députés qui refuseraient de prononcer le serment d’allégeance au monarque britannique au moment de leur entrée en fonction devraient tout de même être autorisés à exercer leurs fonctions, indique un sondage Léger réalisé pour le compte de l’Institut de recherche sur l’autodétermination des peuples et les indépendances nationales (IRAI) et de Droits collectifs Québec (DCQ).



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«C’est ce qu’on appelle une majorité qualifiante», souligne Daniel Turp, président du conseil et du comité scientifique à l’institut. 


À titre de comparaison, seulement 19% des répondants au sondage estiment que les députés ne devraient pas pouvoir siéger au salon bleu sans avoir juré allégeance et fidélité au roi Charles III. 


Le coup de sonde révèle également que plus du trois quarts des citoyens sont d’avis que les élus devraient prêter serment à l’endroit du peuple québécois, alors que seulement 15% accordent de l’importance au serment d’allégeance à la monarchie. 


«C’est en toute cohérence avec un peuple qui dit : on n’en veut pas de monarchie, on veut l’abolir. Les sondages à cet effet sont constants: c’est 70% des Québécois qui veulent abolir la monarchie. Alors c’est cohérent qu’on veuille aussi abolir les pratiques d’un régime monarchique», dit Daniel Turp. 


PSPP en croisade  


Les résultats de ce sondage sont dévoilés alors que la demande de Paul St-Pierre Plamondon d’exercer ses fonctions parlementaires sans prêter serment au roi a du plomb dans l’aile. 


Le secrétaire général de l’Assemblée nationale, Siegfried Peters, lui a fait savoir que cela n’est pas encore possible, prétextant que l’Assemblée n’a à ce jour accompli aucun «acte» visant à abolir le serment d’allégeance et qu’il ne lui appartient pas de prendre une décision à ce sujet. 


Devant ce refus, le chef du PQ a demandé au premier ministre d’initier une motion pour que le refus de prêter serment au monarque britannique n’empêche pas un élu de siéger au salon bleu. 


Il a également invité chacun des chefs à donner «un libre choix de ne pas prêter serment au roi d’Angleterre» afin de «donner une orientation aux instances de l’Assemblée nationale». 


Pour Daniel Turp, les résultats du sondage donnent raison à Paul St-Pierre Plamondon. «Tous les élus devraient se poser la question s’ils devraient faire le serment au roi alors que les Québécois n’en veulent pas», remarque-t-il. 


«Ils devraient aussi constater que le secrétaire général va à l’encontre de la volonté populaire. Ce que la majorité veut est très clair. On devrait écouter le peuple, là!» conclut Daniel Turp.  




SERMENTS À PRONONCER PAR LES DÉPUTÉS


Quel(s) serment(s) les députés de l’Assemblée nationale du Québec devraient-ils avoir l’obligation de prononcer au moment de leur entrée en fonction? **Mentions multiples possible



  • 76 % | Un serment de loyauté envers le peuple québécois 

  • 15 % | Un serment d’allégeance à Charles III, roi du Canada, à ses héritiers et successeurs

  • 15 % | Ne sait pas/ Refus 





POSSIBILITÉ DE SIÉGER SANS PORTER SERMENT AU ROI


Selon vous, est-ce que des députés qui refuseraient de prononcer le serment d’allégeance au roi au moment de leur entrée en fonction devraient être autorisés à siéger même s’ils n’ont pas prêté allégeance au roi Charles III?



  • 65 % | Oui, ils devraient pouvoir siéger quand même

  • 19 % | Non, ils ne devraient pas pouvoir siéger

  • 17 % | Ne sait pas/ Refus




MÉTHODOLOGIE


Le sondage a été réalisé sur le web auprès de 1065 répondants, du 14 au 16 octobre 2022. Il n’est pas possible de calculer une marge d’erreur sur un échantillon tiré d’un panel, mais à titre comparatif, la marge d’erreur maximale pour cet échantillon est de plus ou moins 3%, et ce, 19 fois sur 20. Les résultats ont été pondérés en fonction du genre, de l’âge, de la langue maternelle, de la région, du niveau de scolarité et de la présence d’enfants dans le ménage afin d’assurer un échantillon représentatif de la population québécoise. 



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