Le déclin du mouvement souverainiste

Élection Québec 2012

Bernard Landry, dans sa récente sortie médiatique, affirmait que les déboires du camp souverainiste sont attribuables à la stratégie de gouvernance souverainiste adoptée par le Parti Québécois. Bien que cette stratégie puisse éloigner du parti les plus ardents indépendantistes, elle pourrait faire renaître l’intérêt pour la question nationale. La souveraineté n'a pas progressé depuis les 40 dernières années et il serait grand temps pour les souverainistes de tenter de comprendre pourquoi il en est ainsi afin de rectifier le tir. Sans prétendre avoir la réponse absolue, j'apporterai ici une piste de réflexion sur l'état actuel de l'option souverainiste.
La souveraineté et la résistance au changement
La souveraineté, malgré tous les problèmes du fédéralisme canadien, n'a que très rarement rallié la majorité des Québécois et semble figée à 40 % d’appuis. Un concept de psychologie, la résistance au changement, nous explique que chaque réforme est forcément accompagnée d'une certaine résistance. Celle-ci est en réalité une réaction défensive par rapport à l’anxiété. Et la cause de cette anxiété est simple : l'individu, avec l'expérience, se développe des habitudes, des routines et des connaissances qui le confortent et font en sorte qu'il devienne à l'aise dans son environnement. Un changement, dépendamment de sa nature et de son importance, vient remettre en cause ces routines, habitudes et connaissances, et crée une anxiété chez l'individu. L'incertitude et l'inconnu mènent donc à l'anxiété, et ainsi, l'individu, n'étant pas à l'aise à quitter sa zone de confort, résiste naturellement.
Ce phénomène permet d'expliquer pourquoi tant de gouvernements promettent le changement et pourquoi peu le font : dès qu'ils mettent la population face à un changement majeur, une levée de boucliers suit presque inévitablement et, dans bien des cas, force le gouvernement à reculer. Les groupes d'intérêts jouent beaucoup sur cette anxiété pour monter la population contre le changement. Dans bien des cas, la réforme pourrait être bénéfique, mais l'incertitude sur ses effets crée une nervosité facilement exploitable par ces groupes puisqu’il leur suffit d'affirmer que la politique mènera à la perte d'un acquis pour effrayer la population. L'essentiel de l'argumentaire fédéraliste lors des deux référendums misait sur la peur : perte de pensions, partition du territoire québécois, désastre économique, etc. En politique, les groupes d’intérêts et les partis politiques vont habituellement être les principaux acteurs de la « résistance » et vont tenter de faire échec au changement en misant sur l’anxiété de la population.
Mais un autre phénomène favorise le changement : le phénomène du « rendement négatif ». Lorsqu'une situation (économique, sociale, culturelle, etc.) devient inacceptable, la nécessité du changement l'emportera sur la peur. Pour la société québécoise, le rendement négatif se fait sentir au niveau identitaire, notamment au niveau de la langue et au niveau de la place politique du Québec dans le Canada, ce qui pousse plusieurs à opter pour la souveraineté. L'argument économique, par contre, ne respecte pas ce principe puisque peu de Québécois croient que les problèmes économiques perçus sont dus à la situation constitutionnelle.
De plus, la priorisation des besoins et des valeurs varie selon les individus : pour certains, l'identité passe avant l'enrichissement personnel alors que pour d'autres ce sera la religion avant tout. L'identité et l'économie sont les deux variables clés de la question nationale : pour la plupart des Québécois, l'importance attachée à chacune de ces variables est relativement équilibrée et ceux-ci sont susceptibles d'appuyer la souveraineté si leurs craintes économiques sont neutralisées et s'ils ont la conviction que cette option aura un effet positif au niveau identitaire, et vice-versa. Jacques Parizeau avait bien compris que, pour contrer l'argumentaire fédéraliste, il devait faire la démonstration qu'un Québec souverain était viable économiquement, sans qu’il ait pour autant réussi à complètement éliminer l’incertitude.
L'effet d'entraînement est un autre phénomène qui peut également minimiser l'anxiété : la population, en voyant les succès de l’autre, va être portée à favoriser le changement. Il est donc probable que, dans un avenir rapproché, l'appui à la souveraineté obtienne une remontée temporaire si les Écossais optent pour leur indépendance lors du référendum prévu pour 2014.
Fatigue populaire
Malgré que l’appui à la souveraineté reste solidement ancré à 40 %, le débat constitutionnel ne semble plus intéresser la population. La fatigue populaire envers le mouvement souverainiste s'explique par le fait qu'il est passif et réactif. Alors qu'autrefois l'argumentaire souverainiste était largement centré sur la question identitaire, il est aujourd'hui centré autour de la démonstration que les politiques d'Ottawa sont nuisibles pour le Québec et qu'ainsi un Québec indépendant serait préférable. D'autres « arguments » pour faire la souveraineté, tels que le déséquilibre fiscal, le scandale des commandites, le débat autour du registre des armes à feu, Kyoto, etc., sont très vulnérables puisqu'il suffit d'un changement de politique ou de gouvernement à Ottawa pour qu'ils soient démolis. En misant trop sur le rejet d'Ottawa, les souverainistes misent sur des sentiments négatifs qui n'ont qu'un effet à court terme sur les choix que font les individus et augmentent le cynisme et la lassitude populaire envers la politique, alors que des sentiments positifs auraient des effets beaucoup plus durables. Notons également que le camp fédéraliste a commis ces mêmes erreurs : son argumentaire, centré sur la peur, n'a pas donné de bonnes raisons aux Québécois pour rester dans le Canada et ainsi, sondage après sondage, nous constatons que les Québécois se détachent de l’identité canadienne. Bref, cette guerre de tranchées ne fait que contribuer à augmenter la « fatigue » des électeurs pour la question nationale tout en favorisant le statu quo et, par conséquent, le fédéralisme.
Lumière au bout du tunnel?
Afin de ranimer la flamme nationaliste, le mouvement souverainiste devra reprendre l’initiative. Les souverainistes ne sont, pour l’instant, pas prêts à fonder un pays ; pour convaincre les électeurs, ils devront tout d’abord éliminer les incertitudes reliées à l’indépendance. Le mouvement souverainiste devra également reprendre l’initiative afin de revigorer l’intérêt public pour la question nationale. Ainsi, il devrait miser sur les arguments identitaires et sur les bienfaits d’un pays québécois plutôt que de miser sur le rejet du Canada. Les souverainistes auraient donc intérêt à faire des propositions concrètes aux Québécois. En ce sens, la gouvernance souverainiste pourrait être intéressante. Il serait possible, sur la question identitaire, de faire d’importants gains : par exemple, doter le Québec d’une constitution, affirmer nos droits linguistiques et l’égalité homme-femme à même notre charte québécoise des droits, empêcher la Cour Suprême du Canada d’invalider des lois québécoises en fonction de la constitution de 1982, abolir le poste de Lieutenant-Gouverneur du Québec, etc. De plus, les finances du Québec devront être assainies, sans quoi l’argument économique des fédéralistes, avec en premier rang la péréquation, l’emportera toujours sur le désir de souveraineté. Comme de nombreux sondages l’ont confirmé, l’option souverainiste n’est pas morte et l’option autonomiste obtient l’appui d’une majorité écrasante de Québécois, mais la population affirme ne pas vouloir entendre parler de la question constitutionnelle. Au mouvement souverainiste de reprendre l’initiative et de revigorer l’intérêt public pour cette question.
Maxime Duchesne, étudiant à la maîtrise en science politique, Université de Montréal

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Maxime Duchesne25 articles

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Maxime Duchesne est présentement étudiant à HEC Montréal et travaille au Parlement du Canada comme employé contractuel.

Il est détenteur d'une maîtrise en Science politique de l’Université de Montréal depuis novembre 2012 et d'un baccalauréat en Science politique de la même université depuis 2010.

Ses études l’ont mené à passer un trimestre en Chine et à effectuer un stage au Parlement du Canada pour le compte d’un député fédéral. Cette dernière expérience lui a permis d’obtenir un emploi comme adjoint parlementaire contractuel.

Il a également été membre des Forces canadiennes durant plus de six ans. Ses études universitaires se sont centrées autour de la politique québécoise, le nationalisme, la gouvernance et les affaires publiques.

Il détient également un DEC du Collège de Maisonneuve en Informatique de gestion.





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12 commentaires

  • Luc Archambault Répondre

    8 février 2012

    Afin de survivre un jour de plus, un jour à la fois, l'État ILLÉGITIME canadianisateur dépendant de sa dope usurpatrice, ne peut compter que sur la division des forces DÉMOCRATIQUES citoyennes et politiques du peuple souverain du Québec. Dès lors qu'elles s'unissent pour appeler ce peuple à USER de ses PLEINS POUVOIRS DÉMOCRATIQUES sur SON sol et sous-sol national du Québec capables d'INVALIDER l'État ILLÉGITIME du Québec/Canada INCAPABLE d'obtenir le clair OUI de la démocratie électorale et référendaire québécoise, la minorité canadianisatrice n'a plus aucune prise et s'effondre sous son propre poids d'abus d'autorité anti-démocratique.
    « Afin de ranimer la flamme nationaliste, le mouvement souverainiste devra reprendre l’initiative. »
    TOUT à FAIT !
    « Les souverainistes ne sont, pour l’instant, pas prêts à fonder un pays... »
    Pas prêts !? Vraiment !? Qu'est-ce qu'il faut pour être prêt,es à cesser de tolérer un État qui s'impose SANS le OUI du PEUPLE ? Ne pas se dire prêt à fonder un pays VALIDE doté du clair OUI du peuple, c'est se dire prêt à TOLÉRER que s'IMPOSE un État démocratiquement IMPUISSANT, INCAPABLE d'obtenir le clair OUI de la démocratie électorale et référendaire québécoise. Prêts à donner un sauf-conduit à la DICTATURE d'OCCUPATION canadianisatrice.
    « ...pour convaincre les électeurs, ils devront tout d’abord éliminer les incertitudes reliées à l’indépendance. »
    Il y aura TOUJOURS de l'incertitude reliée à l'effondrement d'une dictature et à l'avènement d'un État LÉGITIME et VALIDE devant succéder à la DICTATURE, tabler sur « l'élimination » de cette incertitude ne fait que mettre de l'avant une IMPOSSIBILITÉ qui ne fait que cristalliser la certitude de la SOUMISSION à la DICTATURE contre la DÉMOCRATIE, contre le simple respect de la DÉMOCRATIE.
    [Le mouvement souverainiste] « devrait miser sur les arguments identitaires et sur les bienfaits d’un pays québécois plutôt que de miser sur le rejet du Canada. »
    Ça fait 253 ans qu'on mise sur « l'argument identitaire »... Qu'est-ce que ça donne quand on se sert de cet accessoire en négligeant l'essentiel, le RESPECT de la DÉMOCRATIE. Refuser de placer au-dessus de toute chose politique la DÉMOCRATIE, ne fait que passer sous silence le fait que les États qui se sont succédé ici depuis la Conquête, n'ont JAMAIS été DÉMOCRATIQUES, ont TOUJOURS foulé aux pieds la SOUVERAINETÉ DÉMOCRATIQUE de ce PEUPLE, n'ont JAMAIS obtenu le clair OUI démocratique du PEUPLE.
    « ...revigorer l’intérêt public pour la question nationale. »
    N'IMPORTE QUOI ! C'est N'IMPORTE QUOI quand il n'est pas question de S'ENGAGER à CESSER de tolérer un État qui NIE, foule aux pieds, ratatine la PRIMAUTÉ DÉMOCRATIQUE de la SOUVERAINETÉ du PEUPLE.
    Ce n'est pas le Canada qu'il faut rejeter, mais bien la DICTATURE canadianisatrice, celle qui IMPOSE un État SANS avoir NI sollicité NI obtenu le clair OUI de ce PEUPLE SOUVERAIN.
    « De plus, les finances du Québec devront être assainies, sans quoi l’argument économique des fédéralistes, avec en premier rang la péréquation, l’emportera toujours sur le désir de souveraineté. »
    Et quoi encore !? C'est là POSER des conditions inacceptables au plein USAGE des PLEINS POUVOIRS DÉMOCRATIQUES d'un PEUPLE DÉMOCRATIQUE. C'est SUBORDONNER cet USAGE à toutes sortes de conditions nulles et non avenues, c'est donner un sauf-conduit à l'OCCUPATION du Québec SANS l'aval de ce peuple. S'il avait donné son aval, s'il le donnait, clairement, nous ne pourrions que nous plier à sa VOLONTÉ LIBRE, mais ce n'a JAMAIS ÉTÉ LE CAS.
    Les soi-disant SOUVERAINISTES doivent cesser de poser des conditions au RESPECT de la DÉMOCRATIE. S'ils sont INCAPABLES de fonder un État VALIDE et LÉGITIME, qu'ils se DÉMETTENT. Ce peuple DISPOSE des PLEINS POUVOIRS capables d'INVALIDER sur SON sol et sous-sol national du Québec TOUT État IMPUISSANT, INCAPABLE d'obtenir le OUI du PEUPLE.
    Se soustraire à cet USAGE tout simplement DÉMOCRATIQUE range les soi-disant SOUVERAINISTES au rang des FAUSSAIRES et des COLLABOS.
    « Comme de nombreux sondages l’ont confirmé, l’option souverainiste n’est pas morte et l’option autonomiste obtient l’appui d’une majorité écrasante de Québécois... »
    Alors, qu'est-ce qu'on attend pour APPELER ce peuple à INVALIDER l'État ILLÉGITIME qu'une « majorité écrasante de Qubécois,es » REJETTE?
    Parce que supposément...
    « la population affirme ne pas vouloir entendre parler de la question constitutionnelle. »
    FOUTAISES !
    Les Québécois,es veulent entendre parler de DÉMOCRATIE, du respect de son principe premier, la SOUVERAINETÉ DÉMOCRATIQUE du PEUPLE, mais encore faudrait-il leur en parler en lieu et place de poser des conditions au RENVERSEMENT de la DICTATURE, d'OCCUPATION canadianisatrice des justifications, des prétextes, des faux-fuyants, tout aussi DÉMOCRATIQUEMENT INADMISSIBLES les un,es que les autres.
    « Au mouvement souverainiste de reprendre l’initiative et de revigorer l’intérêt public pour cette question » DÉMOCRATIQUE...
    Ça OUI ! Mais encore faut-il disposer d'élites citoyennes et politiques qui décident de ROMPRE avec la GOUVERNANCE COLLABO qui se croit abusivement et honteusement justifiée de NIER la primauté EFFECTIVE de l'Autorité DÉMOCRATIQUE suprême du PEUPLE SOUVERAIN que NOUS SOMMES, par toutes sortes d'artifices atermoiements nuls et non avenus.
    Des élites qui cessent de se diviser sur la GOUVERNANCE provincialiste plus à gauche ou plus à droite comme le font le BlocPQ, QS, l'ON et les Verts, et qui DÉCIDENT d'être VRAIMENT souverainistes. Et on ne l'est pas, SOUVERAINISTE, quand on prévoit FORMER des GOUVERNEMENTS COLLABOS qui se refusent à APPELER ce PEUPLE à USER de ses PLEINS DROITS et POUVOIRS DÉMOCRATIQUES.
    Les directions de QS et du PQ se jettent aujourd’hui à corps perdu sur les possibles élections au printemps, pour se mettre en mode électoral afin de se soustraire à l’URGENCE de leur UNION, pour nous distraire en nous précipitant avant terme dans la fièvre électorale pour mieux noyer le poisson DÉMOCRATIQUE et pour mieux justifier leur SOUMISSION à un ordre autocrate INCAPABLE d'obtenir le clair OUI de ce peuple.
    Il s'agit là d'une claire TRAHISON du PEUPLE DÉMOCRATIQUE que NOUS SOMMES. Leur députation en exercice et candidate est IMPUTABLE devant ce peuple et devant l'Histoire de la libération de ce peuple. Elles ne pourront pas prétendre ne pas avoir été informées, averties.
    Haute trahison des clercs soi-disant souverainistes
    Leur haute trahison sera inscrite dans les livres d'Histoire d'un peuple qui n'attend que ça depuis 253 ans, RENVERSER la DICTATURE d'OCCUPATION canadianisatrice. Il est prêt à le faire, pour peu que ses élites soi-disant souverainistes le SOIENT vraiment, sous VRAIE et MULTIPARTITE COALITION NATIONALE - Démocratie et Souveraineté du Québec SEULE capable de battre avec force et envergure la FAUSSE Coalition canadianisatrice SIROIS/Legault.
    La hauteur de cette trahison se mesure à l'aune de l'implacable logique DÉMOCRATIQUE que ces clercs IMPUISSANTS et INCOMPÉTENTS décident sciemment de FOULER aux pieds. Elle est IMPARDONNABLE. Ce peuple ne le pardonnera jamais alors que tout est enfin en place pour ce faire. Jamais les conditions n'ont été plus favorables à l'UNION des forces démocratiques citoyennes et politiques de ce peuple. Elles ne le seront pas réunies aussi favorablement de si tôt. Si tant est qu’elles le soient, réunies à nouveau un jour.
    Assainir les finances de l’État n’est qu’un prétexte, on peut les assainir sous DÉMOCRATIE, encore plus aisément que sous DICTATURE. La rénovation de nos institutions démocratiques ne peut mieux se faire que sous RÉGIME DÉMOCRATIQUE. On ne RÉNOVE PAS une DICTATURE, on la RENVERSE.

  • Guillaume Labelle Répondre

    8 février 2012

    vous vous basez sur de fausses prémisses. Les sondages nous disent 40% de la population... mais c'est tandis qu'on n'en parle pas et qu'il n'y a absolument aucune nouvelle à ce sujet!
    juste en 2005, pendant les commandites, cela atteignait les 60%.
    on dit 40%, mais ça ne compte pas les indécis. considérant qu'il y en a bon an, mal an une 20aine de %...
    en 95, c'était 30% pour le OUI. Plus les indécis, ça a donné 49%.

  • Maxime Duchesne Répondre

    8 février 2012

    Bonjour M. Cloutier,
    Je ne disais pas que tout ceci est dans le programme du PQ : je ne faisais que des suggestions de ce qui pourrait y être selon l'analyse.
    L'abolition du poste de Lieutenant-Gouverneur n'a jamais été au programme du PQ, par contre ils ont déjà souhaité couper son financement.
    Cesser d'appliquer les jugements de la Cour Suprême n'est également pas au programme du PQ. Par contre, sans même avoir à le mettre dans son programme, le PQ devrait le faire (mais je ne dis pas qu'ils le feront). Un grand geste d'affirmation et de rupture, comme l'a fait Maurice Duplessis autrefois avec l'impôt, qui réduira la grandeur du pas à prendre pour atteindre l'indépendance.
    Je dois vous donner raison sur la pertinence des solutions : je ne souhaitais que donner des exemples de solutions qui répondent aux préoccupations de mon analyse.
    D'où la raison pourquoi je faisais usage du conditionnel.
    L'analyse visait plus à comprendre les problèmes du mouvement souverainiste que du PQ. L'analyse pourrait également s'appliquer à d'autres partis/mouvement de la société.
    Bonne journée.
    Maxime Duchesne

  • Archives de Vigile Répondre

    8 février 2012

    M. Duchesne
    Il n'y a aucun geste de rupture dans la gouvernance souverainiste du PQMarois. Aucun. Avez-vous bien lu le programme comme il faut. Une constitution (provinciale), une loi sur la laïcité, le renforcement de la langue française, "réclamer" plus de pouvoirs etc..) tout cela se fait à l'intérieur de la constitution canadienne actuelle.
    Ce que vous suggérez comme geste de rupture, comme par exemple, l'abolition du poste de Lieutenant-Gouverneur n'est pas au programme de la gouvernance souverainiste.
    Dans mon livre qui sort le 16 février et intitulé : Indépendance : le PQ a trahi ses militants, j'analyse tout cela point par point.
    Par contre, le programme proposé par Option Nationale contient des gestes de rupture très clairs :
    - Confier à l'Assemblée Nationale le pouvoir exclusif de faire des lois sur son territoire et d'amender toute loi fédérale qui n'est pas conforme à ses intérêts ;
    - Percevoir tous les impôts et taxes et en assurer la redistribution selon les intérêts du Québec ;
    - Signer tout les traités qui concernent le Québec.
    Votre analyse est pertinente mais votre solution ne l'est point.
    Le tout avec respect.
    Je vous conseille ceci : prenez le programme de gouvernance souverainiste du PQMarois en ce qui concerne ce sujet et comparez le avec celui d'Option Nationale et vous allez voir la différence.
    Pierre Cloutier ll.m
    avocat à la retraite

  • Archives de Vigile Répondre

    8 février 2012

    Les Québécois veulent du changement? A l'invitation de Jack Layton, c'est dans cette perspective qu'ils ont voté aux élections fédérales et ils en ont eu en effet!
    Des exemples qui valent mille débats? Ils ont ainsi pu voir un élu NDP du Saguenay-Lac-Saint-Jean s'exprimer sans vergogne dans la langue de Shakespeare aux Communes dans un sujet d'intérêt québécois. Ils ont ainsi pu voir un élu NDP de la région de Québec émettre un avis favorable à la partition du Québec advenant l'indépendance, le parti dans le même temps refusant de se brancher sur cette hypothèse défendue jusqu'à ce moment par les seuls diplodocus trudeauistes. Ils ont aussi vu le NDP voter en faveur de l'embauche de plénipotentiaires de la fonction publique fédérale unilingues, anglais évidemment. Ils paient 157 000$ par an à la députée Ruth Brosseau pour qu'elle puisse parler français à ses électeurs, pour l'essentiel francophones. Ils ont aussi pu voir un élu NDP québécois leur dire, comme les libéraux d'autrefois, que c'est d'abord des projets canadians dont il doit s'occuper avant ceux de sa circonscription. Souhaitons qu'ils y regardent à deux fois avant de confier «un mandat fort» de changement à Legault comme celui-ci le réclame, l'équivalent «des deux mains sur le volant» de Charest.

  • Maxime Duchesne Répondre

    7 février 2012

    Bonjour M. Cloutier,
    Effectivement, vous avez raison d'affirmer que l'électorat est volatile. Je crois que ceci rejoint mon propos que la population "veut" du changement, mais lorsqu'elle fait face au véritable changement, elle va plutôt résister. La plupart des gens vont voter pour un autre parti afin de faire changement, sans réellement connaître la teneur de son programme. Par contre, lorsque ces changements arrivent, la population va fort probablement s'y opposer. Vous pouvez lire les théories de "l'incrémentalisme" et de la "dépendance au sentier", qui expliquent pourquoi les politiciens ne font jamais de politiques révolutionnaires.
    Et j'affirmais aussi que les sentiments "négatifs" donnent des gains.... à court terme. L'exemple du Lac Meech est frappant à ce niveau. Mais la population a tendance à oublier rapidement. Ceci, je crois, donne l'impression que le mouvement souverainiste ne fais que "chiâler", et ainsi il perd en crédibilité.
    Pour ce qui est des exemples, je souhaitais démontrer le type de gestes que nous pourrions faire, concrètement, sans que cela ne passe que pour une "manœuvre". Par exemple, si l'on demande à Ottawa de nous transférer une compétence, nous savons très bien que la réponse sera non, et il faut éviter ce genre de politiques. En misant sur des gestes de "rupture" concrets, nous implémentons des changements relativement mineurs qui ne vont pas créer d'anxiété (et donc, évitent de nuire aux chances de réélection du PQ)tout en reprenant l'initiative sur la question nationale, ce qui permettrait de la remettre à l'agenda public.
    Bien sûr, tout ceci n'est que ma théorie : les suggestions visaient plus à donner des exemples d'implémentations de politiques qui tiennent compte de la résistance au changement et de la lassitude populaire. Mon but premier était d'ouvrir un débat sur la situation actuelle. Les critiques sont les bienvenues, tout comme de nouvelles "théories" sur l'état du mouvement souverainiste.
    Sur ce, merci et bonne fin de journée!
    Maxime Duchesne

  • Maxime Duchesne Répondre

    7 février 2012

    Bonsoir Mme. Grogières,
    Excellentes questions.
    Je crois que le concept de gouvernance souverainiste ne moussera pas l'intérêt, seule son application pourrait le faire. Tout simplement parce que ce ne sont, pour l'instant, que des idées. Comme je l'ai mentionné dans mon texte, la population ne s'intéresse plus à la question nationale pour le moment, "fatiguée" des "chicanes", ou plutôt du manque de progrès. Pour bien des gens, la "gouvernance souverainiste" n'est qu'une tactique pour créer des chicanes avec le fédéral.
    Pour l'ADQ, il n'a jamais réellement fait la promotion de son idée. En restant trop abstraite, l'idée n'a pas été prise au sérieux par la population. Je ne crois pas que quelqu'un croyait qu'en votant ADQ, le Québec deviendrais autonome.
    Et lorsque j'affirmais que l'autonomie obtenait l'appui d'une grande majorité de la population, je faisais référence aux sondages. Dans ceux qui supportent l'autonomie, il y a également beaucoup de souverainistes. Ceux-ci vont préférer l'indépendance à l'autonomie, et ne voteraient donc pas plus pour l'ADQ. Car si 40% des Québécois se disent souverainistes et 60% autonomistes, il faut comprendre que les souverainistes optent aussi pour l'autonomie, ce qui laisse seulement 20% pour les autonomistes "purs", vs 40% de fédéralistes.
    Bonne journée!
    Maxime Duchesne

  • Archives de Vigile Répondre

    7 février 2012

    Si le concept de gouvernance souverainiste avait eu pour effet de mousser l'intérêt pour la question nationale, ça se saurait déjà. Le concept est promu par la cheffe actuelle du PQ depuis 2007, et le résultat semble désastreux.
    Autre chose: comment pouvez-vous affirmer que l'autonomisme recueille de façon écrasante l'assentiment populaire alors que l'ADQ, qui était le dépositaire de cette idée, n'a jamais réussi à se hisser au gouvernement?

  • Archives de Vigile Répondre

    7 février 2012

    Ce n'est pas une mauvaise analyse. C'est vrai que la peur du changement est un élément important de la problématique.
    Par contre, l'électorat est volatile et peut aussi agir sur un coup de tête selon la conjoncture et le transfert émotif qu'il peut faire sur un chef charismatique. On l'a vu le 2 mai 2011 avec Jack Lawton.
    Cela aurait pu se produire aussi en 1992, après l'échec de Meech, si un leader charismatique "souverainiste" comme Lévesque avait été au pouvoir alors que la souveraineté était à 64% dans les sondages.
    En 2005, sous Bernard Landry et à la suite du scandale des commandites, la souveraineté était à 54% et le programme du PQ, pour la première fois depuis sa fondation, prévoyait la préparation et la présentation d'une proposition concrète et emballante (le projet de pays) d'indépendance lors de l'élection suivie d'un référendum rapide. Malheureusement, après la démission de Bernard Landry, le projet a été envoyé aux poubelles par le PQBoisclair et par le PQMarois, deux chefs non charismatiques.
    Je suis étonné aussi de lire que la gouvernance provinciale déguisée en gouvernance souverainiste vous semble être la voie à suivre, alors que les éléments les plus percutants que vous suggérez (empêcher la Cour suprême du Canada d'invalider des lois québécoises et abolir le poste de Lieutenant-Gouverneur) ne sont nullement inclus dans le programme du PQ.
    Et pourquoi la "reprise de l'initiative" serait-elle exclusivement celle de la "gouvernance souverainiste" et non pas le programme proposé par Option Nationale?
    N'oubliez pas qu'en 42 ans d'existence jamais le PQ ne s'est présenté devant l'électorat avec une proposition d'indépendance concrète et emballante.
    Il est quand même extraordinaire que la souveraineté recueille encore 43% des faveurs de la population alors que les leaders souverainistes ont été incapables d'articuler un projet de pays concret, cohérent et "emballant" jusqu'à ce jour.
    Enfin, pour reprendre l'initiative, comme vous dites, le premier geste psychologique et politique est de congédier le "souverainisme" en l'envoyant dans les poubelles de l'histoire et de faire la même chose avec la "gouvernance souverainiste".
    Pierre Cloutier

  • Maxime Duchesne Répondre

    7 février 2012

    Bonjour M. Desbois,
    Vous avez parfaitement raison d'affirmer que l'identité québécoise est de moins en moins canadienne. Par contre, dire que l'appui à la souveraineté était solidement ancré à 50% en 1995 serait exagéré : à peine un mois avant le référendum l'appui était à environ 40%... et ce après les échecs de Meech et de Charlottetown. Après ces deux événements, l'appui à monté à plus de 50%... mais tel que je le mentionne dans mon texte, ce type d'appui, basé sur des sentiments négatifs, n'a des effets qu'à court terme. L'appui à la souveraineté à plutôt été stable au fil du temps, tournant autour de 40 %. Le mouvement souverainiste doit miser sur des gains durables afin de pouvoir créer un pays québécois à moyen terme.
    Maxime Duchesne

  • Archives de Vigile Répondre

    7 février 2012

    « De plus, les finances du Québec devront être assainies, sans quoi l’argument économique des fédéralistes, avec en premier rang la péréquation, l’emportera toujours sur le désir de souveraineté»
    Le déficit du Canada est de 34G, soit 1000$ par Canuck.
    Le déficit du Québec est de 4G, soit 500$ par Québécois.
    Quant à la péréquation, c'est une énorme farce. Hélàs, les feds ont scoré facilement parce que le souverainistes les ont laissé aller sans répliquer
    http://www.vigile.net/Le-grand-mythe-de-la-perequation
    http://www.vigile.net/La-perequation-toute-une-legende
    http://www.vigile.net/Le-mythe-du-Quebec-pauvre-7

  • Laurent Desbois Répondre

    7 février 2012

    • 1965, 15% pour la souveraineté (Trudeau arrive à Ottawa pour sauver le Canada!)
    • 1980 référendum, 40% pour la souveraineté!
    • 1995 référendum, près de 50% pour la souveraineté!
    …….. 2011 60%?????
    La décanadianisation du Québec s’accélère
    http://www2.lactualite.com/jean-francois-lisee/la-decanadianisation-du-quebec-saccelere/7024/