Le Québec atteint d'une ticounite aiguë

Tribune libre

Même le plus libéral des Libéraux reconnaîtra que la course à la chefferie du PLQ est ennuyante. Elle nous démontre à quel point le Parti libéral du Québec a sombré dans l’insignifiance. Autrefois un grand parti, descendant spirituel du Parti patriote, il incarnait le nationalisme québécois.
C’est notamment au gouvernement libéral de Robert Bourassa que nous devons la loi 22 de 1974, loi qui faisait du français la langue officielle du Québec. Malgré son manque de mordant, cette loi était un pas majeur vers l’avant et allait mener à la loi 101 du Parti Québécois en 1977. Mais à entendre les Libéraux d’aujourd’hui et leur allié médiatique, La Presse, on jurerait que le français est sans importance au Québec.
Quand le Parti libéral du Québec trahit son héritage
Malgré le recul historique du français à Montréal, à Laval et en Outaouais, la défense de notre langue nationale ne figure nulle part dans les priorités du PLQ.
Pire encore, le chef par intérim du PLQ, Jean-Marc Fournier, en rajoutait devant les médias en disant que le déclin du français n’est pas grave et que, par conséquent, il ne fallait pas perdre son temps à sa défense. Fournier a par la suite sorti une perle comme lui seul sait le faire : ceux qui veulent défendre le français devraient le faire en partageant « le bonheur du français » plutôt qu’avec des lois.
Bravo Monsieur Fournier ! C’est si simple, il ne suffisait que d’y penser! Faisons la même chose pour l’impôt, les limites de vitesses et autres lois : abolissons-les et remplaçons-les tous par une distribution gouvernementale d’amour. C’est sans doute ce qui explique pourquoi 22 anciens ministres du gouvernement libéral ont fait des dons à la fondation de Giuseppe Borsellino à même leur budget discrétionnaire de parlementaires (et donc, des contribuables) : ils souhaitaient probablement combattre la corruption à grands coups d’amour!
Évidemment, tout ceci n’a aucun sens. Jean-Marc Fournier semble oublier que sans la loi 22 puis la loi 101, le français n’aurait jamais été nécessaire pour les anglophones et les allophones, alors que les francophones auraient continué de travailler en anglais.
Fournier parle des contraintes de la loi 14, mais de quelles contraintes parle-t-il? Le droit pour les employés francophones de parler français dans des entreprises de 25 employés et plus? Le fait que le gouvernement souhaite corriger certaines lacunes de la loi 104 de 2002, notamment en retirant le statut de ville bilingue aux villes où le nombre ne le justifie pas? Quelle loi n’est pas contraignante?
Même de puissants États comme la France et les États-Unis ont des lois linguistiques, alors que le Québec n’est qu’une province dans un pays largement anglophone, sur un continent anglophone. Les lois linguistiques du Québec permettent de contrebalancer « artificiellement » la pression naturelle de l’environnement anglophone qui nous entoure.
La Presse
Pendant ce temps à La Presse, Patrick Lagacé déchire sa chemise parce que la première ministre du Québec se débrouille mal en anglais. Au même moment, Montréal, la supposément deuxième plus grande ville francophone du monde, a un maire qui parle aussi mal le français que Pauline Marois parle l’anglais. Mais monsieur Lagacé ne semble rien trouver de gênant dans ceci. Après tout, « who cares? » ; Applebaum fait des efforts pour parler une langue inutile, le pauvre…
Marc Cassivi, aussi de La Presse, parle « d’intransigeance » pour décrire ceux qui se soucient du déclin de la musique francophone et de la multiplication des groupes et chanteurs québécois chantant exclusivement en anglais. Selon lui, un groupe comme « Simple Plan » ferait davantage rayonner la culture québécoise qu’un Pierre Lapointe.
Mais n’allez surtout pas faire remarquer à Cassivi que Simple Plan, en chantant seulement en anglais, produit de la musique américaine pour un public avant tout américain! Si vous pensez ainsi, c’est que vous êtes probablement un taliban du français replié sur lui-même.
D’ailleurs, pourquoi ne pas faire découvrir la culture québécoise aux immigrants dans les classes de francisation avec du Arcade Fire ou du Pascale Picard Band? Après tout, toujours selon Marc Cassivi, le français importe peu pour définir la culture québécoise.
Toujours dans le merveilleux monde de Gesca, Le Soleil et La Presse publiaient en grande pompe un article qui affirme, pince-sans-rire, que le bilinguisme progresse au Canada anglais! L’article rajoute « Pendant que le Québec tergiverse sur l’enseignement de l’anglais au primaire, le Canada hors Québec est en train de se donner une élite bilingue ».
Alors que même au Québec la connaissance du français a diminué depuis les dix dernières années, Gesca tente de nous faire croire que le Canada anglais est un modèle de bilinguisme. Pourtant, selon le recensement 2011, le bilinguisme a chuté partout au Canada… sauf au Québec, où il a augmenté principalement grâce aux francophones qui connaissent de plus en plus l’anglais.
La méthodologie de Gesca pour affirmer une telle grossièreté? L’accroissement du nombre d’élèves inscrits dans une classe d’immersion (comme ici avec l’anglais intensif en sixième année). Ce n’est pas parce qu’un élève fréquente ce genre de classe qu’il en sort bilingue ou qu’il le restera, et La Presse ne dispose d’aucune information sur qui sont les élèves dans ces classes (il y a fort à parier qu’une bonne partie de ceux-ci sont des élèves francophones). Mais à La Presse, tout est bon pour défendre les intérêts des Desmarais, même si ceci implique de prendre les Québécois pour des imbéciles!
Le diagnostic : une ticounite aiguë!
Pour conclure, ne vous demandez pas pourquoi les parents d’aujourd’hui paniquent à l’idée que leur fœtus ne soit pas parfaitement bilingue. Et personne ne se lèvera pour décrier le fait que des employeurs exigent l’anglais pour « laver les assiettes, passer le balai ou dialoguer avec une machine-outil » comme l’écrivait mon collègue blogueur Daniel Raunet.
Cette obsession exagérée de l’anglais explique probablement la décision du gouvernement Marois de reculer/avancer sur la question de l’anglais intensif en sixième année du primaire. Le gouvernement laissera désormais aux établissements scolaires le soin de décider s’ils offrent ou non le programme et les financera en conséquence.
Grâce notamment au PLQ et à La Presse, dois-je spécifier que la pression sera énorme sur les établissements scolaires et qu’ils n’auront d’autres choix que d’offrir le programme, même pour les élèves éprouvant des difficultés? Pendant ce temps, la CAQ et le PLQ font une surenchère de « laisser-faire » sur la question linguistique, promettant de défaire tout effort pour le français. Bref, travaillons, chantons et étudions en anglais.
Le français? Who cares? Le docteur Camille Laurin doit se retourner dans sa tombe! Ti-counisme, quand tu nous tiens!

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Maxime Duchesne25 articles

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Maxime Duchesne est présentement étudiant à HEC Montréal et travaille au Parlement du Canada comme employé contractuel.

Il est détenteur d'une maîtrise en Science politique de l’Université de Montréal depuis novembre 2012 et d'un baccalauréat en Science politique de la même université depuis 2010.

Ses études l’ont mené à passer un trimestre en Chine et à effectuer un stage au Parlement du Canada pour le compte d’un député fédéral. Cette dernière expérience lui a permis d’obtenir un emploi comme adjoint parlementaire contractuel.

Il a également été membre des Forces canadiennes durant plus de six ans. Ses études universitaires se sont centrées autour de la politique québécoise, le nationalisme, la gouvernance et les affaires publiques.

Il détient également un DEC du Collège de Maisonneuve en Informatique de gestion.





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 février 2013

    Patrick Lagacé n'est pas payer par l'empire Desmarais pour faire du journalisme de qualité
    En fait c'est un gars qui donne l'impresion d'avoir raté sa carrière de journaliste et qui s'est recycler dans le créneau du blog poubelle censuré de Gesca
    Son travail de chroniqueur poubelle chez Gesca n'est pas d'apporter et d'avoir un débat éclairer sur une question qui intéresse le monde mais elle consiste a ridiculiser et promouvoir la détestation du québécois de souche que le pédant et méprisant Lagacé compare a des ceintures fléchés.
    Il se situe a mi chemin entre la catégorie des Diane Francis et celle d'André Arthur
    Apres s'être moquer de Parizeau lors de son hospitalisation sur son blog poubelle ,il as sorti des catacombes l'anglais qu'André Boisclair parlait il y as dix ans pour le ridiculiser dans la même optique qu'il le fait avec les difficultés mineures sur la langue anglaise de Pauline Marois .
    Ce clown fédéraste de la détestation du québécois de souche n'as pas de leçon a donner aux québécois de souche.
    A l'heure ou dans son pays artificiel de fédéraste notre langue continue d'être oblitérer et rejeté a Ottawa lors de la nomination de juges a la cour suprême ou dans la haute fonction publique fédérale ,Lagacé devrait fermer sa grande gueulle de fédéraste dégénéré.
    Si ce fédéraliste n'était pas si ignorant il devrait savoir que les québécois de souche ne trouveraient rien a redire de voir un anglophonne qui aurait le niveau de connaissance linguistique de Boisclair ou de Marois occuper un poste de vérificateur général ou de juge a la cour suprême.
    Mais le zouave fédéraste méprisant n'as pas remarquer leur incapaciter a dire un seul mot de français
    C'est vrai que son pays est artificiel et qu'il n'est pas celui de beaucoup de québécois ..mais quand même avoir le culot de ridiculer Pauline Marois sur son anglais parler démontre bien que ces multicultureux belliqueux fédéralistes ne voit pas la poutre dans leur oeil de fédéraliste.
    C'est tout le mépris et le racisme et la haine du québécois de souche qui s'exprime a travers ses attaques sur l'anglais de Pauline Marois
    Cet imbécile heureux colonisé n'as même pas réaliser que les anglophonnes n'en ont même pas parler de l'anglais de Pauline Marois comme quoi ce chroniqueux pas de classe devrait s'inspirer de leur tolérance envers l'anglais du québécois de souche .
    Dans le monde idéal rêver par certains journalistes et chroniqueurs de Gesca dont Lagacé fait parti ,notre culture, la langue francaise et les québécois de souche disparaitraient de leur écran pour le plus grand bien de leur beau Canada.
    Malheureusement pour ces crypto racistes multicultureux a la gomme de Gesca nous allons nous battre,affirmer notre identité sans complexe comme québécois de souche et exister comme peuple même si cela leur déplait et leur fait faire des cauchemards et les enragent.
    Nous avons le droit d'exister et nous n'avons pas a nous en excuser a personne et encore moins de raison d'avoir honte de nos origines de québécois de souche en dépit des propos racistes auxquelles nous somme soumis par ceux qui veulent nous voir disparaitre .
    Le racisme de Gesca est ominiprésent autant envers les québécois de souches que le Québec
    Dans un éditorial au lendemain de la victoire du parti Québécois ,le larbin Pratt de Gesca titrait en grosse lettre dans son éditorial Monsieur Harper dite non .
    Dans un état de panique au lendemain de l'élection du parti québécois ,Paul Desmarais a travers son sous fifre André Pratte intimait l'ordre a Harper de dire non aux Québécois.
    Les journalistes réputés ,professionels et qui ont de la classe n'embarque pas dans ce genre de niaiserie.
    Ils sont a un autre niveau... plus haut dans l'information de qualité que Lagacé n'atteindras jamais.
    Lui c'est plutot le niveau le plus bas qu'il vas atteindre ..celui qui se situe au niveau des caniveaux.
    Le genre de frappé ,de fraichier fédéraste multicultureux méprisant qui n'as pourtant rien pour impressionner personne .
    Son dada c'est de cracher avec Patriquin son chum de Toronto sur les québécois de souche comme tout bon raciste multicultureux canadien.
    On aurait peine a s'imaginer qu'un indépendantiste perde son temps a écrire une chronique de ce genre pour se moquer du français parler du maire Applebaum de Montréal qui en passant as déja été la deuxieme ville francaise au monde et qui n'est plus l'ombre d'elle même gracieuseté de l'affaiblissemnt linguistique que les politiques des fédéraliste ont laisser en héritage aux québécois francophonnes .
    Comme québécois nous trouverions intolérable de s'en prendre au francais parler d'Applebaum ou de tout autre anglophonnes qui s'exprime en français .
    L'important est de se faire comprendre et même si Applebaum qui est le maire d'une ville devenu minoritairement francophonne , parle un francais qui sans être parfait est acceptable ¸, personne ne vas le clouer au pilori,le rabaisser et le ridiculiser comme le chroniqueur a potin fédéraste Lagacé l'as fait avec l'anglais de Pauline Marois.
    L'attitude de Lagacé est typique la mentalité méprisante du colonisé québécois envers ses compatriotes et trouve sa source dans le désir de ressembler en tout point et d'obéir a son maitre qui rejette notre identité et notre différence.
    Malheureusement pour Lagacé avoir de la classe et de l'allure ça ne s'apprend pas .
    Il auras beau jouer les pédants fraichier de la multuculturisation fédéraliste made in Gesca ,il est évident que se seras toujours un pas de classe sans envergure .

    Malgré le fait que les démaguogues propagandistes fédéralistes archi vendu de Gesca nient le fait de l'anglicisation accélérer de Montréal, il reste que ce titre de Montréal deuxieme ville francaise au monde n'existe plus....a leur grande satisfaction
    Les négationistes fédéralistes de Gesca auront beau nier l'anglicisation gallopante de Montréal,nier l'existence du peuple Québécois comme un anti sémite vas nier l'hollocoste ou d'autre vont nier le génocide Arménien ..il en vas de même pour les négationistes fanatiques de chez Gesca qui forment le fer de lance de cette propagande nauséabonde raciste qui entretient la détestation du québécois de souche, de sa langue ,de ses valleurs considérés comme étant nul et a proscrire .
    Quand on lis Rima Elkouri qui ne trouve rien de valable dans les valleurs des québécois de souche qu'elle oppose a sa soit disant ouverture de mutlticultureuse...a la lire ici au Québec tout est raciste envers les émigrés ...prequ'un l'enfer d'un goulag raciste.
    Une autre de Gesca qui fait sa sale petite job de la détestation du Québécois de souche .
    Chez les mutlticultureux fédéralistes on aime beaucoup jouer a la snobinardise et traiter de haut avec un dédain teinter de mépris fédéraste les valleurs des québécois de souche ,leur langue ,leur culture ,leur sens de la démocratie.
    Lagacé se complait dans la chronique de la médiocrité et du potin bas de game en autant qu'il puisse cracher son venin de multiculturaleux fédéraste sur les Québécois de souche qu'il déteste pour s'en confesser.
    Pour Lagacé , la culture ,la langue et les valleurs transmises de père en fils par nos ancêtres et qui sont devenu au fil du temps l'héritage des québécois de souche ne valent rien et elles sont constamment ridiculiser et ravaler aux niveaux de la ceintures fléché.
    Assez typique du mépris d'un pédant qui tente d'imiter les raciste fédéraliste canadian pour qui le peuple québécois n'existe pas .
    Son profil est celui qui te donne automatiquement une place de choix au torchon de propagande fédéraliste de Desmarais
    C'est un chroniquer qui ne connaitras jamais la reconnaissance et l'estime d'un lectorat avide d'information.
    Il est l'exemple que les études en journalisme sont loin de faire un bon journaliste.
    Certains finiront malheureusement comme lui au fond d'un blog poubelle fédéraliste a la solde de Gesca et s'acharneront a ridiculiser le québécois de souche Pierre Jean Jacques pour se prouver qu'ils existent.
    Personellement j'ai toujours trouver que ce chroniqueur répond parfaitement au genre harceleur qui as trainer sa besace de harceleur de la cour d'école jusque dans sa vie adulte chez Gesca .
    Au début je lisait son blog pour finalement réaliser a qui j'avais affaire .
    Un type sans aucune substance ,superficiel et sans intéret.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 février 2013

    Bien dit! Que du vrai, du révoltant dans tout ça. Vous le démontrer avec brio.

  • Claude Richard Répondre

    10 février 2013

    Superbe tour d'horizon de la horde des autruches linguistiques qui sévissent au Québec. Et vous avez remarqué qu'elles occupent des positions stratégiques. Ce sera un miracle si le français survit avec un tel groupe de colonisés profonds.