Le gouvernement du Québec devrait encourager les citoyens à quitter les régions pauvres pour s’établir dans les grands centres urbains, estime le Conseil du patronat du Québec

«Le Conseil du patronat du Québec invite le gouvernement à réallouer une partie des budgets actuellement consacrés au maintien des municipalités dévitalisées vers des mesures facilitant la relocalisation des ménages qui y habitent», a statué l’organisme qui défend le point de vue patronal dans un mémoire déposé en commission parlementaire.

L’organisme soutient que l’exode vers les centres urbains doit être vu «comme quelque chose de normal, pas contre un mal contre lequel il faut nécessairement lutter à tout prix.»

Il soutient d’ailleurs que le «maintien de collectivités dévitalisées peut venir compliquer» la mise en place de réseaux de transports collectifs efficaces.

Dans une entrevue à Radio-Canada, le président du Conseil, Yves-Thomas Dorval, admet que la proposition est controversée, mais qu’il faut y réfléchir. «Lorsqu'on a tout fait, tout exploré et qu'on doit regarder ce qui nous reste entre les mains, est-ce qu'on doit continuer à faire survivre des endroits par des subsides pour lesquels il n'y a aucune possibilité de développement économique, au terme d'un processus où on a tout tenté», a dit M. Dorval.

Le PQ scandalisé

Plusieurs députés péquistes sont montés au créneau pour dénoncer cette proposition. «Je suis littéralement scandalisé par le Conseil du patronat du Québec qui est venu défendre cette proposition digne du 19e siècle. Ils se posent ainsi en radicaux contre le développement des régions. Il faut que cela se sache», a dénoncé Sylvain Gaudreault.

Le député de Matane-Matapédia Pascal Bérubé trouve la proposition «scandaleuse.»