DÉRIVES WOKES

Universités: le vrai, le faux et l'à-peu-près

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Le Canada impose son idéologie aux universités québécoises


Je réagis à quelques affirmations entendues dans le cadre du débat sur ces affichages de postes de professeurs d’université desquels sont formellement exclus les hommes blancs.


Il faut ne pas avoir mis les pieds à l’université depuis longtemps pour soutenir qu’elle est une chasse gardée des mâles blancs. Restons polis. 


Dire qu’il ne s’agit pas d’enlever des chances à un groupe, mais d’en donner davantage à d’autres serait recevable si, à compétences égales, on privilégiait la candidature issue d’un groupe particulier.


Ce n’est pas de ça qu’il s’agit ici. En fermant officiellement la porte à un groupe, on lui enlève effectivement toute chance. Ce n’est pas de l’élargissement, mais de l’exclusion. 


Idéologie


Il est contradictoire de dire qu’une mesure est excessive, mais sans doute nécessaire. Par définition, ce qui est excessif, c’est ce qui dépasse la quantité nécessaire.


Il est faux d’opposer le statu quo à l’idéal souhaité. Il n’y a pas de statu quo dans le monde universitaire.


Il change à vitesse grand V. L’université d’aujourd’hui est très différente de celle d’il y a 10 ou 20 ans.


Pourquoi certaines communautés ethnoculturelles sont peu représentées dans le corps professoral ? Racisme larvé ? Non, l’explication est ailleurs.


Pour devenir professeur d’université, il faut de longues, longues études... sans résultats garantis. Beaucoup de titulaires de doctorats vivotent comme pigistes.


Or, dans plusieurs communautés, on décourage les longues études incertaines et très théoriques au profit de formations courtes, rentables, avec des débouchés assurés. 


Il est vrai que l’exclusion formelle des hommes blancs ne concerne que les postes financés par le gouvernement fédéral. Mais ce sont les plus convoités et les plus prestigieux.


Ce serait aussi de la myopie que d’isoler cette politique d’un écosystème universitaire plus large dans lequel une puissante bureaucratie travaille d’arrache-pied à généraliser ces politiques d’exclusion aux autres postes.


L’Université d’Ottawa illustre ce qui arrive quand des idéologues prennent le contrôle de grandes institutions. 


Les mêmes personnes utiliseront les mêmes justifications – injustices du passé, rapports de domination, etc. – pour défendre aussi la censure et les mesures punitives pour l’usage d’un mot.


Un lecteur soutient que cette exclusion formelle des hommes blancs – une discrimination pure et simple, même si on lui adjoint l’adjectif « positive » – pourrait être contestée devant les tribunaux.


Je laisse la question à de plus compétents que moi, mais la piste mériterait d’être soigneusement examinée.


Il est révélateur que cette politique ait été unanimement condamnée par les quatre partis à l’Assemblée nationale.


Quand le Bloc reprendra l’affaire au Parlement fédéral, il sera jouissif d’entendre les justifications du gouvernement Trudeau-Singh.


Bijoux


Vous noterez aussi que cette mesure jugée excessive, voire scandaleuse par beaucoup, est contenue dans une politique fédérale adoptée largement en catimini. 


Je croyais que nous vivions dans une démocratie fondée sur la délibération publique. Évidemment, devinez la réaction populaire si on en avait ouvertement débattu.


Et le silence complice des recteurs ? 


Pas de discrimination, pas d’argent fédéral. Ottawa les tient donc par les bijoux de famille.












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