Canada 2100 : fédéralistes québécois, vous proposez quoi ?

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Le déni fédéraliste confronté

Vous avez lu, j’espère, notre reportage hallucinant sur ce projet piloté par un lobby, qui a l’oreille du gouvernement fédéral, de doter le Canada d’une population de 100 millions d’habitants en 2100.


Il implique bien sûr d’augmenter radicalement les volumes d’immigration, alors que le Canada est déjà le champion mondial de l’immigration parmi les pays de poids significatif.


Ce projet est totalement incompatible avec la préservation du caractère français du Québec.


Pourquoi?


Quelles sont ses justifications?


Certainement pas la prospérité. Il n’y a aucun rapport entre la richesse d’un pays et la taille de sa population.


Objectif 100 millions de Canadiens en 2100 ? LE QUÉBEC PRIS AU PIÈGE PAR OTTAWA Lire notre dossier complet


Le Danemark (6 millions d’habitants), prospère et dynamique, n’a rien à craindre de son puissant voisin allemand (84 millions d’habitants) parce qu’il contrôle ses frontières et son flux migratoire.


Certainement pas non plus la pénurie de main-d’œuvre. On ne compte plus les études ayant démoli ce mythe, qui n’est plus véhiculé que par les roitelets de chambres de commerce et les ignorants.


Il y a deux justifications. Une est inavouable, l’autre est puérile.


La première justification, c’est de noyer pour de bon le turbulent Québec, qui s’obstine à vouloir résister au rouleau compresseur anglo-canadien et à faire les choses à sa manière.


La seconde justification est le fantasme de faire accéder le Canada au rang des puissances qui comptent, ce qui est absurde quand on regarde la taille actuelle (pour ne rien dire de 2100) des pays qui sont d’authentiques poids lourds.


Vous pensez que nous avons déjà des problèmes de logement, d’accès aux soins de santé, de réussite scolaire, de francisation, et, à Montréal, de criminalité?


Imaginez en 2100, avec Montréal qui aurait 12 millions d’habitants, et Québec qui en aurait 3 millions.


Forcément, cela interpelle d’abord nos partis politiques.


On connaît la solution du PQ : sortir du Canada pour contrôler notre propre destin.




La CAQ, pour le moment, nous prend pour des cons.


«Nous, on ne se laissera pas dicter notre seuil [annuel de nouveaux arrivants]», disait Christine Fréchette, ministre de l’Immigration du Québec.


Un propos d’une spectaculaire insignifiance.


D’abord, le Québec ne contrôle que l’immigration permanente sur son territoire, mais pas l’immigration temporaire, qui explose depuis des années et qui est faite de gens qui feront des pieds et des mains pour rester ici.


Ensuite, peu importe le seuil québécois, il n’empêchera pas la noyade programmée du Québec en raison des seuils fédéraux.


Le PLQ et le PCQ, en acceptant le statut provincial du Québec, collaborent à cette noyade.


Ils l’assaisonneront des clichés habituels sur la «confiance», l’«ouverture» et «l’affirmation du Québec dans la grande famille canadienne».


QS, en faisant semblant d’être souverainiste, est tout aussi complice, mais y ajoute l’hypocrisie et la duplicité.


Assimilation


Cette noyade programmée interpelle aussi chacun de nous.


«Ah, quand Trudeau sera parti...». «Ah, si Poilievre...».


À coups de «si», à force de nous raconter des histoires, et d’être des colonisés confortables, indifférents ou trouillards, nous sommes parvenus à l’antichambre de l’assimilation.