La culture québécoise recèle d’innombrables trésors qu’il faut toute une vie pour découvrir et apprécier pleinement.
C’est un exercice révélateur et amusant de dresser la liste de nos œuvres artistiques québécoises favorites : livres, disques, films, pièces de théâtre, bandes dessinées, tableaux, etc.
Plus on approfondit les diverses facettes de notre culture, plus on arrive à voir le monde qui nous entoure à travers les yeux de ceux qui le perçoivent à partir du même endroit. C’est cet angle de vision particulier qui fait qu’on est québécois de nature et d’appartenance. On s’enrichit mutuellement, on se prête la lunette d’approche.
Pour que la rencontre avec l’œuvre d’art soit profitable, bénéfique, il faut faire appel à un concept qui s’appelle la suspension volontaire de l’incrédulité.
Voici comment Wikipédia le définit :
« La suspension de l'incrédulité est une opération mentale consistant à accepter de vivre une fiction comme s’il s’agissait de la réalité pour mieux ressentir ce que pourrait être la situation évoquée, en consentant à mettre temporairement de côté son scepticisme naturel.
Dans un film, le spectateur devrait ignorer que la fiction qu'il voit n'est pas réelle et accepter temporairement cette fausse réalité pour être diverti.
Ainsi, le principe peut s'étendre à toutes les œuvres de fiction : pour lire un roman, il faut commencer par oublier que ce roman est un travail d'imagination et qu'il a un auteur.
Le lecteur suspendra son jugement à propos de l'impossibilité d'une narration invraisemblable. La suspension consentie d'incrédulité est tout particulièrement importante dans le cadre de fictions dans le genre action, comédie, fantastique, horreur, science-fiction, et de toute fiction qui contient des cascades complexes, des effets spéciaux mais aussi des arcs narratifs non réalistes ou des personnages non crédibles. »
Référence: https://fr.wikipedia.org/wiki/Suspension_consentie_de_l%27incr%C3%A9dulit%C3%A9
En un mot, il faut s'empêcher de dire "ça se peut pas" à tout bout de champ.
Cette opération de l'esprit est un contrat qu’on signe avec le film, la pièce de théâtre, le roman : on fait taire l’esprit critique, la logique et le réalisme le temps de la représentation. Ce qui permet d’entrer de plain-pied dans l’univers imaginé par l'auteur, de vivre l’action et de s’ouvrir aux émotions et à la réflexion que l'oeuvre suscite en nous.
C'est uniquement en acceptant ce contrat tacite qu'il devient possible d'éprouver de l'émerveillement, du divertissement, de l'enrichissement culturel, d'effectuer la rencontre avec le monde imaginaire, qui est le monde de tous les possibles, le terreau le plus fertile et nutritif qui soit pour la vie de l'esprit et une compréhension élargie du monde.
Sinon, nulle raison de jamais se présenter au Diamant de Robert Lepage à la Place d'Youville... Sinon, c'est se couper du meilleur de la vie. C'est se dire que ce n'est qu'un truc devant un tour de magie prodigieux. À défaut de traverser le miroir, de se jeter à l'eau, c'est troquer l'esprit d'enfance, la capacité d’émerveillement, contre le cynisme et la désillusion, le revenu de tout, le réel trop étroit, les personnages désabusés des films de Denys Arcand.
Car malheureusement, il arrive que certaines personnes perdent cette capacité de suspension de l’incrédulité avec l’âge. Ils en viennent à limiter le contenu acceptable au journalisme, au documentaire, aux nouvelles, au concret étroit qui dessèche l’esprit. Quelle perte pour eux!
C’est à partir de l’imaginaire que l’on peut entrevoir ce qui n’est pas encore, mais qu’on devrait faire advenir, comme l'esquisse d'un pays à la hauteur de la nation québécoise.
Une certaine partie de la population gagnerait à suspendre volontairement l’incrédulité face à notre grand projet collectif de pays enfin libre. Ce serait un pas de plus dans la bonne direction.
Devant les œuvres culturelles, gardons les yeux, les oreilles et le coeur ouverts, laissons-nous transporter dans un autre univers, celui de l’imaginaire. Suspendons, le temps d’apprécier et de tout bien ressentir, l’incrédulité.
Faisons-le pour que cette création imaginée devienne envisageable dans la réalité, et ouvre la porte au changement attendu depuis longtemps déjà.
Le concept de la suspension de l’incrédulité peut s’appliquer avantageusement à la notion d’envisager un Québec souverain et indépendant. Passant du rêve à la réalité toute proche.
Rêver du nouveau pays du Québec, c'est s'en approcher un peu plus. C'est l'apercevoir au loin qui s'en vient, c'est le sentir tout près. C'est lui préparer le terrain. C'est se diriger vers lui, aller dans la bonne direction.
Le beau et grand pays du Québec nous attend; il est prêt à nous accueillir. Ne sommes-nous pas déjà dedans?
Note sur les magnifiques photos d'époque: Mettre la main sur des photos inédites de Québec, c’est comme trouver un trésor. Imaginez tomber sur un album! Celui que vient de retracer une archiviste de BAnQ dans l’un de ses fonds, en plus d’offrir un précieux aperçu de l’hiver 1909-1910, permet une incursion inattendue dans une opération déneigement typique du temps à Québec! Source: Un hiver à Québec
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